5 Février 2020 - 5 février 2022

En avant pour la célébration du 2ème
Anniversaire de la Parution hebdomadaire du journal « La Flamme ».

Depuis le 5 février 2020, votre Journal « La Flamme » paraît
tous les vendredis, soit en hebdomadaire. Depuis lors, sa
visibilité est sans équivoque. Les revues des titres tant en
français que dans les langues nationales qui suivent chaque
parution de La Flamme ont également contribué à ce
résultat.
Vous l’attendez impatiemment comme tribune de
dénonciation des crimes et forfaits de l’autocratie et de
l’exaltation des luttes populaires ainsi qu’à leur soutien à
l’intérieur du Bénin et à l’extérieur.
Vous éprouvez de la joie et de la fierté avec ce Journal. Le 5
février 2022, cela fera deux ans.
C’est une joie partagée. Il nous paraît nécessaire de célébrer
cet anniversaire. Il faut célébrer l’évènement. Mais ce que
nous devons savoir, c’est que, en dehors de la discipline et
du dévouement des hommes à cette tâche salvatrice, il y a
également un coût matériel et financier.
Voilà pourquoi nous lançons un appel à contribution aux
lecteurs, auditeurs et à toutes les bonnes volontés attachés
à la vie et parution de « La Flamme » de nous apporter une
contribution financière pour la réalisation de cet
anniversaire et pour une longue vie à votre journal.
Vos dons et contributions sont attendues aux numéros
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connues en liaison avec La Flamme.
La Rédaction


LA FLAMME N°437 21 janvier 2022
Prolétaires de tous les pays, unissez-vous ! Page 3
gouvernement qui est là aujourd’hui) avons relus ces accords;
et on le leur a envoyés.
Le 17 novembre 2015, le Commandant de Barkhane a tenu une
Conférence de presse ici où il a accusé les mouvements
signataires. Il dit que certains ont le pied avec les mouvements
terroristes et un pied dans l’accord… La lettre qui a été envoyée
à l’Etat français, le 11 janvier 2013 indique clairement « appui
aérien et en renseignements ». Il n’était pas prévu des militaires
français sur notre terre ; ils l’ont respecté à Konna, à Gao, arrivé
à l’extrême nord du pays, ils ont bloqué l’armée malienne. Ils
ont amené 4000 militaires français, avec un budget de 1 milliard
de francs CFA par jour, ils ont fait venir d’autres Africains ; ils
ont fait venir la MINUSMA, interdit à l’armée malienne
d’accéder à une partie de son territoire. Alors qu’ils proclament
que c’est pour recouvrer l’intégrité du territoire ; donc il y a un
discours apaisant, lénifiant, en attendant le réveil brutal et la
réalité que nous, nous voyons. On arrive jusqu’à nous interdire
de survoler des parties de notre territoire. Il y a quelques mois,
quand on a massacré les gens à Tassiga, notre armée a appris
qu’il y a des groupes de terroristes qui sont en train de
s’organiser pour venir dans la zone ; on a voulu faire voler un
aéronef pour aller surveiller ; on nous dit « non » c’est la zone
d’entrainement de Takuba…
Nous n’allons plus demander d’autorisation à qui ce soit pour
survoler notre territoire. Nous, nous cherchons un partenaire
pour libérer notre pays… On prend des résolutions sans nous. La
dernière résolution, prise à l’ONU pour décider de 2200
militaires complémentaires chez nous, on n’a pas vu le
projet…Tout cela parce que le Mali est devenu un Etat vassal.
Nous avons dit à l’ONU à notre ambassadeur de dire « non ». …
Nous voulons restaurer la dignité, l’indépendance, la
souveraineté, la fierté du peuple malien et des Africains, c’est
tout » (Propos extraits de l’interview du Premier Ministre
malien, Choguel Kokala Maïga le 16 janvier 2022 à l’ORTM.)
Voilà révélé dans toute sa nudité, et décrit par un Chef de
Gouvernement en exercice, un Etat du Pacte colonial ; un Etat
moins qu’une néo-colonie, un Etat de type colonial, un Etat
« Enclos français » en Afrique. C’est le genre d’Etat que nous
avons dans toute l’ère francophone d’Afrique, qu’il s’appelle
Mali, Bénin, Togo, Burkina Faso, Côte d’Ivoire ou Sénégal, qu’il
s’appelle Cameroun ou Congo, etc. dirigés par des Gouverneurs
à peau noire. Voilà résumée dans toute sa nudité, la politique
réelle de la France, à l’égard de l’Afrique et particulièrement au
Sahel.
II- Le contenu et la signification du combat patriotique
du Gouvernement de la Transition malienne tel que
cela transparaît dans les discours officiels.
Quelles sont les nécessités patriotiques appelées au regard de
la situation au Mali et dans toute l’Afrique dite francophone ?
Ces exigences au Mali comme ailleurs sont :
1°-Le territoire malien est occupé par les troupes étrangères
notamment françaises avec pour instruments d’agression, des
« terroristes », et pour conséquence, la scission du territoire
malien ; il faut évacuer ces troupes françaises et alliées pour le
Recouvrement de toute l’intégrité du territoire malien. D’où
l’exigence pressante du départ des troupes françaises du
territoire du Mali.
2°- La CEDEAO contre toute légalité, gèle, « braque » les
réserves monétaires maliennes (propriété souveraine du Mali
dans les caisses de la BCEAO) pour asphyxier le peuple malien.
L’exigence découlant de cette illégalité, pour la libre
disposition des avoirs monétaires et des réserves en devises,
c’est la souveraineté monétaire avec la sortie du carcan
colonial que représentent l’UMOA et l’UEMOA.
3°- Le Mali, pour sa sécurité, sa souveraineté, l’intégrité de son
territoire, se trouve dans la nécessité de se délier des « accords
déséquilibrés » et coloniaux et de nouer de nouveaux accords
avec tout pays de son choix. Il s’impose l’exigence de la
Souveraineté politique, diplomatique, militaire avec le libre
choix des partenaires internationaux sur la base des intérêts
réciproques de chaque partie.
4°- Aucun pays ne se développe dans une langue étrangère.
C’est une donnée de la science tirée des expériences
universelles. Autrement dit, un peuple ne se développe point
dans une langue étrangère. –De cela découle l’exigence de la
Souveraineté linguistique et culturelle avec la souveraineté de
nos langues dans toute sphère officielle tant à l’intérieur qu’à
l’international.
5°- Il s’impose la nécessité pour nos Etats, de recouvrer le
contrôle souverain sur toutes les ressources du sol et du soussol.
Autrement dit, « restaurer la dignité, l’indépendance, la
souveraineté, la fierté du peuple » des pays francophones
d’Afrique, c’est tout »
Ces exigences patriotiques sont incontournables pour le peuple
malien comme pour tous les peuples des « Etats enclos »
français en Afrique, le Bénin y compris.
C’est la raison de la plateforme programmatique du Parti
Communiste du Bénin à l’étape actuelle et synthétisée à travers
le programme de l’Alliance pour la Patrie (APP) du peuple
béninois.
Si tant est que les justes déclarations ci-dessus citées, du
Gouvernement de la Transition malienne à travers l’interview
du Premier Ministre, sont matérialisées par des actes
conséquents de libération patriotique annoncés, tout Patriote
africain ne peut que le soutenir et ceci indépendamment de la
nature supposée sociale et des errements politiques passés des
acteurs.
III- Les Priorités à l’étape actuelle, de combat des
peuples sous domination du Pacte colonial et de la
« Françafrique »
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Beaucoup d’errements politiques et donc tactiques se
commettent actuellement tant dans des programmes que des
tactiques pratiques de bien de mouvements révolutionnaires en
Afrique.
Pour tout programme politique d’un Parti ou Mouvement
politique progressiste, il faut déterminer la phase où se trouve
la société que l’on veut transformer, les ennemis ou obstacles à
lever pour faire accomplir à cette société, du progrès ; pour la
faire passer d’un point A à un point B supérieur à A dans
l’évolution sociale. Autrement dit, il faut déterminer l’objectif
stratégique avec la cible stratégique à battre pour en inférer
des alliances tactiques. Plus clairement, il faut situer la
contradiction principale.
En considérant comme Objectif stratégique de la Révolution des
peuples africains, à l’heure actuelle, « la libération de la
domination de l’impérialisme international, français en
particulier », nous avons à considérer que nous avons un sousobjectif : la libération de la colonisation française représentée
par le Pacte colonial et son appareillage politico-militaire, la
FrançAfrique.
Les pays de la sphère francophone d’Afrique ont raté le rendezvous de l’indépendance et de la souveraineté en 1960. La
puissance coloniale nous a maintenus dans les liens coloniaux.
De ce fait, ces pays sont en retard d’une exigence sociale par
rapport à leurs voisins de l’ère dite anglophone. La Puissance
coloniale française a maintenu ces Etats sous forme d’« Enclos
français », des bantoustans africains qui ont pour noms : Bénin,
Mali, Côte d’Ivoire ou autres…. La France coloniale a dressé
autour de nos peuples, des murailles. L’heure de la libération
du joug colonial français a sonné pour ces peuples. Et le sort de
l’Afrique « française », le sort de la FrançAfrique, se joue en ce
moment au Sahel et principalement au Mali. Ce qui est posé
comme première exigence, c’est la destruction de la prison,
c’est la destruction des Murailles dans lesquelles la France
coloniale a enfermé les peuples africains dits francophones en
1960, c’est la suppression du Pacte colonial ; cela pour arriver
au niveau des pays comme le Ghana ou la Tunisie. Ce qui est
posé comme première exigence, ce n’est pas la « Démocratie »
dont on sait que ce que l’on appelle démocratie dans nos pays,
n’a rien à voir avec celle des pays qui nous en parlent avec
effusion « élections à bonne date, alternance politique etc. ».
Ce que l’on appelle démocratie « alternance politique » dans
nos pays, c’est l’organisation à bonne date du passage de
témoin entre les différents éléments de la classe de corrompus,
de « régisseurs des prisions » placés à la tête de nos Etats par la
France ; alors qu’il faut se libérer de prison avant de mettre en
œuvre les règles démocratiques. L’exigence pressante des
élections au Mali, sans tenir compte de l’exigence préalable de
l’existence même du Mali en tant qu’Etat, dans toute son
intégrité, est une exigence coloniale française et on ne saurait
s’y associer.
De fait, quiconque, sous prétexte de combat pour cette
démocratie, pour les « élections régulières», oublie l’existence
de l’Etat malien lui-même dans son intégrité, oublie que cette
démocratie chantée, n’est que celle de la minorité alphabétisée
en langue française, la démocratie des 15 à 20% de citoyens
lettrés en français et dressés par la FrançAfrique pour
perpétuer la domination coloniale, celui-là n’est qu’un allié
objectif du pacte colonial, un allié objectif du maintien de la
domination française en Afrique.
Samson.
La guerre de type colonial en cours contre les peuples
d’Afrique : Patrice Talon résolument engagé dans la
FrançAfrique.
e 09 janvier 2022, Patrice TALON a pris part au Sommet
extraordinaire de la CEDEAO à Accra au Ghana et a donné
sa caution aux sanctions prises contre le Mali. Lesdites
sanctions criminelles sont dénoncées et condamnées partout
dans le monde. Car les raisons mises en avant par les Chefs
d’Etat de la CEDEAO et de l’UEMOA ont été révélées en
déphasage avec les aspirations du peuple malien. La nature
criminelle et inhumaine de ces sanctions prises contre le peuple
malien dans sa résistance contre l’impérialisme français illustre
bien la soumission des dirigeants africains aux puissances
impérialistes, notamment à la France en guerre contre le Mali.
Ces chefs d’Etat n’ont fait qu’appliquer des mesures dictées par
les puissances impérialistes notamment la France. Et le
Président du Bénin Patrice TALON a pris part aussi à ce Sommet
de honte. Cela vient donc démasquer Patrice TALON et a
montré sa vraie nature de dirigeant soumis à l’impérialisme
français.
Or, depuis son arrivée au pouvoir en 2016, Patrice TALON se
livrait à la démagogie et faisait croire aux esprits faibles, qu’il
est un nationaliste ou panafricaniste. L’on se souvient de son
intervention à Dakar le 02 décembre 2019 lors de la conférence
internationale ‘’du Développement Durable’’ et dette
soutenable où il critiquait les critères actuels de
remboursement des dettes. De même que les discours et le
tintamarre organisés autour de la récupération des 26 œuvres
royales en décembre 2021. De même que la nature véritable
des hommes et des choses se révèlent mieux au moment des
crises, la nudité du faux nationaliste s’est étalée au grand jour
et devant tout le monde à l’occasion de la crise au Mali contre
la FrançAfrique.
En effet, aucun vrai nationaliste ou panafricaniste ne peut dans
le contexte actuel s’aligner derrière la France dans la guerre
qu’elle livre contre le Mali. Tout le monde a vu que l’armée
française occupe le Mali depuis 10 ans au nom d’une lutte
contre le terrorisme. Mais jamais, les terroristes ne se sentent
inquiétés. Au contraire, ils opèrent en toute tranquillité. Des
centaines de Maliens sont assassinés tous les jours. Et c’est
contre cela que le peuple malien s’est soulevé pour renverser
IBK et son pouvoir corrompu et pro impérialiste français. C’est
pour étouffer cette détermination du peuple malien à disposer
de lui-même que l’impérialisme français et ses alliés d’Afrique
et d’ailleurs œuvrent dans tous les sens. Les sanctions
criminelles de la CEDEAO et de l’UEMOA font partie des
manœuvres de l’impérialisme français. Ainsi, la participation de
Patrice TALON, qui d’habitude boude les rencontres du genre,
à ce sommet et sa caution donnée aux sanctions constituent un
acte officiel de son engagement résolu à servir les causes de la
FrançAfrique.
L
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Prolétaires de tous les pays, unissez-vous ! Page 5
Ensuite, le 19 janvier 2022, une semaine après ce sommet de
trahison des peuples, Talon va rencontrer Alassane OUATTARA.
Or, OUATTARA est connu et reconnu aujourd’hui comme le chef
de file des agents de la FrançAfrique en Afrique de l’Ouest. Cet
homme mis en selle au pouvoir dans une guerre ouverte par
l’armée française, est l’exécutant zélé de tous les complots de
l’impérialisme français en Afrique. N’est-ce pas avec lui que
l’impérialisme français, sous la direction du Président Macron a
officialisé le torpillage de la monnaie sous-régionale Eco de la
CEDEAO pour un Eco/CFA ? Talon y avait délégué aussi son
ministre des Finances. N’est-ce pas avec Ouattara qu’est
renforcée la base militaire française en Côte d’Ivoire comme
armée pré-positionnée contre les pays de toute la région ?
Ouattara est le premier garant de la politique de domination et
de pillage, non seulement en Côte-d’Ivoire, mais en Afrique.
Dis-moi qui tu hantes, je te dirai qui tu es. Ne dit-on pas
souvent que c’est ensemble que volent les oiseaux du même
plumage ? C’est donc clair que le rapprochement entre Talon et
Ouattara s’inscrit dans le cadre du renforcement des rangs de la
FrançAfrique.
Par ailleurs, le Bénin est aujourd’hui agressé par l’armée
française qui y a installé une base militaire depuis quelques
mois. Le service de renseignement français a reconnu cela à
travers un tweet (Cf. La Flamme n°433). Et comme ailleurs, les
menaces terroristes ont servi de paravent pour justifier la
présence des militaires français sur le sol béninois. Pendant
que ces révélations ont été faites, le Gouvernement de Patrice
opte pour le silence. Il n’y a eu ni communiqué ni déclaration
pour même compatir aux douleurs des populations attaquées
et assassinées tous les jours par les terroristes. C’est le silence
radio comme le faisait Ibrahim Boubacar KEÏTA au Mali. Alors,
pourquoi c’est aujourd’hui où le Bénin est attaqué par l’armée
française sous le paravent du terrorisme que Patrice Talon
trouve l’opportunité de participer au complot de la CEDEAO
contre le Mali qui subit aussi des agressions depuis des années.
Les patriotes du Bénin ne se sont pas trompés lorsqu’ils
qualifiaient le pouvoir de Talon dès son avènement de pro
impérialiste de type autocratique. Car, la politique de Talon, au
quotidien et dans tous les domaines, économique, financier,
linguistique, éducationnel et culturel, s’est inscrite dans
l’application du pacte colonial. Le masque est aujourd’hui
tombé et permet à tous de voir sa vraie nature de dirigeant
résolument engagé dans les rangs de la FrançAfrique.
Brieux
Réticence des jeunes à se faire enrôler dans l’armée
béninoise
Elément révélateur du malaise général du pays
l y a des signes qui ne trompent pas. L’accumulation de
certains évènements de façon concomitante ces derniers
jours dans notre pays sont des signes que notre pays
traverse un malaise profond et que notre peuple est dans un
état moral catastrophique.
1) Depuis quelques jours, le pays est attaqué dans son flanc
nord-ouest par des groupes terroristes, excroissance des
groupes entretenus par l’impérialisme français au Mali, au
Burkina-Faso, au Niger etc. Suite à cela, le Gouvernement a
lancé une opération de recrutement de jeunes au sein de
l’armée qui est visiblement un échec. L’échec de cette
opération à ce moment précis, est d’une gravité extrême pour
le pays. C’est d’autant plus grave que les commentaires qui sont
faits, c’est que personne ne veut aller mourir pour Patrice Talon
et son pouvoir de la rupture. A côté de cela, selon certaines
informations, on assiste à des désertions parmi les militaires qui
sont au front.
2) Face à cette situation, des thuriféraires du pouvoir critiquent
le manque de patriotisme de la jeunesse, oubliant qu’il n’y a pas
si longtemps, eux-mêmes développaient le point de vue que les
sacrifices pour le pays étaient inutiles en donnant l’exemple des
militants du Parti Communiste du Bénin à qui personne n’a
reconnu leurs mérites dans le renversement de la dictature de
KEREKOU-PRPB.
3) Il y a quelques jours, le chef de l’arrondissement central de
Nikki a été enlevé par des hommes cagoulés qui demandent
quinze millions de rançon. Interrogé par les journalistes, le
maire de Nikki déclare : « Chez nous ici c’est courant, il suffit
de payer la rançon et il sera libéré ; d’ailleurs c’est un
monsieur qui roule assez d’argent ». On vient d’apprendre qu’il
a été libéré, probablement après paiement d’une rançon. De
même, le 15 janvier 2022, un bouvier est enlevé en pleine nuit à
Dassa-Zoumè et n’a été libéré qu’après paiement d’une rançon
de 65.000frs.
4) Si on ajoute à tout cela, les taxes et tracasseries diverses
dont il est accablé, on comprend que notre peuple est dans une
colère rentrée et un désarroi profond. Tout ceci étant la
conséquence d’une politique délibérée mise en œuvre depuis le
renouveau démocratique, une politique de marginalisation des
combattants qui se sont sacrifiés pour la chute de l’autocratie,
un refus de reconnaissance de leur mérite, un dénigrement
systématique de leurs efforts, un refus de les montrer comme
des exemples que la jeunesse doit suivre.
5) Avec Patrice Talon, c’est la poursuite de la même politique et
en pire. Sinon, comment comprendre la mise en prison de
Laurent METONGNON avec des motifs fabriqués de toutes
pièces. Dans des pays qui se respectent, des icônes comme
Laurent METONGNON sont présentées à la jeunesse comme
des exemples à suivre. Depuis le début des attaques terroristes,
qui connait le nom des soldats morts au combat pour la défense
de la patrie ? Leur a-t-on réservé un enterrement digne de ce
nom ? Les a-t-on décorés ou les a-t-on élevés à des grades
supérieurs à titre posthume comme ce que nous voyons à
l’étranger ? Non. Au lieu de cela, Patrice Talon a décoré cette
semaine, certains de ses godillots à l’Assemblée Nationale et
qui votent sans sourciller, les lois autocratiques qui lui servent à
exercer sa dictature autocratique. Comment peut-on dans ces
conditions, s’étonner que les jeunes refusent d’aller risquer leur
vie contre les terroristes et leurs maitres qui attaquent la patrie
quand on promeut et décore des délinquants en col blanc en
laissant les héros dans l’ombre ?
6) Alors que le peuple malien est engagé dans une lutte décisive
contre la FrançAfrique et ses supplétifs terroristes, Patrice Talon
qui n’a plus jamais participé aux réunions de la CEDEAO, s’en va
I
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à Accra au Sommet des Chefs d’Etat de cette organisation pour
prendre des sanctions illégales et criminelles dictées par
Emmanuel Macon et la France contre le peuple malien aux
côtés d’Allassane OUATTARA et autres Bazoun, des garçons de
course de l’impérialisme français dans la sous-région ouestafricaine.
7) Le délabrement moral du peuple et surtout de sa jeunesse,
suite au délabrement physique continu, voilà le résultat concret
de la politique des dirigeants du pays depuis trente ans avec le
régime du Renouveau et le pouvoir de la Rupture de Patrice
TALON. Ces pouvoirs constituent des gangrènes qui rongent et
détruisent le corps social du peuple. On peut comprendre alors
que le rétablissement moral et physique de la jeunesse ne peut
être obtenu qu’en renversant la gouvernance destructrice et en
instaurant une autre gouvernance, patriotique et de probité.
Telle est la révolution à l’ordre du jour.
Moussa K.
L’HISTOIRE EST-ELLE NEUTRE ?
epuis le retour de 26 trésors des palais royaux
d’Abomey pillés par la soldatesque française, un débat
s’est subrepticement installé au Bénin, sur la
caractérisation de la nature de la prise de ces objets par les
envahisseurs français avec à leur tête le colonel Dodds.
Tout le monde sait que des milliers d’objets subtilisés lors
de la conquête et pendant la colonisation de notre pays, le
Gouvernement français a rendu 26 trésors royaux parce qu’il
reconnait que c’est un butin de guerre pris par la force lors de
l’incendie des palais royaux d’Abomey. D’où vient-il alors qu’un
historien béninois puisse déclarer qu’on ne peut pas parler de
pillage parce que le vainqueur a le droit de ramasser tout ce
qu’il veut chez le vaincu et que le royaume d’Abomey faisait de
même avec ses ennemis, puis, d’ajouter que l’historien est
neutre. Si c’est le cas, pourquoi la France a récupéré et continue
de rechercher les trésors pillés par les nazis lors de l’occupation
du pays pendant la deuxième guerre mondiale, puisque comme
le dit notre historien, c’était un droit pour les nazis de ramasser
tout ce qu’ils voulaient en France ?
Ces remarques, de la part d’un historien béninois appelle
plusieurs observations.
« L’histoire ne peut prétendre être objective car il n’est pas
possible en ce domaine d’aboutir à des lois. » Ensuite,
l’histoire est inséparable de l’historien, c’est dire qu’une
histoire racontée par le vaincu, n’est pas la même chose
racontée par le vainqueur. Comme on dit, l’histoire de la chasse
racontée par le chasseur n’est pas celle racontée par le gibier.
Ce que les colons racontent dans leurs écoles, c’est qu’ils sont
allés dans les colonies, pour apporter la civilisation aux peuples
sauvages. Est-ce la même chose que nous devons enseigner
dans nos écoles et à nos enfants ? Assurément non ! Voilà
pourquoi, par exemple dans sa lettre du 8 janvier 1961
adressée à sa femme Pauline Opango Lumumba, 9 jours avant
son assassinat, pendant qu’il croupissait dans la prison de
Thysville avec ses deux compagnons de lutte Mpolo et Okito,
Lumumba écrit :
« L’histoire prononcera un jour son jugement, mais ce ne sera
pas l’histoire qu’on enseignera à Bruxelles, à Paris, à
Washington ou aux Nations Unies ; ce sera celle qu’on
enseignera dans les pays affranchis du colonialisme et ses
fantoches. L’Afrique écrira sa propre histoire et elle sera, au
Nord et au Sud du Sahara, une histoire de gloire et de dignité.
»
Depuis quelques années un vent de liberté souffle sur le
continent africain. Des livres, des revues, des colloques mettent
au centre du débat intellectuel, la véritable libération de
l’Afrique. Dans ce mouvement général, les anciennes sornettes
des impérialistes sont battues en brèche et reléguées dans la
poubelle de l’histoire. Face à cette situation, c’est la panique
générale à leur niveau et de leurs officines. Ils organisent
colloques, séminaires, fora où des agents africains stipendiés
viennent à leur secours.
Tout cela est peine perdue. Les élucubrations des sous-fifres de
l’impérialisme ne peuvent plus arrêter ce vent frais de liberté,
prélude à l’indépendance véritable du continent africain.
Fadonougbo E.
CAN Cameroun 2021 : Les Leçons du 1er
tour
e premier tour de la 33ème édition de la CAN Cameroun
2021 a connu son épilogue ce jeudi 20 janvier 2022. Si les
CAN antérieures ne marquaient pas l'attention des fans du
football, celle-ci va se particulariser par la surprise générale
qu’elle a réservée à beaucoup de gens sur certains pays qui ont
bouleversé les pronostics sur les favoris en faisant parler d’euxmêmes.
L'ensemble de ces résultats est compilé dans le tableau
suivant :
Classement
par Groupe
1
er 2ème 3ème 4ème
Groupe A Cameroun
7 pts
Burkina
Faso
4 pts
Cap Vert
4 pts
Ethiopie
1 pt
Groupe B Sénégal
5 pts
Guinée
4 pts
Malawi
4 pts
Zimbabwe
3 pts
Groupe C Maroc
7 pts
Gabon
5 pts
Comores
3 pts
Ghana
1 pt
Groupe D Nigeria
9 pts
Egypte
6 pts
Soudan
1 pt
GuinéeBissau
1 pt
Groupe E Côte
d'Ivoire
7 pts
Guinée
Equatoriale
6 pts
Sierra
Leone
2 pts
Algérie
1 pt
Groupe F Mali
7 pts
Gambie
7 pts
Tunisie
3 pts
Mauritanie
0 pt
D L
LA FLAMME N°437 21 janvier 2022
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En général, la CAN Cameroun 2021 nous montre clairement que
le Football n'est pas mathématique et qu'en réalité rien n'est
joué d'avance. Ainsi, les pays dans lesquels il y a une bonne
politique sportive, ces derniers s’engagent à donner le meilleur
d’eux-mêmes. Ils vont au-delà des attentes et sont capables de
briser les cartes des favoris. Ces favoris que beaucoup
prédéterminent à chaque tirage au sort pour la constitution des
groupes devant jouer les phases finales toutes compétitions
confondues. Aujourd’hui on ne peut plus dire que telle Nation
est toujours forte et telle autre toujours faible. Le football se
joue dans le temps. Une grande nation de football peut
dégringoler pendant qu'une petite Nation peut exceller. Par
exemple, l'Algérie qui est le tenant du titre s’est fait ridiculiser
par la Sierra Leone et la Guinée Équatoriale. Aussi ne peut-on
pas comparer la génération de Roger Mila à celle d'aujourd'hui
de Vincent Aboubacar. Les générations dans le football se
succèdent mais ne se ressemblent pas. C'est pourquoi on peut
voir des pays comme la Gambie qui est à sa première
participation de la CAN mais qui montre qu'elle a l'ambition de
devenir une grande nation de football.
Rapt R.
ORGANISATION POUR LA DEFENSE DES DROITS DE L’HOMME
ET DES PEUPLES (ODHP)
--------------------
Section départementale du COUFFO
___________________________________________
Sur la bénédiction des autorités communales de
TOVIKLIN, les paysans de Houédogli subissent des dégâts
des bouviers peuhls et leurs bœufs.
epuis 5 ans les populations de l’arrondissement de
Houédogli dans la commune de Toviklin vivent une
situation pénible. Le problème est que chaque année,
entre décembre et février, les bouviers Peuhls en transhumance
avec des centaines de bœufs débarquent dans l’arrondissement
à la recherche d’un pâturage adéquat. Cette année encore, ils
sont au rendez-vous. Le mal est que ces bœufs saccagent tout
sur leur passage. Dans les champs, de jour comme de nuit, les
bouviers Peuhls déterrent les maniocs pour leurs bêtes,
coupent les branches des pommiers, des orangers, des plants
de pois d’Angole sans se soucier de la vie des paysans. Pire, ils
sont armés et disent aux paysans qu’ils ont reçu l’autorisation
de pâturage dans la zone. Le bruit a commencé par courir que
les bouviers peuhls communément appelés « Foulani » sont
encore là avec leurs bœufs. Le mécontentement grandit.
Voyant venir des soulèvements, le Chef d’Arrondissement de
Houédogli Togbédji SEHOUE a fait gongonner dans tous les
villages de l’arrondissement que personne ne s’attaque aux
bouviers Peuhls, ni aux bêtes, qu’ils ont reçu l’autorisation de la
mairie et si quelqu’un osait, c’est la prison qui l’attend. Dans le
message des crieurs publics, ils disent que si les bœufs
détruisaient le champ de quelqu’un qu’il aille à la police pour
porter plainte. Vu les expériences vécues les années
précédentes, les paysans ont compris que les mensonges des
années passées sont encore là et que cette fois-ci, ils ne vont
plus se laisser berner par les autorités politiques et
administratives. Rappelons que les plaintes des années passées
sont restées sans suite.
A la suite des messages des crieurs publics, les paysans des
villages de LAGBAWOMEY, de DAVOHOUE et de VILETOHOUE
indignés ont organisé une marche le samedi 8 janvier 2022 pour
aller informer le commissaire de police de HOUEDOGLI afin qu’il
les aide à faire partir les bœufs de leurs champs. Ils ont été
reçus par les agents de la police qui sont sortis du commissariat
pour les recevoir devant le CEG Houédogli. Mais leur message
est resté sans suite. Alors le lundi 10 janvier, ils ont repris la
marche, cette fois plus nombreux et très déterminés. Etant
présent, le commissaire KASSIM est venu à leur rencontre
toujours au niveau du CEG avec des menaces qu’ils n’ont pas le
droit de manifester. Qui les a autorisés ? La marche est interdite
au Bénin, peuvent-ils apporter la preuve de leur indignation ?,
Ont-ils vu la main d’un Peuhl sur une tige de manioc, pour finir
par dire qu’il va les jeter en prison un à un. Il a été renforcé par
le C.A, TOGBEDJI SEHOUE qui a montré que nous sommes à
l’ère de la libre circulation des personnes et des biens.
De là, les paysans ont compris que ce sont les autorités de la
commune avec à leur tête le maire TOZO Rigobert, qui ont
donné plein pouvoir aux Foulani de faire des cultures tout ce
qu’ils veulent. Alors, malgré toutes les menaces, les populations
ont maintenu la pression. Le commissaire KASSIM a été obligé
de se plier à la volonté des populations. Il a ordonné à ses
hommes d’aller dire aux bouviers Peuhls de dégager le terrain.
En quittant le village de LAGBAWOMEY, les bouviers Peuhls
sont allés s’installer dans le village de ANAMEY, toujours dans le
même arrondissement de Houédogli où les dégâts sont
énormes et une partie à LAGBAKADA.
Informée, une équipe de l’ODHP-COUFFO est allée faire le
constat. C’est la catastrophe. Les paysans sont obligés de
déterrer les maniocs pour faire du gari contre leur gré mais
pour les plants de pois d’Angole et autres cultures, ils ne
peuvent rien faire. Au regard de tous les dégâts causés par les
bœufs, l’ODHP dénonce et condamne le silence et la complicité
coupables des autorités de TOVIKLIN. Elle interpelle le Préfet
Christophe H. MEGBEDJI, le Directeur Départemental de la
police du COUFFO monsieur Séraphin LOSSIKINDE à vite agir. En
tout état de cause, tout acte de représailles contre les paysans
révoltés serait arbitraire et les auteurs seront dénoncés en tant
que tortionnaires et bourreaux des paysans.
L’ODHP demande au commissaire de Houédogli de mobiliser
ses hommes pour dégager les Bœufs du village d’ANAMEY,
d’arrêter les menaces et d’écouter les victimes. Au préfet, elle
demande d’interpeler le maire de TOVIKLIN, TOZO Rigobert afin
qu’il mette en place en urgence une commission pour
dédommager les victimes.
L’ODHP passe par ce canal pour alerter les populations du
COUFFO, les autorités compétentes afin que chacun puisse
prendre ses responsabilités. Cela nous permettra de bien passer
cette période de sècheresse dans la quiétude.
Fait à Aplahoué, le 20 janvier 2022.
Section départementale ODHP-COUFFO
D
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Prolétaires de tous les pays, unissez-vous ! Page 8

17 Janvier 1961-17 janvier 2022 : il y a 61 ans
disparaissait Patrice Lumumba

umumba, dont le vrai nom Elias Okit’Asombo, fils de
François Tolenga et de Julienne Amatu, est né le 2 juillet
1925 à Onalua, Katako Kombe, au Kasaï oriental, au
centre du Congo belge, aujourd’hui appelé Congo
Démocratique. D’ethnie Batetela et issue d’une famille
catholique pratiquante, Elias Okit’Asombo commence ses
études dans une école catholique puis intègre une école
protestante. Elève brillant, il est néanmoins obligé de limiter sa
formation au niveau d’étude que les structures éducatives de
son village lui offrent. En 1943, Elias Okit’Asombo s’ennuie dans
son village et décide de partir pour la ville. Il change son nom
pour prendre celui de Patrice Emery Lumumba et Lumumba
signifiant celui qui porte la flamme. Dans la ville de Kalima de la
province de Maniema, Patrice Lumumba est engagé dans une
société minière pour travailler dans une cantine et au sein de
cette société, il se rend compte que les immenses richesses de
son pays sont confisquées par les occidentaux et leurs
compagnies.
Il a marqué l’histoire du Congo-Kinshasa, celle de
l’Afrique et celle du monde par sa lutte politique pour la dignité
humaine, pour l’indépendance de son pays et pour tout pays
opprimé. Il a occupé des postes de responsabilité : Président,
Vice-Président ou encore secrétaire des associations.
Contre le colonialisme dégradant entretenu par les Belges, il a
développé pour son peuple opprimé une attitude d’éveil de
conscience. Sa combativité conduit l’homme jusqu’à la direction
d’un parti politique, le Mouvement National Congolais (M.N.C),
le 10 octobre 1958. Par cette voie, Lumumba accède au poste
de Premier Ministre le 24 juin 1960 pour conduire la destinée
de son pays. Ce digne fils a réfléchi sur la destinée de l’Afrique
en général et du Congo-Kinshasa en particulier. Dans toute sa
littérature, il n’a cessé d’écrire sur sa terre, sa destinée. Aussi, il
a écrit en 1956 un essai : Le Congo, terre d’avenir, est-il Menacé
?
Le 11 décembre 1958, Lumumba, Président du
mouvement national congolais élève la voix à la Conférence
Internationale panafricaine tenue à Accra au Ghana et s’adresse
aux délégués des peuples africains. Dans son discours, il dit :
« Nous sommes particulièrement heureux de constater que
cette conférence s’est fixé comme objectif : la lutte contre tous
les facteurs internes et externes qui constituent un obstacle à
l’émancipation de nos pays respectifs et à l’unification de
l’Afrique. Parmi ces facteurs, on trouve notamment, le
colonialisme, l’impérialisme, le tribalisme et le séparatisme
religieux qui, tous, constituent une entrave sérieuse à l’éclosion
d’une société africaine harmonieuse et fraternelle. C’est
pourquoi nous crions vivement avec tous les délégués. À bas le
colonialisme et l’impérialisme. À bas le racisme et le tribalisme.
Et vive la nation congolaise, vive l’Afrique indépendante. »
Le 4 janvier 1959 est « une date à jamais marquée en
lettre d’or dans l’histoire » du Congo où de nombreux congolais
périrent dans les émeutes de ce jour. A partir de cet événement
fondateur, la relation entre blancs, colonisateurs, et noirs,
colonisés, était tendue. Cette journée de massacre a bel et bien
inspiré la poésie de Lumumba de septembre 1959, « Pleure, Ô
Noir frère bien-aimé »
Le jeudi 30 juin 1960, date de l’indépendance de son
pays, dans un virulent discours anticolonialiste devant le peuple
congolais et les colonisateurs belges et notamment le Roi
Baudoin 1er, présent à la cérémonie, Lumumba a retracé la
sombre époque d’esclavage, l’époque dite « de civilisation »
des Congolais et stigmatisé tout plan de balkanisation du pays.
Lumumba, lors de sa descente de la tribune, est salué par de
très vifs applaudissements qui durèrent trois minutes et des
cris : Uhuru, Uhuru, sans fin, nous rapporte Anicet Kashamura.
Cet observateur attentif de la cérémonie, notera : « M. Wigny
chuchote dans l’oreille de M. Eyskens, Premier Ministre Belge :
‘Ce langage n’est pas digne d’un homme d’État’. Dans un froid
glacial, le Roi Baudouin subira-t-it les coups de sabre du jeune
escrimeur. En outre il menace de quitter la cérémonie pour la
deuxième fois, ses ministres le retiennent. Après la cérémonie,
il dira : il est le meilleur tribun que j’ai rencontré. Ah ! S’il n’était
pas communiste, la Belgique aurait de quoi se féliciter d’avoir
formé cet homme en Afrique ! »
Ce discours qui a choqué les colonisateurs, constituera le point
d’orgue de sa carrière politique. Destitué de ses fonctions de
premier Ministre par le Président Joseph Kasa-vubu le 5
septembre 1960, il sera arrêté, par le Chef d’Etat-major Joseph
Désiré Mobutu avec ses compagnons de lutte Mpolo et Okito le
09 décembre de cette même année. Lumumba finit sa course
dans un tonneau d’acide sulfurique, pour avoir dit non aux
exploiteurs et colonialistes belges. C’est à Elisabethville,
actuelle Lubumbashi, que son assassinat fut accompli.
Lumumba s'est éteint le 17 janvier 1961.
Dans sa lettre du 8 janvier 1961 adressée à sa femme Pauline
Opango Lumumba, 9 jours avant son assassinat, pendant qu’il
croupissait dans la prison de Thysville avec ses deux
compagnons de lutte Mpolo et Okito, il écrit :
« Ceux-ci ont corrompu certains de nos compatriotes, ils en ont
acheté d’autres. Ils ont contribué à déformer la vérité et à saper
notre indépendance. Que puis-je dire d’autre ? Que je sois mort
ou vivant, libre ou en prisonnier par ordre des colonialistes, ce
n’est pas ma personne qui compte, mais le Congo et notre
peuple, dont ils ont transformé l’indépendance en triste farce.
Ma foi restera inébranlable. Je sais et sens dans le fond de mon
être que tôt ou tard mon peuple se débarrassera de tous ces
ennemis intérieurs et extérieurs, qu’il se lèvera comme un seul
homme pour dire ‘non’ au colonialisme dégradant et humiliant
et pour instaurer sa dignité sous un soleil éclatant. Nous ne
sommes pas seuls. L’Afrique, l’Asie et les peuples libres se
trouveront aux cotés des millions de Congolais qui ne cesseront
pas la lutte tant que les colonialistes et leurs mercenaires se
trouveront dans notre pays. »
Dans cette même lettre, lettre - testament, il dit aux peuples
africains que leur histoire est tronquée : il faudra écrire une
L
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Prolétaires de tous les pays, unissez-vous ! Page 9
histoire par et pour les Africains et Congolais ; mieux, il faudra
réécrire l’histoire de nos peuples et se défaire de l’histoire
écrite par les colons, qui est une histoire falsifiée. Il écrivit :
« A mes fils que j’ai quittés peut-être pour ne plus jamais les
revoir, je veux qu’on dise que l’avenir du Congo est beau et qu’il
attend d’eux, et de tous les Congolais, la réalisation de la tâche
sacrée reconstruire notre indépendance et notre souveraineté
parce que sans dignité, il n’y a pas de liberté ; sans justice il n’y
a pas de dignité et sans indépendance il n’y a pas d’hommes
libres. La brutalité, les sévices, les tortures ne m’ont jamais
amené à implorer la grâce, parce que je préfère mourir la tête
haute, avec la foi indestructible et la confiance profonde dans la
destinée de notre pays plutôt que de vivre dans la soumission en
ayant renié les principes qui me sont sacrés. L’histoire
prononcera un jour son jugement, mais ce ne sera pas l’histoire
qu’on enseignera à Bruxelles, à Paris, à Washington ou aux
Nations Unies ; ce sera celle qu’on enseignera dans les pays
affranchis du colonialisme et ses fantoches. L’Afrique écrira sa
propre histoire et elle sera, au Nord et au Sud du Sahara, une
histoire de gloire et de dignité. »
C’est cette nouvelle page de l’histoire africaine, celle de la
libération du joug de l’impérialisme français, le patriotisme
ardent que le peuple malien fidèle aux idéaux de Modibo Keita
est en train d’écrire dans la guerre qui se déroule au Sahel.
Afi Tossou
Italie, discriminations sociales et chasse aux sorcières au nom
de la “lutte contre la pandémie”
par Marinella Correggia
escalade de la “certification verte” en Italie, avec un
déploiement de laissez-passer et d'interdictions aux non
vaccinés, a fait dire au New York Times et au Washington
Post avec admiration que ce pays Européen "expérimente de
nouvelles voies inédites dans les démocraties occidentales”. En
réalité, la démocratie est compromise au nom d'une urgence
discutable. Heureusement, même à gauche, il y a ceux qui
protestent, notamment contre les multiples déclinaisons du
greenpass.
Les démocraties occidentales étaient déjà des dictatures
internationales à cause du vol colonial et post-colonial, à cause
des guerres d'agression qu'elles ont copieusement menées sur
la tête des autres depuis 1991, et à cause de leur attitude
discriminatoire envers les étrangers.
Aujourd'hui, on est confronté, notamment en Italie, à toutes
sortes de discriminations à l'encontre des citoyens italiens
également. Le 14 janvier, Amnesty International a elle-même
appelé le gouvernement de Rome à veiller à ce que l'ensemble
de la population puisse jouir de ses droits fondamentaux. Car
ceux qui, pour les raisons les plus diverses, ont voulu profiter de
la liberté de choix de ne pas se faire vacciner, ne bénéficient
plus des droits fondamentaux (emblématique suspension du
travail pour certaines catégories de boulot ou d’âge) mais aussi
interdiction d'accès aux transports publics (bien que équipés
d'un masque obligatoire FFP2 qui, disent-ils, protège à 100%) et
à plusieurs magasins et bureaux publiques. Sans parler des
écoles, obligées à des ordres hystériques de fermeture pour les
non vaccinés dès qu’un enfant est trouvé positif au test.
Discrimination aussi à l'égard de ceux qui ne sont même pas
tombés malades mais qui ne peuvent pas avoir le laissez-passer
parce qu'ils ne peuvent pas prouver qu'ils ont une immunité
naturelle ou développée suite à la rencontre asymptomatique,
car les études sur les anticorps ne sont pas réalisées.
Discrimination à l'égard des "guéris", dont les droits durent
beaucoup moins longtemps que ceux des vaccinés. Une
dystopie.
C'est un choix politique de contrôle omniprésent et
d'interdictions qui n'a rien à voir avec la santé, puisqu'on sait
depuis longtemps que les personnes vaccinées infectent aussi. À
tel point que, malgré les mesures les plus coercitives au monde
et un taux très élevé de vaccination obligatoire, y compris la
dose de rappel, l'Italie compte plus de décès quotidiens
enregistrés comme Covid que de nombreux autres pays.
Face à ces données genantes, le récit est en train de changer.
Les experts commencent à dire que le virus deviendra
endémique et que nous devrons vivre avec. Soudain, on
"découvre" ce que quelqu'un avait déjà dit même en 2020: que
de nombreux cas de personnes hospitalisées pour d'autres
raisons et simplement trouvées positives sont comptabilisés
comme des cas Covid dans les hôpitaux. Il s'avère que même
ceux qui ont "seulement" une double dose (à savoir manquent
du rappel) sont considérés comme non vaccinés.
En Espagne, on dit plus clairement qu'en Italie que la proportion
de vaccinés et de non-vaccinés dans la population générale est
respectée de la même manière dans les hospitalisations “Covid”
(au grand dam de l'affirmation selon laquelle les personnes
vaccinées ne pèsent pas sur les hôpitaux).
Un tribunal a finalement accepté le recours des champions des
soins précoces à domicile en annulant une loi du
gouvernement. En France, un tribunal a annulé la
réintroduction de l'obligation du port de masque à l'extérieur.
Une conférence scientifique organisée à Rome les 3 et 4 janvier
2022 s’est terminée par des demandes précises adressées au
gouvernement: la solution vient de la prévention primaire
environnementale, des soins liés au mode de vie, du traitement
précoce et de l'abandon des traitements iatrogènes. Il faut
également tenir compte des effets secondaires des vaccins à
moyen et à long terme.
Enfin, l'OMS et l'EMA (Agece européenne du médicament)
déclarent: "Une discussion est en cours sur la possibilité
d'administrer une deuxième dose de rappel avec les mêmes
vaccins que ceux utilisés actuellement: aucune donnée n'a
encore été générée pour soutenir cette approche. Si l'utilisation
de rappels peut être considérée comme faisant partie d'un plan
d'urgence, la vaccination répétée à intervalles rapprochés ne
constitue pas une stratégie durable à long terme. Nous ne
pouvons pas continuer à faire des rappels tous les 3-4 mois". Et
l'immunologiste Rasi, de l'université de Tor Vergata, a déclaré:
"Nous avons une mémoire qui nous aide même lorsque les
anticorps diminuent. À l'avenir, nous devrons mettre au point
une réponse plus structurée, plutôt que de poursuivre les
vaccinations de masse dans l'urgence".
Mais les laissez-passer continuent...
L'
Correspondance
LA FLAMME N°437 21 janvier 2022
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Talon a reconnu publiquement à Djidja qu’ils
sont tous, au gouvernement des voleurs et ils
sont tous libres
217 SEMAINES
Vient de paraitre :
LES ACTES FONDAMENTAUX
DE L’ALLIANCE POUR LA
PATRIE (A.P.P)
Prix de vente : 300f l’unité.
Prix de soutien : à partir de 500f.
Lieux de vente :
Siège du Parti Communiste du Bénin
(PCB) à Gbèdégbé, Cotonou
A la bourse du Travail de Cotonou, au
Secrétariat de la CSTB
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