L’école au bénin est détruite : arrêtons le massacre !

Les résultats des examens de fin d’année scolaire 2010-2011 sont tombés :

-   Au CEP : 82 % ;

-   Au BEPC : 45% et

-   Au Baccalauréat (toutes séries) : 29% environ.

Face à ces résultats un directeur d’EPP qui a fait un excellent score, s’écrit : «Et tous ceux-là aussi ont réussi ! » parlant des derniers de sa classe. Comme ce directeur, nombre de correcteurs sont stupéfaits. Nous pouvons vous confier qu’après le démarrage des corrections des épreuves écrites du CEP, du BEPC et du Bac, par contacts téléphoniques ou physiques, des enseignants correcteurs nous ont exprimé leur désarroi, leur consternation face aux prestations de la très grande majorité des candidats. Moins de 10% avaient la moyenne dans les différentes épreuves. « Doyen,  ou monsieur le Proviseur, ou monsieur le Président, l’école au Bénin est complètement à terre !...C’est la catastrophe ! L’instruction est détruite dans notre pays ! Il faut arrêter le massacre ! Il faut donner les vrais résultats pour que autorités, enseignants, parents d’élèves et apprenants se rendent compte tous de là où nous avons conduit l’école, détruit l’école au Bénin !.... ». Ce n’est là qu’un échantillon des déclarations très expressives que nous avons reçues, échantillon qui ne rend pas compte des autocritiques de certains qui s’accusent d’être complices pour n’avoir pas réagi à temps, d’avoir subi, d’avoir laissé faire. Il faut arrêter le massacre qui a trop duré !

 

Mais, encore une fois, au lieu de donner les résultats correspondant aux prestations, on assiste à des résultats tripatouillés, falsifiés, manipulés. Or le constat se fait tous les jours par les parents : «Nos enfants titulaires du BEPC nous fuient quand nous leur demandons de nous écrire une lettre ! Ils ne maîtrisent ni le français ni notre langue ; que fabrique donc votre ECOLE ? »

Les autorités ne font donc pas mal par erreur mais en toute conscience. Et il est alors indispensable que l’on ne se fasse pas, qu’on ne se fasse plus complice de leur œuvre de destruction de l’école et de l’avenir du pays. Même avec ces résultats bidons il faut observer que l’enjoliveur ne tient pas, car les résultats affichent qu’au BEPC moins d’un candidat sur deux a réussi. C’est la faillite !

Oui, il faut arrêter le massacre qui a trop duré.

En effet, dès sa naissance, l’UNAPEEB a tiré sur la sonnette d’alarme face au désastre qui menaçait l’école au Bénin. La première et principale cause, c’est les programmes enseignés, lesdits NPE (Nouveaux Programmes d’Etudes). Depuis des années, parents d’élèves, enseignants, notamment ceux organisés dans la CSTB (Confédération Syndicale des Travailleurs du Bénin), démocrates et patriotes luttent pour la suppression de ces programmes dévastateurs.

Si on ne sait pas là où l’on va, on sait au moins d’où l’on vient. Voilà pourquoi l’UNAPEEB trouve qu’il est juste et normal que des directeurs d’école et des enseignants patriotes se révoltent et s’indignent face aux piteuses prestations de nos enfants enseignés avec les NPE. Alors tous ensemble, coagulons nos énergies pour mettre définitivement fin aux NPE au Bénin et ceci dès ces vacances pour que la rentrée scolaire 2011-2012 se fasse sans les Nouveaux Programmes dans nos écoles.

A ceux qui crient qu’il y aura du vide et se demandent quel programme enseigné, nous disons que la solution alternative existe et proposée depuis lors. Il suffit de renouer avec un programme de transition et le chronogramme de l’INIREF (Institut International de Recherche et de Formation) est clair là-dessus :

-  Arrêt des NPE ;

- Retour aux programmes d’avant 1992 pendant une durée de trois ans et préparation des manuels pour l’instruction dans nos langues maternelles;

- Démarrage de l’instruction des adultes analphabètes du pays dans leurs langues maternelles sur une période de trois ans (les manuels et personnels enseignants auront été ainsi validés) ;

-  Démarrage de l’instruction des enfants, à partir de ce moment dans leurs langues maternelles ;

-  Introduction, à partir de la quatrième année de l’enseignement primaire, de ces enfants dans des langues étrangères.

Un enseignement dans nos langues, des parents instruits pour aider leurs jeunes enfants, voilà les bases élémentaires des succès de l’instruction dans les pays développés.

Parents d’élèves et d’étudiants, Directeurs d’école et enseignants de tous ordres, apprenants conscients, démocrates et patriotes, ensemble pour arrêter les massacres des NPE pour reconstruire l’Ecole au Bénin.

Cotonou, le 15 juillet 2011

Pour le Bureau Directeur National

Le Président,

Paul K. KOUDOUKPO

 

N.B. : Pour plus d’informations, lire dans :

-          UNAPEEB-INFO n° 001 du 08 août 2003 : « L’ECOLE AU BENIN EST EN TRAIN D’ETRE DETRUITE NOTRE DEVOIR EST DE LA RECONSTRUIRE » ;

-         UNAPEEB-INFO n°003 du 20 septembre 2004 : « LES NOUVEAUX PROGRAMMES D’ENSEIGNEMENT SONT INADAPTES AU BENIN » ;

-         TRIBUNE N°25, Nouvelle série du 28 septembre 2007 : «  QUESTIONS OBJECTIVES ET SUBJECTIVES DE LA REVOLUTION EN COURS » N.B. : TRIBUNE est un organe de LA FLAMME, interne au PCB. Ce N° 25 a été ouvert au public pour l’intérêt d’éducation  publique de son contenu.

-          >  Voici de larges extraits de TRIBUNE n°25 pour un éclairage au sujet
> des nouveaux programmes.
>
> En matière d’éclairage, lisez sous la plume de feu Pascal FANTODJI, le Chef
> historique du PCB ces analyses :
>  «La crise qui secouait le système d’enseignement français devait trouver
> une ébauche de solution dans ce qu’on a appelé ‘’Approche par compétence’’
> qui, pour les petits Français commençant à s’instruire, signifie le fait de
> disposer d’un bon capital de compétence avec la maîtrise de leur langue
> maternelle dès l’âge de trois ans. On peut alors y déceler et développer les
> compétences de ces jeunes enfants que l’on éduque et instruit. Transposer
> cette situation dans les néocolonies comme le Bénin apparaît insensé parce
> que l’enfant n’a aucune compétence dans la langue qu’on lui parle de force.
> Et l’on s’étonne avec cette ‘’méthode par compétence’’ d’avoir formé des
> ignorants après 6 ou 10 ans d’études avec pour conséquences les échecs
> massifs aux examens du CEP et du BEPC.
> L’approche par compétence à l’école béninoise n’est pas une approche par
> compétence. Il s’agit d’un programme particulier d’enseignement, il s’agit
> de Nouveaux Programmes d’Enseignement (NPE) condamnables par les vieux
> programmes de Davesne qui avaient l’avantage de chercher et trouver
> l’ancrage dans le vécu quotidien du jeune africain, même s’il lui était
> pénible de s’exprimer en français. Dans les NPE à le béninoise, l’apprenant
> est sans initiative contrairement à ce que l’on peut en dire. La répulsion
> ne pouvait se faire attendre. Les NPE ont été rejetés et une campagne se
> faisait depuis quelques années pour l’introduction des langues maternelles
> comme support de l’instruction, seul gage de la prise d’initiative par
> l’apprenant enfant ou adulte. L’INIREF en avait fait une étude pédagogique
> sérieuse et proposait depuis plus de six ans déjà un chronogramme prenant en
> compte aussi bien les
>  enfants que les adultes. Ce programme n’exclut pas l’introduction de
> l’enfant ainsi que l’adulte à des langues étrangères en tant que thèmes
> d’étude puis, s’ils le désirent et s’ils le peuvent, comme supports d’étude.
> Les NPE tels conçus pour le Bénin et pour toute autre néocolonie  tend à ne
> reconnaître dans les pays dépendants que la langue des néocolonisateurs, à
> exiger pour l’application de l’approche par compétence l’apprentissage de la
> langue du néocolonisateur à l’enfant dès le sein de sa mère et par
> conséquent, à la suppression des langues maternelles, à la perte de l’âme
> des néocolonisés, donc à un assassinat collectif, à un génocide. Et lorsque
> des Béninois comme Jérôme Carlos doivent se poser en chantres d’une méthode,
> il y a de quoi en rire pour s’empêcher de pleurer. Seuls des nationaux
> patriotes, ayant bien compris les résultats des recherches de l’UNESCO, la
> Déclaration de Principes de Génève 2003 et le plan d’Action, l’Agenda de
> Tunis 2005, peuvent s’élever contre ces interprétations inhumaines et
> déshonorantes pour se saisir des armes nécessaires à l’émancipation réelle
> de leurs >  peuples » (in QUESTIONS OBJECTIVES ET SUBJECTIVES DE LA REVOLUTION EN
> COURS , article publié dans TRIBUNE N°25, Nouvelle série du 28 septembre
> 2007.) N.B. : TRIBUNE est un organe de LA FLAMME, interne au PCB. Ce N° 25 a
> été ouvert au public pour l’intérêt d’éducation  publique de son contenu.
>