DECLARATION
A PROPOS DU BILAN DES DEUX ANS DU POUVOIR DE TALON
EN AVANT POUR LES ETATS GENARAUX DU PEUPLE !

 

Le Front pour le Sursaut Patriotique à l’issue d’une assemblée générale de ses organisations membres a appelé le peuple, pour marquer les journées du 04 au 06 avril 2018, à une « Deuxième journée nationale d’action » dans toutes les différentes régions du pays par des Assises de réflexion sur le bilan des deux ans du pouvoir de Talon et de préparation des Etats Généraux.
A ce jour, il est loisible et heureux de constater que dans toutes les régions du pays, des Conférences se sont tenues à Porto-Novo, Abomey, Parakou, Kandi, Malanville, Djougou, Natitingou, Cotonou, Calavi, Allada, Ouidah, Comé, Bopa, Lokossa, Aplahoué, avec des réflexions de haute teneur et des décisions de duplication et d’enrichissement des résultats dans les communes et les différents secteurs. Aujourd’hui même, alors que nous sommes réunis ici au centre à Cotonou, dans plusieurs régions et villes du pays, (Porto-novo, Abomey, Azovè, Comè, etc.) le peuple béninois manifeste son rejet du pouvoir de la ruse et de la rage et sa détermination à en finir.

Ainsi les 4 et 5 avril 2018, des dizaines et centaines de citoyens représentant des travailleurs salariés, fonctionnaires (enseignants, agent de santé, agent de l’administration territoriale), des ouvriers et employés du privé ; des travailleurs licenciés des entreprises publiques liquidées, des vendeurs et vendeuses des marchés, des artisans, des paysans, des jeunes, des élèves et étudiants, des dignitaires traditionnels, des personnalités démocrates se sont réunis pour faire le bilan de la gouvernance des deux ans de Patrice Talon. A quel constat aboutissent les réflexions partout dans le pays ? A un constat de faillite du pouvoir de Talon sur la base :
- de la faim et de la misère généralisée pour le peuple pendant que la caste au sommet de l’Etat s’octroie des salaires, avantages et des privilèges, que l’on se refuse de publier à la connaissance du peuple souverain ;
- du désespoir accru de la jeunesse dont on ferme encore plus hermétiquement les portes de l’école et de l’Université avec des décrets scélérats, et le chômage toujours endémique ;
- de la destruction ou l’accaparement sans dédommagement équitable des habitations, domaines et parcelles des populations (Glo-djigbé, déguerpissements, projets de contournement de Cotonou et autres, etc.)
- des violations des libertés constitutionnelles de réunion, de manifestation, du droit de grève par le gouvernement et les préfets de Patrice Talon;
- du bâillonnement de la presse avec la suppression de nombreux médias d’opposition, l’acharnement quotidien contre ceux qui résistent. Le droit à la libre information est dénié au peuple ;
- du retour des poursuites et détentions politiques contre les opposants que l’on couvre de prétexte de lutte contre la corruption ; Laurent METONGNON est ainsi emprisonné depuis bientôt six mois sur décision des Talon et autre Boco Olivier et avec des plans sordides d’atteinte à sa vie en prison.
- de l’aggravation de la corruption au sommet de l’Etat par le biais des contrats opaques de gré à gré
- de la casse des petits vendeurs et artisans par les déguerpissements sauvages sans alternative ;
- de la liquidation sauvage des entreprises publiques et le licenciement de milliers de travailleurs,
- de l’acharnement contre les entrepreneurs nationaux concurrents de l’homme d’affaires Talon ;
- de l’accaparement vorace et arrogant des biens et ressources du pays (Port, PVI, aéroport, coton, acajou, énergie, etc.) dans tous les secteurs par Talon et son clan ;
- de l’aggravation de la ruine de l’Ecole et du système de santé ;
- de la vassalisation de la HACC, de l’Assemblée nationale, des attaques contre l’indépendance de la Justice
- du mépris et des violations constantes des décisions de la Cour Constitutionnelle actuelle ; des attaques pour la déstabiliser et l’annonce ouverte d’une Cour vassale à l’issue du renouvellement des membres dans quelques mois ;
- de la dépendance accrue du pays vis-à-vis des monopoles étrangers à qui le pouvoir de Talon confie ouvertement, dans l’opacité la plus totale, le Port, l’Aéroport, les hôpitaux, etc., autant d’actes attentatoires à la souveraineté nationale ;
- du mensonge, du terrorisme et du gangstérisme d’Etat dans le chantage contre les travailleurs, les opérateurs économiques ;
- des manœuvres de préparations des élections frauduleuses et truquées avec le Ravip et la société SAFRAN, le refus de l’installation du Cos-lépi ainsi que les projets de révision du système partisan et du code électoral.
- la surdité mentale et physique du Chef de l’Etat qui n’écoute pas son peuple, les travailleurs et la jeunesse en lutte, les dignitaires des confessions religieuses, mais qui accapare tout pour lui et ne pense « en toute chose qu’à sa propre personne » (sic)
- du parjure et de haute trahison par le Chef de l’Etat.
Jamais, on n’a vu un gouvernement confisquer les salaires de grévistes ! Jamais on n’a vu un gouvernement qui se refuse à publier, à la demande de la Cour Constitutionnelle, des salaires des ministres. Jamais on n’a vu un Chef d’Etat acheter un immeuble du domaine foncier du pays ! Jamais on n’a vu notre pays ravalé au niveau d’un « Etat voyou » dont le Président refuse d’appliquer les décisions de justice y compris celles de la Cour Constitutionnelle !
Partout, les masses réunies ont montré que le pays étouffe, l’atmosphère est empestée, l’inquiétude et l’angoisse grandissante et intenable dans les foyers quant à l’avenir des enfants et du pays. Partout les conférenciers ont montré que les espoirs sont depuis longtemps envolés, que Patrice Talon constitue un obstacle pour les libertés, la démocratie et le développement réel du pays.
Ces constats amers et responsables rejoignent les conclusions et les cris d’alerte déjà lancés par des confessions religieuses, des personnalités diverses. Ces constats illustrent les conclusions d’éminents juristes comme le professeur Philippe Noudjènoumé qui montre que le Chef d’Etat est coupable de parjure et de haute trahison, ou le professeur et ancien ministre de la Justice, Victor Topanou pour qui le Chef de l’Etat a même opéré un coup de force contre l’ordre constitutionnel actuel.
Alors la conclusion logique est que la parole doit revenir au peuple. Les acquis des luttes inscrits dans la Constitution dans l’article 19, alinéa 2 reconnaissent et donnent au peuple le droit de désobéissance civile. C’est ce qui a été exprimé dans toutes les assises régionales. Le peuple a commencé à prendre la parole, ses responsabilités pour des Assises nationales, les Etats généraux du peuple en vue de la prise en mains de son destin.
Le Front pour le Sursaut Patriotique dit bravo à tous les travailleurs, artisans, paysans, jeunes, étudiants et élèves qui sont au combat malgré la faim, la répression, la ruse et les mensonges d’Etat, les complots et trahisons de certains responsables syndicaux. Le FSP appelle à la multiplication, à la diversification des luttes pour mettre fin à la gouvernance de dictature autocratique, de pillage, de famine et pour la tenue des Etats généraux du peuple en vue d’un gouvernement patriotique et de probité.
Enfants du Bénin, debout pour que Vive la démocratie, pour que vive le Bénin !
Cotonou, le 06 avril 2018
Pour le Comité de Suivi
Le Porte-parole
Jean Kokou ZOUNON

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