DÉCLARATION A L’OCCASION DES TRENTE ANS DE LA CONFÉRENCE NATIONALE DE 1990 :
DU MARCHE DE DUPES A L’INSTAURATION D’UNE NOUVELLE AUTOCRATIE.

 

Introduction

Lors de son intervention télévisée le 18 février 2020 à l’occasion des trente ans de la Conférence Nationale, Patrice Talon a déclaré : « Nos habitudes, nous allons les corriger. Nous allons faire plus d’efforts, nous allons faire des sacrifices. Nous allons perdre des choses, des libertés qu’on avait et qui devenaient incompatibles avec l’intérêt général. Nous étions pratiquement dans l’anarchie qui est une forme de démocratie, vous le savez très bien ! L’anarchie est la forme de démocratie la plus avancée. Mais si l’anarchie ne sert pas le développement, on peut mettre fin à ça et dire « Non, que chacun reste dans le droit chemin ». La boucle est donc bouclée et cette intervention crue, indique qu’avec le régime de Patrice Talon, indépendamment du fait que toutes les pratiques indiquaient que nous sommes en présence d’un régime autocratique, l’autocrate lui-même est passé à la théorisation de sa pratique. Ce que théorise ainsi sans phare Patrice Talon, c’est la dictature du développement. Nous sommes ainsi revenus à la période où un seul individu sait ce qui est bon pour le peuple et tous ceux qui s’écartent de cette voie sont considérés comme des anarchistes. Sous Le PRPB on les appelait des anarcho-gauchistes. Trente ans donc après la chute du PRPB de Mathieu KEREKOU, notre pays retourne dans les travers du parti unique, avec aujourd’hui un parti à deux ou plusieurs têtes, une justice aux ordres, une presse aux ordres ou sous pression et des institutions soumises à l’autocrate, les opposants embastillés ou en exil. C’est donc le serpent qui se mord la queue puisqu’avec Patrice Talon, nous sommes pratiquement revenus à la case départ trente ans après la Conférence Nationale.
Depuis quelques jours, des initiatives sont prises à gauche et à droite pour célébrer le trentième anniversaire de la Conférence Nationale. L’orientation générale donnée à ces diverses célébrations, c’est de valoriser le rôle éminent joué par Mathieu KEREKOU, le clergé catholique avec Monseigneur Isidore de Souza, et de montrer en opposition sans trop le crier, puisque la liberté de parole n’existe plus, le mauvais rôle qu’est en train de jouer le « méchant » Patrice Talon aujourd’hui. En donnant une telle orientation à toutes ces célébrations, on s’occupe de l’écume au lieu d’aller dans le fond des choses ; on se refuse à réfléchir à pourquoi Talon a réussi à imposer à notre peuple une nouvelle autocratie.

DE LA QUESTION DU RECEPISSE DU PCB

 

1) Depuis quelques jours, des amis et sympathisants du PCB, inquiets de ne pas entendre son nom parmi les partis ayant reçu leur récépissé se sont rapprochés du Parti pour s’enquérir de la situation et savoir où en est le Parti à ce propos. Voici donc des précisions sur la situation actuelle du Parti en ce qui concerne le problème du récépissé.
2) En fait, le Parti Communiste du Bénin a rempli toutes ses formalités. Il attend que le Président Talon cesse de séquestrer son récépissé pour le lui remettre.
3) Après la tenue du Congrès de conformité et le dépôt du dossier avant le 17 mars 2019, le Parti  a satisfait ensuite à toutes les demandes de corrections des services du Ministère de l’Intérieur dont les dernières remontaient au 10 Mai 2019, en dépit de leur caractère abject et de chicanerie manifeste.

MOTION SUR LES PROCHAINES ELECTIONS COMMUNALES

 

1. Considérant la faim, la misère et les souffrances qui sévissent dans les Communes du Bénin suite à la dégradation continue des conditions de vie des populations (ouvriers, paysans, artisans, etc.) depuis l’arrivée du pouvoir de Talon;
2. Considérant que les Elections municipales et communales sont annoncées pour le 17 mai 2020 et que la Campagne électorale est déjà lancée par le pouvoir sur la base d’un bilan centré notamment sur l’asphaltage dans le mépris des conditions de vie lamentables du peuple ;
3. Attendu qu’au regard du code électoral en vigueur, il n’y a pas de possibilité de candidatures indépendantes alors qu’il s’agit des élections de proximité et que seuls les partis politiques ayant obtenu le récépissé du ministère de l’intérieur peuvent présenter des candidats ;
4. Attendu que les conditions d’obtention du récépissé posées lors de la fameuse concertation du 15 juillet 2019 initiée par Talon sont que : tout parti demandeur soit d’accord avec l’autocrate, le soutienne ouvertement et publiquement et/ou refasse un congrès constitutif et enlève de la direction du parti les responsables réfractaires poursuivis par le pouvoir, donc avouer qu’il n’existait pas avant les élections législatives d’avril 2019 qui ne seraient plus du coup exclusives et reconnaitre par conséquent la légitimité du parlement de sang ;
5. Considérant que ces conditions antidémocratiques et d’exclusion sont inacceptables pour tout parti luttant effectivement pour les libertés et la démocratie ;

PREMIERE SESSION DU COMITE CENTRAL DE L’ANNEE 2020
COMMUNIQUE FINAL

 

Le Comité Central du Parti Communiste du Bénin (PCB) s’est réuni le 1er février 2020 à Cotonou dans le contexte actuel de grands conflits dans le monde, de menées coloniales françaises contre le réveil patriotique des jeunesses et peuples africains et de la poursuite de la résistance de notre peuple contre une autocratie légalisée. Le Comité central a ainsi examiné la situation internationale, la situation dans la sous-région africaine avant d’aborder la situation nationale et les tâches qui en découlent.
1- Au plan international
Au plan international, la situation se caractérise d’une part, par l’aggravation des rivalités entre les anciennes et nouvelles puissances impérialistes avec pour mobile le repartage des richesses du monde ; ce qui peut déboucher sur une conflagration mondiale, et d’autre part, par la remise en cause par les peuples du système de représentation de la démocratie libérale. Les guerres commerciales des Etats-Unis contre la Chine et ses anciens alliés, les conflits armés au Yémen, en Syrie, en Irak, etc, la guerre contre l’Iran, d’une part, les protestations populaires en France (les Gilets jaunes, manifestations contre la réforme des retraites), au Liban, au Chili, en Irak, et qui exigent un autre système de représentation plus directe des citoyens, illustrent bien cette situation.

DECLARATION
A PROPOS DE LA VIE ET DU CADRE DE VIE, DU PAIN ET DU PAVE :
MEPRIS, MENSONGES ET DUPERIE DU PEUPLE

 

Depuis un certain temps, une propagande tonitruante est amorcée par le pouvoir de TALON. Limitée d’abord au niveau des cercles le soutenant aveuglément, cette propagande consiste à parler et louer abondamment les travaux d’asphaltage et des infrastructures. Dans ces cercles, on parle du rattrapage du retard depuis les années 1960, comme si le Bénin souffre principalement et fondamentalement de ce retard. L’onction des évêques du Bénin, qui dans le compte rendu de leur dernière conférence épiscopale tenue du 07 au 10 janvier 2020, « notent avec satisfaction la mise en œuvre du programme de développement des infrastructures notamment l’asphaltage qui modifie qualitativement le visage de plusieurs localités de notre pays », a donné comme le départ de la campagne ouverte du pouvoir, par TALON lui-même. Dès la publication de cette onction épiscopale le 10 janvier 2020, TALON qui méprisait et ridiculisait les sorties publiques, est entré en campagne "électorale" le 12 janvier 2020, sous couvert de tournées de supervision des projets phares. Après Akpakpa à Cotonou le 12 janvier, c’est le village Avlékété qui est visité le 14 janvier. Pour le pouvoir et ses soutiens, il est question de parler abondamment de l’amélioration du cadre de vie, de la modernité des villes, de la modification qualitative du visage de plusieurs localités, en opposition et/ou en réponse aux conditions dégradées, à la faim et la misère des masses à qui on continue de demander la patience et de promettre des lendemains qui chantent.
Cette propagande pose alors la question de la vie face à l’amélioration du cadre de vie, du problème du pain et du pavé.