L’EAU DE LA SONEB, UNE DENREE DE MOINS EN MOINS DISPONIBLE DANS L’OUEME


Depuis quelque temps, les populations de l’Ouémé, en particulier celles de Porto-Novo, sont privées d’eau potable de la SONEB. Ça fait des semaines et des semaines que cette situation éprouvante perdure dans la quasi indifférence des autorités politico-administratives et locales. La SONEB n’arrive pas à satisfaire, à plein temps, aux besoins des abonnés, contraints de vivre des jours et des semaines sans eau. Or, tout le monde sait que l’eau est une denrée incompressible, vitale et stratégique qui, lorsqu’elle vient à manquer, porte un coup dur au fonctionnement des ménages, des communautés, des sociétés, etc. On peut manquer de quoi manger une journée. Mais lorsqu’on manque d’eau une journée, les effets sont plus durs, voire paralysants, car c’est un besoin transversal.


Pourtant, à Porto-Novo par exemple et selon les quartiers, les populations vivent une journée, deux, trois jours, voire une semaine et plus, sans l’eau courante, l’eau de la SONEB. Mais ça n’émeut guère ni les autorités locales ni celles de la SONEB qui, dans le meilleur des cas, se contentent d’un communiqué laconique en direction de la population victime en lui indiquant que l’eau ne sera pas disponible de telle heure à telle heure, de tel jour à tel jour, sans alternative aucune. Et cela, de façon récurrente. Ce qui amène certaines personnes à recourir à des solutions de fortune. Celles qui ont des puits encore fonctionnels chez elles s’en sortent avec moins de désagréments et de séquelles tandis que la plupart sont abandonnées à leur sort.


Des coupures d’eau sur plusieurs jours ! Même si on invite les gens à faire des réserves d’eau, mais des réserves sur combien de temps ? Pour des populations non préparées et démunies, disposent-elles les moyens de s’acheter par exemple, des tonneaux de grande capacité pour cette traversée du désert à elles imposée ? Toute la question est là. Malheureusement, les Chefs du pouvoir de la Rupture, aussi bien au niveau local que national, ne s’en préoccupent guère. Ce qui les préoccupe par contre, c’est comment pressurer davantage ces pauvres populations déjà en proie à la faim et à la vie chère en les accablant de taxes et impôts multiples et iniques dans le cadre de ce qu’ils appellent : «mobilisation des ressources propres». Le Maire de Porto-Novo, Charlemagne YANKOTY, est un champion de cette manoeuvre qui ne tient pas compte du niveau de vie, ni du pouvoir d’achat de ses administrés qui s’échinent pour survivre.


Il faut étouffer par les taxes et impôts toutes initiatives qui tendent à libérer les populations des désagréments de la SONEB liés notamment à ces coupures intempestives d’eau et des factures trop salées avec des frais de consommation en hausse vertigineuse depuis quelque temps avec la Rupture. Ainsi, des menaces de toutes sortes sont brandies à l’encontre d’éventuels citoyens qui oseraient se doter de forage d’eau domestique pour se rendre indépendants des services de la SONEB sous prétexte que c’est de l’eau impropre à la consommation. Et comme les menaces d’interdiction ne prennent pas, il faut aller maintenant aux taxes et impôts pour décourager les populations.


Si c’est vraiment par rapport à la qualité de l’eau que nos autorités ont des craintes, pourquoi n’envisageraient-elles pas d’accompagner l’initiative en subventionnant et en veillant à la qualité ? Car donner de l’eau potable à sa population est un devoir sacré relevant de la responsabilité non négociable des autorités locales. Alors, Monsieur le Directeur Départemental de la SONEB/Ouémé, Messieurs les Maires du département, prenez vos responsabilités en offrant de l’eau de qualité, à tous moments et à coût subventionné à vos administrés. Les priver de cette denrée vitale et stratégique, même pour quelques minutes, est un crime en raison des dégâts sur la vie humaine.


La Rédaction
Extrait de l’Oeil de l’Ouémé N°37 du 12 avril 2023, Organe d’information bimensuelle de l’APP-OUEME

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