EDITORIAL

Rompre avec les pratiques du passé pour un avenir
meilleur


En finir avec le pouvoir de dictature autocratique de Talon,
l’immense majorité du peuple en convient. L’appauvrissement
extrême sous les multiples taxes qui accablent le peuple
depuis quatre ans, le chômage accru de la jeunesse, constituent les
manifestations concrètes de l’échec de l’autocratie. D’où la certitude
de la fin de ce pouvoir monstrueux. Les protestations populaires,
mêmes timides et isolées, qui commencent par s’observer ici et là en
sont des signes annonciateurs. Les regroupements des acteurs
politiques et leurs appels au combat également.
Mais, renverser la dictature autocratique pour revenir à la case
départ ? Bien sûr, le cours de la vie ne ramène jamais exactement au
point de départ, et le renversement de la dictature autocratique
changera des hommes et des choses. Mais, après soixante ans de
stagnation (donc de recul) dont dix-sept ans d’une dictature
autocratique et trente ans de Renouveau démocratique, de vol et
d’impunité, le renversement de la nouvelle dictature, celle de Patrice
Talon, sera-t-il un tournant décisif pour l’envol et l’ascension de notre
peuple vers son émancipation et son développement ?
C’est ce qui est souhaité par le peuple. C’est ce que disent aussi tous
les dirigeants politiques. La révolution philosophique et culturelle de
contenu humaniste en cours dans le monde et patriotique en Afrique
dominée et humiliée, en renforce les possibilités. Mais alors, il y a
nécessité de soumettre le passé au peigne de la critique, d’examiner
et de relever ce qui n’a pas marché. Le silence sur les tares du passé,
suivi souvent de phrases générales et oiseuses de bonnes intentions
en guise de programme, servent plutôt à cacher le programme réel
de maintien du pays et du peuple dans le système passé.
C’est pourquoi la critique, précise, claire est nécessaire pour
raffermir la détermination du peuple au combat et pour rompre avec
les pratiques de fraude, d’aliénation et de corruption du passé. Cette
critique, théorique et pratique est nécessaire au peuple pour se bâtir
un avenir meilleur.
La Rédaction

EDITORIAL

Le système autocratique dans ses œuvres

Talon a beau vouloir s’échiner pour enjoliver sa gouvernance
pour les besoins de communication, la nature autocratique du
système ressort de façon plus crue, plus verte et plus
nauséeuse. Veut-il montrer que les prochaines élections
présidentielles seraient ouvertes, inclusives malgré les multiples lois
liberticides et les barrières anti-démocratiques, dont celle du
parrainage par des députés et maires à sa seule solde, aussitôt
apparait que c’est lui, Patrice Talon qui donnera les parrains aux
autres candidats. C’est lui, le candidat unique, Patrice Talon, qui va
parrainer les autres candidats concurrents. L’autocratie est en œuvre
dans toute sa ruse et sa rage.
Veut-on montrer que l’on s’occupe de l’Ecole de nature coloniale
depuis longtemps en faillite, mais que l’on plâtre er replâtre avec la
création d’un Conseil National de l’Enseignement, la réalité ressort
avec le renforcement du régime de type esclavagiste que l’on tente
d’imposer à la majorité des enseignants, constituée de vacataires
renommés "aspirants" à la fonction enseignante. Une heure
d’enseignement correspond au bas mot à deux heures de travail de
préparation, de correction. Trente heures (30) de cours
hebdomadaires égalent au moins soixante (60) heures. C’est le
système esclavagiste instauré par l’autocratie pour les salariés que
l’on veut étendre à l’enseignement. Encore ici, l’autocratie est en
œuvre dans ses desseins d’écrasement du travailleur et de l’homme
au profit des prédateurs du bien public.
Et dans ses œuvres, l’autocratie désagrège et infirme les discours
louangeurs de ses soutiens et zélateurs, démontre l’inanité de
l’électoralisme, renforce les convictions que seul le soulèvement
déterminé du peuple reste l’alternative salvatrice pour en venir à
bout.
La Rédaction

EDITORIAL

Renforcer l’unité du peuple au combat contre le pouvoir
autocratique

Les expériences de tous les peuples et celles propres du peuple
béninois indiquent que l’unité nécessaire du peuple au combat
pour son émancipation s’obtient et se renforce dans la lutte ;
non seulement contre les idées et actes de l’ennemi et des alliés
déclarés de ce dernier, mais également dans une lutte d’idées au sein
des combattants eux-mêmes. Ceci afin de prévenir et d’éviter les
déviations du combat contre l’ennemi. Les formes de cette dernière
lutte sont généralement internes aux organisations combattantes,
mais peuvent prendre une forme ouverte si les actes et idées
peuvent faire dévier le mouvement populaire de son objectif
principal du moment.
Il en est ainsi de la lutte dans une alliance entre des organisations
différentes. L’alliance vise avant tout le renforcement de l’unité du
peuple dans le combat pour atteindre un objectif commun défini.
L’atteinte de l’objectif commun fixé appelle des formes de lutte
appropriées, changeantes suivant l’évolution de la situation. Une
forme principale de lutte adaptée à une certaine période peut ne plus
l’être à une période suivante. C’est dire que le renforcement de
l’unité du peuple au combat contre un ennemi commun appelle
également souvent l’accord sur les principales formes de lutte.
Aujourd’hui, prôner par exemple l’électoralisme pour vaincre une
autocratie, distrait le peuple et dissipe ses énergies dans ses efforts
d’organisation du soulèvement libérateur. De même, faire douter le
peuple de sa capacité à vaincre par ses propres forces l’autocratie et
lui miroiter un messie, ouvre la voie au maintien du pays dans les fers
des oppresseurs et exploiteurs de tout acabit. Le renforcement de
l’unité du peuple au combat contre la dictature autocratique de
Talon exige par conséquent la lutte contre ces points de vue déviants
et dissipateurs.
La Rédaction

EDITORIAL

L’achat des grands électeurs officiellement en oeuvre

Coup sur coup en ce début du mois de septembre, des fonds d’Etat ont été débloqués au profit des partis politiques, de l’Assemblée nationale et des maires, tous à la solde du Président Talon. Au total, près de 6 milliards. Si les prétextes de ces financements sont divers, les destinataires sont les mêmes, et principalement le parti unique à deux fourches (l’Union Progressiste de Bruno Amoussou et le Bloc Républicain de Abdoulaye Bio Tchané) qui détient tous les députés à l’Assemblée nationale et compte 71 des 77 maires du pays. Des miettes seront naturellement réservées aux traitres des FCBE de Hounkpè-Yarou qui sont les derniers à avoir rejoint le wagon présidentiel.
Personne ne se trompe sur l’objectif véritable de ces financements massifs. On est à moins de sept mois des élections présidentielles. Et le "candidat-suscité " pour un second mandat doit financer ses hommes pour sa campagne.
Hier, c’était de sa poche que l’homme d’affaires Talon finançait les campagnes électorales de ses obligés, qu’il manipulait par la suite pour l’accaparement des marchés et monopoles d’Etat. La pratique est tellement devenue visible qu’en 2015, mêmes les bénéficiaires ne pouvaient plus le cacher et ont parlé de « télécommandes pas toujours vertueuses ».
Hier, Talon était une télécommande de l’ombre, payant de sa poche la campagne des députés, des présidents, pour ses affaires. Aujourd’hui qu’il est lui-même Président de la République, la pratique continue. Mais la nature des fonds a changé. Ce sont les fonds publics qui sont maintenant officiellement et ouvertement mis au service de la campagne de l’homme d’affaires Président.
La télécommande est, cette fois-ci, visible. Elle n’est pas pour autant plus vertueuse. Au contraire ! Elle draine ici les ressources publiques toujours pour la corruption électorale en vue du renouvellement du pouvoir de dictature autocratique.
Le peuple saura, tôt ou tard, demander des comptes.
La Rédaction

EDITORIAL

Le Bénin ne peut pas progresser avec le pacte colonial.

La sortie médiatique de Lionel Zinsou acclamant les
performances agricoles de Talon pour conclure que le Bénin
progresse et que l’UEMOA va mieux que le reste de l’Afrique
ainsi que les réactions suscitées soulignent l’actualité de la question
du modèle économique pour le développement du Bénin et de
l’Afrique. Tout le monde convient que pour se développer, l’Afrique
ne peut continuer dans le rôle imposé par les colons et maintenu
par les dirigeants encore au service de ces derniers à savoir,
production et exportation de matières brutes agricoles, forestières
et minières ; il doit prendre la voie de l’industrialisation en
investissant les secteurs de pointe.
L’exemple des pays qui ont pu se développer et rattraper leur
retard, enseigne que ceux-ci , d’une part, se sont émancipés
politiquement de la tutelle étrangère, coloniale et impérialiste avec
un gouvernement patriotique, et d’autre part, sur le plan
économique, ont arrimé d’emblée leur pays aux secteurs les plus en
pointe dans tous les domaines. Le Bénin ne peut pas progresser
avec le pacte colonial.
Tous les patriotes du Bénin, tous les entrepreneurs économiques
qui rêvent d’un pays développé se doivent d’accomplir cette tâche :
oeuvrer à libérer notre pays de la tutelle coloniale française qui
perdure et se donner un programme de gouvernance démocratique
et patriotique pour sa construction accélérée.
La Rédaction