ORGANISATION POUR LA     DEFENSE DES DROITS DE L’HOMME ET DES PEUPLES 

08 BP 1114 Cotonou (Rép. du Bénin)

Tél : (229) : 21 03 23 98 / 97 88 84 18 / 97 98 82 18

NON AU MUSELEMENT DES LIBERTES PAR LA HAAC

Le jeudi 08 décembre 2011, les conseillers de la Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication (HAAC), suite à l’audition publique spéciale de l’organe de régulation ont décidé d’interdire formellement et définitivement la parution, en République du Bénin, du journal « Le Béninois Libéré ». Le Promoteur Aboubacar Takou et le directeur de publication Eric Tchiakpè de ce journal sont interdits jusqu’à nouvel ordre d’exercice de la profession de journaliste au Bénin et de création d’un organe de presse. De même une décision de saisie conservatoire de tout écrit et de mise sous scellé des locaux du quotidien a été prise et prend effet immédiatement.

Il est reproché au journal « Le Béninois Libéré » des écrits tels que : « Conseil de l’Entente, du vent ! » ; « Cotonou a servi hier de cadre à un club d’amis mal élus qui se sont retrouvés pour se féliciter chacun pour sa brillante élection ». Ces écrits sont jugés par la HAAC comme étant non seulement grossiers, outrageants, orduriers à l’égard des Chefs du Conseil de l’Entente mais aussi offensants et discourtois de nature à détruire la République et à compromettre les relations entre le Bénin et les pays membres du Conseil de l’Entente.

Comment comprendre que la HAAC qui devrait être une institution de contre pouvoir dont le rôle essentiel est de garantir, de protéger et de promouvoir la liberté de presse devienne un assassin des libertés (et il n’y a pas un autre mot pour le dire) ?

Comment comprendre qu’en 2011 et au Bénin, l’on suspende pour des mois un journal puis à vie (sauf nouvel ordre) des journalistes pour avoir osé dire tout haut ce que tout le monde pense : « Conseil de l’Entente, du vent ! » ; « Cotonou a servi hier de cadre à un club d’amis mal élus qui se sont retrouvés pour se féliciter chacun pour sa brillante élection », si ce n’est la volonté d’un pouvoir autocratique.

Sur sa lancée, la HAAC interdit également pour deux à trois semaines la « NOUVELLE TRIBUNE », « LE MATIN » et trois autre journaux pour des faits mineurs dont l’un remonte jusqu’en janvier 2011. Elle est devenue ainsi, l’épée de Damoclès qui plane sur la tête de la liberté de presse et des journalistes.

Ces décisions de la HAAC prises précipitamment (parfois au mépris du droit à la défense) dans un contexte politique marqué par la volonté manifeste du pouvoir de YAYI Boni de tout régenter et d’assujettir par tous les moyens toutes institutions de l’Etat, est un signal fort qui nous interpelle et nous inquiète en tant que défenseurs des Droits de l’Homme.

L’ODHP s’insurge contre ces décisions liberticides et rappelle aux conseillers de la HAAC qu’ils se trompent d’époque, qu’ils ignorent que les seuls dépositaires des libertés dans notre pays, sont les peuples du Bénin qui les ont arrachées de hautes luttes.

Alors, Peuples du Bénin, défendez vos libertés ! Défendez la liberté de presse par tous les moyens ! Soutenez les journaux et journalistes victimes de l’arbitraire du pouvoir autocratique. N’oubliez pas qu’au-delà de la décision de fermer le journal « Le Béninois Libéré », la HAAC expose des familles entières aux affres du chômage. Développez des initiatives diverses pour aider les victimes à tenir le coup pendant cette période : souscrivez 100 ; 200 ; 500 ou 1000 francs pour leur assurer au moins la moitié de leur salaire et vous ferez œuvre utile.

Des fiches de souscription sont d’ores et déjà disponibles à la Bouse du Travail et auprès des directions des autres organisations démocratiques.

NON AU MUSELEMENT DES LIBERTES !

Fait à Cotonou, le 27 décembre 2011,

Pour le Bureau Exécutif de l’ODHP

Signature illisible

Gustave ANATO

N.B. : La souscription par voie électronique – ‘Western Union’ par exemple, avec comme mot de passe : Q=Le Béninois ; R=Libéré – est possible également au nom des responsables suivants de l’ODHP (Gustave ANATO, cel. : +22997988218 ; Fidèle QUENUM, cel. : +22997888418)