Index de l'article

 

II-                CE QU’IL FAUT AUJOURD’HUI, C’EST UN SURSAUT PATRIOTIQUE POUR SAUVER LA PATRIE EN DANGER.

 

1°-Le pays est dans le chaos au plan économique, financier, social et moral

Tout le monde voit que notre pays se trouve dans un état de déconfiture avancée et ce n’est pas le ronron du pouvoir qui se livre à de l’autosatisfaction dans un « Forum-Bilan des cinq ans du Changement »  qui changerait quoique ce soit à la réalité. Cette réalité que le programme d’investissement public n’a été accompli cette année qu’à peine à 30% ; que toutes les entreprises publiques leviers de l’économie nationale sont ou bradées ou en voie d’être bradées aux puissances étrangères (SONAPRA, Port ; Bénin Télécoms SA, SBEE, OCBN)  que les caisses de l’Etat sont au rouge du fait de la politique déprédatrice et ruineuse du pouvoir de YAYI Boni ; que les recettes de l’Etat sont tombées du fait des politiques d’exonération accordées en désordre par le pouvoir de YAYI Boni qui a dû remettre notre pays dans les mains du Fonds Monétaire International ; que sur le plan social, les hommes entre autres ruinés par l’arnaque de l’affaire dite  ICC-Services avec la complicité du pouvoir de YAYI Boni, ont faim et ont dû passer les fêtes de fin d’année les plus tristes connues dans notre pays depuis des années. Le Bénin dans la classification annuelle au plan mondial a évolué du 137ème rang en 2007 sur 175 pays, à 151ème rang/178 pays en 2008 et à 172ème sur 183 pays en 2009. Qui dit mieux dans la chute ? Il faut chercher.

Le chaos touche  à l’éthique avec la multiplication des scandales au sommet, la corruption, la tricherie, la magouille, les hold-up les plus rocambolesques sont loués comme clé de réussite sociale, la multiplication sous ce régime des crimes de sang : l’assassinat de la ministre Sohoudji Agbossou Bernadette dont le véhicule a été criblé de balles vient allonger la liste déjà longue des crimes. Le pouvoir n’a-t-il pas la responsabilité de la protection des personnes et des biens de ce pays ? L’impunité est devenue la règle qui sous-tend toute la politique au sommet.

La situation est encore grave sur le plan de l’instruction publique avec les dits Nouveaux Programmes d’Etudes (NPE) et le maintien de l’imposition de la langue étrangère française qui tue l’esprit de nos enfants pour plusieurs générations ; elle est grave avec le maintien de toute la population hors de la sphère publique avec la langue française comme langue de l’administration, la mise à l’écart du savoir-faire de nos dignitaires traditionnels en matière de jugement des litiges, d’administration et de guérison, l’oubli total de ces dignitaires dans les institutions constitutionnelles de notre pays etc.

Et si on ajoute à cela l’arnaque coloniale que constitue la monnaie CFA détenue par la puissance coloniale, la France, le tableau est complet et le bilan des cinquante  ans de nos indépendances est bien sombre.

 

2°- Il faut un sursaut national et patriotique aujourd’hui et maintenant pour chasser le fraudeur Boni YAYI.

Mes dames et messieurs, écoutez le monde actuel avec ses bouleversements ; regardez  l’intervention de nouveaux grands acteurs sur la scène mondiale : les BRICSA (Brésil, Inde, Chine, Afrique du Sud) « les damnés de la terre » d’hier. Regardez les combats des travailleurs de Grèce, de l’Italie, de l’Irlande, d’Angleterre, de la France contre la paupérisation et la précarité, regardez les jeunes et les travailleurs en combats en Algérie, en Tunisie et vous verrez le sens du mouvement général en cours sur la planète et les transformations appelées. Enfin lisez tout ce qui s’écrit sur la crise ivoirienne et les appels enflammés auxquels cela donne lieu sans toujours se situer du bon côté. Mais peu importe ! Ce qui compte c’est le contenu des exigences qui y sont avancées : Non aux interventions extérieures dans les pays souverains, non à la recolonisation de l’Afrique via l’ONU, non à l’arnaque du franc CFA colonial qui permet à la France de garder par devers elles nos devises et de nous les imposer sous forme de prêts à intérêts lourds.   Vous me permettez de reporter ici un passage d’une réflexion du Doyen Olympe Bhêly Quénum intitulée « De La Côte D’ivoire Et Des Intellectuels  Africains » :  « Stéphane Hessel, Ambassadeur de France, largement nonagénaire qui avait été mon professeur de diplomatie vient de publier un opuscule intitulé Indignez-vous où il déclare : « Je souhaite à chacun d’entre vous d’avoir son  motif d’indignation. »

Et les motifs d’indignation sont légion. La faim, le chômage des jeunes ; l’école détruite, les échecs massifs aux examens scolaires et universitaires ; la mévente dans les marchés ; l’affaire DANGNIVO ; le mépris des opérateurs économiques nationaux au profit des monopoles étrangers ; le bradage et le pillage de nos richesses nationales ; nos langues et cultures piétinées ; la corruption généralisée ; arrestations arbitraires et répression judiciaires des travailleurs et des combattants (le Gbanhounkponon de Toviklin, Alognon LATE), etc. La tentative de hold-up électoral vient en ajouter. C’est pourquoi, le PCB, par ma voix, appelle les travailleurs à se lever davantage, à rejoindre les secteurs déjà en combat (Finances, Santé) pour une grève générale. J’appelle la jeunesse qui malgré tout en a appris des luttes de 1989, à se lever contre tout ce qui hypothèque son avenir, à savoir le régime de Boni YAYI. J’appelle toutes les couches de la population à se lever pour dire non au hold-up électoral et à Boni YAYI le fraudeur.

Dans mon « Adresse au peuple du Bénin à se lever pour sauver la patrie » en date du 04 Août 2010, j’appelais à ces luttes pour le pouvoir des travailleurs et des peuples que  mon Parti et moi-même sommes prêts à assumer. Je continue de dire haut et fort que le Parti Communiste du Bénin veut le pouvoir et que les luttes actuelles des travailleurs et les peuples de mon pays nous permettront d’assumer cette mission. Nous avons toujours pensé et pensons toujours que la voie la moins douloureuse pour instaurer un tel pouvoir émancipateur, c’est que le peuple se soulève et renverse le pouvoir de YAYI Boni. C’est historiquement la voie la plus démocratique. Aucune épreuve ne sera insurmontable. Nous pouvons gagner, nous pouvons encore gagner, aujourd’hui et maintenant.

Alors A bas le pouvoir fraudeur, intrigant et corrompu de Boni YAYI !

Non à un processus et un pouvoir imposés par les puissances étrangères !

Vive l’émancipation démocratique des travailleurs et des peuples !

Je vous remercie

Fait à Cotonou le 13 janvier 2011

Philippe NOUDJENOUME