EDITORIAL
La supercherie ne passe pas

Une des armes des pouvoirs anti-populaires est la
supercherie. Les pouvoirs autocratiques, aux fins de
mystification, en sont maîtres. Ici, sous le pouvoir de Talon,
la fabrication et l’utilisation de la supercherie a été théorisée
publiquement sous le terme de ruse. Supercherie dans le domaine
juridique où l’on va jusqu’à inventer des notions et des textes de lois
explicatives et interprétatives d’autres lois. Supercherie dans les
procès pour condamner les opposants tel Laurent Mètongnon, et
pour blanchir des déprédateurs avérés avec des non-lieux comme
dans l’affaire PPEA2 ou pour la non poursuite des auteurs bien
connus dans de nombreux scandales avérés. Supercherie dans la
manipulation en connivence avec des institutions extérieures des
données économiques pour annoncer des performances, toujours
proclamées comme du jamais vues sous les cieux au Bénin, voire en
Afrique.
Alors le mirage de la soi-disant lutte contre la corruption ne trompe
plus personne depuis longtemps. Le mirage des performances
économiques, tel le passage du Bénin de pays pauvre à la catégorie
des pays à revenu intermédiaire, n’éblouit plus.

Le peuple sait qu’il a
en face de lui, un pouvoir de dictature autocratique, accapareur des
richesses publiques, affameur du peuple, traficoteur des textes de
droit et à gestion opaque. La mystification ne passe pas. Et le peuple
qui en a connu d’autres sait par expérience qu’il faut s’organiser et
renverser le pouvoir des mystificateurs pour un pouvoir patriotique
et de probité. Les combats des héros du passé constituent plus que
jamais de précieuses sources d’inspiration.
La Rédaction
Le mirage du passage du Bénin à un pays à revenu
intermédiaire.
a Banque mondiale a annoncé le 1er juillet 2020, que dans son
classement des pays en fonction de leurs revenus, le Bénin
passe de pays à revenu faible à pays à revenu intermédiaire
tranche inférieure. Ceci sur la base des revenus annuels estimés dans
les statistiques nationales à 1250 dollars US par habitant1
. Le
communiqué de la Banque mondiale précise « à propos du Bénin et
de la Tanzanie (qui a aussi connu un changement), les révisions des
comptes nationaux ont joué un rôle important dans l’actualisation à
la hausse » de leurs revenus.
Cette annonce qui devrait donner lieu à bonne information du public
est saisie par le pouvoir pour se couvrir de gloire et en travestir
l’explication. Le ministre de l’Economie et des Finances, Romuald
Wadagni, se fend d’un communiqué de presse dans lequel on peut
lire : « Ce résultat élogieux fait suite à une augmentation du revenu
national brut par habitant qui est passé de 870 dollars US à la
dernière mise à jour à 1250 dollars US » et « est porté par l’ensemble
des réformes mises en œuvre par le gouvernement depuis 2016. » « Il
est également soutenu par l’amélioration du système de comptabilité

1 Voir encadré
nationale, notamment le rebasage des comptes nationaux finalisé en
2019. ». (Cf Le Matinal n° 5865 du 06 juillet 2020).
L’explication du ministre des finances reste floue à souhait pour
laisser penser à une augmentation du revenu brut par habitant qui
passerait de 870 dollars US en 2018 à 1250 en 2019. Le Président de
la République lui-même, Patrice Talon, dans un message publié sur
sa page Facebook le 4 juillet 2020, est intervenu dans le même sens
en parlant d’un « revenu annuel par habitant qui est passé de 870
dollars US à 1250 dollars US ».
Or, il s’agit là d’une supercherie flagrante que de nombreuses
réactions d’économistes ont dénoncée. Les données publiées par la
Banque mondiale indiquent clairement le niveau atteint par le
revenu national par habitant depuis 2010. On peut lire notamment
sous la plume de J.C.F.Houessou que «dans les statistiques publiées
le 1/7/2020, le revenu par tête d’habitant pour 2018 ressort à $1200
et non $870… De $1110 en 2016, le revenu par tête d’habitant est
passé à $1090 en 2017 avant de remonter à $1200 en 2018 et $1250
en 2019, toujours en deçà du niveau de 2014 qui est de $1270…. La
malhonnêteté intellectuelle de nos dirigeants apparaît clairement
quand ils comparent le Revenu National Brut par habitant avant
rebasing2
($870) au Revenu Brut par Habitant après rebasing
($1250). Au lieu d’une croissance du revenu de 4,1% ($1200 à $1250)
on suggère un bond vertigineux de 43% (de $870 à $1250).» (Cf La
Nouvelle Tribune (journal en ligne) en date du 6 juillet 2020,
« Données économiques du Bénin de Talon : Réalité & Propagande »).
En fait, dans le cas d’espèce, l’augmentation du revenu annuel par
habitant est essentiellement due à un redressage statistique qui a
consisté à changer d’une part l’année de base (rebasing) et d’autre
part, le système de comptabilité nationale (SCN). L’année 2015 est
choisie comme année de base au lieu de 2007, et le système des
comptes nationaux est celui de 2008 et non plus celui de 1993. Selon
le communiqué de l’Institut National de la Statistique et de l’Analyse
Economique (INSAE) en juin 2018, « aux termes des travaux, le produit
intérieur brut du Bénin passe pour l’année 2015 de 4926 milliards de
francs cfa aux prix courants, suivant le SCN 1993 à 6732,8 milliards
de francs cfa suivant le SCN 2008, soit une réévaluation de 36,7% »
Cette augmentation induit évidemment et automatiquement des
effets sur les années suivantes ainsi que sur les précédentes. Dans
ces conditions, avec cette réévaluation, le revenu brut par habitant
des années 2010 à 2015 ressort respectivement à $1080, $1090,
$1120, $1220, $1270, $1180, montants tous supérieurs aux seuils
fixés pour faire passer le Bénin dans la catégorie de pays à revenu
intermédiaire depuis ces années-là dans la catégorie. (cf site de la
Banque mondiale https://donnees.banque
mondiale.org/pays/benin). Comme le relève justement J.C.F.
Houessou, «on s’aperçoit que ce qui est présenté comme un exploit
est un recul. Le Revenu par tête de 2019 qui est de $1250 est inférieur
au revenu par tête d’habitant de 2014 qui était de $1270 ! Six ans
après, avec tous les PAG et toutes les révélations, le Béninois a un
revenu moindre ! De $1110 en 2016, le revenu par tête d’habitant est
passé à $1090 en 2017 avant de remonter à $1200 en 2018 et $1250
en 2019, toujours en deçà du niveau de 2014. » Voilà la performance
réelle du gouvernement TALON ! Au-delà des classements, la réalité
froide et nue des chiffres montre ce que le peuple ressent tous les
jours, son revenu et son pouvoir d’achat baisse. Il s’appauvrit. » (La
Nouvelle tribune, occiput)
Le passage du Bénin de pays à revenu intermédiaire est donc un
mirage concocté par la Banque mondiale et le pouvoir de Talon. Le
peuple ne s’y trompe pas, sachant que la richesse produite est pillée
2 Voir encadré
L’
L
POLITIQUE
LA FLAMME N°357 10 juillet 2020
Prolétaires de tous les pays, unissez-vous ! Page 3
par les monopoles étrangers, notamment français et plus férocement
par le clan des hommes d’affaires au pouvoir actuellement.
Jean Kokou ZOUNON
Encadré
Le classement de la Banque mondiale, le 1er juillet d’une année, se
base sur le montant du revenu national brut par habitant atteint
l’année précédente et comporte quatre catégories : pays à revenu
faible, pays à revenu intermédiaire tranche inférieure, pays à revenu
intermédiaire tranche supérieure, pays à revenu élevé. Par revenu
national brut par habitant (ou revenu par tête), il faut entendre la
somme de la richesse produite par tous les citoyens d’un pays pour
une année, divisée par le nombre d’habitants. Ce revenu national est
calculé par le service national de la statistique à l’aide d’un Système
de Comptabilité Nationale (SCN). Afin de pouvoir voir les
progressions dans la production de la richesse (les taux de
croissance), le service national de statistique choisit, en plus du
Système de Comptabilité National, une année donnée dont les prix
servent de référence pour observer les progressions réelles, les taux
à prix constants. Le calcul a donc pour base deux instruments : le SCN
et les prix de référence d’une année donnée. Le "rebasing" signifie le
changement de l’un au moins des deux instruments.
Pour être classé dans une catégorie par la Banque mondiale, le
revenu national brut par habitant atteint l’année précédente par un
pays doit dépasser un certain montant fixé chaque année par la
Banque mondiale. Pour l’exercice 2020, le classement se base sur les
montants ci-après :
Pays à revenu faible : revenu par tête inférieur à 1035 dollars US ;
Pays à revenu intermédiaire tranche inférieure : revenu par tête
compris entre 1036 et 4045 dollars US
Pays à revenu intermédiaire tranche supérieure : revenu par tête
compris entre 4045 et 12375 dollars US
Pays à revenu élevé : revenu par tête supérieure à 12375 dollars

COMMUNIQUE DE PRESSE
TENTATIVE D’ASSASSINAT DE L’OPPOSANT
LEONCE HOUNGBADJI
e lundi 6 juillet 2020, lors d’une émission de grande
écoute sur la radio Africa Radio, le brigadier de Police
Jean Cyprien SENA LOKO a affirmé que le directeur
général de la Police d’alors, le Général Nazaire HOUNNONKPE lui
a demandé en juin 2018, d’assassiner l’opposant politique Léonce
HOUNGBADJI.
Le directeur d’Amnesty International Bénin, monsieur Fidèle
Kikan qui participait à l’émission et à qui le journaliste a demandé sa
réaction par rapport aux déclarations du policier répond ceci : « Nous
avons été informés de ce dossier, nous avons sollicité des
autorités ; malheureusement, nous n’avons pas encore été reçus.
Mais nous poursuivons nos investigations selon notre méthode
interne avec tous nos organes internationaux sur cette question
particulière. Mais nous ne sommes pas surpris.»
Depuis son avènement, on a assisté à des assassinats publics de
la part du pouvoir de Patrice Talon. Lors des évènements des 1er et 2
mai 2019, le pouvoir a fait tirer sur la foule. Une dame, madame
Prudence AMOUSSOU a été tuée après avoir reçu une balle dans le
ventre. Cela n’a pas empêché le pouvoir de délivrer un acte de décès
où il été marqué qu’elle est morte de mort naturelle. Le 24 mars 2020,
le jeune étudiant Théophile Dieudonné DJAHO a été froidement
abattu lors d’une manifestation pacifique sur le campus universitaire
d’Abomey-Calavi, sans compter tous ceux qui ont été tués lors des
évènements de TCHAOUROU, de SAVE et de KANDI, etc.
Si toutes ces tueries sont faites au vu et au su de tout le monde,
on se demande alors tout ce qui se fait dans l’ombre. Les révélations
de ce policier sont très graves et indiquent que le pouvoir entretient
des escadrons de la mort contre les opposants comme on le voit sous
d’autres cieux. Ces révélations ainsi que leurs prises en compte aux
fins d’investigation par Amnesty Bénin sont d’autant plus sérieuses
que dénoncé de remplir les prisons de détenus politiques et de pousser
des gens à l’exil, le pouvoir de Talon pourrait en venir à des méthodes
expéditives clandestines.
Le Parti Communiste du Bénin dénonce et condamne toute
tentative d’assassinat d’opposant politique, notamment celle de
Léonce Houngbadji. Le Parti Communiste du Bénin exige du pouvoir
de Patrice Talon, qu’il fasse avec diligence, la lumière sur ces graves
dénonciations afin de situer le peuple sur les tenants et aboutissants de
cette tentative d’assassinat. D’ores et déjà, il rend le pouvoir
responsable de tout ce qui pourrait arriver aux opposants, aussi bien
ceux de l’intérieur en liberté ou en prison que ceux contraints à l’exil.
En tout état de cause désormais, aucun crime politique ne
restera plus impuni au Bénin.
Cotonou, le 8 juillet 2020
Le Parti Communiste du Bénin
OPINION
1
er Secrétaire du Parti Communiste du Bénin
(PCB) sur la Décision DCC-488 de la Cour
Constitutionnelle du Bénin
La compétence dans l’incompétence ?
orsqu’en ce matin du 05 Juin 2020, j’ai lu la Décision DCC-488
de la Cour Constitutionnelle en date du 4 Juin, déclarant
conforme à la Constitution la loi 2020-13 du 02 Juin 2020
portant interprétation et complétant la loi 2019-43 portant code
électoral de Novembre 2019, il y a lieu de se poser la question. Car
c’est suffocant ! Je m’y attendais cependant, car on ne pouvait pas
attendre autre chose du pouvoir de la Rupture. Mais quand même !
Tellement l’argumentaire de la Cour Constitutionnelle, tant dans les
motifs que les dispositifs, ne peuvent que faire sursauter tout
spécialiste du droit notamment du droit constitutionnel que je suis.
Non. Au risque de faire attester la thèse chère au Président Talon que
« notre pays est un désert de compétences ». Je sais que le droit est
au service de la politique, mais il y a des limites au-delà desquelles on
ne peut plus parler d’Etat de droit démocratique libéral, mais d’Etat
de fait ; où seule la volonté du Monarque tient lieu de Loi selon
l’assertion chère au Roi louis XIV « L’Etat c’est moi ». Dans un tel cas,
on ferme la « baraque » appelée « Parlement » et on gouverne
ouvertement par voie de décret-loi aujourd’hui appelée ordonnance.
De quoi s’agit-il et de quels principes traitons-nous ? Il s’agit tout
simplement, de la prise d’une loi intitulée « loi 2020-13 du 02 Juin
L L
ACTUALITE
LA FLAMME N°357 10 juillet 2020
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2020 portant interprétation et complétant la loi 2019-43 portant
code électoral de Novembre 2019 » En l’espèce, il s’agit de la prise
d’une loi modificatrice de la loi électorale en cours de processus
électoral. Cela est-il possible ?
Nous savons qu’il y a des principes de droit qui surplombent même
des Constitutions et que l’on ne saurait, sous peine de forfaiture
juridique, ignorer ou transgresser. Ce sont des règles souvent non
écrites qui s’imposent à tout juriste, à tout législateur et que l’on
appelle principes généraux de droit. La non modification d’une loi en
cours d’application dans un processus, fût-il électoral, en est un. Un
tel principe relève d’ailleurs du bon sens et est l’expression même de
la sécurité juridique qui est irréalisable sans la stabilité des situations
juridiques. Car, si un individu pense que les règles sur lesquelles il
engage une action peuvent être modifiées en cours d’exercice, il ne
pourra jamais s’y engager. Cela s’exprime ordinairement par cet
adage que l’on ne change pas les règles du jeu en cours de jeu.
Or, ici un processus électoral est engagé sous une loi électorale, les
opérations de mise en place des conseils communaux avec des
maires déjà élus ; et puis on arrête le processus et on va modifier la
loi électorale pour revenir achever le même processus donnant ainsi
deux catégories de maires ; les uns relevant de la loi 2019- 43 de
Novembre 2019, les autres relevant de la loi 2020-13 du 2 juin 2020.
Cela est totalement incongru, ne se conçoit pas et l’on pourrait
difficilement nous fournir des antécédents justificatifs en la matière.
Et pour masquer cette remise en cause d’un principe aussi
fondamental que le principe de la sécurité juridique, l’on va nous
trouver la catégorie juridique « loi interprétative ». On connaît les
catégories de lois que sont la loi constitutionnelle, la loi référendaire,
la loi ordinaire. Une loi, une loi ordinaire est toujours autonome et se
suffit en elle-même. Jamais on ne voit l’institution parlementaire se
réunir pour interpréter sa propre loi ; si elle se réunit sur une loi
portant sur le même objet, c’est pour modifier la loi antérieure.
L’organe en charge de l’interprétation de la loi, c’est les juridictions
ou les juges à divers niveaux.
Alors voyons quelques argumentaires de la Cour Constitutionnelle en
date du 4 Juin 2002 pour fonder sa décision.
« Considérant …que la loi soumise au contrôle de conformité à la
Constitution est relative à l’interprétation et au complément de la loi
2019- 43 du 15 Novembre 2019 portant code électoral ; qu’elle est
adoptée alors que le processus de désignation des organes dirigeants
des conseils communaux et municipaux est déjà engagé à la suite des
élections communales et municipales organisées le 17 Mai 2020 ;
Considérant que le caractère interprétatif est conféré à une loi
lorsque de la part du législateur, celle-ci est destinée à clarifier la loi
interprétée par des dispositions d’éclaircissement qui s’y
incorporent ; qu’en tant que telle, elle ne constitue pas une nouvelle
loi et par sa nature prend corps avec la loi interprétée … Qu’il en
résulte qu’en matière électorale, les dispositions interprétatives
contenues dans une loi échappent au principe à valeur
constitutionnelle de prohibition des réformes substantielles de la loi
électorale dans les 6 mois précédant les élections sans le
consentement de la majorité des acteurs politiques… Considérant
que l’objet de la finalité de l’ensemble des dispositions de la loi sous
examen préserve l’esprit des dispositions en vigueur au moment de
l’engagement du processus électoral et la continuité démocratique
énoncés au préambule et à l’article 2 de notre Constitution… »
Vaines gesticulations qui n’honorent pas l’institution
constitutionnelle.
Voyons seulement quelques incongruités.
Je vais relever simplement quatre affirmations qui sont autant de
faussetés juridiques.
La première : « Considérant …que la loi soumise au contrôle de
conformité à la Constitution… est adoptée alors que le processus de
désignation des organes dirigeants des conseils communaux et
municipaux est déjà engagé à la suite des élections communales et
municipales organisées le 17 Mai 2020 ». Cette assertion est
complétement fausse et en quel terme ? Il ne s’agit pas ici de
« processus de désignation des organes dirigeants des conseils
communaux ». Ce qui est déjà engagé c’est bien « l’élection » des
organes dirigeants des conseils communaux » conformément à
l’article 189 de ladite loi 2019-43
Deuxième fausseté : « qu’en tant que telle, elle ne constitue pas une
nouvelle loi et par sa nature prend corps avec la loi interprétée ».
Cela est faux. Car une loi est une loi et se met au même rang que la
loi ancienne même si elle joue le rôle de loi modificative ou
rectificative. La preuve évidente, c’est qu’elle porte désormais un
autre numéro et une autre date. Elle a donc sa propre identité.
Troisième fausseté : « Considérant qu’il en résulte qu’en matière
électorale, les dispositions interprétatives contenues dans une loi
échappent au principe à valeur constitutionnelle de prohibition des
réformes substantielles de la loi électorale dans les 6 mois précédant
les élections sans le consentement de la majorité des acteurs
politiques » Cet argument est non seulement faux mais purement
contradictoire. D’où tire-t-on ce motif qu’en matière électorale, « les
dispositions interprétatives contenues dans une loi échappent au
principe à valeur constitutionnelle » ? De quelle doctrine ou
jurisprudence ? Et complétement contradictoire parce que «la
prohibition des réformes substantielles de la loi électorale dans les 6
mois précédant les élections… » est faite justement pour les périodes
électorales et cette prohibition est absolue et ne saurait donc
« échapper au principe à valeur constitutionnelle… »
Quatrième fausseté : « Considérant que l’objet et la finalité de
l’ensemble des dispositions de la loi sous examen préserve l’esprit
des dispositions en vigueur au moment de l’engagement du
processus électoral et la continuité démocratique ».
Cette affirmation est évidemment fausse.
L’article 189 ancien dit « Le maire et ses adjoints sont élus par le
Conseil communal en son sein au scrutin uninominal secret et à la
majorité absolue.
Le candidat aux fonctions de maire ou d’adjoint au maire est
présenté par le parti ayant obtenu la majorité absolue des
conseillers ».
L’article 189 nouveau dit ceci « Le maire et ses adjoints sont
désignés par le parti ayant obtenu la majorité absolue des
conseillers. »
D’un côté, on parle d’élection, de l’autre côté on parle de désignation
par les partis politiques autrement dit de nomination. Ce qui arrache
la souveraineté au peuple (de choisir le maire et ses adjoints) qu’elle
remplace par la souveraineté du parti. Ce qui constitue la marque la
plus évidente d’une dictature autocratique. Au moment de
l’engagement du processus électoral, il n’était pas question de
désignation des maires par les partis ; pour le corps électoral, le
principe est que les maires et leurs adjoints sont élus par le conseil
communal. Les deux conceptions sont antinomiques.
La décision DCC-488 de la Cour Constitutionnelle en date du 4 Juin,
déclarant conforme à la Constitution la loi 2020-13 du 02 Juin 2020
portant interprétation et complétant la loi 2019-43 portant code
électoral de Novembre 2019, s’inscrira dans l’histoire politique de
notre pays, comme une page noire à l’instar d’autres qui font le
LA FLAMME N°357 10 juillet 2020
Prolétaires de tous les pays, unissez-vous ! Page 5
déshonneur de notre Juridiction Constitutionnelle en tant
qu’instrument au service du despotisme.
Cotonou, le 09 Juin 2020
Prof. Philippe NOUDJENOUME
Constitutionnaliste.
Licenciement collectif des travailleurs de la SONACOP :
Le gouvernement de Patrice Talon installe la misère au
sein de familles entières.
a nouvelle est tombée tel un pavé dans la mare.
L’Administrateur Provisoire de la Société Nationale de
Commercialisation des Produits Pétroliers, monsieur Alain
Honou, licencie 280 travailleurs le mardi 30 juin 2020. Cette décision
de licenciement collectif de tous les travailleurs en service au siège,
dans les dépôts et les stations de service de la SONACOP a été prise
par les soins du gouvernement de Patrice Talon et mise en exécution
par l’Administrateur Provisoire nommé.
Cette décision de licenciement abusive, arbitraire et injuste du
gouvernement de Patrice Talon à l’encontre des travailleurs de la
Sonacop est intervenue dans un contexte de crise sanitaire, de
pandémie de coronavirus où la plupart des Etats au monde ont pris
des mesures d’entraide et de soutien à l’endroit de leur population
afin que des vies soient sauvées. Une telle mesure prise à l’heure
actuelle s’inscrit dans un cadre précis et vise bel et bien la liquidation
de la SONACOP, entreprise publique au profit des groupes privés qui
feront des chiffres d’affaires pour se renflouer les poches au
détriment de la caisse publique. Les conséquences au plan social et
économique pour les travailleurs licenciés seront énormes. Ainsi, les
pères et mères de familles qui ont des charges, des bouches à nourrir,
le loyer à payer, la scolarité à payer aux enfants, et payer les frais de
soins soi-même et aux enfants en cas de maladies viennent d’être
livrés au chômage. Le gouvernement de Patrice Talon en procédant
à ces licenciements collectifs vient de jeter dans la misère, la faim, la
désolation deux-cent quatre-vingt familles où actuellement tout
coûte cher y compris mêmes les produits de premières nécessités.
Lorsque les travailleurs licenciés, pères et mères de familles seront
débordés par la situation et se mettront à faire des crises ou en
mourir ou encore tomber dans la dégénérescence physique et
morale le seul à qui la responsabilité incombe et qu’il ne faut pas aller
chercher loin, est purement et simplement le Président Patrice Talon.
La mesure de licenciement des travailleurs de la SONACOP est une
mort collective consacrée au mépris et aux piétinements notoires du
droit des travailleurs au Bénin. L’Administrateur Provisoire monsieur
Alain Honou chargé d’appliquer la décision du gouvernement de
licencier les travailleurs de la SONACOP n’a pas hésité un seul instant
à déclarer que les questions liées aux droits des travailleurs seront
étudiées dans la suite du processus. Alors que depuis peu le
gouvernement de Patrice Talon a fait voter au parlement par des
députés godillots, serviles et corrompus, des lois qui ont leur racine
et ramification dans sa dictature monocratique telle la loi portant à
contrat à durée déterminée qui livre le travailleur, l’employé à la
vindicte des patrons et chefs d’entreprises. Ils diront, pour mettre le
couteau dans la plaie des travailleurs licenciés, que les indemnités de
licenciement seront plafonnées à six mois. Une telle situation soulève
des questions :
1) Comment les agents de la sonacop à qui il reste des années de
travail avant de faire valoir leurs droits à la retraite peuvent-ils
subsister face à la confiscation du salaire au motif de
licenciement arbitraire ?
2) Comment les agents de la SONACOP en fin de carrière peuventils subsister face à la confiscation leur pension au motif de
licenciement arbitraire ?
Pendant que le gouvernement de Patrice Talon licencie deux-cent
quatre-vingts agents de la Société Nationale de Commercialisation
des Produits Pétroliers (SONACOP), chaque député perçoit et
empoche six millions à la fin du mois sur le dos les contribuables et
travailleurs béninois, sans compter les indemnités et primes. Dans
cette même rubrique de pillage du fruit des efforts des travailleurs
béninois, chaque suppléant de député au repos à la maison perçoit
et empoche également quatre cents mille francs par mois. Voilà
comment notre cher pays, le Bénin est ruiné et dépouillé
économique tous les jours à l’ère de la rupture monocratique et
mafieuse de Patrice Talon.
Abla Adan
UNE RUBRIQUE HISTOIRE-TRADITIONS ET
DEVELOPPEMENT
POURQUOI ?
Il est connu qu’un peuple sans histoire est un peuple sans âme.
La mémoire est la santé du peuple. Et chez nous, le dicton populaire
exprime cette réalité par l’expression : « C’est sur l’ancienne corde
qu’on tisse la nouvelle ». Or il est aussi connu que l’Esclavage puis
l’Opération « Colonisation » et ses succédanés, la « néocolonisation » sont de grandes entreprises de destruction et de
dépersonnalisation de l’homme en particulier l’Africain. La « Porte de
Non-retour » à Ouidah, où l’on fait effectuer aux esclaves des tours
et enfermements afin d’oublier leur histoire, avant l’embarquement,
est là pour illustrer ce que nous disons. La première victoire du
Propriétaire d’esclave, puis plus tard du colonisateur, est d’effacer
l’histoire de l’Esclave en lui attribuant un autre nom, une autre
langue, une autre religion, une autre spiritualité en remplacement de
sa spiritualité, bref lui attribuer une autre personnalité, tous
éléments dépendants du propriétaire d’esclaves ou du Colonisateur.
Il est connu que les plus grands instruments de la grande Opération
de dépersonnalisation africaine contre les peuples noirs en
particulier en Afrique, sont et demeurent incontestablement l’école
et la religion. Car pour pérenniser son statut d’esclave et de colonisé,
il ne faut pas toujours la chicotte ou la roue mortelle, il faut obtenir
le « consentement ». Et cela a été l’œuvre de la religion puis de
l’école ensuite. Il faut amener l’esclave ou le colonisé à sa propre
« auto-dévaluation ». Oui reconnait-il : « Je suis sauvage et vous êtes
venus me civiliser !» « Oui, ma religion c’est celle du Satan surnommé
L
HISTOIRE-TRADITIONS ET DEVELOPPEMENT
LA FLAMME N°357 10 juillet 2020
Prolétaires de tous les pays, unissez-vous ! Page 6
« Lègba » qui incarne la barbarie … Oui le Blanc est supérieur ! Tout
ce que fait le Blanc est bon » Etc. Et l’école achève l’œuvre de
dépersonnalisation religieuse en construisant la personnalité du
jeune noir africain (depuis l’âge tendre de 6 ans) autour des schèmes
de cultures, de goût et de consommation étrangers «européens».
Conséquences de tout cela : c’est le développement du sentiment de
mépris et de rejet des parents par les enfants, instruits à l’école
étrangère en particulier française.
Soixante ans après les dites indépendances, les ravages de la
dépersonnalisation se poursuivent : devant nous et à notre barbe,
avec la complicité de dirigeants « gouverneurs à peau noire », on
continue d’effacer l’histoire, notre histoire. Les jeunes générations
ne connaissent plus rien de leur histoire, à commencer simplement
par leur origine et genèse familiale jusqu’aux grandes épopées qui
peuvent rétablir la confiance en nous-mêmes. On n’enseigne plus
l’histoire aux jeunes générations qui deviennent des « générations
whatsapp » ou générations « fast food ». Soixante ans après les dites
indépendances, des places publiques continuent d’être occupées par
des colons du nom de « Bayol » ; les rues de nos villes sont honorées
de noms coloniaux tels Steinmetz, des stades continuent de s’appeler
« Charles De Gaulle » ou « René Pléven » et des villes de s’appeler
«Malanville » au lieu de « Tassi » signifiant sable en « zarma ». On
célèbre les vainqueurs de nos braves ancêtres qui n’ont aujourd’hui
que des yeux pour pleurer sur les pratiques de leurs descendants
indignes. Il faut redresser la barre et bien vite. L’actualité
internationale où sous nos yeux, on déboulonne des statues
d’esclavagistes et de Colons, nous y aide.
En fait, il faut se dire que notre Développement, le développement
du Bénin s’établira sur les piliers que sont : l’histoire, la tradition et
l’épistémologie (la science des sciences » Ceci pour rattraper le
retard social dans lequel nous maintient la domination française à
travers son Pacte Colonial.
Voilà pourquoi, il faut, pour un sursaut patriotique, rétablir l’histoire,
la réécrire, et l’enseigner à la jeune génération pour asseoir sa
confiance qu’il est Homme à l’égal de tout homme qu’il soit blanc,
jeune ou noir.
Et pour ce faire, nous instituons à compter de ce numéro, dans notre
Organe politique « La Flamme », la Rubrique « Histoire, Traditions et
Développement »
Les éléments d’histoire que nous entendons ici publier sont ceux qui
mettent en exergue les faits réels historiques, autant que faire se
peut, tels qu’ils se sont réellement passés et non tels que le voient
les colonisateurs. Nous utiliserons d’abord les sources
documentaires françaises donc coloniales tout en essayant de relever
et rectifier ce qui apparait ouvertement comme des faussetés en
attendant des enquêtes qui permettront de rétablir la vérité
historique, C’est pour tout cela que nous formulons le vœu que les
lecteurs fassent de cette rubrique, leur tribune, par l’apport des faits
historiques dont ils auront connaissance.
I- La Première Guerre du Dahomey ou la défaite infligée par
GBEHANZIN aux troupes coloniales françaises sous la
direction de Terrillon.
Plusieurs versions existent quant à la première guerre dite
« danhoméenne » et l’issue qui en est connue.
Nous allons donner certaines qui ne sont que des vues exprimées des
vainqueurs, c’est-à-dire des colonialistes français. En les regroupant
toutes, on note que la première guerre ou encore appelée « Première
campagne du Dahomey » s’est achevée par une grande victoire des
troupes de Gbêhanzin sur les Envahisseurs français sous le
commandement du Commandant Terrillon qui a dû être rappelé par
la France coloniale pour être remplacé par le Saint-louisien du nom
du colonel Dodds.
Version Robert Cornevin
« Les opérations militaires. Dès lors Cotonou est mis en état de
défense et des reconnaissances armées se succèdent dans les
environs. Des engagements ont lieu le 23 février aux abords de la
ville, le 1er mars à Zogbo, le 4 mars, une violente attaque menée sur
Cotonou par 5 à 6000 guerriers est repoussée avec de lourdes pertes;
des reconnaissances ont lieu notamment le 25 mars à GodomeyPlace. Les 28 et 29 mars, le Commandant Terrillon alla au nord-ouest
de Porto-Novo dans le Décamé pour se donner de l’air. Mais, le 19
avril, l’armée dahoméenne, avec Béhanzin en personne, cerne PortoNovo, le 20 avril a lieu le très dur combat d’Atchoukpa où 350
hommes tiennent tête à plusieurs milliers de soldats danhoméens
attaquant sans relâche. Ce combat est le dernier d’une campagne qui
verra encore un petit bombardement de Ouidah. » (R. Cornenvin « La
République Populaire du Bénin, des origines dahoméennes à nos
jours » Ed.Maisonneuve et la Rose, Paris 1981 p.325
Une autre Source française :
« Le 4 mars 1890, une armée de plusieurs milliers de Fons attaquent
Cotonou vers 5 h du matin. Les Fons lancent une charge et des tirs de
mousquets. Malgré la puissance de feu supérieure de leurs
adversaires (notamment soutenu par des navires), ils parviennent à
pénétrer dans les fortifications où ils livrent une violente bataille
parfois au corps à corps pendant quatre heures avant d’être
finalement repoussés… La France riposte à ces événements en
envoyant une force de 359 hommes à Cotonou (dont 299 tirailleurs
sénégalais et gabonais). Le 21 février 1890, ils arrêtent les chefs Fons
et commencent à fortifier la ville… La première guerre se déroula du
21 févier au 04 octobre 1890 « Après avoir regroupé ses soldats, le
Dahomey lance une nouvelle attaque plus au sud en direction de
Porto-Novo. Un groupe de 350 à 400 soldats français et 3 canons est
alors envoyé pour les intercepter, précédé de 500 guerriers de PortoNovo et de Kinto. La bataille a lieu à quelques kilomètres de la ville
d’Atchoukpa. Les forces de Porto-Novo et de Kinto et un groupe de
tirailleurs agissent comme écran pour les forces françaises. Les Fons
les battent mais le reste des Français a le temps d’établir une solide
position défensive qui résiste deux heures durant à plusieurs assauts.
Finalement les Français reculent et les soldats du Dahomey se
retirent sans avoir pris la cité » Pertes : 16 morts, 83 blessés du côté
des Français (fr.m.wikipedia.org)
Source béninoise : « 20 Avril 1890- 20 Avril 2018, il y a de cela 127
aujourd’hui que le Roi Béhanzin a livré le dur combat d’Atchoukpa
suite à une nouvelle provocation des Français qui ont le culot
d’arrêter 2 chefs de guerre de Béhanzin, car ces derniers ont osé dire
aux Français que Cotonou ne leur appartient pas ; l’indomptable Roi
réagit en arrêtant une dizaine de Français à Ouidah qu’il enferma à
Abomey : c’est le début de la première guerre franco-danxoméenne.
LA FLAMME N°357 10 juillet 2020
Prolétaires de tous les pays, unissez-vous ! Page 7
L’armée de Gbêhanzin attaque les Français le 1er mars 1890 à Zogbo.
A l’issue de ce combat, les choses n’ont pas bien tourné comme le
Roi aurait souhaité. Mais bien décidé à défendre jusqu’au bout la
terre de ses aïeux, le Roi change de stratégie et attaque à nouveau
les Français à Atchoukpa le 20 avril 1890. Au cours de ce dur combat,
l’armée de Gbêhanzin a enregistré une grande victoire au détriment
des Français. Les troupes du commandant Terrillon ont été harcelées
au point où dû reculer pour aller libérer les otages (les Chefs de
guerre de Danhomè). C’est ainsi que le Roi revient lui aussi à Abomey
pour libérer les otages français. D’importantes pertes en vies
humaines ont été enregistrées du côté des colonialistes français qui
estiment officiellement ce nombre à 16 morts plus de 83 à 1000
blessés. »
Comme le disent plusieurs sources « Après l’échec de l’armée
coloniale française lors de la première guerre du Dahomey face à
l’armée du Roi Gbêhanzin composée de plusieurs braves amazones,
le président français Sadi Carnot dépêche le Colonel Dodds au
Danxomè (Dahomey). Sa mission est claire, conquérir le Dahomey
quoi qu’il en coûte » (Daniel Estache 4 Juillet 2019 Facebook,
première guerre du Dahomey).
Comme on le voit, Atchoukpa est un lieu historique à présenter et à
transformer en un lieu de pèlerinage et d’histoire pour nos jeunes
générations. C’est-à-dire que nous ne saurions permettre que de tels
lieux soient détruits, lotis et livrés aux habitations ordinaires. On
n’efface pas l’histoire.
Samson
CAF : Effet coronavirus sur le football africain
a date du mardi 30 Juin 2020 a été celle choisie pour l’annonce
du report d’un an des compétitions continentales par l’instance
faitière en la matière sur le continent africain. C’est ce qui
ressort en substance du message délivré à la presse par le président
de la CAF, Ahmad Ahmad en ce jour.
La CAN dont l’organisation initiale était prévue pour se dérouler du 9
Janvier au 6 Février 2021 au Cameroun connait donc de ce fait un
glissement de calendrier pour se voir fixée en Janvier 2022 à cause
de la pandémie du coronavirus qui sévit dans le monde.
Idem pour le championnat d’Afrique des nations (CHAN)
préalablement prévu pour se tenir en 2020 mais dont l’organisation
est repoussée en Janvier 2021 au Cameroun. Interviewé sur le
probable effet domino que cela pourrait engendrer par rapport à
l’organisation des futures compétitions sur le continent, le président
Ahmad Ahmad s’est voulu rassurant en affirmant qu’il y aurait bel et
bien une CAN 2023 en Côte d’Ivoire, tout en émettant quelques
réserves et doutes sur la validation des dates « Je ne sais pas à
quelles dates, mais il y aura une CAN en 2023 » . Un juste rappel pour
dire en guise de finition que ces différents cas de report des
compétitions sportives ne sont pas l’exclusivité de l’Afrique ; les
compétitions sportives internationales telles que les jeux
olympiques, l’Euro ou la Copa América pour ne citer qu’elles, ont
toutes connues un report suite à la crise du COVID-19. La
conséquence directe du report de ces compétitions sportives tant à
l’échelon continental voire mondial sera d’assister pour nous,
amoureux du sport à un spectacle au rabais tant au niveau de la
qualité, de l’intensité et de la beauté du jeu. La cause de cette
prévision qui ne sera pas démentie à coup sûr est simple et bien
connue dans les milieux du football en particulier et sportifs en
général : un sportif qui ne se livre pas régulièrement à des
compétitions, même s’il s’entraine au quotidien ne peut prétendre
être à 100% de ces capacités athlétiques. Alors, que nous réserve
l’après COVID-19 pour les sportifs (tant au niveau du sport collectif
qu’individuel) ? Nous ne saurons y répondre aujourd’hui.
Dimitri N.
LE CNHU-HKM DE COTONOU, DESORMAIS UN MOUROIR ?
e ministère de la Santé avait tôt fait de stigmatiser et de fermer
par la suite la clinique privée ayant accueilli une victime de
COVID-19 qui décéda par la suite. Car le virus mortel a
rapidement atteint les centres de santé publics, tels que le Centre
Hospitalier et Universitaire de la Mère et de l’Enfant ‘’Lagune’’ (CHUMEL) et le Centre National Hospitalier et Universitaire Hubert
Koutoucou Maga (CNHU-HKM) de Cotonou. A ce jour, au moins deux
enseignants de la Faculté des Sciences de la Santé (FSS), également
en service au CNHU-HKM et d’autres agents de santé, ont été infectés
à la COVID-19, dont le patron du SAMU, le Professeur Eugène
ZOUMENOU. Ce dernier a témoigné publiquement sur les antennes
de « Frissons Radio », et ses propos ont été abondamment relayés
sur les réseaux sociaux. Quelques jours plus tard, des informations
avaient également circulé sur les réseaux sociaux faisant état de
l’infection à la COVID-19 de plusieurs pavillons et blocs du seul
hôpital de référence de notre pays. On en était là quand le 28 juin
2020, un agent de santé hospitalisé au service de Réanimation rendit
l’âme suite à une contamination au coronavirus. Ce qui était une
rumeur depuis quelques jours venait de se confirmer, le virus mortel
est bel et bien présent dans les locaux du CNHU-HKM et fait des
victimes. Comment en est-on arrivé là ? Quel sort est-il réservé aux
nombreux autres malades hospitalisés dans le plus grand hôpital du
Bénin ?
Ces interrogations interpellent sur la gestion des importantes
ressources matérielles et financières mobilisées dans le cadre de la
pandémie du coronavirus. Après avoir donné un coup d’accélération
à la propagation exponentielle de la maladie par l’organisation de sa
mascarade électorale qui ne visait qu’à entériner la nomination des
maires et autres conseillers municipaux et communaux désignés, ‘’le
Docteur Patrice Talon’’ s’est réfugié ensuite derrière un silence
criminel en laissant mourir les malades atteints de la COVID-19 et les
professionnels de la santé sans moyens d’action adéquats. Les
béninois ont donc raison de penser à juste titre que le CNHU-HKM
est devenu un mouroir qu’ils craignent de fréquenter de nos jours.
Vivement que tous les blocs et pavillons de cet hôpital, et de tous les
centres de santé publics, de notre pays soient régulièrement
L
L
CULTURE ET SPORT
ECHO DES REGIONS
LA FLAMME N°357 10 juillet 2020
Prolétaires de tous les pays, unissez-vous ! Page 8
PAGE INTER
désinfectés par ce temps de pandémie. A quand la fin de cette
calamité ?
Dr. KPANOU

Inondation à Allègléta : un véritable calvaire pour les
habitants d’Allègleta
epuis plus deux semaines au quartier Allègléta dans
l’arrondissement de Godomey, plus d’une cinquantaine de
maisons et de rues sont ravagées et occupées par les eaux de
ruissellement. Ces eaux de pluie devenues indésirables pour les
dégâts occasionnés, ont pris le contrôle des lieux. Des chambres
entières sont envahies par ces eaux à hauteur de plus d’un mètre.
Cette inondation a suscité à qui mieux-mieux une débandade et une
fuite des populations riveraines le jour comme la nuit. Les artisans
qui ont leur atelier dans les rues
du quartier ont dû fuir face à la
colère des eaux en allant
s’installer ailleurs et
abandonnant leur atelier.
Locataires comme propriétaires
de maisons tous ont abandonné
leur dortoir. C’est un véritable
calvaire que vivent les habitants
d’Allègléta. Le Bilan des
dégâts n’est pas à négliger :
écroulement de murs et de
puits, des lits et vêtements
noyés, des documents d’élèves en classe d’examen noyés, ainsi que
bétails et volaille.
Des riverains victimes de l’inondation approchés accusent les
autorités communales, les membres du comité de lotissement ainsi
que le géomètre impliqués dans la conduite et la gestion des
opérations de lotissement, d’être responsables de leur situation. Des
rues, des maisons, des bas-fonds ont été morcelés et vendus au
mépris du respect des normes environnementales.
Jusque-là, rien ; les autorités communales n’ont pris aucune mesure
pour secourir ou venir en aide aux populations sinistrées. Voilà la
situation que vivent les populations d’Allègleta depuis plus deux
semaines.
Abla Adan
La situation devient trop difficile pour les usagers
du marché de Zê centre
ans les marchés de la commune de Zê, la situation devient
trop difficile pour nous les usagers. C’est comme si nous
sommes placés entre deux feux : les multiples taxes avec
leurs cortèges de harcèlements et de brimades d’un côté, la flambée
des prix entraînant la mévente généralisée de l’autre. Je prends
comme exemple le cas du marché de Zê centre où je suis vendeuse.
Chaque vendeur paie trois taxes différentes sur ce même marché. La
location de place est de 8000F par mois. La patente varie de 40000F
à 50000F par mois pour les gros étalages et de 2500F à 3000F pour
les petites vendeuses de piments ou autres. Les agents de contrôle
viennent périodiquement pour ramasser les marchandises des
femmes qui n’ont pas leurs reçus et vont les déposer à la Direction
des Impôts de Zê. Les amendes à payer avant de reprendre la
marchandise ramassée, vont de 8000F à 50000F selon la valeur de
ladite marchandise. Ce n’est pas tout. Tous les cinq jours de marché,
chaque vendeur doit payer un ticket de 50F, 100F ou 200F selon
l’importance de la marchandise, même la vendeuse d’eau doit
payer ! La situation devient impossible à vivre et très souvent des
bagarres éclatent entre vendeurs excédés et les agents contrôleurs
ou les ticketiers avec intervention de la police ! Voilà un peu de ce
qu’on doit souffrir pour avoir le droit de vendre au marché de Zê
centre. Maintenant, après tout ça, il faut rester à ne rien vendre à
cause de la flambée des prix, surtout ceux des produits vivriers.
Voici pour comparaison quelques exemples de prix avant l’arrivée de
coronavirus et maintenant. La mesure (tohoungodo) de maïs est
passée de 150F à 225F, le gari de 150F à 300F, le haricot de 350F à
500F et à 1000F pour la semence, le riz de 350F à 500F. Le litre d’huile
rouge est passé de 250F à 500F. Le panier de tomate est passé de
5000F à 15000F, le poisson de 100F est monté à 500F et presque
personne n’en mange aujourd’hui, le poulet de 1000F est passé à
2000F, le cabri de 15000F est passé à 25000F et parfois 30000F, le
cochon de 15000F est maintenant vendu entre 30000F et 32000F.
Avec tout ça, le vendeur attend toute la journée avec sa marchandise
et l’acheteur ne vient pas ! On ne sait plus comment faire. Tout le
monde a faim. On raconte que le Gouvernement a reçu plus de 90
milliards de francs d’aides de l’étranger pour le Covid19 et lui-même
dit qu’il a donné plus de 74 milliards pour soulager les populations
des effets de cette maladie. Mais où sont ces heureuses populations
qui bénéficient de ces aides de solidarité au Bénin ? Personne ne
sait ! En tout cas, nous à Zê, c’est seulement avec nos oreilles que
nous entendons ces bonnes choses. Non, ça ne peut pas continuer
comme ça ! Ça doit changer sinon nous allons mourir de faim
d’attraper le coronavirus, car personne ne veut mourir !
Azandji Dèka
FACE AU COVID-19, LA FRANCE SE DEBAT DANS SES
COLONIES
vec la crise du COVID-19, la France a montré la fragilité de
son système de santé détruit par la recherche du profit, le
mépris des travailleurs qui y exercent, le manque criard de
matériels, tout ceci entrainant des milliers de morts. S’il en est ainsi
dans la métropole impérialiste, dans les colonies françaises, c’est la
catastrophe. A Mayotte, en Guyane, à la Martinique, les morts ne
cessent de s’accumuler. La cause, de cette situation, c’est la
déresponsabilisation des peuples, cet assistanat paternaliste et
colonialiste qui fait qu’en plein 21ème siècle, pleins de peuples
continuent de subir le joug colonialiste. La situation est si grave dans
les colonies des caraïbes que la France a été obligée de faire venir des
médecins cubains en Martinique malgré l’opposition des milieux
réactionnaires français. Nous publions à cet effet, un document du
D
D
A
LA FLAMME N°357 10 juillet 2020
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PCOF, le Parti Communiste des ouvriers de France concernant cette
situation dans les colonies françaises.
FACE A L’EPIDEMIE, LES PEUPLES DES COLONIES FRANCAISES LAISSES
A L’ABANDON
Alors que le déconfinement est quasi-total dans la métropole
impérialiste, la Guyane et Mayotte sombrent dans le chaos sanitaire
et social, avec l’explosion de l’épidémie de coronavirus. Si la situation
des populations qui vivent dans les bidonvilles de Mayotte est
catastrophique, sans eau, sans électricité… elle n’est guère meilleure
en Guyane. Les autorités sanitaires et politiques n’ont pas
« anticipée » la vague actuelle, au prétexte que les cas étaient peu
nombreux au départ, que la population est très jeune, donc supposée
plus résistante… alors que l’épidémie fait des ravages au Brésil,
frontalier de la Guyane. Depuis le 26 juin, les déplacements y sont
très limités, le couvre-feu est instauré à partir de 17h et l’activité
économique quasiment à l’arrêt, alors qu’une grande partie de la
population qui vit de l’économie informelle est exclue de toutes
mesures de chômage partiel.
Comme l’a déclaré un médecin de Cayenne, « cette crise met en
lumière le problème structurel de l’accès aux soins d’une partie
importante des Guyanais ». C’est un euphémisme, quand on sait qu’il
n’y a que trois hôpitaux publics pour 300 000 habitants, qui vivent
dans un pays de 83 534 km2 (ce qui en fait la deuxième région de la
France en superficie). Les zones peuplées d’Amérindiens, les peuples
autochtones, sont délaissées, alors qu’elles sont touchées de plein
fouet par l’épidémie.
Les mêmes pénuries, en matériel, en personnels, en masques, surblouses… ont été identifiées en Guyane, trois mois après le
déclenchement de l’épidémie dans la métropole. Les responsables
sanitaires envoyés de Paris en ont dressé la liste, en insistant sur les
pénuries de personnels. Quand il a été question de faire appel à des
médecins ou des infirmier ( e ) s cubains, les réactionnaires et les
milieux colonialistes les plus virulents sont montés au créneau pour
s’y opposer, car ils craignent, entre autres, que cela ne soit une façon
de reconnaître que les peuples de la Guyane, comme ceux de la
Martinique et de la Guadeloupe, ont plus de points communs avec
les peuples des pays de la Caraïbes qu’avec la métropole impérialiste
qui maintient la domination coloniale. Cela ne l’exempte pas de
donner tous les moyens pour soigner et protéger toute la population,
en particulier les couches déshéritées qui constituent la majorité de
la population.
Paris, 1er juillet 2020
Nous tirerons ainsi une leçon pratique de notre lecture
de «Manuel». En effet, «Manuel» fait dire à
Mayer Amschel Rothschild : «Lorsque vous prenez
l’apparence du pouvoir, les gens vous le donnent
aussitôt». Cet enseignement, nous devons nous mettre
à l’appliquer partout où cela est légitime….
Il s’agit d’empêcher la réalisation du «consentement» partout dans
le monde et renverser la domination des représentants du capital.
Une fois ce renversement fait, les peuples sauront imaginer une
nouvelle manière de vivre qui pourra se pérenniser dans les
progrès des peuples et dans leur élévation éthique et morale pour
un humanisme absolu…. »
Pascal FANTODJI
Fondateur et chef Historique du Parti Communiste du Bénin
DEJA 138 SEMAINES QUE PATRICE TALON
RETIENT LE CAMARADE
EN DETENTION
ARBITRAIRE.
Envoyez-nous vos impressions aux adresses suivantes :
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