Editorial

Dans la nuit du 20 au 21 octobre 2021, l’Assemblée
Nationale a adopté toute une panoplie de lois dont celle
sur l’avortement. Cette loi soulève depuis lors, des
remous et des contestations dans toutes les couches de notre
pays. Ceci montre, qu’il n’y a eu aucun débat préalable
concernant une question aussi sensible. Est-il normal qu’une
telle loi n’ait pas été portée au niveau de nos dignitaires garants
de nos cultures pour en apprécier la cohérence avec les us et
coutume de chez nous? Il urge alors que siègent dans notre
Parlement, des représentants de nos dignitaires pour éviter de
pareilles dérives.
Comment peut-on en effet dire que la femme peut demander
l’avortement lorsque celui-ci est susceptible d’occasionner ou
d’aggraver une situation de détresse matérielle? N’est-ce-pas à
l’Etat de créer les conditions pour supprimer ou amoindrir cette
détresse matérielle généralisée qu’on constate aujourd’hui dans
le pays ? Des conditions dans lesquelles ces lois ont été votées et
au regard de leurs contenus, il y a manifestement une pression
des grandes puissances sur leurs appendices dans leur désir de
réduction de la population africaine. Dans le présent numéro, il
est aussi fustigé, l’enlèvement crapuleux d’un diplomate
vénézuélien par les USA avec la complicité des autorités du Cap
Vert.
La Rédaction

Déclaration du PCB à propos des lois sur
l’avortement et autres
« Faux combat de la libération de la femme »
DECLARATION
A propos des lois sur l’avortement et autres
FAUX COMBATS DE LIBERATION DE LA FEMME POUR
PERENNISER LA DOMINATION DES PEUPLES AFRICAINS.
ans la nuit du 20 au 21 Octobre 2021 au pas de charge,
l’Assemblée nationale a adopté toute une panoplie de lois
dont notamment la loi n° 2021-11 portant mesures
spéciales de répression des infractions commises à raison du
sexe et protection de la femme, la loi n°2021-12 modifiant et
complétant la loi n° 2003-04 du 3 mars 2003 relative à la santé
sexuelle et la reproduction, la loi n° 2021-13 modifiant et
complétant la loi n° 2002-07 du 24 Août 2004 portant Code des
Personnes et de la Famille en République du Bénin.
Ces lois, notamment la loi sur l’avortement (dite Interruption
Volontaire de Grossesse ou IVG), soulèvent depuis quelques
jours de véritables remous, pour ne pas dire de véritables
tempêtes de contestations dans toutes les couches de la société
béninoise.
Le Pouvoir de la Rupture, à travers ses différents porte-voix
(Porte-Parole Houngbédji Wilfried, Ministres de la Santé, de la
Justice, des Affaires sociales, et autres perroquets de l’autocratie
etc.) parlent de « lois révolutionnaires pour améliorer la
condition de la femme » (Le Matinal du 25 Octobre) ou lois de
« protection de la femme » etc.
Qu’est ce qui fait bondir et vibrer l’ensemble de la société
béninoise (dans un sens ou dans un autre) dans ces lois qui
viennent d’être prises par notre Parlement ?
Nous pouvons dire deux choses tout aussi importantes l’une que
l’autre : 1°-les grands changements sociétaux que portent ces
lois et 2°-la forme dans laquelle elles ont été adoptées.
1°- LES GRANDS BOULEVERSEMENTS SOCIETAUX PORTES PAR
CES LOIS.
Prenons notamment les deux dispositions suivantes :
La première disposition incriminée dit « A la demande de la
femme enceinte, l’interruption volontaire de grossesse peut être
autorisée lorsque la grossesse est susceptible d’aggraver ou
d’occasionner une situation de détresse matérielle,
éducationnelle, professionnelle ou morale incompatible avec
l’intérêt de la femme et/ou de l’enfant à naitre » (article 17-2
modifiée) de la loi 2021-12. Décryptée correctement, cette
disposition signifie que par exemple, la femme qui, confrontée à
une grossesse qu’elle porte, éprouve quelqu’inquiétude quant
aux moyens matériels et financiers estimés pour elle ou pour son
époux, à la considération scolaire ou autre convenance morale
personnelle, peut aller se faire avorter. Or, l’on sait que toute
grossesse intervenue chez la femme, crée toujours chez elle (et
même chez son époux si elle est mariée), quelqu’appréhension
quant aux charges financières nouvelles que cela fera intervenir.
Seule, une très petite minorité de femmes riches ou de foyers
riches au Bénin peut échapper à cette règle. Autoriser pour des
raisons financières, d’aller avorter, c’est signifier que désormais,
n’est autorisé à faire d’enfants que celui qui a les moyens
matériels et financiers de les supporter. Et comme l’Afrique est
pauvre, que le revenu par tête d’habitant au Bénin est d’à peine
deux dollars par jour, alors pas d’enfants. C’est la théorie de
limitation de naissances simplement, application du
malthusianisme, doctrine inspirée des travaux de l'économiste
britannique Thomas Malthus (1766-1834) qui prône une
restriction volontaire des naissances afin que la croissance
démographique reste en rapport avec la croissance des
D
PARTI COMMUNISTE DU BENIN
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D
Information
Du 1er Septembre au 31 Octobre 2021, des membres de la rédaction seront en vacances, par conséquent
votre journal ‘’LA FLAMME’’ paraitra de façon régulière mais allégée. Merci pour votre fidélité.
La Rédaction
LA FLAMME N°425 29 octobre 2021
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richesses ». Tel est l’objectif réel d’une telle disposition et l’on
comprend que l’Association Béninoise pour le Planning Familial
(ABPF) financée par l’USAID (américaine), le Royaume des PaysBas et autres), qui déjà stérilise nos femmes et élèves dans les
campagnes, et dont l’objectif à peine voilé est la réduction de la
population béninoise, applaudisse. Le caractère destructeur de
la cellule familiale d’une telle disposition se note encore plus,
lorsque l’on sait que la femme mariée peut se lever toute seule
et sans l’avis de son époux, aller se faire avorter, alors qu’une
autre loi impose à ce mari, auteur de la grossesse, d’aller faire
« une déclaration de grossesse ». Si l’on complète ce tableau en
notant que les pilules contraceptives sont gratuites, on
comprend aisément l’objectif de telles dispositions législatives.
On dira que déjà, la disposition relative à l’avortement existait
dans la loi 2003-04 du 3 mars 2003 relative à la santé sexuelle et
la reproduction, mais n’a soulevé aucun problème ; c’est parce
que les dispositions qui y sont contenues concernant
l’avortement, sont à caractère thérapeutique, pour sauver la vie
de la mère, ou pour enfant mal formé, ou pour inceste, ou viol.
Mais ici c’est autre chose.
La deuxième disposition incriminée qui est relative au port par
l’enfant du patronyme ou du père ou de la mère ou des deux
patronymes, soulève autant de problèmes sociétaux nouveaux
qui touchent à l’intimité de la famille béninoise et qui nécessitent
l’implication de toutes les couches de notre société.
2°- LA FORME OU L’OPPORTUNITE DE LA PRISE DE TELLES
DISPOSITIONS LEGISLATIVES.
Des lois du genre, qui touchent à l’intimité de chaque citoyen
béninois, des lois que les initiateurs eux-mêmes jugent
« révolutionnaires » peuvent-elles être adoptées en catimini ou
par quelques députés, (d’ailleurs non élus) par le peuple ?
Sûrement non.
Quelles sont les raisons mises en avant par le Gouvernement
pour faire adopter de telles lois en procédure d’urgence et en
catimini ?
Comme déclare la Ministre en charge des affaires sociales, « face
aux réalités du monde contemporain et au désastre humain
qu’occasionnent, chaque année, les avortements clandestins, il
urge d’envisager des mesures fortes pour parer au plus pressé
(Le Matinal du 21 Octobre 2021). Et quel est ce « désastre
humain qu’occasionnent les avortements clandestins » ? Selon
le Ministre de la santé «200 femmes meurent par an pour raison
« d’avortements clandestins ». Sur combien de femmes qui
meurent en couche en voulant donner la vie ? 1500. Donc,
200/1500 ; les autres causes de mortalité maternelle étant
l’hémorragie et l’éclampsie. Donc sur les 1500 qui meurent dans
la maternité, à peine un quart relève des avortements
clandestins ? Et que fait le gouvernement dans nos maternités
pour éradiquer les causes principales (soit les 4/5) de mortalité ?
(La Nation du 22 Octobre 2021) Rien. Au contraire, le pouvoir
par ses réformes, fait mourir nos femmes en faisant vider les
maternités et de personnels et de plateaux techniques
élémentaires, telles les tables d’accouchement. « On laisse le
serpent pour taper dans les herbes». A quelle fin ?
Le pouvoir évoque par ailleurs nos « engagements
internationaux » ; entre autres «le protocole de Maputo ». Il est
connu, depuis Montesquieu, à travers ‘’L’Esprit des lois’’(1748),
mais aussi ‘’Les Lettres persanes’’ que « les lois doivent être
tellement propres au peuple pour lequel elles ont été faites que
c’est un très grand hasard si celles d’une nation peuvent
convenir à une autre » (l’Esprit des lois, livre I et chapitre 3).
Des lois de société, telles que celles-là, doivent nécessairement
passer par un débat impliquant toute la société, y compris les
dignitaires, gardiens de nos us et coutumes. Ce qui n’a pas été le
cas. La société béninoise (la vraie, la profonde) portant les
valeurs et traditions positives béninoises, est mise à l’écart. Seuls
parlent, des éléments extérieurs à la société, étrangers aux
cultures et valeurs béninoises. Ce qui est inacceptable.
En plus, la manière dont ces lois ont été adoptées à l’Assemblée,
devrait faire honte aux initiateurs. Le cas du Président de
l’Assemblée nationale, Vlavonou est illustratif de cette
ignominie. Le 08 Octobre, celui-ci à Grand-Popo disait : « La
légalisation de l’avortement est un axe de complot de l’Occident
contre les pays pauvres, contre l’Afrique se cachant derrière ce
paradigme de la Nouvelle Ethique Mondiale… Un mimétisme qui
coûtera cher à l’Afrique. L’avortement est une idéologie qui ne
rejoint pas notre culture ; cette dernière est vitaliste et promeut
la vie sous toutes ses formes à travers un réseau de solidarité.
Aller dans le sens imposé par l’idéologie occidentale, c’est renier
notre culture dans ses valeurs essentielles ». Et une semaine plus
tard, il votait les yeux fermés cette loi qui passe à l’unanimité,
alors que dans tout système démocratique, les lois de société ne
sont jamais soumises à la discipline de groupe politique, mais à
la conscience individuelle. Cela donne une idée de ce que c’est,
notre Parlement actuel. Quelle honte !
Le Parti Communiste du Bénin dans une Déclaration en date du
15 Mai 2020, intitulée « A PROPOS DU HARCELEMENT
SEXUEL…», disait en substance ceci que la misère et « l’énorme
chômage et le sous-emploi existant, frappe en premier lieu les
femmes » ; que la femme subit au Bénin « une double
exploitation patriarcale et capitaliste » du fait que « La société,
béninoise est une société patriarco- capitaliste sous domination
française » soixante ans après les dites indépendances de 1960 ;
enfin que la libération de la femme passe par « Un franc
développement du capitalisme, consécutif à la suppression du
joug du pacte colonial » qui libérerait les forces productives et
ferait tomber bien d’aspects de pratiques patriarcales ainsi que
certains aspects aliénants des corvées domestiques. La liberté de
la femme, notamment sur son corps, dépend directement des
transformations révolutionnaires, politiques et économiques qui
doivent intervenir dans notre pays ».
Au regard de ces considérations :
Le Parti Communiste du Bénin déclare :
1°- Qu’il n’est pas acceptable qu’une loi de société soit adoptée
telle que cela s’est produit, sans l’implication de la société à
laquelle elle est destinée.
2°- Que les impérialistes n’ont jamais financé quelque loi
favorable à l’émancipation des peuples africains et
LA FLAMME N°425 29 octobre 2021
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principalement pour l’émancipation des femmes (mesure de
l’évolution de toute société).
3°- Qu’il n’est pas acceptable de saucissonner l’émancipation de
la femme -en la coupant de la société dans laquelle elle vit et qui
est le Bénin, qui demeure un « Enclos français »-, un pays de type
colonial, soumis à une misère et un esclavage généralisés, sous
conduite d’un autocrate, pilleur et accapareur du patrimoine
national. Que l’émancipation de la femme est globale
(éducationnelle, professionnelle et autres) ; que cette
émancipation est en premier lieu liée à celle de la libération de
toute la société de toute dépendance coloniale et néocoloniale
4°- Qu’une loi n’est pas bonne en soi mais pour la société à
laquelle elle s’applique et qui permet de faire une progression
sociale globale d’un point A à un point B supérieur à A.
5°- Qu’en mettant comme condition, la détresse matérielle,
professionnelle et autre, la loi d’avortement vise à satisfaire
d’abord les intérêts du Gouvernement qui entend donner des
gages de soumission aux Partenaires Techniques et Financiers et
à leurs conditionnalités et satisfaire ensuite les vœux d’une
mince couche de femmes lettrées et riches, entièrement
acquises aux modes de vie et coutumes occidentaux.
6°- Qu’en créant dans le pays par sa politique ruineuse, une
pauvreté généralisée de tous les foyers, notamment au niveau
des jeunes, en instaurant une détresse matérielle et morale
généralisée et en mettant comme critère d’avortement « la
détresse matérielle et morale », le Gouvernement de la Rupture
et ses Mentors impérialistes envoient consciemment l’ensemble
de la population à la pratique généralisée d’avortements,
histoire de réduire les bouches à nourrir et dépeupler notre pays.
7°- Que les seules revendications essentielles pour la libération
de la femme dans ce domaine sont : la gratuité générale de
l’école primaire et secondaire à la fille béninoise, la gratuité
totale, avec la prise en charge par l’Etat-des soins de maternité
de la femme, depuis l’arrêt des règles jusqu’à l’accouchement.
8°- Pour ces raisons, le Pari Communiste du Bénin déclare que
ces lois, notamment celle sur la légalisation de l’avortement et
du port des noms de la femme par l’enfant, constituent de
fausses lois d’émancipation de la femme ; qu’elles sont des
diversions du peuple vers des problèmes existants certes, mais
non prioritaires aujourd’hui et ce au détriment de l’essentiel : la
faim et la misère qui taraudent tous les instants l’ensemble de
la population.
9°- Que cette situation souligne comme nécessité pressante, la
création au Parlement, d’une Chambre de Dignitaires, chargée
du contrôle de la conformité des lois votées par l’Assemblée
nationale avec nos sus et coutumes positives.
10°- Le Parti Communiste du Bénin s’associe aux diverses
protestations contre ces lois assassines, appelle par conséquent
l’ensemble de la population, les Dignitaires traditionnels,
détenteurs de nos valeurs positives, les Communautés
Religieuses et Confessionnelles de toutes sortes, à poursuivre
leurs combats divers, contre de telles opérations de destruction
de la cellule familiale béninoise, base de tout développement, et
à œuvrer à créer des conditions pour une réelle et totale

1
01 katchi est un carré de 16,2mx16,2m soit 262,44m2
.
émancipation des femmes tant à l’encontre des Impérialistes et
donneurs de conditionnalités qu’à l’égard de nos Gouvernants
vénaux et anti- patriotes.
Cotonou, le 28 Octobre 2021.
Le Parti Communiste du Bénin
Lettre ouverte de l’Union Paysanne GAMESU-MISITE de
Lokossa au Maire de la Commune de Lokossa sur la
transhumance
Lettre Ouverte
A
Monsieur le Maire de la Commune de
Lokossa
LOKOSSA
Objet : Dédommagements équitables immédiats
des paysans victimes de la transhumance du 20 au
22 septembre 2021 à Houin, Commune de Lokossa
Monsieur le Maire,
e mercredi 22 septembre 2021, sous la direction du souscomité de l’Union Paysanne GAMESU-MISITE, un
mouvement inédit et irrésistible de la population de Houin
dans la Commune de Lokossa, s’est lancé à l’assaut des bœufs et
bouviers du richissime H4 de Lokossa. Ce troupeau de plus d’une
centaine de têtes basé à Dédékpoè dans la Commune d’Athiémé,
sous l’effet de la crue du fleuve Mono, a été frauduleusement
introduit dans l’Arrondissement de Houin à la hauteur du lac
Toho dans le village de Duimè. En une journée, des champs
ensemencés de maïs à un mois et demi d’âge ont été
entièrement dévastés, tout le périmètre saccagé et laissant
apparaître le taudis dans une totale nudité. Les champs des
sieurs Edo Faustin d’une superficie de quatre (04) katchi1
, Adodo
Dovo d’une superficie de vingt-cinq (25) katchi et de madame
Sidéminho Allognisso d’une superficie de quinze (15) katchi
entièrement détruits, soit une superficie totale de quarantequatre (44) katchi (11.547,36m2
) ou un hectare 1.547,36m2
. C’est
donc cette superficie que les bœufs du richissime H4 de Lokossa,
en une seule journée ont ravagée, créant un foudroyant
dommage aux propriétaires.
Si ce 22 septembre 2021, la police est intervenue et a
instruit que l’information à l’autorité doit précéder toute action ;
ce n’est que deux jours après les dégâts qu’elle est allée évaluer
la superficie détruite. A la suite de la police, les agents de la
Direction Départementale de l’Agriculture, de l’Elevage et de la
Pêche (DDAEP) se sont prêté au même exercice sur les
périmètres des sieurs Edo Faustin (04 katchi) et Adodo Dovo (25
katchi). Le cas de madame Sidéminho Allognisso (15) katchi est
réservé parce qu’elle était en voyage. La rencontre tripartite :
propriétaire de troupeau, bouviers et les deux victimes sous le
L
Union Paysanne (UP) GAMESU-MISITE de Lokossa
Contact : 62 34 51 78, LOKOSSA
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contrôle de la police et des agents de la DDAEP a conduit aux
dédommagements de vingt-huit mille francs (28.000F) au sieur
Adodo Dovo et vingt mille francs (20.000F) à Edo Faustin pour
avoir mis de l’engrais et les transactions transcrites en
décharges. On conclut que, non seulement, les
dédommagements ne sont pas à la hauteur de la destruction
mais que le cas Sidéminho Allognisso semble être oublié.
Depuis février 2021, à l’audience que le Maire Hounkpè H.
Gervais a accordé à l’Union Paysanne (UP) GAMESU-MISITE, la
population de Houin voyait le drame venir lorsque le Maire avait
déclaré : « Si les bœufs arrivent dans vos champs, venez me
porter d’abord l’information ; ne tuez aucun, ne blessez aucun».
Nous comprenons maintenant que l’instruction de la police
s’inscrit dans le même registre que la déclaration du Maire et
justifie l’information que la Mairie percevrait une taxe de cinq
cents francs (500F) à mille cinq cents francs (1500F) par tête de
bétail pour laisser paître les bêtes.
Il apparaît alors clair le reflet d’une gouvernance à double
vitesse : la défense des intérêts des riches, possesseurs des
troupeaux de bœufs d’une part et de l’autre l’asphyxie des
pauvres paysans, les grandes victimes, souvent grièvement
blessées ou frappées presqu’à mort par les bouviers assurés de
la couverture administrative ou souvent jetées en prison suite à
des procès drôles.
L’Union Paysanne, GAMESU-MISITE dénonce cette
procédure illégale et exige un dédommagement à la hauteur des
dégâts et la prise en compte de toutes les victimes.
Lokossa, le 25 octobre 2021
Pour le Bureau Exécutif
Le Secrétaire Général,
Dénis DEGBE
Ampliations :
1. Le Préfet du Mono
2. L’Organisation pour la Défense des Droits de l’Homme et des
Peuples (ODHP)

 

Mémoire des glorieuses luttes estudiantines de 1975 à
1979
‘’ Les Premières Pluies ’’ (Récit inédit)

(Partie XI)
NOTE DE LA REDACTION
Pour cette période vacance, la Rédaction commence par livrer à ses
lecteurs, une partie du récit écrit par le Professeur Philippe
NOUDJENOUME, sur des évènements qui se sont produits à
l’Université Nationale du Bénin dans les années 1975-1979. Ce récit
est encore inédit.
La Rédaction
‘’ Les Premières Pluies ’’
CHAPITRE I- LES NUAGES (Suite 9)
- La question est inutile répliqua Zinsou ; la coopérative
existe et la preuve qu’elle est la seule structure existante,
c’est qu’au présidium, 2 personnes sur 3 en sont membres.
Rien de plus évident. Selon les statuts, tout étudiant est
d’office organisé dans la coopérative…
Cyrus s’assit gaillardement sur la table, domina de sa haute
silhouette la salle. Il arrangea sa chemise qu’il piquait en vrai
dandy, s’éclaircit la voix puis parla :
-Je suis convaincu, dit-il en jetant de temps à autre un doux
regard à Bella. Je suis convaincu que ma foi, la question est
pertinente. Elle est très juste ; il ponctuait ses mots d’un
hochement de tête. Qu’est ce enfin que la coopérative ?
Une tête creuse et la panse remplie. Nous avons confié nos
intérêts à la coopérative. Qu’avons-nous récolté ? Un vain
espoir. Depuis un an, rien ne pointe à l’horizon.
Réfléchissons bien. Qu’avons-nous obtenu de ce qui est
convenu d’appeler coopérative depuis 4 ans qu’elle existe à
l’université ? On a obtenu les menaces, des intimidations,
des chantages. Aussi dois-je vous dire ici publiquement sans
aucune fausse pudeur que je suis de cœur avec Bella, que je
me sens en harmonie avec sa pensée. La coopérative
d’accord, elle existe, mais qu’elle ne se mêle point de notre
lutte.
Aliou une fois encore reprit la parole.
- Toute situation mérite qu’on l’envisage sous tous ses
angles. Toute chose a son revers ; la rose est belle mais
elle porte des épines, tout comme la plus jolie femme ne
peut donner que ce qu’elle a ; c'est-à-dire pas grandchose. Nous ne devons pas jeter la manche après la
cognée, pas plus que l’on ne doit lancer un œuf à un
épervier qui vient d’enlever un poussin. Nous ne devons
pas parce que la coopérative a péché, la rejeter
entièrement. Elle doit continuer à nous défendre, nous
devons l’associer à nos problèmes.
- Aliou est un caméléon chers camarades, dit Cyrus. Hier
même à une discussion de la 4e année, Aliou a eu à
déclarer : ‘’il est inconcevable que l’on nous confisque les
chèques pour nous contraindre à aller labourer les
champs du pouvoir. C’est un chantage odieux contre
lequel je m’élève énergiquement. Je suis prêt (entendez
bien) je suis prêt, a-t-il déclaré, à aller cracher la vérité au
visage de ces messieurs de la coopérative.’’
Un murmure de réprobation de l’attitude d’Aliou se fit entendre.
- Je reconnais avoir tenu de tels propos. Vous savez, seuls
les imbéciles ne changent jamais. Entre hier et
aujourd’hui, bien d’eau a coulé sous le pont de la lagune
de Cotonou, bien d’évènements ont secoué le monde.
Si la nature change, pourquoi l’homme ne changerait pas.
Quatre jours passèrent. Seydou marchait d’un pas lent. Il se
rendait au domicile de Cyrus Koladé qui organisait une soirée de
danse à l’occasion de son anniversaire. Comme de règle, tous les
camarades d’amphi y furent invités. Il était dix-neuf heures. Le
soleil couchant avait teinté de rouge, le ciel de l’ouest où
s’accrochaient encore quelques nuages sanguinolents. Bella était
rayonnante dans cette robe aux couleurs chatoyantes qu’elle
portait pour la nuit. On eût dit l’épouse attentive et soignée
LA FLAMME N°425 29 octobre 2021
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préparant le lit conjugal. Le vent frais chargé d’embruns marins,
fouettait le visage de Seydou et lui mettait le cœur en joie. La
voie centrale de Sikècodji connaissait une animation intense en
cette heure de la journée. Une foule bigarrée de personnes de
toutes sortes et de toutes conditions sociales avait envahi la
chaussée dans les deux directions de l’aller et de retour.
Ouvriers, mécaniciens en blouse noircie par les huiles, revenant
de l’atelier à une heure si tardive qu’ils avaient hâte de regagner
leurs gîtes. Domestiques et hommes de maisons à qui le patron
imposait les dernières tâches de ménage avant de rentrer chez
eux. Hauts fonctionnaires en voitures 504 avec aux côtés, la
« petite amie ». Vendeuses attardées rentrant à la maison.
Jeunes gens et jeunes filles flânant et badaudant sans but précis
autre que celui de goûter au bonheur de respirer à pleins
poumons la brise du soir. Tous ces gens encombraient la voie
comme s’ils voulaient profiter des dernières lueurs du jour. La
plupart d’entre eux étaient de conditions modestes provenant
des quartiers populeux périphériques de Wloguèdè, Ste Rita,
Fifadji…

(A suivre)…
Déclaration de l’Assemblée Nationale du Venezuela
contre l’enlèvement du diplomate vénézuélien Alex Nain
Saab Moran

« Accord de L’Assemblée Nationale de la République
Bolivarienne du Venezuela
Assemblée nationale (AN) a approuvé le jeudi 21 Octobre
2021, à la majorité qualifiée, le "Projet d'accord en
répudiation de l'enlèvement du diplomate vénézuélien
Alex Nain Saab Morán par le gouvernement des États-Unis en
complicité avec les autorités de la République du Cap-Vert ".
Après la participation des députés Juan Romero et Edgardo
Ramírez, qui ont condamné l'enlèvement du diplomate
vénézuélien Alex Saab par le gouvernement des États-Unis, en
complicité avec celui du Cap-Vert, l'Accord a été lu :
Considérant qu'il y a 491 jours, le diplomate vénézuélien Alex
Saab a été arbitrairement et illégalement détenu par le
gouvernement du Cap-Vert, en violation flagrante de ses droits
humains, étant enlevé sans mandat d'arrêt en raison des
pressions politiques exercées par le gouvernement des ÉtatsUnis alors qu'il était en mission diplomatique visant à garantir la
nourriture au peuple vénézuélien pour surmonter les effets
criminels que le blocus économique, financier et commercial a
généré sur la vie et la santé de notre population.
Considérant que le gouvernement du Venezuela a dénoncé
publiquement l'enlèvement du diplomate vénézuélien par le
gouvernement des États-Unis, en complicité avec les autorités
capverdiennes, qui l'ont torturé et maintenu en prison pendant
près de 500 jours sans mandat d'arrêt ni procédure régulière,
violant les lois de la République du Cap-Vert et la Convention de
Vienna, violant systématiquement leurs droits humains,
événements qui ont été condamnés par les Nations Unies.
Considérant que le gouvernement du Cap-Vert a refusé à
plusieurs reprises de se conformer aux décisions juridictionnelles
qui ont ordonné la libération d'Alex Saab, ignorant notamment
la sentence du 15 mars 2021 de la Cour de la Communauté
économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), ratifiée
le 24 juin 2021, qui a ordonné sa libération immédiate, ainsi que
l'instruction du 8 juin 2021, du Comité des droits de l'homme des
Nations unies, concernant la suspension de son extradition vers
les États-Unis.
Considérant que le 16 octobre 2021, le Département d'État des
États-Unis a enlevé et transféré le diplomate vénézuélien du CapVert aux États-Unis, le maintenant immoralement,
arbitrairement et illégalement détenu, en violation flagrante du
droit international, à toutes les conventions qui réglementent
l'activité diplomatique dans le monde et les traités
internationaux relatifs aux droits de l'homme.
Considérant qu'Alex Saab est le représentant permanent du
gouvernement vénézuélien auprès de la Table de dialogue qui se
tient au Mexique avec des secteurs de l'opposition
vénézuélienne à travers la médiation du Royaume de Norvège,
et l'accompagnement de la Fédération de Russie et du Royaume
des Pays-Bas, c'est pourquoi la délégation vénézuélienne a
annoncé la suspension de sa participation à la table de
négociation et de dialogue qui devait commencer le 17 octobre
en signe de protestation contre l'agression brutale et la grave
violation des droits de l'homme, convient :
1. Condamner et répudier l'opération d'enlèvement immorale,
arbitraire et illégale menée par le gouvernement des États-Unis
le 16 octobre 2021 contre le diplomate vénézuélien Alex Saab,
représentant du gouvernement vénézuélien avant que la Table
de dialogue qui s'est tenue ne se développe au Mexique et avant
l'Union Africaine.
2. Exiger du gouvernement des États-Unis la libération
immédiate d'Alex Saab et la protection de sa vie, de sa santé et
de son intégrité personnelle.
3. Exprimez la plus grande solidarité avec l'épouse, les enfants et
les proches d'Alex Saab en ces temps difficiles qui traversent
l'action immorale, arbitraire et illégale du gouvernement des
États-Unis.
4. Signaler au monde et à tous les organismes multilatéraux les
violations des droits humains dont le diplomate vénézuélien a
été victime.
5. Soutenir la suspension de la participation à la Table de
négociation et de dialogue qui devait commencer le 17 octobre
2021 à Mexico en tant qu'expression de profonde protestation
contre l'agression brutale contre la personne et investiture du
délégué Alex Saab.
6. Publier le présent Accord au Journal Officiel ».
L'
LA FLAMME N°425 29 octobre 2021
Prolétaires de tous les pays, unissez-vous ! Page 7
Talon a reconnu publiquement à Djidja qu’ils
sont tous, au gouvernement des voleurs et ils
sont tous libres
205 SEMAINES
Vient de paraitre :
LES ACTES FONDAMENTAUX
DE L’ALLIANCE POUR LA
PATRIE (A.P.P)
Prix de vente : 300f l’unité.
Prix de soutien : à partir de 500f.
Lieux de vente :
Siège du Parti Communiste du Bénin
(PCB) à Gbèdégbé, Cotonou
A la bourse du Travail de Cotonou, au
Secrétariat de la CSTB
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