Editorial

La réalité du pacte colonial encore étalée

Les enragés de la FrançAfrique, dans tout débat mettant en
cause la domination de l’impérialisme français et le pacte
colonial comme frein au développement pour nos peuples,
finissent par répondre : "Mais NON, la France n’y est pour rien".
Mais quand on voit le président français, Macron, tout excité à
soutenir les mesures criminelles prises par la CEDEAO et
l’UEMOA contre la souveraineté du Mali, après avoir rassemblé,
lui-même auparavant tous ses alliés européens contre la
souveraineté du Mali, les choses sont claires et indéniables. De
quel droit peut-on décider du gel des avoirs d’un pays dans une
Banque Centrale à laquelle il aurait, dit-on, souverainement
adhéré ?! On voit bien le contenu toujours néocolonial des
"nouvelles relations avec l’Afrique" dont parle abondamment et
à tout propos Emmanuel Macron.
La réalité du pacte colonial se révèle au grand jour avec toute sa
nudité et laideur criminelle contre le développement des
peuples africains. Le Mali, et tous les pays assujettis à ce pacte,
n’ont pas le droit de contracter avec les pays de leur choix, sans
l’accord de la France. Ils n’ont pas le droit de décider de leur
programme de gouvernance sans l’accord de la France. Ces
pays n’ont de liberté que celle de prisonniers dans « l’Enclos
français ». Et le maitre des lieux peut aller et souvent jusqu’à la
commandite des assassinats crapuleux contre les nationalistes
et patriotes, comme ce fut le cas, inauguré après les
indépendances formelles, contre Sylvanus Olympio, un 13
janvier 1963.
La condamnation ferme des mesures assassines de la CEDEAO
et de l’UEMOA contre le Mali, par le Parti Communiste
Révolutionnaire de Côte-d’Ivoire (PCRCI), le Mouvement
Socialiste du Ghana (SMG) et le Parti Communiste du Bénin
(PCB), à travers une Déclaration Conjointe qui rejoint celle de
tous les patriotes africains, indique que l’heure de la
suppression du pacte colonial a sonné pour l’indépendance
réelle des pays africains.
La Rédaction


DECLARATION CONJOINTE PCRCI-SMG-PCB SUR LE MALI
e dimanche 9 janvier 2022, les chefs d’Etat de la CEDEAO
(Communauté des Etats de l’Afrique de l’Ouest), de
l’UEMOA (Union Economique et Monétaire Ouest
Africaine) réunis en un sommet extraordinaire à Accra, ont pris
les mesures suivantes contre le Mali et son peuple.
a) Fermeture des frontières terrestres et aériennes entre les
pays de la CEDEAO et le Mali,
b) Suspension des transactions commerciales entre les pays de
la CEDEAO et le Mali,
c) Gel des avoirs de la République du Mali dans les banques
centrales de la CEDEAO,
d) Suspension du Mali de toute aide financière des institutions
financières de la CEDEAO (BIDC et BOAD)
e) Activation de la « force en attente de la CEDEAO ».
Immédiatement après ces mesures prises par ses sous-préfets
africains, la France a couru à l’ONU pour essayer de les faire
avaliser par le Conseil de sécurité. Elle a été bloquée par le veto
de la Chine et de la Russie. Actuellement, en tant que Président
de l’Union Européenne depuis le 1er janvier 2022, Emmanuel
Macron joue des pieds et des mains pour amener celle-ci à
appuyer les mesures assassines de la CEDEAO.
Cela fait déjà un moment que l’impérialisme français est en
particulier aux trousses du peuple malien et des dirigeants du
coup d’Etat militaire qui a renversé Ibrahim Boubacar Kéita, le
pantin et agent de la France. Elle ne pardonne pas aux
nouveaux dirigeants maliens d’avoir constaté et déclaré
officiellement que la présence militaire française était à la base
des problèmes du Mali et ne pouvait constituer la solution ; que
par conséquent, si le Mali voulait la fin des agressions
terroristes sur son territoire, il lui fallait explorer d’autres pistes
plutôt que de s’en remettre à l’armée française pour
l’accomplissement de cette tâche.
En effet, depuis 2013, la France est intervenue au Mali pour soidisant lutter contre les groupes djihadistes qui semaient la mort
dans le nord du pays. 9 ans après, non seulement les terroristes
se sont répandus dans tout le Mali, mais en plus, ils opèrent
aujourd’hui au Burkina-Faso, au Niger, en Côte-d’Ivoire, au
Bénin. C’est que dans les faits, la France est venue créer au
Mali, une enclave à Kidal, interdite au gouvernement malien, où
elle a eu le temps de former des milliers de terroristes qui
essaiment maintenant dans tout le Sahel et en dehors.
Aujourd’hui, ces terroristes formés par la France, lui servent
d’éclaireurs pour réoccuper militairement ses anciennes
colonies. Ils attaquent les pays et la France vient proposer sa
protection. C’est ainsi qu’aujourd’hui, la France a des bases
militaires au Mali, en Côte-d’Ivoire, au Niger, au Burkina-Faso et
maintenant au Bénin.
Ces agissements de la France au Mali et en Afrique en général
se déroulent avec la complicité de ses agents qu’elle a placés à
la tête des enclos néocoloniaux qu’elle a fabriqués en Afrique et
à travers des organisations fantoches, africaines de nom mais
qui sont à son service et qui sont dirigées par des responsables
corrompus que la France entretient comme Allassane Dramane
OUATTARA et Patrice TALON.
Voilà pourquoi, le Parti Communiste Révolutionnaire de Côted’Ivoire (PCRCI), le Mouvement Socialiste du Ghana (SMG) et le
Parti Communiste du Bénin (PCB) :
Condamnent vigoureusement les mesures assassines prises par
la CEDEAO et l’UEMOA contre le Mali et son vaillant peuple et
ceci sous la dictée de l’impérialisme français ; ils exigent que
celles-ci soient rapportées dans l’immédiat.
Nous dénonçons les agissements de la France au Mali et en
Afrique.
Nous dénonçons Nana AKUFFO-ADDO, Allassane Dramane
OUATTARA et Patrice TALON pour leur participation à ce crime
contre le peuple malien frère et les peuples africains.
Nous exigeons le démantèlement de toutes les bases militaires
françaises en Afrique.
Nous appelons les peuples ivoirien, ghanéen et béninois à
s’opposer à toutes actions agressives à partir de leurs territoires
contre le peuple frère du Mali. Nous appelons les peuples
africains et tous les peuples du monde à soutenir le peuple
malien face à cette agression de la France et de ses agents en
Afrique.
L
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LA FLAMME N°436 14 janvier 2022
Prolétaires de tous les pays, unissez-vous ! Page 3
Cotonou, le 14 janvier 2022
Le Parti Communiste Révolutionnaire de Côte-d’Ivoire (PCRCI)
Le Mouvement Socialiste du Ghana (SMG)
Le Parti Communiste du Bénin (PCB)
PAG 2021-2026 :
DAVANTAGE DE RUINE DES MASSES POUR UN
PROGRAMME DU PACTE COLONIAL
e Conseil des ministres du 15 décembre 2021 a annoncé
dans le compte rendu de sa séance l’adoption du
Programme d’Actions du Gouvernement 2021-2026. Sans
en avoir publié encore la version intégrale, ce programme fait
l’objet de présentation le 06 janvier 2022, au palais des Congrès
de Cotonou par le Chef de l’Etat à l’attention des cadres des
ministères et des agences, et ensuite le 13 janvier à l’attention
de ses maires et députés par ses ministres. La grosse masse du
peuple ne saura pas à quelle sauce elle sera mangée, le
véritable contenu du PAG 2021-2026 lui étant soigneusement
caché afin de laisser libre cours à la propagande
gouvernementale frisant le mensonge à propos du « hautement
social ».
En se basant sur la « Présentation générale » du Pag, on peut
retenir les différents aspects permettant de voir les traits
saillants ci-après:
1- Un bilan tronqué du PAG 2016-2021
2- Le PAG 2021-2026 : davantage de ruine du peuple
toujours dans le cadre du pacte colonial
3- Conclusion et alternative.
1- Un bilan tronqué du PAG 2016-2021
L’élaboration du PAG 2021-2026 doit se baser sur une
évaluation et un bilan du PAG 2016-2021. Dans le cas d’espèce,
quel bilan a été fait ?
Dans le document de « Présentation générale », le bilan du PAG
2016-2021 se cantonne à nous parler de « résultats
significatifs ». Et ce résultat significatif est qu’au « terme du 1er
quinquennat, le Bénin s’est révélé au monde comme un pays
attrayant et incitatif pour l’investissement productif d’emplois
et de revenus grâce aux réformes opérées sur l’environnement
des affaires ainsi que sur le cadre macro-économique et
budgétaire». Ainsi donc, les réformes de la loi d’embauche et
d’autres lois scélérates qui instituent des conditions
esclavagistes, précarisent l’emploi et réduisent les revenus des
travailleurs et du peuple sont les résultats significatifs du PAG1.
Or, ce qui était avancé et promis comme objectifs et piliers du
PAG1 étaient : « 1- Consolider la démocratie, l’Etat de droit et la
bonne gouvernance ; 2- Engager la transformation structurelle
de l’économie ; 3- Améliorer les conditions de vie des
populations ».
Un bilan devrait passer en revue et apprécier les résultats dans
l’atteinte de ces objectifs avec la mise en œuvre du PAG 1. A cet
effet, tout observateur peut noter les résultats ci-après :
- Objectif et Pilier 1 : Il n’est nul besoin de dire qu’au lieu de
consolider la démocratie, il est de notoriété publique et
mondiale, que Talon a réinstauré et consolidé une dictature
autocratique et que l’Etat de droit en vigueur au Bénin est de
type autocratique et arbitraire. Les lois scélérates et liberticides
ainsi que les procès iniques ont envoyé en prison des milliers de
détenus politiques et, hors du pays des centaines d’exilés
politiques.
- En ce qui concerne la bonne gouvernance, l’opacité totale de
la gestion couvre tous les conflits d’intérêts et le pillage dans la
« légalité » et la suppression de tout contrôle citoyen. La
Constitution révisée a supprimé le contrôle même de
l’Assemblée nationale avec le droit conféré au président Talon
de contracter, ratifier des emprunts et d’exécuter les dépenses
sans la ratification du Parlement.
- Objectif et Pilier 2 : En matière de transformation structurelle
de l’économie, ce que retiennent tous les observateurs est
ceci : « bien que les différents chantiers infrastructurels (routes
et bâtiments) aient soutenu la croissance, l’économie reste
tributaire des exportations du coton ». Le secteur industriel fait
toujours à peine 6% du PIB et l’essentiel des exportations est
constitué des matières premières brutes, le coton (70%) et
l’anacarde, ainsi que les réexportations de produits importés
(voitures d’occasion, riz, etc.). Cinq ans après, l’économie sous
Talon est restée dans le schéma du pacte colonial : production
et exportation de matières premières, importation de produits
manufacturés étrangers.
- En ce qui concerne le 3ème objectif et pilier : l’amélioration des
conditions de vie des populations, ce qui s’est passé et
programmé par le pouvoir, c’est de serrer la ceinture au peuple.
La pauvreté et la misère se sont étendues avec la multiplication
des impôts et taxes, la destruction des outils de production des
petits producteurs par des déguerpissements sauvages et sans
alternatives ni accompagnements, le gel des salaires et revenus
des travailleurs. La Banque mondiale estime le taux de pauvreté
à 45,9% en 2020 contre 40,1% en 2015 (Cf. Banque Mondiale,
Bénin Présentation, 18 octobre 2021). En 5 ans, le PAG 1 de
Talon a ruiné et appauvri le peuple.
2- Le PAG 2021-2026 : davantage de ruine du peuple
toujours dans le cadre du pacte colonial
Le PAG 2021-2026 maintient les mêmes objectifs reformulés
dans le sens d’une part de la duperie des masses et d’autre part
de donner une base légale pour accroître la ruine et
l’appauvrissement des populations.
Dans le sens de la duperie, de la ruse, on peut toujours lire dans
le cadre des défis à relever les points comme " Enraciner la
démocratie, l’Etat de droit » et ailleurs « Réaliser le boom
industriel ».
Qu’une dictature autocratique ne puisse pas enraciner la
démocratie et que sous son règne l’Etat de droit est celui de
prince, n’a point besoin d’être démontré. Par contre, lorsque le
pouvoir de Talon parle de « réaliser le boom industriel », on
devrait s’attendre à le percevoir, au moins théoriquement, dans
les projets et actions prévus à cet effet ainsi que dans les
montants à eux accordés. Examinons de près cet aspect.
Le PAG 2021-2026 a prévu 342 projets, pour un coût total de
12.011 milliards de francs CFA. Le nombre de projets du
Ministère de l’Industrie et du Commerce est 5 (cinq) pour un
coût de 182 milliards ; celui du Ministère chargé des Petites et
Moyennes Entreprises est de 6 (six) d’un coût de 166 milliards,
soit au total 11 (onze) projets pour les ministères censés
s’occuper de réaliser le boom industriel. Le montant total de
ces 11 projets est de 346 milliards, soit 2,8 % des
investissements prévus. Même si l’on ajoute les
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investissements du Ministère de l’Energie dont une partie
soutient l’industrie, on se retrouve à 1.547 milliards soit à peine
13%. Sous le feu des critiques du manque total de volonté
d’industrialisation du pays, par un Chef d’Etat-homme d’affaires
qui produit et exporte tout le coton brut pour des bénéfices à
lui, le pouvoir lance un slogan : réaliser le boom industriel, qui
ne se traduit pas dans les projets. Talon reste un gestionnaire
du pacte colonial et son programme demeure dans ce cadre.
Mais par contre, ce que le PAG 2021-2026 a programmé, c’est
d’abord l’augmentation des impôts et taxes. Il est prévu que la
part qui sera prélevée par la voie des taxes et des impôts sur la
production va passer de 11% en 2021 à 14,2 % en 2026.
Concrètement, cela veut dire qu’aujourd’hui, sur 100 francs
gagnés, l’Etat prenait 11 francs. En 2026, sur 100 francs gagnés,
le pouvoir de Talon va prendre 14, 2 francs. Les impôts vont
augmenter au moins de 29 %.
Tout ce que le budget de 2022 a prévu comme augmentation et
multiplication des impôts et taxes sur tous les produits et
services, du gari et de la cossette d’igname au poulet et au
régime de palme, des cérémonies de naissance des enfants aux
funérailles (des morts), est une application des mesures du PAG
2021-2026.
Et pendant qu’il est programmé l’augmentation des impôts et
taxes, la part des salaires dans les recettes de l’Etat va diminuer
de 38,2 % en 2021 à 30,2 % en 2026. Aujourd’hui, sur 100
francs de recettes, 38,2 francs vont aux salaires des
fonctionnaires. Il est programmé qu’en 2026, sur 100 frcs de
recettes, seulement 30,2 francs seront consacrés aux salaires.
La part des salaires dans les recettes de l’Etat va diminuer de 21
% pendant que les impôts et taxes vont augmenter de 29 %.
Et avec la baisse de la part des salaires des fonctionnaires, c’est
également les salaires des ouvriers et employés du privé ainsi
que les revenus des paysans, artisans, vendeuses et vendeurs
des marchés qui subiront une baisse pendant qu’ils seront tous
traqués par les percepteurs des taxes et impôts au profit de la
dictature, gestionnaire du pacte colonial.
3- Conclusion et alternative
En 2017, à la fin de l’analyse du PAG 2016-2021 par la
Convention Patriotique des Forces de Gauche, il est écrit : « Le
PAG est un avatar de programmes du pacte colonial. » … «Le
PAG du Président Talon, exécuté laissera des traces…. Mais, au
problème posé, celui de savoir si le PAG répond aux exigences et
aux aspirations du peuple et du pays ainsi qu’à la hauteur des
défis de progrès (dans le monde), la réponse est négative. Par le
PAG, le gouvernement de Talon exploitera le pays, son potentiel
et ses travailleurs, à son profit et au profit des financiers
étrangers, tout comme le colonisateur l’avait fait. Notre pays, le
Bénin, sera exploité, mais ne sera pas développé.» (CPFG, Les
Patriotes du Bénin dénoncent la supercherie du programme
économique du Président Patrice Talon, Cotonou, février 2017).
Le PAG 2021-2026 est de la même veine et sert les mêmes
objectifs : exploiter et ruiner le peuple.
Seul le programme de changement et de réorientation du
modèle de développement économique et social de notre pays
proposé par Philippe Noudjènoumè, Président de l’APP
(Alliance Pour la Patrie) est une alternative salvatrice. Ce
programme pour une gouvernance démocratique et patriotique
et de suppression du pacte colonial est centré sur le mot
d’ordre « produire ce que nous consommons et consommer ce
que nous produisons ». Et en application de ce programme,
Philippe Noudjènoumè, écrit : « Moi Chef de l’Etat du Bénin, je
prendrai par décret et ordonnances : la suppression immédiate
des multiples taxes et impôts injustes qui affament et
appauvrissent les hommes chez nous (ceci pour sauver l’homme
actuellement plongé dans la faim et la précarité extrêmes,
causant des tas de morts dans nos hôpitaux et chaumières) et
qui ne savent à quel saint se vouer ; je procéderai et mettrai sur
pied une commission chargée d’évaluer les impôts et taxes de
développement au Bénin. » (APP, Programme de Gouvernement
de Philippe Noudjènoumè, Cotonou, 25 mars 2021).
Le salut du peuple se trouve dans le combat pour la victoire du
patriotisme au pouvoir.
Aziz
Taxes sur les spectacles, jeux et divertissements : Taxes
pour renforcer l’oppression culturelle.
ans le cadre de la continuité de ses réformes, le pouvoir
de Talon a mis en vigueur un Nouveau Code Général des
Impôts. Ce code en son article 307 dispose : « Toute
Commune peut, par délibération de son conseil, instituer une
taxe sur les spectacles, jeux et divertissements réalisés dans les
établissements ou chez des personnes non assujetties à la taxe
sur la valeur ajoutée ou à la taxe sur les jeux de hasard. La taxe
frappe : les spectacles cinématographiques ; les représentations
théâtrales, de variétés et de cirque ; les exploitations
d’attraction et jeux d’adresse divers ; les jeux et spectacles
forains ; les dancings et établissements de nuit ; les appareils
automatiques placés dans les lieux publics ; les autorisations de
battre le tam-tam lors des cérémonies familiales, coutumières
ou religieuses ; l’organisation de bals ou de réjouissances
collectives ; d’une façon générale toute autorisation de
manifestation à caractère bruyant » (Cf. L’Economiste N°2077
du jeudi 13 janvier 2022).
Autrement dit, avec cette nouvelle disposition dans
l’univers de la fiscalité dans notre pays, le pouvoir de Talon
élargit le champ des taxes iniques sous lesquelles succombent
les masses populaires. Désormais, les cérémonies culturelles
dans les villages et campagnes qui permettent d’affirmer notre
identité seront soumises à des impôts. Par exemple la fête de la
Gaani chez les Wassangari et les Batombu, les fêtes de
Nonvitcha et Nonvizan chez les Xwela et Xwla, la fête de
l’igname chez les Mahi, les retrouvailles des enfants de Wémè
appelées Wémèhoué, ou encore les Tolikoukanhoué,
Gléhouéhoué, Agonlihoué, les cérémonies rituelles qui
rassemblent et mettent ensemble des nationalités béninoises
dont certaines débordent sur le Nigeria, le Togo, le Niger ou le
Burkina Faso seront assujetties à des taxes pour leur
organisation et leur déroulement.
Dans la même lancée, les jeunes ne pourront plus organiser, les
matches de football à titre d’apprentissage ou de compétitions,
faire les répétitions dans les groupes de théâtre et folkloriques
ainsi que les manifestations de réjouissances, des bals, sans
payer des taxes. De l’autre côté, parlant des cérémonies
familiales, coutumières et religieuses, il est aussi clair que les
cérémonies de mariages, de sortie de nouveaux nées dans les
familles, les manifestations des Vodounsi, les processions
culturelles qui exaltent notre identité seront astreintes à des
impôts. Les tam-tams, tels le Zandro chez les Xwela et Xwla et
autres, le Tèkè chez les Batombu, le Tipinti chez les Otamari, le
Sato des Agonlinou, le Agbadja des Ouatchi, sans oublier
Egoungoun chez les Yoruba ainsi que leur Guèlèdè reconnu
comme patrimoine immatériel de l’UNESCO seront autorisés à
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se jouer qu’après des taxes à payer à la Mairie représentante de
l’Etat central.
Et parlant de « de façon générale, toute autorisation de
manifestation à caractère bruyant », tombent alors dans le
champ et sous le coup des impôts, les marches syndicales, les
processions religieuses, les funérailles. Ceux qui tentent,
comme le journal l’Economiste de dire le contraire, veulent
plaire au pouvoir et tromper les masses populaires en colère.
Tout le monde voit clairement maintenant, que le
pouvoir de Talon ne veut pas l’épanouissement et l’affirmation
culturels du peuple béninois et de sa jeunesse avec ce nouveau
Code Général des Impôts qui taxe tout ce qui relève de notre
identité. Le seul champ dans lequel le pouvoir de Talon n’a pas
introduit des taxes, est celui de l’air qui rentre dans les
poumons pour la vie.
Afi Tossou
LPV
A la découverte de
« Viwutu, le Cahier de Porto-Novo »
(2
ème Partie)
1. Une survivance de l’humiliation coloniale : les
noms français sur l’espace public de Porto-Novo
Christophe Okou

 La tendance de ne parler que de personnalités à
immortaliser. Cette manière de penser modelée dans la
rhétorique de supériorité apprise, oublie les sites
spécifiques de valeur écologique, spirituelle, historique,
archéologique.
 La prudence à ne pas célébrer les personnes de leur vivant
en dépit des qualités remarquables qu’elles présentent.
Cependant, derrière cette prudence (et cela se comprend
dans un contexte de fourberie facile), peut se cacher
parfois la mise à l’écart des communautés locales qui
connaissent la réalité des choses que ne voient pas
toujours les pontes « vertueux » des institutions étatiques
ou non, car l’argent parle en politique comme il parle sur
le marché.

Ceci étant dit et sous les précautions requises, quelques
propositions annotées dans ce cadre sont celles qui suivent :
Le pont serait baptisé Pont de l’Ouémé (le plus long fleuve du
Bénin qui prend sa source dans les contreforts de l’Atacora,
reçoit l’Okpara et le Zou, s’élargit pour former la lagune de
Porto-Novo avant de déboucher sur la mer Atlantique
quelques kilomètres plus loin à Lagos au Nigéria) ; le grand
carrefour à la descente du pont serait baptisé Carrefour
Prince Sognigbé (résistant à la conquête et à l’occupation
coloniales françaises) ; le Bd Mallan ( du Pont à la Place Dè
Tofa) deviendrait Bd Dè Gbèhinto ( empêtrée dans sa débâcle
de la 2ème guerre mondiale la France va faire accentuer chez le
gouverneur de la colonie du Dahomey l’utilisation de la ruse et
de l’abus de confiance pour parvenir à ses fins d’effort de
guerre. Constatant cela le Roi Gbèhinto en 1941 a préféré
mettre fin à ses jours plutôt que de vivre dans l’humiliation) ;
Bd Liottard (Gbèkon – Musée palais royal Honmè- INJEPS)
deviendrait Bd de la royauté Dè ; Rue Général Dodds ( de la
lagune et passant devant la direction régionale de la SBEE)
deviendrait Rue des Minons (Amazones); le carrefour à
l’angle de Léon Bourgine serait Carrefour Abêssan (femme
de tradition yoruba qui pour avoir enfanté de jumeaux trois
fois a acquis le statut d’être au-dessus des ordres du Roi et a
été divinisée) ; le Bd Victor Ballot (du Palais de Dè Toffa à
Gbèkon jusqu’au qu’au quartier Oulinda en passant par le
marché Ogagbami deviendrait Bd Tè Agbanlin ; l’Av
William Ponty (de la lagune [à l’endroit où le premier envoyé
de l’Etat français au Roi de Porto-Novo a débarqué ] –
Assemblée Nationale) deviendrait Av. Oussou Louis
Hunkanrin (Premier instituteur dahoméen, engagé et
militant pour la justice et la dignité, stratège de la lutte
clandestine contre l’administration coloniale installée à PortoNovo, co-fondateur du journal mural « Le récadaire de
Béhanzin » rédigé dans la clandestinité à l’encre et à la plume
et placardé dans les lieux publics et dans les bâtiments de
l’administration coloniale, a été déporté en bagne dans le
désert mauritanien) ; l’Hôpital devient CHUDO Solange
Faladé (Médecin, première Présidente à la création de la
FEANF en 1951, a exercé des hautes fonctions au Bénin) ; la
rue de la place Dè Toffa à l’hôpital deviendrait Rue de la
Forêt Sacrée, le carrefour cimenterie redeviendrait Carrefour
Vodounhonto ; le carrefour Beau Rivage serait Carrefour
Adja Tado ; le Stade deviendrait Stade Gbadamassi
Moucharaf (homme d’affaires et notable et rassembleur des
communautés de porto-Novo, ancien Président de la
Fédération Béninoise de Foot-ball) ; la Rue de la place de
l’indépendance à Pobè gare et passant devant le Lycée
Béhanzin deviendrait Rue Gabriel Viakinnou (Professeur
d’Histoire et de Géographie, ancien Proviseur du Lycée
Béhanzin, doté de qualités humaines exceptionnelles
appréciées de tous) ; la Rue de l’Inspection passant devant la
Cour Suprême enjambant le viaduc jusqu’au carrefour Beau
Rivage deviendrait Rue Pascal Fantodji (panafricaniste de
conviction, homme politique éclairé et engagé, Professeur de
Mathématiques avancées, stratège modèle de la lutte pour la
cause des peuples) ; le carrefour cinquantenaire côté Ouando
serait Porte des pays Ouémè et Nago ; le carrefour
cinquantenaire côté Tchivié serait Porte d’Atchoukpa (lieu où
les troupes françaises ont été défaites par les troupes de
Béhanzin) ; la Rue du carrefour Y au carrefour cinquantenaire
serait Rue Dada Hangbé (sœur jumelle de Dada Akaba, elle
est la seule femme ayant été reine et règné sur le trône du
Danhomê de 1708 à 1711 et a fondé le redoutable corps armé
des Agodjié ou Ahauangansi ou Minon (amazones en
français) ; le carrefour avant l’Assemblée Nationale en venant
de la place Dè Toffa serait Carrefour Kodjo Tovalou
Houénou (Avocat/Médecin/militaire, panafricaniste resté
attaché à ses origines et valeurs africaines, il a combattu pour
la dignité de l’indigène confronté à la domination et à
l’exploitation, contre les travaux forcés, l’impôt de capitation
institués par l’administration coloniale, représentée dans les
années 1920 par Fourn passé de secrétaire administratif à
Gouverneur de colonie, qui régnait en maître au Dahomey) ; le
carrefour entre le maché Ouando, la maison des jeunes et le
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CEG Djègan-kpèvi serait Carrefour Thérèse
Wahounwa (femme de conviction, combattante pour les
libertés démocratiques et pour la défense des droits des
humains) ; la Rue Etienne reliant l’Eglise Notre - Dame à
l’Ecole urbaine - centre deviendrait Rue Mouléro Akanro
(sorti hors de la case pour aller s’amuser, le petit Mouléro est
kidnapé en plein marché de Kétou, par les missionnaires
catholiques pour en faire un adepte. Devenu le premier prêtre
Noir du Dahomey, il faisait des tournées d’évangélisation en
vélo depuis Kétou jusqu’à Kandi en passant par Savè. Nul ne
guérit de son enfance, car cette lourde et complexe mission
pour son ordre n’a pas ébranlé sa personnalité au point de lui
faire perdre son point d’appui culturel africain. C’est peut-être
une coïncidence si aucune béatification ne pointe encore à
l’horizon pour ce nègre; la Maison internationale de la culture
serait la Maison internationale de la culture Marceline Aboh;
l’Av entre Adjarra Docodji et la fin Est du Bd du
cinquantenaire serait Av. Yédénou Adjahoui ; le carrefour
Djassin – Tokpa sur la rocade serait Porte des Aguégués et
des pays de la Sô; la Rocade : du carrefour Beau Rivage au
carrefour du cinquantenaire serait la Rocade d’Haïti ( un bel
exemple est celui de Haïti qui est le premier pays Noir devenu
indépendant en 1804 en battant les troupes françaises de
Napoléon. Inacceptable pour l’Occident qu’un peuple
d’anciens esclaves dont certains sont partis du Danhomê
retrouve la liberté de cette manière. La mission catholique
remet la main pour écrire une version de la bible dédiée au
Nègre [Tu obéiras à ton maître comme tu obéis au
Seigneur…même en son absence…]Les Américains arrivent,
créent des missions évangéliques américaines et ont pris soin
de placer à leur tête les gens les moins éduqués. Les missions
évangéliques sont dotées de stations radios les plus puissantes,
car il s’agit d’occuper l’esprit des Haïtiens en leur servant
abondamment du « Jésus le sauveur » pour qu’eux-mêmes ne
pensent plus jamais à se révolter contre l’exploiteur et à se
libérer. En outre avec l’aide des autres pays occidentaux la
France vaincue inflige à Haïti vainqueur, le paiement d’un
lourd dédommagement au profit des esclavagistes. De cela
Haïti reste malade de l’anémie économique et politique
jusqu’à ce jour. L’occasion est belle pour exhiber les ruines de
ce pays pour que d’autres pays Noirs dominés soient bien
effrayés et ne tentent pas la remise en cause de l’ordre de
pillage établi. Le combat du peuple Haïtien pour sortir
définitivement victorieux de l’impasse est aussi notre
combat.) ; le carrefour Eglise Protestante Dowa setait
Carrefour Agbocannou ; le Bd entre les carrefours Nadjo et
Catchi serait Bd Kwame N’Krumah ; le prolongement entre
Catchi et le carrefour Gbokou-Mairie serait Bd Nelson
Mandela ; le Bd entre le carrefour Ecole urbaine centre et le
carrefour Sadognon serait Bd Thomas Sankara ; etc.
Il reste une chose à dire pour conclure sur ce qui n’est qu’un
aspect présenté ici de notre humiliation. Pour la prise de
conscience du phénomène colonial, deux aspects mémoriels à
prendre en compte ici pour la transmission aux générations à
venir :
- la connaissance de la période coloniale et son empreinte
dans le paysage urbain, ici le cas de la cité capitale de
Porto-Novo, ce qui suppose d’une part la préservation de
l’héritage anté-colonial à Ajacè Xogbonu et d’autre part
une approche didactique de l’information des usagers de
la ville toutes générations confondues. Le Palais des
gouverneurs où était pensé, anticipé, planifié et exécuté le
système des travaux forcés et de l’impôt de capitation,
pour les indigènes de la colonie du Dahomey et la
répression pour effrayer, deviendrait le Musée des
Travaux Forcés coloniaux français pour servir de
centre d’interprétation de l’histoire entre autre de notre
pays et de la cité- capitale ;
- la connaissance des personnalités et des héros aux noms
desquels les avenues, boulevards, rues et places sont
baptisés ou rebaptisés. Car l’immense travail à faire pour
la reconstruction de notre dignité, doit devenir aujourd’hui
une préoccupation partagée et signifier avoir du respect
pour les ancêtres, les ainés et pour nous-mêmes.
Fin
Adresse de l’INIREF à l’occasion de la fête des religions
endogènes.
-----------------------------------------------------------------------------------------------------------
INSTITUT INTERNATIONAL DE RECHERCHE ET DE
FORMATION (INIREF)
01 B.P. 2740 Cotonou (RB) Tél. (229) 95 45 13 55 / 95.85.37.44 Fax : (229) 21.38. 02.75
e-mail : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.
COMPTE BANCAIRE : 1206950002 BOA-BENIN
Le Président du Conseil d’Administration
A leurs Eminences
Chefs de Couvents, Hounnon, Bokonon,
A tous les Dignitaires traditionnels,
Objet : Commémoration de la Journée des Religions
endogènes.
Eminences,
e 10 janvier 2022, vous allez commémorer la Journée des
Religions endogènes ou du Vodoun. C’est le jour où vous
ferez le bilan de l’année écoulée et exprimerez des vœux
pour l’année commençante. A cette occasion, vous faites des
offrandes aux Mânes des Ancêtres, et aux Divinités diverses
pour les remercier d’avoir préservé et protégé notre peuple
combattant contre les mauvais esprits, les dangers et
catastrophes ainsi que de ses ennemis. Pour l’année nouvelle,
vous sacrifierez à une grande invocation de toutes les
puissances spirituelles dont vous êtes dépositaires et qui
assurent et perpétuent la sécurité et l’intégrité de notre
territoire et la dignité de ses citoyens. Cette journée, comme
consacrée depuis des années, est la fête de l’affirmation de
l’âme et de la personnalité béninoises.
Cette affirmation de l’âme et de la personnalité béninoise
s’inscrit dans le mouvement actuel au niveau mondial qui
consacre le fait que toute vie compte. Au niveau panafricain, on
observe un réveil contre tout ce qui a humilié et étouffé nos
pays, nos cultures et nos religions endogènes.
L
LA FLAMME N°436 14 janvier 2022
Prolétaires de tous les pays, unissez-vous ! Page 7
Comme vous l’avez aussi vécu, l’année 2021 a été
éprouvante pour notre pays et les populations. Les récoltes ont
baissé, entrainant une augmentation de la faim. La pandémie
du Corona virus s’est ajoutée aux maladies anciennes. Le
gouvernement n’a pas fait recours aux compétences que
peuvent receler vos couvents pour chercher une solution à la
portée des populations, mais a imposé un vaccin en
expérimentation, les transformant ainsi en cobayes pour
l’industrie pharmaceutique étrangère. Ensuite, pendant que de
partout dans les pays du Sahel, les troupes françaises sont
identifiées comme paravents et soutiens des terroristes
djihadistes et qu’on exige leur départ, c’est en moment-là que
le Président Talon a autorisé l’installation de troupes françaises
dans notre pays. Depuis juin 2021, les troupes françaises
siègent dans l’Atacora. C’est une profanation et une humiliation
de la mémoire de nos ancêtres, Béhanzin, Bio Guerra, Saka
Yérima, Kaba qui ont combattu les armes à la main la
colonisation de notre pays et la destruction de nos religions et
cultures.
Dans la quête de l’éveil à la dignité de notre identité, une
seule journée pour la fête des religions endogènes ne suffit pas.
De grands évènements cultuels et culturels, comme la Gaani ou
la fête de l’igname (et des récoltes) méritent d’être reconnus,
célébrés comme fêtes officielles pour offrir davantage
d’occasions d’imprégner les fils du pays dans leurs cultures.
L’instruction dans nos langues permettra l’enseignement des
bases de nos cultures, les mythologies, le Fâ et toute la logique
qu’ils expriment.
C’est pourquoi, en ce jour de votre fête et de vos cultes,
vous prierez pour de meilleures récoltes afin d’assouvir la faim.
Mais il est important de prier nos divinités et Ancêtres pour
qu’ils inspirent davantage et guident mieux le président Patrice
TALON et son gouvernement pour la paix, la sécurité, la dignité
et la prospérité dans le pays.
De même, il s’avère indispensable que vous suppliez les
divinités diverses aux fins d’éviter dans le futur, l’avènement de
telles situations dans notre pays et d’éclairer les autorités
compétentes du Bénin pour la satisfaction de vos
revendications pressantes que voici :
1°- Le retrait immédiat des troupes françaises du territoire
national ;
2°- La création d’une juridiction de droit traditionnel depuis le
village jusqu’au sommet ;
3°- L’institution d’autres journées officielles de fête
relativement aux importants évènements cultuels et culturels
dans le pays ;
6°- La reconnaissance de toutes les langues nationales comme
langues officielle d’administration, d’instruction dans leurs
terroirs ;
7°- L’institution de l’enseignement du Fâ, dans les programmes
d’enseignement ;
8°- La protection et la promotion du patrimoine national
(économique, culturel, historique).
C’est pourquoi, au nom du Conseil d’Administration de
l’Institut International de Recherche et de Formation (IN.I.REF),
je voudrais vous exhorter à marquer cette Journée de toute
votre ferveur parce qu’elle marque la dignité et la souveraineté
du peuple béninois ainsi que la manifestation de l’ardeur de son
patriotisme.
Eminences,
C’est avec cette exhortation que je voudrais vous
souhaiter une bonne fête des Religions endogènes et une
bonne et heureuse année 2022 à vous dépositaires du
patrimoine culturel, cultuel et spirituel de notre pays, ainsi qu’à
vos familles et à tous vos entourages.
Que les Mânes des Ancêtres et les Divinités diverses
bénissent et acceptent vos offrandes et exaucent vos prières !
Cotonou, le 08 janvier 2022
Prof. Hounkpatin B. CAPO
CAN Cameroun 2021 : Les favoris à la peine
e dimanche 9 janvier 2022, le coup d’envoi de la 33è
édition de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN)
Cameroun 2021 est donné sur le tout nouveau stade
d’Olembe à Yaoundé malgré moult tentatives pour son report.
Les premiers résultats des premiers matchs de la phase de
poule se présentent dans le tableau ci-après :
Groupes Matchs
A Cameroun 2-1 Burkina Faso
Cap-Vert 1-0 Ethiopie
B Sénégal 1-0 Zimbabwe
Guinée Conakry 2-0 Malawi
C Ghana 0-1 Maroc
Gabon 1-0 Comores
F Algérie 0-0 Sierra Leone
D Nigeria 1-0 Egypte
Guinée Bissau 0-0 Soudan
E Mali 1-0 Tunisie
Gambie 1-0 Mauritanie
F Côte d’Ivoire 1-0 Guinée
Equatoriale
L
LA FLAMME N°436 14 janvier 2022
Prolétaires de tous les pays, unissez-vous ! Page 8
Au vu de ces résultats, il ressort clairement qu’à ce début de la
compétition, les grands favoris comme le Cameroun (malgré sa
victoire), de même que le Sénégal par exemple n’ont pas pu
sortir un grand jeu. D’autres comme l’Algérie qui a livré 32
matchs sans la moindre défaite, l’Egypte, le Ghana, la Tunisie
connus comme de grandes nations de football ont dégringolé et
peinent à présenter le jeu qu’on leur connait. Il n’y a alors plus
de petit pays de football à la CAN. Par ailleurs, la question de
pandémie de COVID-19 a contribué à la défaillance de certaines
grandes nations de football avec l’indisponibilité des
internationaux comme Pierre Emeric Aubameyang du Gabon,
Bertrand TRAORE du Burkina Faso qui a eu la chance de jouer le
premier match contre le Cameroun.
Arnaud Gnimadjo

Assassinat de Sylvanus Olympio, la France inaugure
l’assassinat de chefs d’Etat nationalistes dans ses
anciennes colonies africaines.
a France coloniale s’est illustrée dans les crimes et torture
de masse pour asseoir sa domination et piller les pays
asservis. Il en a été ainsi des centaines de milliers
d’Algériens. Il en a été ainsi au Cameroun par l’usage du napalm
contre les populations avec des milliers de victimes et l’histoire
retient les noms de héros comme Um Nyobé, ….Il en a été ainsi
à Madagascar avec les incendies de villages notamment, des
gens largués depuis des avions pour terroriser, …Il en a été ainsi
au Bénin (Dahomey) avec la résistance des Béhanzin, Bio Guèra
contre la pénétration coloniale; il en reste encore des plaies
avec Kaba et ses 400 combattants dont la sépulture gît dans les
grottes de Data Wori sans reconnaissance par les régimes
néocoloniaux successifs.
Les massacres de masse ont cédé la place aux assassinats
crapuleux de dirigeants nationalistes ou patriotes lorsque les
peuples ont réussi à bouter la France dehors, les armes à la
main, ou par les rouages des indépendances nominales.
Sylvanus Olympio sera le tout premier Président à en faire les
frais. Et ce sera ainsi le début de la série qui enregistrera les
coups d’Etat avec ou sans liquidation des dirigeants comme
Modibo Keita, Thomas Sankara, etc.
Il y a 59 ans que le premier Président du Togo (qui a accédé à
l’indépendance le 27 avril 1960) est abattu devant le portail de
l’ambassade des Etats-Unis à Lomé, la capitale. Il sonnait 7h15,
ce matin du 13 janvier après une attaque de sa résidence dans
la nuit du 12 janvier à 23 heures, donc la veille. Comme l’ont
relevé nombre d’observateurs, il s’est écoulé huit (8) heures
entre l’attaque et l’assassinat. Et pendant ce laps de temps,
relativement long, les ambassadeurs français et américains
n’ont pas cru devoir accorder l’assistance requise à personne en
danger à ce réfugié, qui plus est, un Président de la République,
un Chef d’Etat!
Lorsqu’on recoupe les sources disponibles, il s’établit qu’un
coup d’Etat a été monté et exécuté qui a abouti à l’assassinat
du premier Président du Togo. D’abord, c’est sa résidence qui a
été attaquée dans la nuit du 12 janvier à 23 heures par un
groupe de six (6) anciens soldats de l’armée coloniale française
(guerre d’Indochine et guerre d’Algérie) qui sont démobilisés
par le gouvernement français. Le Président Olympio,
certainement sur le qui-vive, ne se fait pas prier pour s’éclipser.
Il réussit à se réfugier cette nuit à l’ambassade des USA qui
jouxte la résidence attaquée. Quand il trouve refuge dans
l’ambassade, il se cache dans une voiture Buick.
Quelques jours après ce forfait abominable, le sergent Etienne
Eyadéma, qui était du peloton d’exécution, affirmera devant les
reporters du Figaro, du Monde, de Paris Match et du Time
Magazine ceci : « Je l’ai descendu parce qu’il ne voulait pas
avancer ». Même s’il se rétracte plus tard en 1992 sur RFI, il ne
peut être disculpé; il était parmi les assaillants et, il est difficile
de croire qu’un soldat comme lui puisse faire de tels aveux
inconsidérément.
Ce qu’on sait aujourd’hui, c’est qu’un des fils du Président
assassiné, il s’agit de Gilchrist Olympio, a pu rencontrer le
diplomate américain en poste à Lomé à l’époque. Voici son
témoignage : « Fin 1964, presque deux ans après la mort de
mon père, j’ai rencontré Poullada à Washington. …Il m’a reçu
pendant trois heures et m’a dit que c’était l’ambassadeur de
France, Henri Mazoyer, qui l’avait prévenu cette nuit-là qu’un
coup d’Etat était en cours et que le Président s’était peut-être
réfugié dans son ambassade ». La suite, c’est que Poullada ira à
l’ambassade. Il voit le Président qui lui narre sa mésaventure, il
lui conseille de rester dans la Buick et d’attendre son retour
avec les clés pour ouvrir les bureaux, etc. Plus tard, c’est à un
autre diplomate américain, le vice consul Richard L. Storch que
Poullada confie le soin de suivre la situation. C’est lui qui, de sa
résidence située en face de l’ambassade des USA, entendra
« des coups de feu trop espacés pour être des tirs contre un
homme en fuite » et cela pendant qu’il allait se faire un café à la
cuisine, à 7h 15 ».
Après ce forfait ignoble, Nicolas Grunitzky rentre d’exil et est
fait Président. Il est bien connu pour son attachement à
demeurer dans le giron français. Et les choses peuvent être plus
lisibles dans les raisons que la France se donne pour faire
liquider un Président en exercice. Ce que Foccart résume dans
une déclaration à la presse en 1995 : « Sylvanus Olympio n’était
pas un de nos amis. Avec lui, nos relations n’ont jamais été
cordiales comme celles que j’entretiens avec Nicolas
Grunitzky » (in afrikmag.com).
En effet, Sylvanus Olympio, déjà en tant que Premier Ministre
et même avant de l’être, prônait l’indépendance du Togo. Il
prenait trop de distance dans la défense des intérêts que la
France se donne sur le Togo. « En mars 1958, il écrit au
président de la CEE (Communauté Economique Européenne)
pour y adhérer en tant que pays africain français ». A
l’indépendance, il entreprend des relations diplomatiques et
L
LA FLAMME N°436 14 janvier 2022
Prolétaires de tous les pays, unissez-vous ! Page 9
économiques avec l’Allemagne, les USA etc. sans s’en référer
d’abord à la France. Plus grave, il se donne un conseiller
monétaire allemand, Von Mann. Et début 1963, il envisage de
sortir de la zone franc et de créer une monnaie indexée au
Deutsche Mark allemand. A 48 h de son assassinat, le projet de
créer cette monnaie devrait prendre corps. Toutes choses mal
vues par la France. Autrement dit, il n’avait pas le droit de
traiter avec qui il veut ni définir une politique relativement libre
pour son pays. Il ne doit pas s’éloigner du pacte colonial. Quatre
ans plus tard, quand la France ne veut plus de Grunitsky, c’est le
même Etienne Eyadéma, l’agent exécutant de l’assassinat
d’Olympio qui sera monté au pouvoir avec le coup d’Etat du 13
janvier 1967. Cet agent fidèle restera au pouvoir jusqu’à sa
mort en 2005, avant d’être remplacé par son fils Faure
Gnassingbé. A travers les manœuvres guidées par la France
dans les conditions de tripatouillage de la Constitution à cet
effet. On sait ce que le peuple Togolais vit de souffrance sur
souffrance sous la gouvernance dictatoriale de ces agents
apatrides de père en fils.
Aske M.

1- De Mr Kounda Koffi
e voudrais renouveler à tous les vœux de bonne et
heureuse année et que l’audience de La Flamme s’élargisse
pour éclairer davantage nos compatriotes ici et ailleurs;
ainsi que nos concitoyens du monde.
Je souhaiterais vous féliciter pour le travail colossal que vous
abattez pour nous informer. Je voudrais vous informer que je
réponds à l’appel de soutien à La Flamme. J’ai entrepris de faire
souscrire mes amis pour participer à l’organisation de la fête
prévue pour le 05 février. Je m’imagine que vous aurez besoin
aussi de matériels informatiques du genre ordinateur,
enregistreur ou dictaphone et même imprimante. Nos capacités
se limitent à ces niveaux, sinon nous parlerions d’une
imprimerie entière. Peut-être que d’autres peuvent aller à cette
hauteur et ce serait une bonne chose pour vous si des mécènes
peuvent vous offrir une imprimerie.
Pour mes amis et moi, nous pouvons faire quelque chose dans
la grille que j’ai énumérée plus haut et nous sommes à pied
d’œuvre.
Bon courage à vous! Nous sommes ensemble!
NDR : Merci à Mr KOUNDA Koffi pour ses vœux renouvelés du
nouvel an. Nous sommes d’ores et déjà très encouragés par les
engagements que lui et son groupe ont annoncés pour le
soutien matériel du Journal. Et nous leur en sommes
reconnaissants d’avance.
La Rédaction
2- De Albert Gandji
élicitations à vous. J’ai lu il y a quelque temps vos appels
et slogans contre la vaccination obligatoire au sujet du
Covid.19.
Vous avez pleinement raison et les révélations qui se font tous
les jours contre ces poisons de vaccins et les vendeurs de la
mort confortent vos appels et constituent des preuves pour les
populations et les individus pour rejeter vigoureusement ces
poisons et leurs vendeurs.
Je sais que beaucoup de gens suivent ce qui se passe sur le
terrain du corona mais je pense livrer ici les dernières
informations à mon niveau.
Une première chose, c’est que de plus en plus de scientifiques,
médecins ou chercheurs élèvent la voix pour se prononcer ou
dire les résultats de leurs recherches ou constats.
Ainsi, ils font savoir que les vaccins ont augmenté l’épidémie.
Les pays les plus vaccinés sont les plus touchés par la pandémie;
on cite Israël, en tête (c’est le pays le plus vacciné avec
plusieurs doses). On cite la France, Chypre, l’Irlande, le
Danemark, le Portugal, l’Espagne, l’Italie, la Belgique en Europe,
l’Australie en Océanie, l’Argentine en Amérique…
L’Afrique pour laquelle l’OMS prédisait la catastrophe est hors
de ce regain de contamination parce que peu vaccinée
justement.
Avant ces sorties, il était révélé que c’est du jamais vu au
monde de faire vacciner massivement y compris même les
petits enfants, alors que lesdits vaccins Pfizer, Moderna (dans le
cas d’espèce) sont encore au stade expérimental. Jusqu’en
2023! En plus, ces vaccins ont des effets secondaires graves : la
protéine Spike produite par l’organisme après inoculation du
vaccin est un perturbateur hormonal. On la retrouve dans le
cerveau, dans le foie, dans les ovaires et les testicules, avec un
effet délétère sur la formation des follicules et des ovules
(Corine Lalo, épidémiologiste).
Enfin, dernière information : derrière les laboratoires qui
fabriquent ces armes de destruction massive, on trouve le
Groupe Vanguard qui est le grand financier de ces laboratoires
et des grands medias et plateformes qui font de la grosse
publicité pour ces produits malsains et malfaisants. Ce sont ce
Groupe, ces laboratoires et médias qui se font des milliards sur
les cadavres et les troubles multiples des vaccinés. C’est
horrible !
NDR : Merci pour votre dénonciation de ces assassins des
peuples. Ce sont de telles dénonciations qui contribueront avec
les protestations et actions diverses à les vaincre. Bon courage !
La Rédaction.
J
F
LA FLAMME N°436 14 janvier 2022
Prolétaires de tous les pays, unissez-vous ! Page 10
Talon a reconnu publiquement à Djidja qu’ils
sont tous, au gouvernement des voleurs et ils
sont tous libres
216 SEMAINES
Vient de paraitre :
LES ACTES FONDAMENTAUX
DE L’ALLIANCE POUR LA
PATRIE (A.P.P)
Prix de vente : 300f l’unité.
Prix de soutien : à partir de 500f.
Lieux de vente :
Siège du Parti Communiste du Bénin
(PCB) à Gbèdégbé, Cotonou
A la bourse du Travail de Cotonou, au
Secrétariat de la CSTB
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