Editorial

Des actes de souverainetés vus comme affront par les
néo-colons français.

Au Mali, les dernières diatribes d’Emmanuel Macron
contre les autorités de transition indiquent que
l’impérialisme français a reçu un gros coup de massue sur
la tête avec le discours du Premier Ministre malien devant
l’Assemblée Générale des Nations Unies. L’Afrique est à un grand
tournant de son histoire. Le sort de la FrancAfrique se joue
aujourd’hui au Mali. Les peuples africains doivent en prendre
conscience et apporter tout leur soutien au peuple malien dans
sa lutte contre l’impérialisme notamment français. Cette lutte
inclue celle pour la libération des nationalités et le contrôle de la
gestion locale contrairement à l’imposition d’une gestion
autocratique et centralisatrice, qui dépouille les populations et
leurs représentants de leurs prérogatives comme le fait la
réforme en cours au Bénin et que dénonce le Professeur Philippe
NOUDJENOUME.
La Rédaction

A propos de la reforme relative à la décentralisation
Interview du Pr. Philippe NOUDJENOUME
ENLEVER LE BUDGET AU MAIRE, C’EST
SUPPRIMER LE MAIRE.»
Interview réalisé par votre Journal « La Flamme »
Cotonou le 30 Septembre 2021.
Le Journaliste : Professeur NOUDJENOUME Bonjour.
Professeur NOUDJENOUME : Bonjour M le Journaliste.
Le Journaliste : Dans votre biographie, nous avons lu que vous avez
été ancien Elève de l’Institut International d’Administration
Publique de Paris, que vous avez dispensé pendant près de deux
décennies les enseignements du droit administratif et en particulier
du droit de la décentralisation. Dites-nous un peu, M. le Professeur,
ce que vous pensez sur les débats en cours sur les réformes
territoriales notamment celles touchant aux fonctions de maire
qu’a enclenché le Président Talon. Désormais, on va nommer un
Secrétaire Exécutif doté de pouvoir d’ordonnancement du budget.
En particulier, que dites-vous de ce cri de cœur du maire de
Kpomassè « Il faut nous remettre notre budget ? »
Professeur NOUDJENOUME : Merci M. le journaliste. Il est vrai que
pendant près de deux décennies, j’ai dispensé les cours de droit
administratif général en deuxième année de droit pendant que feu
le Professeur Dossoumon Samson faisait le contentieux
administratif. Vous savez, l’administration a des principes et des
règles basées sur les besoins de gestion des hommes. Je précise
qu’à titre d’enseignant de droit administratif, je ne pouvais pas être
ignoré dans les débats ayant présidé aux Etats-Généraux de
l’administration territoriale tenus en 1993.
En effet, ce cri de cœur du Maire de Kpomassè, est fort justifié. Je
reprends entièrement ce qu’il a déclaré « Il faut nous remettre
notre budget. Si vous nous enlevez le budget, vous avez vidé le
maire qui est un organe aussi, de son contenu puisqu’on va dire au
village « mais lui là, il n’a plus rien ». Ceci est la vérité même ; car,
pour être maire, vous vous présentez aux populations avec des
propositions de visions en matière de développement économique,
social, culturel, sportif, etc. pour la commune. Et ces propositions
de programme local, se traduisent nécessairement par un budget.
Le budget est le concentré des activités qu’entend mener le maire
s’il est élu pour répondre aux aspirations de sa population. Si on lui
enlève la gestion de ce budget, de quoi répondra-t-il devant ses
électeurs pour se faire évaluer ou pour se faire réélire ou se faire
débarquer ? Je répète : Un maire, c’est un programme d’actions
locales traduit en budget ; si on lui enlève ce budget, il n’existe plus
en tant que maire. C’est aussi simple que cela. Autrement dit, en
enlevant au maire son pouvoir d’ordonnancement du budget
confié à une personnalité dite technique, on lui enlève son pouvoir
exécutif. Le Maire cesse d’être Maire ; il est supprimé.
Le Journaliste : Mais, le Président a dit que lui-même n’est pas
ordonnateur du budget national, pourtant il est chef d’Etat, que
c’est le Ministre des finances qui est ordonnateur du budget
national. Donc en enlevant au Maire son rôle d’ordonnateur, qu’il
ne lui enlève pas grand-chose.
Professeur NOUDJENOUME: M. le Journaliste, je ne sais où le
Président trouve ces arguments ; car je ne lui ferai pas l’affront de
dire qu’il a de mauvais conseillers juridiques. Mais voyons ! M. le
Journaliste, les choses qu’il présente ne sont pas les mêmes.
1°- Les attributions constitutionnelles du Chef de l’Etat énoncées à
l’article 54 (nouveau) de la Constitution de 2019 dispose « Le
Président de la république est le détenteur du pouvoir exécutif. Il
est le Chef de gouvernement, et à ce titre, il détermine et conduit
la politique de la nation. Il exerce le pouvoir réglementaire … Il
nomme, après avis consultatif du Bureau de l’Assemblée nationale,
les membres du Gouvernement. Il fixe leurs attributions et met fin
à leurs fonctions ». Qu’y-a-t-il de comparable entre ces attributions
et celles du Maire ?
1°- Le Président de la République est chef de l’Exécutif. Au Maire,
on retire le pouvoir exécutif. Ainsi, c’est lui Chef de l’Etat qui
nomme son Ministre des Finances. Ce qui n’est pas le cas du Maire ;
on lui impose une liste (un fichier national) au sein de laquelle il
devra tirer au sort. Qu’il l’aime ou pas, il doit le prendre. Autrement
dit à l’égard du fameux « Secrétaire Exécutif », il n’a aucun pouvoir.
Sa « nomination » par lui n’est que formelle.
2°-Etant détenteur du pouvoir exécutif, c’est le Chef de l’Etat qui
est « Ordonnateur Eminent » du Budget national, le Ministre des
Finances n’est que le Délégué Général aux Signatures du Chef de
l’Etat, Délégué Général aux Finances qu’il peut nommer et
révoquer quand il l’entend.
Vous voyez, vous-même M. le Journaliste que cette comparaison
n’est pas soutenable.
Si l’Exécutif échappe à l’autorité élue, c’est-à-dire au Maire, il faut
bien qu’il revienne aux mains d’un autre, et ici, ce pouvoir exécutif,
remis à une personne dite technique, appelée « Secrétaire
Exécutif » revient en fait aux mains du Ministre de la
décentralisation et du Chef de l’Etat.
Désormais, le Maire n’est plus représentant d’une Collectivité
décentralisée, en l’occurrence la Commune, mais exclusivement un
Représentant formel de l’Etat central.
Ainsi la seule collectivité territoriale décentralisée retenue aux
Etats Généraux de la décentralisation de 1990, à savoir la
Commune, perd toute son autonomie.
A
«
Information
Du 1er Septembre au 31 Octobre 2021, des membres de la rédaction seront en vacances, par conséquent
votre journal ‘’LA FLAMME’’ paraitra de façon régulière mais allégée. Merci pour votre fidélité
La Rédaction
LA FLAMME N°421 01 octobre 2021
Prolétaires de tous les pays, unissez-vous ! Page 3
Les populations perdent ainsi toute autonomie, toute possibilité de
gestion autonome de leurs affaires propres.
Le Journaliste : Avec tout cela et malgré cela, les Maires ont
applaudi, du moins selon ce que l’on a montré.
Professeur NOUDJENOUME : C’est ce qui peut apparaitre comme
le paradoxe du système. Si vous approchez individuellement
chacun de ces maires présents, ils vous diront leur désaccord ; car
en effet, qui a jamais accepté que l’on le dépouille de ses
attributions ; ce n’est d’ailleurs pas pour rien qu’ils ont applaudi
massivement le maire de Kpomassè. Mais tous ensembles
semblent tétanisés par le système.
Devant nous, le pouvoir de la Rupture a enterré en 2019, la
Constitution de 1990 ; il vient, avec l’actuelle Réforme territoriale,
d’enterrer la Réforme territoriale des années 1993-1999 par la
destruction des lois 97-028, 97-029, 98-005 du 15 Janvier 1999, 98-
006 du 09 Mars 2000 sur la réforme territoriale au Bénin.
Le Journaliste : Est-ce à dire que vous approuvez la gestion actuelle
des maires au Bénin ? Car pour cette gestion de près de vingt ans
d’expérience de la décentralisation au Bénin, bien des choses
restent à dire.
Professeur NOUDJENOUME : Evidemment non. Au contraire, nos
diverses dénonciations de la gestion chaotique des maires depuis
des années, illustrent bien notre position…
(A suivre…)

Mémoire des glorieuses luttes estudiantines de 1975 à
1979
‘’ Les Premières Pluies ’’ (Récit inédit)
(Partie V)
NOTE DE LA REDACTION
Pour cette période vacance, la Rédaction commence par livrer à ses
lecteurs, une partie du récit écrit par le Professeur Philippe
NOUDJENOUME, sur des évènements qui se sont produits à
l’Université Nationale du Bénin dans les années 1975-1979. Ce récit
est encore inédit.
La Rédaction
‘’ Les Premières Pluies ’’
CHAPITRE I- LES NUAGES (Suite 3)
e mémorandum de la Faculté d’Agronomie synthétisait
l’ensemble des points considérés comme essentiels pour
les étudiants.
Premièrement : La dénomination du travail de fin d’étude que
l’étudiant devait soutenir devant un jury à l’université. Devait-on
l’appeler mémoire ou thèse ? Au Nigeria même, le travail donnait
droit au PHD, c'est-à-dire quelque chose d’équivalent au Doctorat
Unique dans la sphère francophone. On lui conférait la
dénomination de thèse d’agronomie. Pour les autorités tant
gouvernementales qu’universitaires, ce travail n’était qu’un simple
mémoire. Et pour cause ! Selon qu’on le qualifiait de mémoire ou
de thèse, la rémunération n’était pas la même.
Deuxièmement : le problème d’indice. Puisque pour les autorités,
le travail présenté équivalait à un mémoire de maîtrise, l’indice de
base ne pouvait que se fixer à 375. Les étudiants eux
revendiquaient l’indice 425, correspondant à un diplôme de 3e
cycle, car on l’obtenait après six années d’études.
Troisièmement : le taux de bourses à Ibadan. La bourse était
octroyée par la Fondation Ford, à un taux de 60.000 francs CFA.
Mais les autorités, elles, ne payaient que 40.000 F. où allaient les
20.000F restants ?
Quatrièmement : Le manque de prof, le manque de labo, et
l’absence des stages de formation…
Raïmi, Tchokossi, Seydou, Zinsou étaient assis ensemble dans
le car qui les ramenait à Cotonou. Dans cette foule jacassante de
jeunes gens et jeunes filles portant uniforme bleu-sombre et bleuciel de l’université, les trois gardaient silence. Leurs pensées
tournoyaient autour des débats qui agitaient leur faculté. Le roulis
du véhicule faisait balancer leurs têtes de gauche à droite,
semblable à un champ de maïs caressé par la brise du soir. De
temps en temps, le véhicule freinait brusquement devant une
crevasse et les passagers se cognaient les uns contre les autres.
Parfois, n’arrivant point à éviter les innombrables nids de poule qui
essaimaient le long de la voie, le camion faisait sursauter tout le
monde puis poursuivait son chemin dans un bruit sourd.
Raïmi avait l’âme tourmentée. Il s’inquiétait de l’issue de la lutte à
venir. De nature peu courageuse, il appréhendait tout ce qui
pouvait troubler le cours paisible de sa vie. Cependant se dit-il ‘’il
n’est pas juste de subir de telles conditions matérielles’’. Cette idée
était obsédante comme une mouche importune. ‘’Il faut lutter
contre les mauvais traitements dont nous sommes victimes.
Etudier, pendant six ans pour gagner cinquante-cinq mille francs,
quelle misère !’’ Il leva la tête, regarda Zinsou et Seydou qui le nez
collé à la vitre, laissaient couler leurs yeux sur le paysage
environnant.
- Seydou, crois-tu que les autorités accorderont ce que nous
exigeons ?
Seydou, ramené de ses rêveries lui répondit :
- Les autorités ‘’n’accorderont’’ quelque chose que sous la
contrainte. Il faut qu’elles y soient forcées, pour concéder ne
serait-ce qu’un centime. Alors, tout dépend de notre lutte,
de la résolution avec laquelle nous engagerons et mènerons
la lutte.
- Pourvu que la coopérative …
- Non, la coopérative ne peut ou plus exactement ne veut rien
faire. Tiens ! Voici plus d’un an que nous leur avons confié la
tâche d’informer l’ensemble des étudiants de l’université de
notre mémorandum. Les as-tu jamais vus à ce propos ? Eh
bien non. Ils ne nous ont jamais convoqués pour discuter de
nos revendications. Ce n’est point-là leurs préoccupations.
Leurs préoccupations …. c’est de voler nos bourses, de rouler
en voiture sur notre dos et de jouer au flic derrière nous. Ah
! la coopérative, rien à foutre…
- On ne peut rien faire sans eux cependant …
- Non, on ne peut évidemment rien faire sans eux
malheureusement.. dit Seydou d’un ton bas, et songeur
comme se parlant à lui-même.
‘’On ne peut rien faire sans eux’’ … se répéta-t-il, puis comme
brusquement arraché à une rêverie.
- Si… mais si …
- Quoi ? que veux-tu dire ? interrogea Raïmi.
- Si, on peut faire quelque chose sans les membres de la
coopérative .
- D’ailleurs, on doit tout faire sans la coopérative et en dehors
d’elle. On ne peut justement rien obtenir au sein de cette
structure d’embrigadement du parti des bandits. Penser
autrement, serait se bercer d’illusion. Et l’illusion est
dangereuse dans ces circonstances.
(A suivre)…

Les autorités de Domey dans la commune de Zogbodomey serait
accusées de la mort de Idrissou DagaÏtcha, un diplômé de l’INEMS
de Parakou ?
l y a quelques jours, Idrissou DagaÏtcha est mort au centre
hospitalier de Goho. A sa mort, difficilement sa famille a pu
convoyer son cops à Domey pour être inhumé, suivie des gens
L
I
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venus spécialement faire l’inhumation au cimetière sans les soins de
la famille prétextant que celui-ci est mort du covid-19. Ce qui suscite
la désapprobation générale non seulement dans la famille du défunt
mais dans tout l’arrondissement de Domey et ses environs. Idrissou
Dagaïtcha est un diplômé de l’INMES de Parakou. Suite à une maladie,
peu après ses études sanitaires à l’INMES, Idrissou perdit un membre
supérieur et un membre inferieur. Paralysé, il ne répond plus aux
conditions exigées dans les avis de recrutement : jouir d’un état
parfait de santé. Idrissou ne pouvant donc plus se faire recruter ni
dans la fonction publique ni dans les établissements privés, s’est mis
à soigner les gens à la maison chez lui où il vit, d’abord les membres
de sa famille et ses proches. Quand tu sais faire quelque chose et tu
le fais bien, tu seras doigté. Idrissou Dagaïtcha, un homme de cœur et
de bonne foi qui a toujours pitié de ses semblables et connaissant les
problèmes des villageois qui n’ont souvent pas de l’argent devant les
cas de maladies, il n’a jamais laissé un malade présenté à lui rentrer
sans le soigner. Tout l’arrondissement accourt chez Idrisou. Sa
gentillesse, sa célébrité et sa réputation font échos.
Ce savoir-faire et savoir vivre avec les villageois et l’affection que
témoignent les villageois à cet agent de santé qui les sauve a suscité
la ruse et la rage contre lui. Il a été plusieurs fois assigné en justice.
Mais la justice a toujours tranché en faveur de Idrissou. En ces temps
d’offensive déclarée à tout le monde où tous les agents de la santé
sont sur la pression de se faire obligatoirement vacciner, il est
reproché à Idrissou de continuer à soigner les gens sans se faire
vacciner.
Suite à ses menaces, des agents de vaccination seraient allés le faire
vacciner à la maison. Des malaises auraint commencé, il fut
transporté d’urgence au centre hospitalier de Goho. Où il serait mort
de coronavirus alors qu’il s’est fait vacciné. Sa mort n’est pas du goût
de ceux qui le connaissent, tous les villageois des sept villages que
compte l’arrondissement se révoltent et s’indignent contre cette
disparition tragique d’un homme qui leur est très cher. Les villageois
refusent même les soins du centre de l’arrondissement de Domey et
préfèrent aller se faire soigner dans d’autres arrondissements. Posez
la question, m$eme à un petit : tu vas faire la vaccination ? A Domey
aujourd’hui, il dit : hein, hein ! Pour mourir comme Idrissou !
Zimé Moussè
LA SITUATION AU MALI ET LES ENJEUX POUR LES
PEUPLES AFRICAINS
e 25 septembre 2021, devant l’Assemblée Générale de l’Onu,
le Premier Ministre du Mali dénonce le double jeu, les
chantages et la manière cavalière dont la France a décidé de
« lâcher le Mali en plein vol » en désertant certaines zones du Mali
sans prévenir les autorités maliennes. A cette occasion, il a informé
le monde entier que face à ces agissements de la France au Mali, le
Gouvernement malien a décidé de procéder à la diversification de
ses partenaires étrangers pour éviter de subir de telles
déconvenues à l’avenir.
Cette déclaration a suffi pour que les autorités françaises
montent sur leurs grands chevaux. Le ministre des affaires
étrangères, Jean Yves Le Drian ; le ministre de la Défense, Françoise
Parly, ont chacun dans leur style respectif, dénoncé ce crime de
lèse-majesté, cette ‘’arrogance’’ des autorités maliennes. Le 30
septembre 2021, le Président de la République Emmanuel Macron
lui-même se confie à l’AFP : "J'ai été choqué. Ces propos sont
inacceptables.... C'est une honte et ça déshonore ce qui n'est
même pas un gouvernement…Je sais que les Maliens ne pensent
pas ça", a estimé Emmanuel Macron, en soulignant que "la
légitimité du gouvernement actuel", issu de deux coups d'Etat
depuis 2020, était "démocratiquement nulle". Il a dit attendre des
dirigeants de la junte "qu'ils respectent leurs engagements : qu'en
février (2022) il y ait des élections, qu'ils arrêtent de mettre en
prison les opposants politiques, qu'ils fassent leur travail, c'est-à
dire le retour de l'Etat, ce qu'ils ne font pas depuis des mois".
Comme on le voit, ces propos d’Emmanuel Macron sont
d’une gravité extrême et indiquent que le Gouvernement malien a
vu juste en dénonçant les agissements de l’impérialisme français au
Mali.
Il faut dire que depuis la disparition des pères des
indépendances africaines, Sékou TOURE, Modibo KEITA, et depuis
l’imposition des pseudo-démocraties des années 90 dans nos pays,
c’est pour la première fois qu’un dirigeant d’une ancienne colonie
française ose ainsi remettre en cause la France et sa politique
colonialiste devant l’Assemblée Générale des Nations Unies. Si l’on
sait que la garantie du soutien des Etats africains à la France à
l’ONU est l’une des conditions essentielles de la survie de la
FrançAfrique, on comprend le courroux des dirigeants français et
du premier d’entre eux notamment. En d’autres temps, les
dirigeants de la junte malienne auraient subi de terribles
représailles comme l’impérialisme français en a l’habitude. Du
reste, il faut mettre en garde la France contre toute forme
d’agression contre le peuple malien. Coincé par la montée du
mouvement patriotique populaire, Macron se réfugie dans le
chantage. Il parle de l’illégitimité du pouvoir de transition et
réclame la tenue rapide d’élections démocratiques. Pour lui, le
pouvoir malien n’est pas légitime tandis que celui du Tchad qui fait
sa volonté, et qu’il est parti adouber à N’Djamena est très légitime !
Deux poids deux mesures !
En réclamant des élections rapides et en demandant la
libération des détenus politiques, Macron plaide pour la paroisse
de l’impérialisme français et non pour celle du Mali. Ce que veut
Emmanuel Macron, c’est que le Mali retourne à la démocratie
d’enclos français imposée aux peuples africains dans les années 90
où de grands dictateurs et voleurs tuent et pillent impunément. Il
veut à nouveau une récupération des mouvements populaires
patriotiques qui visent à balayer les dictateurs assassins de leur
peuple pour l’avènement de nouveaux régimes pro-impérialistes
avec des gouverneurs à peau noire qu’il aura déjà préparés et dont
certains sortis du néant se disent prêts pour le job. En demandant
la libération des prisonniers politiques sans aucun compte au
peuple, Emmanuel Macron plaide pour les politiciens vendus,
agents de la FrançAfrique dont il craint l’absence lors d’élections
bidon qui doivent les amener au pouvoir.
Les peuples africains doivent comprendre l’enjeu de ce qui
se trame au Mali. Au Mali aujourd’hui, le principal problème qui se
pose c’est la lutte pour la défense de l’intégrité territoriale du pays,
la lutte pour sa véritable indépendance, et la lutte contre les
terroristes fabriqués par l’impérialisme français. Ils ne doivent pas
se laisser divertir par tous ceux qui réclament des élections
rapides qui ne feront que ramener au pouvoir, les bandits, agents
de l’impérialisme français qui ont conduit ou contribué à conduire
le Mali dans cette ornière. Non, les peuples africains ne doivent
plus se laisser divertir par les balivernes de l’impérialisme français
et de ses agents. L’Afrique est à un tournant et la victoire du peuple
malien sur l’impérialisme français et ses agents donnera un
vigoureux élan au combat pour la libération du continent. Que le
Mali devienne le tombeau de l’impérialisme français ! Soutien total
au Mali et à son peuple, tel doit être aujourd’hui, le mot d’ordre
des peuples africains et des anti-impérialistes du monde entier.
Impérialisme français, bas les pattes devant le Mali!
Vive la lutte anti impérialiste héroïque!
La Rédaction
L
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Talon a reconnu publiquement à Djidja qu’ils
sont tous, au gouvernement des voleurs et ils
sont tous libres
201 SEMAINES
Vient de paraitre :
LES ACTES FONDAMENTAUX
DE L’ALLIANCE POUR LA
PATRIE (A.P.P)
Prix de vente : 300f l’unité.
Prix de soutien : à partir de 500f.
Lieux de vente :
Siège du Parti Communiste du Bénin
(PCB) à Gbèdégbé, Cotonou
A la bourse du Travail de Cotonou, au
Secrétariat de la CSTB
Cliquer ici pour télécharger le N°421 du journal LA FLAMME