EDITORIAL

Combattre les gouverneurs à peau noire pour le
développement de notre pays

La nécessité du développement du Bénin et de l’Afrique afin de
répondre aux exigences de vie de la jeunesse et de dignité de
l’homme africain tout court est ravivée partout aujourd’hui. A la
charge, il est apparu plus clairement, après la colonisation, que la
France a toujours son genou sur le cou de notre pays et de ses excolonies. On comprend aujourd’hui mieux qu’en fait le Bénin, et les
autres pays francophones d’Afrique, demeurent des « Enclos
français » dirigés par des gouverneurs à peau noire. Ces
gouverneurs ont été formés par le colon comme remplaçants du
gouverneur colonial pour maintenir nos pays sous le genou de la
France. L’artiste Anice Pépé a vu juste avec sa chanson « mi lè kpo
do Yovo si », « nous sommes toujours sous dépendance coloniale ».
Ces gouverneurs actuels à peau noire, du genre Ouattara et Talon
ne peuvent admettre notre souveraineté monétaire et la rupture
d’avec le franc cfa. Ces gouverneurs ne peuvent accepter que nos
langues soient des langues d’instruction et d’administration, même
dans leur terroir. L’école, toujours à contenu colonial et dispensée
dans la langue du colon, continue de formater l’enfant béninois
dans l’ignorance de son environnement, le mépris de ses origines et
de ses valeurs et pour la soumission à la France.
Les gouverneurs à peau noire sont formés, renouvelés et entretenus
pour que se perpétue l’asservissement de notre pays et de l’Afrique.
Comprendre comment se fabriquent les gouverneurs à peau noire
permet de les détecter et de les combattre

pour que triomphe le
patriotisme pour le développement du pays et la dignité de
l’homme béninois et africain.
La Rédaction
Avec le développement de la situation au Bénin où
l’impérialisme français joue des pieds et des mains pour continuer à
maintenir son influence par tous les moyens sur notre pays, nous
publions l’article suivant du Groupe de Réflexion de la Convention
Patriotique des Forces de Gauche paru le 8 novembre 2019 qui peut
nous aider à nous prémunir de tous les aventuriers agents de
l’étranger qui obstruent la voie du peuple pour son émancipation.
La Rédaction
COMMENT SE FABRIQUENT LES
GOUVERNEURS A LA PEAU NOIRE EN
POSTCOLONIES FRANCAISES D’AFRIQUE.
MODE D’EMPLOI
’expérience est là. L’observation l’a prouvé. Il se dégage
désormais une typologie de fabrication des Dirigeants africains
à peau noire de nos pays dits francophones, des dirigeants
formatés dans les arcanes de la Franç’Afrique pour gouverner les
pos-colonies françaises d’Afrique.
Il y a lieu d’en faire un mode d’emploi à l’attention de tous ceux qui
ne le savent pas ou qui peuvent s’en servir. La méthode de
fabrication des gouverneurs à peau noire en postcolonies présente
des variantes dues à l’époque et des constantes que l’on peut
synthétiser ainsi :
1°- Avant les Indépendances :
Contrairement aux autres puissances coloniales et notamment sa
grande rivale en Afrique, la Grande-Bretagne, la France a préparé
minutieusement le remplacement de ses équipes en Afrique.
Contrairement à la Grande-Bretagne, dès 1945, elle a organisé des
élections des députés africains en colonies françaises pour siéger au
Parlement français. Le cas des Apithy, Zinsou, Maga, Ahomadégbé
au Dahomey, pour ne citer que ces cas-là, sont là pour illustrer.
Alors que jamais les Nkrumah, Jomo Kenyatta, n’ont siégé au
Parlement de Westminster à Londres. Pour la France, c’est la façon
d’habituer les Africains aux complots et magouilles françaises et les
préparer ainsi à mieux servir les intérêts français, à prendre la place
des gouverneurs blancs. Houphouët-Boigny était le plus titré dans
ce rôle. Non seulement il fut Député à l’Assemblée Nationale
française, mais encore, il fut Ministre du Gouvernement de France
et a décidé du sort des colonies en particulier de la balkanisation
des fédérations françaises d’AOF (Afrique Occidentale Française) et
d’AEF (Afrique Equatoriale Française). C’est ainsi que fut faite la
relève des équipes blanches en 1960. Les gouverneurs blancs ont
cédé la place aux gouverneurs noirs.
2°- La Période des Régimes militaires.
Cette période a duré jusqu’en 1990.
Dans cette période, ce sont surtout d’Anciens légionnaires des
guerres coloniales françaises d’Indochine (Vietnam), d’Algérie, ou
tout au moins avoir été formatés dans les grandes écoles militaires
françaises que l’on parachute comme gouverneurs à peau noire en
post-colonies françaises d’Afrique. On y trouve les BOKASSA
(Centrafrique) SOGLO Christophe, KEREKOU (Dahomey-Bénin),
EYADEMA (Togo), Moussa TRAORE (Mali) LAMIZANA, COMPAORE
(Haute-Volta-Burkina-Faso), KOUNTCHE (Niger), SASSOU-NGUESSO
(Congo) etc. en sont les exemples.
3°- Période des « Renouveau démocratique »
Plus de coup d’Etat ?!! Alors on change de méthode.
Ce sont désormais des Gens à qui la France donne des palmes
académiques (doctorats, agrégations et autres décorations et titres
français), ou ayant servi dans les grands monopoles industriels et
financiers français (économistes, juristes- de préférence en droit
Constitutionnel est un atout) que l’on propulse ou que l’on tente de
monter à la tête des post-colonies francophones d’Afrique.
Outre ces diplômes pompeusement attribués, pour s’assurer de leur
fidélité et de leur contrôle, on prend soin de les recruter et de les
organiser dans l’une des structures filtres, des structures secrètes
toutes liées aux organes de Franç’Afrique (de la Francophonie). La
franc-maçonnerie est préférée. Attention : l’amitié et les faveurs
des milieux religieux : chrétiens, musulmans, ne sont pas à négliger.
Genre, pour les contrôler et les suivre avec obligation de rendre
compte régulièrement à l’Elysée. Ainsi en est-il des YAYI Boni, SALL
Maky, OUATTARA). Le cas de Lionel ZINSOU est un cas d’école qui a
lamentablement échoué au Bénin.
4° Une fois choisi, comment les imposer ?
C’est simple. Pas besoin d’avoir comme support, un Parti politique.
Qu’importe. Les supports sont informels, secrets et divers. On leur
fabrique de façon artificielle leur personnalité. Toutes les structures
L
POLITIQUE
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secrètes de Franç’Afrique sont mises à contribution pour la
propagande pour le nouvel Elu par la France. A commencer par les
grands Organes de presse français qui leur sont largement ouverts :
RFI, France-24, Jeune Afrique etc. De façon presque brutale, du jour
au lendemain, la personne qui n’est connue de nulle part sur la
scène politique, se fait parler d’elle. Et vous entendez « Et pourquoi
pas Tel comme Président». Les structures filtres, les services de
renseignements français sont à l’œuvre.
L’Individu qui naguère ne connaissait rien du pays, se met à
parcourir les chantiers des villes et villages pour « distribuer des
biens » et devenir le « papa social, le papa bonheur », dans un pays
où la misère est très endémique. Les YAYI Boni sont arrivés ainsi au
pouvoir après la décoration de Chirac à l’Elysée.
L’individu se met à parler de démocratie. Oui, de démocratie, telle
que cela se pratique en France et dans les pays développés ; aucune
réflexion autonome au regard du pays qu’on veut diriger ; les
dernières avancées de la doctrine, de la législation et de la
jurisprudence françaises sont citées abondamment. Ses moindres
faits et gestes sont magnifiés ; ses déclarations, les moindres, sont
commentées, relayées par de nombreux mass média. Attention,
consigne ferme : « ne pas parler des organisations de patriotes…
Les actions, les programmes développés par ces Organisations
patriotiques et révolutionnaires, faut pas en parler. On ignore ou
feint d’ignorer ces Organisations en lutte quotidienne dans le pays
en union avec les masses de la population. C’est comme si elles
n’existent pas. En effet, pour eux, cela n’existe pas. On entend dire :
« Aucun Parti n’a de programme politique ». Attention ! Il leur est
interdit de parler de patrie. Ils parlent vaguement « d’amour du
pays ». On parle de démocratie en l’air dans un pays non libre, dans
un pays « Enclos français », sans parler du caractère « Enclos
français » qu’est le Bénin et sans lutter pour qu’il cesse d’être un
« Enclos » français (avec une monnaie, une langue et une économie
françaises. Il s’agit de la démocratie de prisonnier. Les prisonniers
sont libres de s’organiser dans leur prison sous le contrôle de
régisseur de prison (qu’est le Président de la république) et de
gardiens-chefs (que sont les ministres du gouvernement). C’est
comme cela que l’on fabrique les Ouattara (ADO) qui à chaque
bâillement du peuple à l’intérieur courent pour en rendre compte à
l’Elysée.
Cotonou le 08 Novembre 2019.
Groupe de Réflexion de la Convention Patriotique des Forces de
Gauche.
GR/CPFG.

DECLARATION DE L’UNION DE LA JEUNESSE
COMMUNISTE DU BENIN (UJCB)
Jeunesse Béninoise, brisons les illusions
électoralistes et levons-nous pour la
satisfaction de nos revendications.
a jeunesse béninoise dans sa majorité écrasante et depuis un
passé récent se trouve en butte aux problèmes cruciaux de
formation et d’emploi. La formation dans les universités,
instituts, écoles et centres d’apprentissage est bâclée. Cette
formation, loin de satisfaire les exigences des avancées des sciences
et techniques est complètement déconnectée des réalités culturelles,
linguistiques et socio-économiques de notre pays. Le contenu de ces
formations puise sa source dans les directives et orientations des
puissances impérialistes, exploiteuses et colonisatrices notamment la
métropole française. Il consiste depuis lors à satisfaire la volonté de
ces puissances au détriment des intérêts majeurs de notre pays.
Cependant, des barrières et des critères sont érigés et dressés contre
l’accès à ces formations. Ils sont multiples et multiformes et surtout
financiers. Il s’agit de payer des sommes colossales pour espérer
accéder à ces formations. Les jeunes dont les parents ne sont
capables de réunir ces moyens financiers sont systématiquement
écartés de l’accès à la connaissance universelle. L’école au primaire
comme au secondaire se trouve rongée par le même contenu des
programmes de l’enseignement supérieur qui ignore les besoins de
nos peuples. Bref sur cette base, l’école au Bénin, est une école
étrangère qui a tout le temps contribué à saper et à détruire les bases
réelles du progrès social, économique et culturel. Les jeunes des
centres et ateliers d’apprentissage ne sont pas épargnés.
Ainsi, depuis l’avènement des indépendances jusqu’à ce jour la
métropole française, néo-colonialiste a mis en avant et développé des
stratégies par le bais de ses valets pour empêcher et juguler toutes les
initiatives tendant à obtenir l’indépendance réelle et effective de
notre pays le Bénin. C’est dans cette optique que des mesures et des
accords secrets sont établis et élaborés pour interdire
l’industrialisation en vue de la transformation des matières premières
de notre beau pays le Bénin. La France a la main mise sur la
production des Béninois. Les matières premières sont exportées,
convoyées directement sur les marchés dont la France a le contrôle.
Cela a pour conséquence directe le chômage et le sous-emploi de la
jeunesse sortie des centres d’instruction et de formation. L’avenir est
donc hypothéqué pour la jeune génération. La situation est plus
exécrable avec l’avènement du pouvoir de la rupture de Patrice
Talon depuis 2016. Les bases théoriques et légales du chômage, du
sous-emploi, de la précarité sont établies. Dans cette lancée,
l’Assemblée Nationale monocolore et monocratique qui reçoit des
ordres du Président Patrice Talon a voté des lois pour corser l’accès à
l’emploi public comme privé. La loi portant contrat à durée
déterminée en est une illustration réelle, palpable et tangible.
Le Bénin, de Kaba, de Béhanzin, de Bio-Guerra, de Toffa,
Kpoyizoun se trouve aujourd’hui confronté au double défi de vaincre
le pouvoir autocratique de TALON et l’Etat néocolonial au profit
d’un pouvoir aux mains des patriotes et pour la satisfaction de ses
légitimes et patriotiques revendications que sont :
1) L’industrialisation du pays en vue de la transformation sur
place des matières premières pour permettre à la jeunesse dans
son immense majorité de gagner d’emploi décent ;
2) Une école moderne ouverte, accessible à tous et prenant en
compte les besoins de nos peuples ;
3) La reconnaissance de nos langues nationales non seulement
comme langues d’administration et de justice mais aussi
comme support de science au dernier cri ;
4) L’institution d’une chambre des nationalités au parlement où
vont siéger les Intellectuels Traditionnels garants de nos us et
coutumes et qui étudieront la conformité des lois initiées avec
les réalités sociales, économiques, culturelles et politiques de
notre société. Ce qui limitera les lois drones initiées pour
servir les intérêts des individus au mépris du peuple souverain
et de la jeunesse ;
5) La désignation par les travailleurs de leurs chefs avec la
possibilité de leur destitution en cas de mauvaise gestion ;
L
LA FLAMME N°356 03 juillet 2020
Prolétaires de tous les pays, unissez-vous ! Page 4
6) La sanction des auteurs et complices de la violation des
libertés démocratiques ainsi que les pilleurs et détourneurs des
deniers publics ;
7) Un système de santé accessible à tous avec priorité de soigner
tout patient et définir après avec les plus démunis les
modalités de paiement des frais de soins.
Face à ces revendications, l’on constate malheureusement qu’une
franche de la jeunesse, celle nourrie et entretenue par la haute
bourgeoisie se livre à des sabotages. Ainsi depuis des décennies, elle
est utilisée comme mercenaires contre ses propres intérêts. Contre la
satisfaction de ces revendications patriotiques, ces jeunes manipulés
et corrompus torpillent les valeurs patriotiques à défendre pour
l’affranchissement de notre pays de son état d’arriération et
d’esclavage de type moderne. Voilà comment de commun accord
avec les dirigeants serviteurs des causes étrangères de notre pays, ces
jeunes participent à illusionner les peuples. C’est dans cette foulée
qu’après le renversement du pouvoir autocratique de Kérékou en
1989 que les ennemis de la libération du Bénin, l’impérialisme
français et ses représentants dans notre pays ont organisé la
Conférence Nationale pour enfouir les exigences patriotiques du
peuple béninois et sa jeunesse. Ainsi, depuis 1990 notre pays le
Bénin a connu des dirigeants qui n’ont jamais fait l’expérience de
lutte avec les peuples. On nous parle chaque fois de l’homme
providentiel en nous vantant des titres et statuts honorifiques tels
des technocrates (banquiers, diplomates, hauts gradés de l’armée,
professeur titulaire ou agrégé, économiste
, Consultant, expert international, fonctionnaire international, etc.),
hommes d’affaire, opérateurs économiques. C’est ainsi que
successivement, notre pays a connu durant l’ère du renouveau
démocratique des dirigeants sortis de ce lot d’hommes qui n’ont rien
de patriotique. Leur seul mérite avait été d’être administrateur de la
Banque Mondiale (Nicéphore SOGLO), Général de l’armée
(Mathieu KEREKOU), économiste-banquier (Boni YAYI), homme
d’affaire et opérateur économique (Patrice TALON, etc.). Du bilan
de leur gestion, il ressort clairement que chacun d’eux a œuvré non
seulement pour ses intérêts personnels mais aussi pour les intérêts de
l’extérieur en conduisant notre pays au chaos avec pour conséquence
la résurgence d’une monocratie sanguinaire de Patrice TALON.
Aujourd’hui face à l’échec du pouvoir TALON et de son rejet par le
peuple, des gouverneurs à peau noire qui répondent des ordres de
l’impérialisme français se proclament candidats et s’agitent. Ils font
de la démagogie en parlant de la ruine de la démocratie et de l’Etat
de droit. Ils n’abordent jamais les vrais problèmes patriotiques tels
que les questions touchant la souveraineté du pays. Parmi eux, figure
un nouveau technocrate du nom de Joël AÏVO. Lui qu’on connait
silencieux face aux revendications patriotiques mises en avant par les
peuples de notre pays, l’on se demande alors ce qu’il apportera de
nouveau à ce pays si ce n’est que la perpétuation du système de
domination et d’exploitation de notre pays par la métropole
française. C’est donc clair, Joël AÏVO est un homme du système et
son activisme pour les présidentielles de 2021 doit être perçu par tout
patriote comme un jeu d’ami pour crédibiliser la réélection facile de
Patrice Talon. Car, nulle part au monde, les élections n’ont pu
vaincre les autocrates. Les exemples du Togo des EYADEMA, du
Cameroun de Paul BIYA sont illustratifs.
Par ailleurs, l’on voit en branle des individus financés à prix d’or se
réclamant de jeunes de l’opposition, propager sur les réseaux sociaux
des messages appelant notre peuple et sa jeunesse à attendre les
élections présidentielles 2021 pour voir satisfaire leurs
revendications. Ils demandent aux jeunes de croiser les bras, de
mettre en jachère leur énergie, leur fougue en attendant que les
élections présidentielles avec la levée du parrainage viennent régler
leurs problèmes avec un messie. Ce qui est faux. Ces jeunes sont
organisés à travers des réseaux tels que Coalition des Jeunes de
l’Opposition, les Femmes Amazones de YAYI, le Fan Club YAYI,
la Jeunesse organisée autour de Ladislas AGBESSI et Bertin
COOVI, etc. eux tous faisant consciemment et sciemment le jeu du
rejet et la de non satisfaction des revendications donc du maintien de
Patrice Talon au pouvoir.
Ce qui est certain, il n’y a que le peuple et sa jeunesse organisés et
déterminés qui constituent le seul rempart crédible pour venir à bout
d’un autocrate. Voilà pourquoi l’Union de la Jeunesse Communiste
du Bénin (UJCB) interpelle la conscience collective de la jeunesse
dans son ensemble. Elle l’invite au combat contre les vendeurs
d’illusion qui pensent la dévoyer de la voie juste pour sa libération et
son émancipation. Elle lui demande de s’organiser pour prendre en
main son destin et pour assumer son rôle de fer de lance de libération
de notre pays par des actions salvatrices et héroïques. Le seul et
l’unique chemin, le plus crédible, le plus transparent, le plus
démocratique, le plus magnifique, le plus sublime, le plus
scientifique pour la satisfaction des revendications de la jeunesse est
et demeure des manifestations maintenant et tout de suite. Chaque
couche de jeunesse doit manifester dans son secteur pour la
satisfaction de ses revendications. La voie électoraliste non sûre lie
les mains et pieds à la jeunesse et enchaîne la résolution de ses
problèmes.
Fort de cela, elle doit combattre toutes les initiatives inhibitrices de
la satisfaction de ses exigences pressantes et immédiates.
Cotonou, le 1er juillet 2020.
L’UJCB
Elections présidentielles au Bénin :
Bref aperçu des tripatouillages à la Cour
Constitutionnelle et à la CENA
ujourd’hui, un débat insolite est en cours, celui de la
possibilité de vaincre une autocratie à travers les urnes.
Insolite, parce que pour tout observateur et acteur quelque
peu averti de la réalité des élections, aucun doute ne devrait
subsister : on ne chasse pas un dictateur par les urnes. Et les
exemples sont légions. Dans notre pays, on peut citer les élections
présidentielles de juin 1989 (les seules) organisées par l’autocrate
Mathieu Kérékou. En pleins combats ouverts pour la chute de
l’autocratie, les bulletins rouges à son compte jonchaient partout le
sol dans les bureaux de vote. Mais il fut déclaré élu à plus de 87 %.
C’est clair.
Mais et pourtant, des éléments dits de l’opposition, aujourd’hui au
Bénin, après les expériences amères et les leçons administrées par
Talon en 2019 et 2020, réclament la « suppression du parrainage »
introduit dans le Code électoral en novembre 2019 aux fins de la
« participation de tous » à l’élection présidentielle de 2021. Sous les
feux des premières critiques et essayant de faire preuve d’un peu
de conséquence, ils ajoutent qu’il ne s’agit pas du seul parrainage à
supprimer, mais de toutes les lois scélérates, de la recomposition de
A
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la CENA et de la Cour constitutionnelle, ajoutent certains. On aurait
alors, pensent-ils, des élections inclusives ainsi que les conditions
d’une compétition libre et ouverte. Des jeunes dits de l’opposition
sont mis en avant pour clamer de telles « revendications » auprès
du pouvoir de Talon.
Pensent-ils arriver à l’abolition de toutes les lois scélérates sans le
renversement de l’autocratie ? Probablement, puisqu’ils réclament
la suppression du parrainage et des lois dites "drônes" avant les
élections sous Talon. L’inconséquence ne leur vient pas à l’idée que
ces lois scélérates constituent le fondement légal de la dictature
autocratique, et qu’elles ne peuvent être supprimées sans le
renversement de l’autocratie.
Mais, pour en revenir aux élections au Bénin, à supposer même, à
titre d’exercice d’école, que Talon accepte la suppression du
parrainage, la recomposition de la Cour constitutionnelle et de la
CENA, assisterait-on pour autant à des élections libres ? Pour une
réponse à cette question, examinons les élections présidentielles
dites inclusives et libres depuis 1996, notamment au moment du
renouvellement des mandats des présidents en exercice.
En 1996, Nicéphore Soglo élu président de la République en 1991,
s’est présenté à sa propre succession. Mais la Cour constitutionnelle
était opposée au président Soglo. Cette opposition était nourrie par
la Françafrique redynamisée avec l’élection de Jacques Chirac en
1995. Tous les pions de la FrançAfrique, les dictateurs autocrates
africains, Omar Bongo, Eyadéma Gnansigbé, avec le soutien du
dictateur Sani ABACHA etc, sous la houlette de Jacques Foccart (que
Kérékou a avoué être allé voir avant de se décider à se présenter) et
qui le reconnait d’ailleurs dans ses mémoires, étaient jetés dans la
bataille pour le retour au pouvoir du vieux dictateur, Mathieu
Kérékou. Ces présidents étrangers, outre leur soutien financier à
Kérékou, téléphonaient et menaçaient les membres de la CENA, à
commencer par son président, feu Léopold Dossou. La CENA
paralysée, il était loisible à la Cour constitutionnelle de manipuler
comme elle veut les résultats sortis des urnes.
Au premier tour, il fallait pour les hommes de la Françafrique,
œuvrer pour très peu d’écart entre le score de Soglo et celui de
Kérékou, ceci afin d’empêcher un large ralliement autour de Soglo
pour le second tour. Sur le total des 2165697 suffrages exprimés
transmis par la CENA, la Cour constitutionnelle a invalidé 494645
voix (soit 23 %) surtout dans les régions où Soglo était largement
gagnant. Des sous auraient été donnés aux présidents des bureaux
de vote de ces zones pour qu’ils ne signent pas les procès-verbaux.
Avec ce "redressement" opéré par la Cour constitutionnelle, le
score de Soglo est descendu à 35,69 % contre 33,94 % à Mathieu
Kérékou. Ce dernier pouvait apparaitre alors comme bon chalenger.
Le même scénario au deuxième tour donne la victoire à Kérékou
avec un écart de 95.000 voix seulement.
En 2001, les élections pour la réélection de Mathieu Kérékou ont
montré au grand jour la nature mafieuse des institutions chargées
des élections au Bénin. Et le nombre d’inscrits, et les résultats des
candidats variaient d’un jour à l’autre. Pour ne prendre que les
principaux candidats, Mathieu Kérékou, Nicéphore Soglo, Adrien
Houngbédji, Bruno Amoussou, le 12 mars 2001, la Cour
constitutionnelle a proclamé les résultats qui suivent : Kérékou,
47,06 % ; Soglo, 28, 98 % ; Houngbédji, 13,47 % ; Amoussou, 04,01
%. Le lendemain, soit le 13 mars, d’autres résultats sont
proclamés : Kérékou est descendu à 45,42 %, Soglo à 27, 12%,
Houngbédji à 12, 62% et Amoussou est remonté à 8,59% soit plus
du double du score proclamé la veille ! Le nombre des inscrits aussi
a varié et variera même entre les deux tours. Les tripatouillages
étaient par trop flagrants et Adrien Houngbédji eut le juste mot
pour qualifier la Cour constitutionnelle en œuvre d’une « cour des
miracles ». Les citoyens votent, la Cour proclame les résultats
qu’elle veut.
Face à cette Cour des miracles, tout était joué d’avance pour la
victoire de Mathieu Kérékou. Soglo qui a conditionné sa
participation au second tour à la clarification du nombre d’inscrits et
de la liste électorale sera débouté par cette Cour. Lui, Soglo, le 16
mars 2001 et à sa suite Houngbédji le 19 mars désisteront pour le
second tour. Le 20 mars, neuf membres (sur 25) de la CENA
démissionneront de leurs postes. L’impasse était totale. C’est Bruno
Amoussou, ministre de Kérékou, qui accepta d’aller à un match
amical pour la victoire assurée du vieil autocrate
En 2011. C’est encore plus frais dans les mémoires. Le K.O avec
53,14% des voix dès le premier tour a été proclamé au domicile du
président de la CENA et les contestataires ont été tenus en respect
par les chars.
En conclusion, aux élections mettant en jeu la réélection du
président en exercice, la victoire revient à qui contrôle la CENA et
surtout la Cour constitutionnelle et qui a réuni les forces pour faire
accepter sa victoire frauduleuse proclamée.
Les tripatouillages ne sont pas absents des élections où l’ancien
président n’est plus dans la course. En 2006, Houngbédji, face à
Boni Yayi a évoqué des fraudes mais surtout l’achat à des milliards
de francs du ralliement des autres candidats du premier tour à son
adversaire. « Où est-ce que moi je peux trouver des milliards pour
avoir le ralliement des autres », a-t-il déclaré, en substance, le jour
du 2ème tour ? C’est tout dire !
En ce qui concerne les élections de 2016, à la proclamation des
résultats du premier tour, mettant en avant Lionel Zinsou et Patrice
Talon avant lui, Sébastien Adjavon avait marqué ses réserves avant
de se taire par la suite pour se rallier à Patrice Talon pour le second
tour. Mais il ne renoncera pas pour autant à continuer de dénoncer
le tripatouillage de la CENA et de la Cour constitutionnelle. Dans son
discours public lors du congrès constitutif de son parti, l’USL, le 24
mars 2018, il déclara ce qui suit : «Mon éducation, ma morale et
mon parcours m’ont conduit à faire des choix assumés en toute
liberté lors de l’élection présidentielle de 2016 …j’ai été déclaré
troisième et non qualifié pour le second tour. Quatre choix possibles
s’offraient alors à moi dont : Contester par les voies légales les
résultats tels que proclamés par la Cour Constitutionnelle, ayant à
l’appui des éléments de preuves solides et irréfutables et de
sérieux espoirs d’avoir gain de cause….J’ai choisi de ne pas
contester. Car des forces, aujourd’hui révélées aux yeux du monde
étaient disposées à profiter d’un tel contexte politique, que j’aurais
initié, pour mettre le pays à feu et à sang. Telle était leur attente. »
Quelles étaient les forces disposées à mettre le pays à feu et à
sang ?, il n’en dira rien. Mais sa dénonciation publique est claire: la
Cour constitutionnelle a tripatouillé les résultats du premier tour de
l’élection présidentielle "inclusive et libre" de 2016 pour mettre en
avant Lionel Zinsou et Patrice Talon. Face à cette dénonciation sans
équivoque, le peuple n’a eu droit à aucun démenti de la part
d’aucune institution, et personne n’a jamais porté plainte contre
AJAVON pour ces déclarations.
Sans parler des fraudes à la base, des achats de conscience et de
voix pourtant "interdits et sanctionnés" par le code électoral, voilà
ce que valent les élections présidentielles libres, ouvertes à tous au
Bénin depuis 1990. Ne parlons pas des élections législatives et des
bureaux de l’Assemblée nationale comme celle de 2015 où était
offert au peuple le spectacle des télécommandes donnant des
ordres d’achat à coup de centaines de millions des députés pour le
vote du bureau. Voilà ce qui se passe sous des pouvoirs libéraux.
LA FLAMME N°356 03 juillet 2020
Prolétaires de tous les pays, unissez-vous ! Page 6
Alors que dire des élections, dites libres et ouvertes à tous sous des
pouvoirs de dictature autocratique. Les exemples récents du Togo,
du Gabon, etc soulignent le fait suivant : Le citoyen vote, et la Cour
constitutionnelle déclare élu celui qu’il veut.
Et ceci, tant que le peuple n’est pas organisé pour renverser l’ordre
autocratique. C’est l’objectif premier qui ouvre la voie à la
jouissance de toutes les libertés démocratiques et à des élections
libres et sincères. Le reste n’est que leurre porteur de graves
illusions.
Jean Kokou Zounon
AFFRONTEMENTS ENTRE ELEVEURS ET AGRICULTEURS
’est la chronique macabre à laquelle on assiste depuis quelque
temps dans notre pays. « Neuf personnes dont sept éleveurs et
deux agriculteurs ont récemment perdu la vie lors d’un
affrontement entre agriculteurs et éleveurs dans le département de
l’Alibori. Des événements qui ont conduit à l’arrêt momentané de
l’animation du marché de Guéné » (Journal Daabaru du 20/6/2020).
Cela s’est produit en effet à Goungoun dans l’arrondissement de
Guéné dans la commune de Malanville le 30 Mai 2020. En avril
2020, des incidents de ce genre se sont produits dans la commune de
Kalalé.
Il apparaît qu’une situation du genre se prépare aussi dans la
Commune d’Athiémé.. En témoigne une correspondance qui nous
est parvenue de l’Organisation de Base du Parti à Athiémé.
La Rédaction.
ORGANISATION DE BASE DU PARTI COMMUNISTE DU
BENIN/ COMMUNE D’ATHIEME
NOUS N’ACDEPTERONS JAMAIS L’AGRESSION ET LE SIEGE DE LA
POPLUATION DE HOUEGLE PAR LA MAFIA D’ELEVEURS
TRANSHUMANTS !
Houèglé (différent de Houèglé dans la commune d’Allada) c’est un
petit village loin des grandes agglomérations du Bénin. C’est un
village de l’arrondissement d’Atchannou dans la commune
d’Athiémé dans le Mono. Comme l’ensemble de l’arrondissement
d’Atchannou, le village de Houèglé se situe en plein cœur de la riche
et verdoyante vallée du Mono jouxtant le fleuve Mono et disposant
par rapport à sa population, d’une étendue non négligeable de
terres fertiles non habitées sur des kilomètres. C’est là son atout et
malheureusement son malheur. Car cette étendue verdoyante au
bord du fleuve Mono attire des appétits particulièrement des
éleveurs transhumants qui considèrent qu’avec leurs moyens
financiers et leurs nombreuses relations prétendues (dans les
arcanes administratives et judiciaires) ils sont capables de
s’accaparer à si bon compte cette région. Les choses ont pris une
allure dramatique depuis quelques temps.
De quoi s’agit-il ?
Depuis quelques années, à chaque période de saison sèche
(novembre –avril) les transhumants fulani conduisent les troupeaux
de bœufs à la recherche de pâturage dans l’arrondissement
d’Atchannou verdoyant en toutes saisons. Le malheur est que ces
troupeaux au lieu suivre un couloir précisé d’avance jusqu’au fleuve,
divaguent et s’attaquent aux récoltes des paysans qu’ils détruisent
systématiquement. Les populations de l’arrondissement se sont
toujours plaint aux autorités compétentes (mairie, même
préfecture). Mais cela reprend chaque année et à chaque saison et
de plus bel. Au grand désarroi des populations. Qu’est ce qui
explique cette complaisance des autorités administratives à divers
niveaux envers ces malfaiteurs qui de surcroît, se bombent les
torses tous les jours narguant les populations, on n’en sait rien.
Les choses ont pris toute une autre allure cette année qui se traduit
par une déclaration de guerre de la mafia des transhumants
éleveurs contre les populations inermes et complétement
démunies.
En effet, tout le monde a suivi les grandes crues intervenues dans
les mois de septembre à novembre 2019 dans les communes
d’Athiémé et de Grand-Popo ravageant toutes les récoltes et
projetant des populations entières à la faim et à la mendicité. A
peine sorties de cette calamité naturelle qu’une autre calamité
cette fois-ci humaine vient de s’abattre encore sur la population de
Houèglé : la guerre de la transhumance menée par la mafia des
éleveurs d’autant plus que cette-fois, les occupations des champs
de cultures par les éleveurs se doublent des actes manifestes
d’agressions de de ces bouviers contre la population en particulier
des femmes.
En effet, cette saison, la mafia d’éleveurs a décidé de venir occuper,
pire de mettre le siège dans les champs de cultures du village. Pas
moins de cinq bouviers fulani avec chacun des troupeaux de bœufs,
parcourent les champs de récoltes, semant la désolation. Deux
séries d’actes sont posés par les bouviers transhumants contre la
population
La première : ils détruisent toutes les cultures sur leur passage,
maïs, culture dominante dans le village, canne à sucre, haricot,
rizière. Lorsque les villageois se plaignent, soit on les renvoie et on
menace, soit à peine on leur donne 10.000 à 15000 frs comme
réparation. Le cas de Samuel Wadagni qui a vu sa récolte de maïs
détruite, est illustratif de ce que nous avançons. Pour ceux qui font
extraction de vin de palme, Ils vont dans les champs où les palmiers
sont abattus, enlèvent les pots de recueil du vin de palme, boivent
tout le contenu et jettent le pot laissant couler le vin de palme par
terre.
La deuxième : C’est l’agression contre les femmes des paysans. Les
femmes ne peuvent plus aller seules aux champs ; les bouviers, dans
des actes provocateurs, montrent leurs sexes et proposent de
l’argent aux femmes pour coucher avec elles. Bien sûr celles-ci
résistent. Et alors ils font pourchasser les femmes par des bœufs
enragés. Un cas d’agression en date du lundi 23 mars 2020 dernier
contre dame BONOU Akouavi, épouse SAKPONOU. Celle-ci était
seule aux champs lors qu’un troupeau de bœufs est arrivé. Elle fit
signe aux bouviers conducteurs de les faire passer en dehors de la
récolte. Mais les bouviers parlent aux bœufs qui se mettent à
pourchasser la pauvre dame. Celle-ci en courant tombe et une
épine se plante dans l’un de ses seins. La population appelle le
Commissaire du Commissariat d’Athiémé installé à Kpinnou en la
personne de SOSSA Pascal qui leur demande d’amener la dame
blessée le rencontrer au chef-lieu de l’arrondissement à Atchannou.
La population l’a conduite à l’arrondissement et avec le Chef de
C
ECHOS DES REGIONS
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l’Arrondissement d’Atchannou KOUHAGNI Julien. Ils ont demandé
d’amener la dame aux soins et de revenir faire la déclaration en PV
le lendemain. Ce que la population a fait. A l’heure actuelle, la dame
malgré les soins, souffre des douleurs atroces (le certificat médical
est là qui atteste.)
La troisième ; les bouviers mettent feu aux brousses, occasionnant
des dégâts contre les récoltes. Quand les paysans protestent, ils les
menacent avec les machettes. La population se trouve comme des
prisonniers sur leurs terres. A l’heure actuelle, les troupeaux de
bœufs sont installés sur le territoire du village, interdisant les
premières semences de maïs. Les paysans ne peuvent semer. Et la
peur règne, la terreur est partout.
Face aux multiples exactions, la population proteste et s’organise
contre l’attaque. Alors des mouchards sont allés donner certains
noms de jeunes comme les activistes à faire arrêter nécessairement
pour permettre l’occupation définitive des destructeurs bouviers
sur le territoire du village. Ces jeunes ont pour noms Sessou
K.Patrice, Gbadessi Gilbert, Acakpo Cyrille, Gohoungo Noel,
Wadagni Samuel.
Gaglozoun Alfred (qui était CA de l’arrondissement de Kpinnou au
moment des faits et natif de Konouhoué village voisin de Houèglé- il
vient d’être réélu Conseiller), ému par cette injustice flagrante a pris
fait et cause pour la population. Il a pris les devants pour défendre
la population de Houèglé. (Nous publions ci-après une lettre qu’il a
adressée au Maire concernant l’affaire). Alors on le menace. On
veut l’intimider. La fois dernière, le 2 Mars dernier il a été attrait en
justice par le procureur du Tribunal de Lokossa.
Le mercredi 26 février dernier, une réunion de concertation et de
règlement de crise s’est tenue sous la présidence du Maire. A cette
réunion il y avait la présence des autorités de la communes (Le
Maire d’ailleurs réélu, le commissaire du Commissariat d’Athiémé
SOSSA Pascal, le CA d’Atchannou, Kouhagni Julien et le CA de
Kpinnou, Gaglozoun Alfred mais participant à titre de Défenseur de
la « Communauté de Houèglé » les représentants de la population
avec la présence d’un Représentant du Préfet du Mono.
Les décisions suivantes ont été prises :
« 1°-La communauté de Houèglé doit trouver un domaine de 6 ha
avec des points d’eau pour un pâturage des bœufs éparpillés dans
la zone et qui ne cessent de dévaster la culture des pauvres
agriculteurs ;
2°- Chaque bouvier doit garder sa position avec les bœufs pour une
transition apaisée.
3°- Les bouviers doivent utiliser des adultes comme conducteurs de
bœufs et leur établir une carte d’identité afin de les identifier en cas
de besoin ;
4°-Les bouviers doivent se faire fabriquer des gilets de couleurs
différentes pour se faire reconnaitre en cas de nécessité ;
5°-Chaque bouvier doit donner l’effectif de son troupeau » (Confère
courrier de la Communauté de Houèglé sous signature de
Gaglozoun Alfred).
Les bouviers n’ont rien respecté de ces conclusions.
Le 9 mars 2020 la population a réussi à trouver non pas 6 hectares
demandés mais 8 hectares pour le pâturage des bœufs.
Un déplacement a été effectué sur les lieux composé du
Commissaire SOSSA Pascal, du CA d’Atchannou, KOUHAGNI Julien,
de GAGLOZOUN Alfred (comme défenseur de la communauté), du
chef des Bouviers appelé FAROUK
Le 12 mars la population s’est rendue sur le site choisi en présence
du CA Atchnannou, CA Kpinnou, Commissaire d’Athiémé SOSSA
Pascal avec le représentant des bouviers, Farouk on a été voir le
terrain d’une superficie de 8 ha alors qu’ils avaient demandé 6. Ils
doivent rejoindre les sites le samedi 14 mars, décisions communes
prises. Si quelqu’un va rejoindre, il doit informer le commissaire, le
commissaire doit informer les villageois pour les conduire au site.
Depuis ils n’ont pas été chez le commissaire. Donc ils refusent de
mettre en œuvre la décision commune.
Depuis lors, les bœufs recommencent à détruire nos produits avec
des agressions inqualifiables. Le cas de dame SAKPONOU est
illustratif. La campagne agricole actuelle avec la saison est
pratiquement compromise.
Il s’agit d’une véritable agression et une guerre.
Qu’est-ce qui peut fonder cette situation d’insécurité et l’arrogance
des bouviers à narguer la population de Houèglé ?
Qui est derrière cette guerre ? Une véritable mafia criminelle.
Selon les informations à notre possession, il s’agit d’un certain
FAROUK, un Chef Fulani originaire du Niger et installé à Bohicon
avec téléphone 97040470. Réputé riche et se prétendant de hautes
relations dans les sphères politico-administratives et judiciaires de
notre pays, il va jusqu’à dire que s’il le faut, il ferait débarquer du
renfort du Niger pour faire la guerre à la population. Il jure qu’il a
tous les moyens de faire arrêter les jeunes porte-parole de la
population contre lesquels il a fabriqué des objets de plainte
déposés au procureur de la République. Alors que jamais les
populations n’ont usé de violence contre les agresseurs bien qu’ils
aient des raisons de la faire. Les paysans et les bouviers sont donc
face à face où tout incident peut aboutir à un affrontement
meurtrier. L’Association de Développement du Village en la
personne de son Président le Professeur Holonou Michel a adressé
une lettre au Maire Dansou Saturnin pour attirer son attention sur
le caractère extrêmement explosif de la situation ; mais jusque-là, le
maire qui vient d’être réélu n’a toujours pas donné de réponse.
Doit-on s’attendre à ce qu’arrivent les affrontements du genre de
celui qui s’est produit dernièrement à à Goungoun (Commune de
Malanville) occasionnant de nombreux morts ? Tout laisse croire
que l’on s’achemine vers une telle fatalité.
Athiémé, le 28 Juin 2020.
Les inondations sont encore de retour et les
populations abandonnées à elles-mêmes
a grande saison des pluies bat son plein. Les eaux occupent
les espaces mal aménagés ou abandonnés. Elles font
déborder les bas-fonds, marécages et autres sites de travaux
publics aux arrêts. Conséquence : les écoles, les rues, les maisons
sont inondées ; des voies de passage deviennent inaccessibles et
impraticables. Le département de l’Atlantique ne fait pas exception à
cette situation. Au contraire!
L
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A titre d’exemples, Akadjamey (Commune de Calavi) est dans l’eau
avec l’unique pont d’accès submergé. Ce village de
l’Arrondissement de Godomey est ainsi coupé du reste de la
Commune. A Tankpè, Zogbadjè et ailleurs toujours dans Calavi,
certains résidents ont dû abandonner leurs maisons pour ne pas être
noyés, eux et leurs enfants, ou risquer les morsures de serpents et
autres reptiles venimeux. On ne parle plus du paludisme ni des
infections hydriques, parasitaires, pulmonaires, etc. qui surviennent
en ces occasions. Tout cela est insupportable pour les uns et les
autres, d’où le mécontentement qui grandit. Les raisons du
mécontentement qu’expriment les populations tiennent à la fois aux
dégâts que provoquent l’inondation, aux difficultés de pouvoir
circuler et au chômage qu’elle impose à nombre de petits
producteurs, zémidjans, artisans, revendeuses, etc. obligés de fermer
les boutiques et ateliers et de se retrouver sans emploi ou sans
possibilité à s’occuper d’une manière ou d’autre pour survivre…
Dans cette même Commune de Calavi, le campus central de
l’Université n’est pas épargné. Ce haut lieu de formation et de
recherche est dans l’eau. C’est à croire qu’on n’y fait rien pour
chercher et trouver des solutions appropriées en vue de juguler ou
minimiser les dégâts des inondations, ne serait-ce que déjà à Calavi
et dans le reste du pays. Evidemment, lorsqu’on décrète le Bénin
comme un désert de compétence, qu’on sabote méthodiquement
l’instruction, on ne peut se préoccuper de savoir que font l’université
et ses acteurs pour être au service du pays et leur donner les moyens
ou coopérer avec eux pour les solutions aux problèmes tels
l’aménagement des terroirs contre l’inondation par exemple. Et donc,
pendant que les populations subissent les affres des eaux, ni les
autorités locales, ni le pouvoir central, ni le Président de la
République, Patrice Talon, ne disent rien. Leur mépris pour les
souffrances des masses devant ces intempéries indignent plus d’un.
On entend des sinistrés menacer de se révolter devant cette
démission du pouvoir central et des autorités locales.
Ces conditions sociales invivables pour les populations viennent en
rajouter à l’état de Covid.19 mal géré par le pouvoir autocratique de
Talon, toutes choses qui légitiment les sentiments d’indignation et de
révolte des masses abandonnées à ce triste sort.
Aske
Inondation à Tankpè et environs dans la commune
d’Abomey-Calavi
Les populations s’indignent et manifestent leur
mécontentement
e lundi 29 juin 2020, les habitants des quartiers Tankpè,
Zogbadjè et environs ont pris d’assaut la devanture de
l’Institut International d’Agriculture Tropical (IITA) pour
manifester leur mécontentement. La cause de ce mouvement
d’humeur est l’inondation de leurs maisons par les dernières pluies
diluviennes que notre pays a connues. Plusieurs dégâts dont des
centaines de maisons et de biens matériels ont été enregistrés.
Débordées, les populations victimes abandonnées à elles-mêmes se
sont organisées en vue de se faire entendre. Les manifestants situent
les causes de leurs malheurs dans une opération de collecte d’eau à
travers un bassin érigé à l’intérieur de l’IITA. Les eaux débordant les
quartiers riverains de l’IITA proviendraient donc de cette réserve
d’eau. Voilà pourquoi les populations ont choisi manifester leur
mécontentement devant les dirigeants de ce centre agricole pour non
seulement interpeller ces derniers mais aussi, interpeller les autorités
locales d’Abomey-Calavi afin qu’elles soient assistées dans leur
malheur. Ainsi pendant des heures, le personnel d’IITA a été
empêché d’accès à son lieu de travail. A travers des slogans et cris
d’alarme, les manifestants appellent le gouvernement et les autorités
locales au secours. « Actuellement, nous n’avons plus où habiter.
Tous nos biens sont partis. Nos enfants sont abandonnés dans l’eau
sans aucune assistance sanitaire. Nos bêtes (poulets, chèvres,
moutons, etc.) sont mortes. Nous n’avons plus de quoi survivre.
Nous demandons assistance au gouvernement et aux autorités locales
d’Abomey-Calavi » clament les manifestants. Alerté, le conseil
communal d’Abomey-Calavi a envoyé une équipe vers les
manifestants. Sur les lieux, la délégation communale n’a fait que
supplier les populations à mettre fin aux manifestations. Sans
solutions pratiques, les manifestants ont cependant cédé aux
supplications des autorités locales en libérant les lieux. Toutefois,
elles ont promis revenir dans les jours à venir si rien n’est fait.
Voilà une situation qui interpelle à la fois la gestion foncière à la
base et l’assistance sociale aux populations confrontées à des fléaux.
Cela remet à l’ordre du jour en effet l’éternel problème lié au
lotissement des villes et campagnes où l’on assiste au bradage des
réserves administratives et celles classées d’utilité publique. Au nom
de ce qui est appelé « recasement », l’on fait installer les populations
dans des bafonds et autres lieux inappropriées.
Par ailleurs, comme face à la COVID-19, les populations béninoises
se trouvent abandonnées à elles-mêmes face aux inondations.
Aucune initiative de l’Etat pour alléger leurs souffrances.
Abass.
Comment le gouvernement réagit-il face aux inondations ?
epuis des mois et particulièrement depuis la mi-juin, les
populations de divers départements dans le pays sont
confrontées aux ravages des eaux de pluie et des
inondations. Elles se démènent comme elles peuvent face au silence
des autorités à tous les niveaux (local comme central). Lorsqu’elles
n’en peuvent plus, elles expriment leur ras-le-bol dans les rues,
comme à Zogbadjè.
Quand enfin, le Gouvernement s’est réuni le 1er Juillet dernier en
Conseil des ministres pour en parler, voici ce qu’ils disent et que
rapportent « La Nation » N°7519 du 02 Juillet 2020 : « Saison
pluvieuse et inondations
Les mesures de protection civile renforcées
….En raison de la pluviométrie exceptionnelle de cette année, le
Conseil des ministres du mercredi 1er Juillet a décidé du
renforcement de protection civile contre les inondations. Il a instruit
le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique à l’effet de mettre
en œuvre toutes les mesures de prévention et de réponse aux
inondations. Les prévisions de l’Agence nationale de météorologie
annoncent en effet que les quantités d’eau de pluie attendues cette
année sont supérieures à la moyenne de la période 1981-2020,
dernière année de référence en matière de gravité des catastrophes
liées aux inondations. Par ailleurs, les mesures de riposte contre la
propagation de la pandémie de Covid-19, notamment la mise en
L
D
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œuvre du cordon sanitaire, ont limité les déplacements et les
interactions sociales sur lesquelles se base l’activité économique des
ménages.
L’intensité des pluies de cette année a causé des inondations de
grande ampleur dans plusieurs zones du pays, notamment Cotonou,
alors que les populations n’ont pas fini de faire face au coronavirus
avec ses corollaires. Situation qui oblige le gouvernement à prendre
des mesures idoines en vue de faire face à d’éventuelles catastrophes
provoquées par cette pluviométrie exceptionnelle ».
Cette citation vient du quotidien gouvernemental. Nulle part, on ne
voit une seule des mesures idoines que le Gouvernement met en
œuvre pour prévenir ou répondre aux inondations. Pas de
dispositions concrètes pour drainer les eaux en vue de libérer les
maisons, les écoles et même des centres de santé ou leur accès, faites
un tour au Centre psychiatrique de Djako pour voir ! Rien en vue de
la vaccination des enfants par exemple pour prévenir les nombreuses
infections de la période, rien en faveur de ceux qui ferment boutiques
et doivent abandonner la maison et le travail…
De la part d’un organe gouvernemental, il n’y a pas meilleure
plaidoirie pour montrer que le Gouvernement de Talon affiche
grandeur nature sa démission à pouvoir soulager les souffrances des
populations. Ils attendent d’ailleurs comme dit le même organe
« d’éventuelles catastrophes » comme si ce qui se passe là
maintenant n’est pas suffisamment pénible pour les populations.
Aské
REUNION DU G-5 SAHEL, UNE
INTERNATIONALISATION DE L’OCCUPATION DU
SAHEL
e mardi 30 juin 2020, s’est tenue en Mauritanie, la
réunion du G-5 SAHEL avec la présence effective du
Président Emmanuel Macron de France, du premier
ministre espagnol, la participation en visioconférence des chefs de
gouvernements allemand, italien, du Président du Conseil
européen, du Secrétaire Général de l’ONU, etc. Comme on peut le
voir, le Sahel meurtri est l’objet de toutes les attentions des
puissances impérialistes qui veulent avoir leur mot à dire dans cette
région riche en ressources minérales stratégiques. Depuis
l’intervention impérialiste dans cette région, la situation ne fait
qu’empirer. Emmanuel Macron parle de progrès dans la lutte antiterroriste alors que le terrorisme déborde maintenant le Sahel pour
atteindre la Côte-d’Ivoire après avoir pris racine au Burkina-Faso.
Tous les jours il y a des enlèvements, des assassinats collectifs mais
on continue de nous dire que tout va bien. Cette réunion a aussi
été l’occasion pour le Président français d’apporter son soutien au
Président malien chargé de protéger les intérêts de la France dans
la région,(bien qu’il soit actuellement confronté à un rejet
populaire). En tout cas, le Sahel ne connaitra de solution aux
problèmes qui se posent à lui que lorsque les impérialistes qui ont
détruit la Lybie et sont à la base de la prolifération des groupes
armés dans le Sahel cesseront leurs ingérences nocives dans la
région.
Emanuel KPETO
DEJA 137 SEMAINES QUE PATRICE TALON
RETIENT LE CAMARADE
EN DETENTION
ARBITRAIRE.
Bonjour chers militants du Bénin, je suis K.K.N un acteur de la vie
politique du Togo. Votre organe politique ‘’LA FLAMME’’ me donne
l’heureuse occasion de rentrer en contact avec vous. Je pense que
ma démarche aura un écho favorable chez vous en vue d’alliance
Politique pour le changement et l’alternance dans nos deux pays
frères. La lutte continue et excellente nuit chez vous avec vœux de
paix et bien.
K.K.N, un Lecteur du TOGO
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SMS / What sApp: +229 67844191
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