Sous prétexte d’occupation illégale d’espace public au Marché Dantokpa
33 vendeurs et vendeuses à la sauvette jetés en prison
Le CONARAB et l’ODHP réagissent
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COMITE NATIONAL DES REVENDEURS, VENDEURS ET ARTISANS DU BENIN (CONARAB)

 

A propos des arrestations en cours dans le rang des revendeurs à la sauvette : Les brimades doivent s’arrêter ; trop, c’est trop !
Depuis quelques jours, une répression s’abat sur les revendeurs et revendeuses à la sauvette dans la ville de Cotonou et plus précisément au marché de Dantokpa. Aux commandes de l’opération se trouve le Directeur Départemental de la Police Républicaine du Littoral, le Commissaire Etienne HOUEGBAN assisté par son collègue Commissaire de police Dimitri AÏSSI.

Des dizaines de personnes tombées dans les mailles de la police sont jetées en prison. Ainsi, le 11 avril 2023, 33 personnes (femmes et hommes) ont été arrêtées, bastonnées et humiliées publiquement avant d’être placées sous mandat de dépôt, sur instruction du Procureur de la République près le Tribunal de Première Instance de Cotonou, Jules AHOGA. A la suite de ce lot de 33, beaucoup d’autres victimes ont été enregistrées dont les plus récentes sont celles embarquées ce 13 avril 2023 dans les environs du marché Saint Michel et de la station Lègba. Les marchandises saisies sont confisquées. L’occupation illégale d’espace public serait l’argument opposé à ces pères et mères de familles contraints à cette activité de vente à la sauvette pour survivre.


En effet, la majorité d’entre eux fait partie des déguerpis suite aux casses sauvages et inhumaines orchestrées en 2018 par le zélé préfet Modeste TOBOULA. Depuis lors, ils sont abandonnés à eux-mêmes. Aucune perspective ne leur a été offerte. La vente à la sauvette est devenue leur seul refuge. Ils s’y adonnent juste pour survivre. En s’attaquant à ces pauvres à la recherche de quoi survivre, le pouvoir de Talon fait preuve de sauvagerie. Comment peut-on torpiller ses propres citoyens jusqu’à ce degré. La situation est plus qu’alarmante. C’est vraiment un calvaire qui ne s’explique pas. Une injustice qui ne dit pas son nom. C’est un crime contre le droit à la vie.


Le CONARAB exige un arrêt immédiat des exactions. Elle appelle la police à la retenue. Aussi, exhorte-t-il les personnes exerçant ce métier de vente à la sauvette au courage, à la détermination et surtout à la résistance contre toutes formes d’oppression et d’abus de pouvoir à leur égard. Se battre pour sa survie est un devoir sacré pour l’Homme. A bas, l’usage de la force publique contre les pauvres affamés ! Libérez-les immédiatement !


Cotonou, le 14 avril 2023
Pour le CONARAB
La Présidente
Thérèse WAOUNWA
(Tél : 97.72.80.65)

 


ORGANISATION POUR LA DEFENSE DES DROITS DE L’HOMME ET DES PEUPLES (ODHP)

 

Halte à la persécution des pauvres revendeuses et revendeurs des abords de rues
L’ODHP demande la libération immédiate et sans condition des revendeuses et revendeurs arrêtés et/ou envoyés en prison.

De quoi s’agit-il? Depuis le samedi 8 avril 2023, un certain nombre de revendeurs et revendeuses sont pourchassés des abords de rues à Cotonou. On rapporte que trente-trois (33) revendeuses et revendeurs sont arrêtés et déposés au Commissariat spécial de Dantokpa. D’autres ont subi les mêmes assauts le 13 avril. Après leur audition au tribunal de 1ère instance de Cotonou, ils sont placés sous mandat de dépôt (prison civile de Cotonou) par le Procureur Jules AHOGA.


Ces revendeuses et revendeurs qui sont des pères et mères de famille auraient été bastonnés et humiliés publiquement au moment de leur arrestation entre la station Lègba et la Pharmacie 4 Thérapies dans la zone du marché Dantokpa et également dans la zone du Marché Saint Michel. En plus, les produits qu’ils revendaient seraient confisqués. Si ce sont les ordres reçus qui font agir de la sorte les agents commis à cette opération pour le moins inhumaine, ils doivent savoir qu’ils se rendent coupables comme les donneurs d’ordre de forfaits inacceptables sur ces mères et pères de famille à qui ils enlèvent les vivres qu’ils auraient pu acheter après la vente de leurs propres produits pour nourrir leurs enfants, eux-mêmes et d’autres. Si l’on sait comment il est difficile pour les couches déshéritées de faire face à la survie, si l’on sait comment la solidarité ou l’entraide familiale s’observent dans notre pays surtout en ces temps où la faim et la cherté de la vie frappent de pleins fouets les foyers, on peut avoir une idée des circonstances aggravantes pour les forfaits commis sur ces pauvres revendeuses et revendeurs. Les donneurs de ces ordres inhumains et leurs exécutants doivent être jugés et sanctionnés à la hauteur de leurs forfaits.

En plus de violer leurs droits à la vie qui nécessitent qu’ils aient à manger, à boire, à se loger, se vêtir, et se soigner, qu’ils aient la sécurité et l’assistance sociale ainsi que pour leur progéniture, on abuse en exerçant une violence aveugle sur leurs personnes. Non content de tout cela, on y ajoute la violence judicaire en les trainant en justice pour leur infliger des peines privatives de liberté. Tout cela est inadmissible ! Surtout si l’on sait que leur situation résulte aussi des déguerpissements sauvages de juin 2018 par le pouvoir du Président Talon.

Il plaît à certains en ce moment de rappeler l’arrêté préfectoral en date du 12 Février 2018, signé par le préfet Modeste Toboula qui énonce qu’il est désormais formellement interdit la vente à la sauvette au niveau des carrefours, sur les trottoirs et les terre-pleins centraux de la ville de Cotonou. (Tout le monde sait comment Toboula a fini…). En le rappelant, ils feignent d’oublier que cela fut et cela demeure un abus sur les pauvres personnes qu’on déguerpit et malmène sans leur offrir une alternative pour leur gagne-pain. Beaucoup en sont morts u portent des séquelles dans l’anonymat. Les chantres de l’arbitraire du pouvoir et de ses sous-fifres feignent d’oublient le devoir du pouvoir de Talon et les engagements qu’il a pris pour subvenir aux besoins des populations surtout les plus déshéritées.

Alors, halte à la persécution des pauvres ! Ils ont droit à la protection de leur vie et de leurs outils de travail pour survivre!

Libérez les pauvres revendeuses et revendeurs!

Restituez leurs marchandises! Et ce sera justice!

Cotonou, le 14 Avril 202

 

Le Bureau Exécutif National

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