Editorial

Encore une rentrée de destruction de l’Ecole

Quand on parle de « destruction de l’école » dans notre
pays, il faut l’entendre dans deux sens. Le premier sens
de la destruction consiste en le maintien de l’école
béninoise dans sa mission coloniale française, ce qui constitue
une destruction de l’école dans sa mission générique dans un
pays pour son développement. Le second sens c’est la
destruction même de cette école coloniale même qui représente
l’ombre d’elle-même……. » (Cf. "La Flamme", n° 408 du 02 juillet
2021).
Talon, en tant gérant du pacte colonial, avec ses réformes,
maintient l’Ecole béninoise dans sa mission coloniale française,
et à chaque rentrée scolaire, en accentue la destruction. Telle est
la situation à la veille de la rentrée 2021-2022 avec les acteurs en
détresse accentuée ainsi que les parents d’élèves dans la
misère et la souffrance accrues. Cette misère aggravée avec les
« déguerpissements sauvages de Fiyégnon 1&2 » qui ont plongé
des milliers d’hommes, de femmes et d’enfants dans le deuil et
l’errance à cette veille de rentrée.
Plus que jamais, résonne l’appel de Philippe Noudjènoumè à se
« lever contre la faim planifiée et la gouvernance du pouvoir de
Talon ».
La Rédaction

RENTREE SCOLAIRE 2021-2022
LA DESTRUCTION DE L’ECOLE CONTINUE
Quand on parle de « destruction de l’école » dans notre
pays, il faut l’entendre dans deux sens. Le premier sens
de la destruction consiste en le maintien de l’école
béninoise dans sa mission coloniale française, ce qui constitue
une destruction de l’école dans sa mission générique dans un
pays pour son développement. Le second sens ? c’est la
destruction même de cette école coloniale même qui représente
l’ombre d’elle-même……. » (Cf. "La Flamme", n° 408 du 02 juillet
2021)
Talon, en tant que gérant du pacte colonial, avec ses réformes,
maintient l’Ecole béninoise dans sa mission coloniale française. Il
ne voit même pas la nécessité de l’instruction dans nos langues
nationales au moment où même la Banque Mondiale estime qu’il
faut instruire les enfants dans les langues qu’ils comprennent !
Alors à chaque rentrée scolaire, le pouvoir de Talon accentue la
destruction de l’Ecole. Telle est la situation à la veille de la
rentrée 2021-2022 avec la détresse accentuée des acteurs ainsi
que la misère et la souffrance des parents d’élèves.
La Rédaction.
1- La détresse des acteurs
Le lundi 20 septembre 2021, les portes des écoles seront ouvertes au
Bénin pour le compte de l’année académique 2021-2022. Le
gouvernement clame que toutes les dispositions ont été prises pour
que cette rentrée ait lieu dans de bonnes conditions. Or ? tout le
monde
voit non seulement l’état dégradé des maigres infrastructures, mais
aussi la détresse aggravée des enseignants, acteurs principaux de
l’Ecole.
Le pouvoir de la rupture depuis son avènement n’offre aucune
condition de vie favorable aux enseignants toutes catégories
confondues. Ils sont exposés aux brimades de toutes sortes, même
jusqu’aux radiations. Aucune augmentation de salaires, de primes.
L’enseignant vit à peine de son métier. Les mêmes lenteurs, lourdeurs
et tracasseries pour les actes et payements des droits d’avancement
pour les permanents.
Au niveau du plus gros lot des enseignants, les anciens vacataires,
renommés aspirants au métier d’enseignant par le pouvoir de Talon,
c’est la misère et la détresse accrues avec des conditions de type
esclavagiste. Des enseignantssoumis à près de 30 heures de cours par
semaine, sous-payés, rémunérés seulement au plus 9 mois sur
l’année, donc non payés pendant les vacances ! Même ce qu’on leur
doit après ces travaux de forçats ne leur est pas payé à temps.
Voici comment l’un d’eux exprime la détresse dans une lettre ouverte
à l’épouse de l’autocrate, Claudine Talon.
« Pobè le 12 septembre 2021 à 23h: 38min: 15"
Bientôt la rentrée scolaire. Jusqu’à présent, il y a beaucoup
d’aspirants qui ne savent pas encore comment leurs progénitures
vont démarrer la rentrée scolaire faute de moyens alors qu’ils sont
appelés à former à leur tour les enfants des autres citoyens de ce pays,
sans parler de ceux qui doivent des mois d’arriérer de loyers à leurs
propriétaires car ne percevant pas pendant les vacances… Autrefois,
avec le système de la vacation, certains vacataires pouvaient gagner
jusqu'à 200000Fcfa le mois. Tel n'est plus le cas aujourd'hui où en
dehors du fait qu'ils exécutent plus d' heures qu'auparavant,( près de
30h la semaine ) , ils sont sous-payés , mal payés et non payés à temps
alors qu'ils exécutent les mêmes tâches parfois mieux que ces aînés
ACE, FE qui ont droit à un salaire régulier et à des primes de rentrée
contrairement à ces aspirants qui n'ont droit à rien.
Par ailleurs, les heures supplémentaires que ces Aspirants ont exécuté
depuis l'année scolaire 2019-2020 soit 'il y a 2ans sont restées
impayées jusqu'à ce jour…. »
Or en initiant cette réforme dite "d’aspiranat", le pouvoir de Talon
avançait comme argument de vouloir sécuriser l’emploi et améliorer
les conditions de vie des enseignants. Aujourd’hui, tout le monde voit
qu’il s’agit d’étendre et d’aggraver la précarité des enseignants.
L’aspiranat est maintenant étendu à l’enseignement supérieur avec la
suppression du corps des assistants, remplacé par celui des aspirants !
Dans cet état de détresse, la formation réelle des élèves ne peut être
que bâclée. Et le pouvoir de Talon va encore camoufler la destruction
de la formation par des résultats politiques, gonflés à dessein.
Bill.
2- Les parents d’élèves dans la misère et la
souffrance accrues
Les parents comme à l'accoutumée doivent aller approvisionner leurs
enfants de fournitures scolaires. Si dans les années antérieures, ils le
faisaient sans difficulté énorme, cette année ils seront confrontés à la
misère générale que crée dans le pays le pouvoir de Talon.
Tout le monde observe que les boutiques et étalages de fournitures
scolaires sont déserts. Aucune affluence. Par ailleurs les prix de ces
fournitures ont augmenté. Par exemple le prix du paquet de cahiers
de 100 pages et 200 pages qui coûtait avant 900F et 1000f au plus est
«
«
Information
Du 1er Septembre au 31 Octobre 2021, des membres de la rédaction seront en vacances, par
conséquent votre journal ‘’LA FLAMME’’ paraitra de façon régulière mais allégée. Merci pour votre
fidélité
La Rédaction
LA FLAMME N°419 17 septembre 2021
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passé à 1200. Le pantalon de tenue kaki qui est passé de 1300 à 1800.
Cela induit la misère et la souffrance accrue des parents.
En effet, la faim planifiée par le pouvoir de Talon accable le peuple.
Les petites vendeuses et vendeurs sauvagement chassées des bords
des voies sont voués au chômage. La réduction du pouvoir d’achat des
salariés à cause de la non-augmentation des salaires depuis six ans
bientôt, a accru la mévente dans les marchés et réduit les commandes
chez les artisans. Les multiples taxes iniques ruinent les maigres
revenus. Les produits vivriers coûtent extrêmement chers. Alors la
famine s’est installée dans les ménages des gens du peuple, la misère
et la souffrance à cette veille de rentrée. Alors, où trouver les sous
pour payer les frais d’inscription, même les contributions scolaires
dans le public ? L’angoisse s’accroît.
Les mesures renouvelées de luttes contre le Covid-19, sans aucune
compensation pour de nombreux secteurs, transports, restaurations,
loisirs et évènementiels, ont plongé des milliers de foyers dans
l’incertitude du lendemain. Si l’on ajoute la psychose entretenue au
sujet de l’imposition du vaccin, les populations sont dans l’angoisse.
Les déguerpissements sauvages des populations avec la casse de leurs
habitations ont réduits des milliers de failles à l’état de réfugiés sans
perspectives dans leur propre pays. Face à tout ça, Talon et ses sbires
se bouchent les oreilles et adoptent une attitude s'apparentant au
cynisme de Néron regardant la Rome à laquelle il a mis le feu brûler.
Le bien-être des populations ne préoccupe pas Talon et son
gouvernement bien au contraire, seul comptent pour eux
l’exploitation et l’oppression du peuple.
Jordy C.
Mémoire des glorieuses luttes estudiantines de 1975 à
1979
‘’ Les Premières Pluies ’’ (Récit inédit)
(Partie III)
NOTE DE LA REDACTION
Pour cette période vacance, la Rédaction commence par livrer à ses
lecteurs, une partie du récit écrit par le Professeur Philippe
NOUDJENOUME, sur des évènements qui se sont produits à
l’Université Nationale du Bénin dans les années 1975-1979. Ce récit
est encore inédit.
La Rédaction
‘’ Les Premières Pluies ’’
CHAPITRE I- LES NUAGES (Suite)
es étudiants consultaient nerveusement leurs montresbracelets. Il sonnait déjà 13h 40 et les bus n’arrivaient point.
- Dis- donc, ça se rôtit au soleil ! Cria un étudiant qui sortait du
restau.
- Comme des poulets, lui répondit-on.
- Ça devient une habitude désormais …
- Une bonne habitude … une très bonne habitude … attendre comme
un prince sous un soleil de plomb, pendant que le ministre de
l’intérieur réclame son dû, n’est-ce pas agréable ?
- Vous êtes posés tranquillement, mes amis… posés ; et vous n’avez
pas à vous presser. Comme toute bonne habitude, ça se répète.
- Dire que j’aurais dû prendre le car de Gbégamey qui est parti depuis
une heure … j’aurais fait le reste du chemin à pied pourvu que
j’atteigne Cotonou.
L’aire de stationnement était déserte. Les rayons du soleil faisaient
scintiller l’asphalte comme une surface polie reflète à la lumière. Près
de deux cents étudiants attendaient assis sur le rebord élevé servant
de limite avec la chaussée. Ils étaient vêtus tous de chemise bleue
rayée dans le sens de la verticale portant sur la poitrine l’inscription
‘’UNB’’. Le pantalon pour les garçons, la jupe pour les femmes, tous
étaient taillés en un bleue-jean non délavé ‘’made in Bénin’’. Vu de
loin, cela produisait un effet plaisant. Deux étudiants, les livres sous
les bras, débouchèrent des locaux de la FLASH. L’un deux décadenassa
son cyclomoteur BBCT, le mit en marche pendant que le second posa
son séant sur le porte-bagage.
- Hé dis, Jean, tu nous emmènes sur ton engin ?
- Volontiers ! les uns s’assiéront sur ma tête ; les autres resteront
dans ma poche …
Un rire, clair, joyeux secoua le groupe.
- Bon appétit à vous tous ! Lança le motocycliste puis les deux
personnes s’effacèrent au loin.
En haut, le ciel flamboyait dans son manteau bleu argent, aucun
nuage n’obstruait l’horizon. Quelques éperviers faisaient la ronde
dans les airs guettant sûrement quelque proie à un moment où la faim
tourmentait les boyaux des étudiants qui attendaient des occasions
qui n’arrivaient point. Là-bas, les installations de la radio d’AbomeyCalavi élevaient tout haut leurs pylônes géants sous-tendus au sol par
de longs câbles dominant tout le paysage. Sur la route fédérale interEtats, un camion titan de la Société nationale de Transport nigérien
(SNTN) passa en direction de Cotonou dans un vrombissement
d’enfer.
- Mes amis, je vous apprends que j’ai cours à 15 heures …
- Cela signifie quoi ?
- Cela signifie que je dois revenir ici tout à l’heure
- Tu plaisantes non ?
- Comment je plaisante ! Je dois revenir pour le cours de 15
heures, vous dis-je.
- Alors, pour quoi rentres–tu à Cotonou ?
- Parce que, j’ai oublié quelque chose d’important à la maison.
- Tu es sérieux ?
- Mais enfin, quel intérêt ai-je à vous tromper. Je suis obligé de
revenir, car ce cours m’est indispensable …
- Tu as proposé, mais le car a disposé autrement. Il est certain,
mon frère, que tu ne pourras pas revenir à 15 heures, alors qu’il
est pratiquement 14 heures maintenant.
- Sécher un cours, ce n’est pas la mort non ? gouailla un autre
En ce moment, un car venait de prendre le tournant. Le groupe
s’anima, chacun ramassa son cartable, cahiers, classeurs et livres et se
mit en position. Le bus Mercedes Type 0362 de la Société de Transport
de la Province de l’Atlantique vint s’immobiliser en faisant gémir ses
freins. C’était un camion neuf qui faisait partie de la centaine qui
venaient d’être livrées à différentes sociétés provinciales de transport
en remplacement des coucous « Roumains » tristement célèbres dans
le pays. La firme Mercédès avait réalisé une bonne affaire. Mais
attention ! Ce n’était point Mercedes-mère d’Allemagne fédérale, un
pays impérialiste mais Mercédès-fille du Brésil, un pays du TiersMonde comme le Bénin. L’honneur et les principes de la révolution
des officiers sont saufs …
Bousculades, coudoiements, gémissements, quelques stylos à bille
tombés dans la mêlée, le véhicule se remplit en une minute. Quelques
personnes hésitaient encore. C’était le car d’Akpakpa et ceux qui
habitaient d’autres coins de Cotonou n’avaient aucune envie de s’y
embarquer.
‘’Le car de Sikècodji ne vient pas, dit le conducteur…
De mauvaise grâce, les derniers se décidèrent à partir.
Le véhicule était archicomble. Les voyageurs occupaient jusqu’au
tableau de vitesse. On ne pouvait fermer les portières. Plusieurs
personnes voyageaient, accrochées à la barre d’entrée ou au
rétroviseur, le corps se balançant dans le vent. Ils devaient parcourir
ainsi les quinze kilomètres qui séparaient le Campus d’Abomey –
Calavi du centre de Cotonou.
Les conditions de transport des étudiants se présentaient comme
particulièrement périlleuses. L’insuffisance des moyens de transport
en commun avait contraint des étudiants à s’acheter
des mobylettes « BBCT». Mais il se révéla plus dangereux d’aller à
motocycle au Campus de Calavi que de prendre les cars. Les
automobilistes n’accordaient aucune attention sur la route aux engins
à deux roues. Des accidents mortels se sont produits de cette
manière. Le plus célèbre fut celui qui coûta la vie à deux étudiants au
L
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passage à niveau de Vodjè. Les deux jeunes s s’en allaient au cours à
Calavi, lorsqu’un camion les crocheta par derrière. Ils furent projetés
en avant et allèrent tomber de chaque côté de la voie, l’un à gauche,
l’autre à droite. Le choc fut si violent que l’étudiant de derrière,
mourut sur le coup. Le camion dans l’affolement consécutif à la
secousse s’en alla se poser sur le conducteur de la BBCT tombé à
gauche et le réduisit en miettes.
« Voyez–vous, me déclara René, un étudiant en géographie, nous
n’avons pas une université, c’est un garage ». Il développa avec une
profonde conviction ses pensées et ses critiques se déployaient,
incisives, implacables, avec une volubilité admirable.
« Tenez ! Les étudiants de la section de géographie manquent de tout
le matériel pour la géographie. Avez-vous jamais vu un étudiant en
géo qui ne sache point ce que c’est qu’une courbe de niveau ? Eh bien,
il y en a plein dans notre faculté. Des étudiants qui n’en portent que
le nom. Dans notre programme, il a été prévu des voyages d’études à
certains sites d’importance géographique dans notre pays. Eh bien,
aucun déplacement de ce genre n’a jamais été effectué. Les raisons :
pas de car, pas de fonds pour en louer ; la section de langues souffre
des mêmes misères, pas d’appareils audio–techniques, ni de manuels
appropriés… En biologie, aucun microscope ne mérite son nom.
Pendant ce temps, des voitures de luxe abondent sur le campus, au
profit de recteur, doyens et autres petits secrétaires principaux des
facultés. Le secrétariat de la FASJEP en a deux, utilisés indistinctement
par le Secrétaire Principal. Mais par contre, c’est une misère que de
prendre le bus entre Cotonou et le Campus de Calavi. A peine cinq
autocars pour tous ces milliers d’étudiants. Empilés comme des
sardines, ils risquent à tout instant leur vie. La bourse, oh mon ami,
voilà un problème, un problème véritable. Dix-huit mille francs,
qu’est-ce que c’est aujourd’hui ? Le cours de la bourse d’études dans
le cycle infernal d’inflation généralisée des produits chez nous, a l’art
de l’immobilité, et même de baisser en valeur absolue. Dix-huit mille,
c’était le montant de la bourse des premiers étudiants du Centre
d’Enseignement Supérieur en 1966. Jusqu’aujourd’hui, il n’a pas
augmenté, pire en 1975, on le ramena à quinze. Il a fallu se battre
encore pour obtenir la normalisation à 18. Mais 18.000 francs qu’estce que c’est lorsque le loyer dans la ville de Cotonou absorbe à lui seul
cinq mille au minimum, lorsque le gari ‘’tohoungolo’’ se vend à deux
cents francs et qu’un petit poisson- tilapia vous est prise à 35 francs !
La BBCT, moyen de déplacement privilégié de l’étudiant, dépasse
aujourd’hui toutes proportions. En 1969, elle valait 38.000 francs ;
aujourd’hui elle est de cent mille francs. La bourse elle n’a pas bougé
… Et ce n’est point l’argent qui manque dans le pays. Il suffit de voir
comment vivent nos dirigeants dans le luxe. Lorsqu’on ose poser ces
problèmes, on est axé de réactionnaires, de contre-révolutionnaires,
de subversifs. Les responsables de la coopérative universitaire, alors
se mettent en mouvement, brandissent toutes sortes d’armes, y
compris celle de coupure de bourses, de renvoi et même
d’emprisonnement. Les amphis sont devenus des lieux de prières, des
sacristies où on ne peut répondre que par ‘’amen’’. Toute question,
même la plus anodine, lorsqu’elle touche aux conditions de vie et
d’études, aux libertés démocratiques, est mise à l’index. Les
structures de mouchards, ‘’Coopérativistes’’ vous espionnent ; dès
que vous tenez certains propos, quelques peu critiques à l’endroit des
autorités, vous êtes rapportés et votre sécurité est menacée. On ne
peut pas vivre ainsi dans une université où s’épanouissent et doivent
s’épanouir les idées. On ne peut se réunir pour débattre de nos
problèmes sans le parrainage d’un mouchard de la coopérative. Les
seuls droits que l’on nous reconnaisse, c’est d’aller faire la
‘’production’’ dans les champs au profit des membres de la
coopérative… » René qui a ainsi longuement parlé, n’était pas seul. Il
faisait partie de l’ensemble des étudiants dont la colère, telle une
bouilloire sur un poêle, grondait sourdement.
X X X
(A suivre)…
DEGUERISSEMENTS SAUVAGES DE FIYEGNON 1&2
-1-
L’ODHP dénonce et condamne
L’ODHP dénonce le déguerpissement sauvage des populations
de Djako à Cotonou (quartiers Fiyégnon 1 et 2) et demande
leur relogement immédiat sur un site décent.
e 13 Septembre 2021, les populations de Djako à Cotonou
(quartiers Fiyegnon 1 et 2) se sont réveillées au petit matin et se
sont trouvées face à face avec les pelleteuses envoyées par le
ministère de l’environnement et du cadre de vie pour procéder à la
démolition sans ménagement de leurs habitations et au
déguerpissement corps et biens de leurs occupants et de tout ce qui
s’y trouve de leur chef. Si certains ont pu sauver à la hâte quelques
deniers, c’est parce que nuitamment, des coups de sifflet
retentissaient pour les prévenir de l’agression imminente. Ceux qui
étaient absents sont venus constater les dégâts après coup.
Sur les lieux, il n’y avait que de la désolation, la consternation et la
tristesse, avec des femmes et des enfants plus nombreux que les
hommes à ne savoir où donner de la tête et à quel saint se vouer par
ces temps de pluie. Cette opération sauvage digne des temps
coloniaux a été conduite par le préfet du Littoral Me. Alain Orounla et
le maire de Cotonou, Mr. Luc Atrokpo appuyé par un peloton de
policiers sans aucune compassion pour les enfants, les femmes et les
vieillards, couches vulnérables que les conventions internationales
demandent de protéger sous tous les cieux et en toutes circonstances.
Cette scène inhumaine se passe en plus sous une pluie battante en
cette veille de rentrée scolaire, non loin d’une école primaire comme
si c’était fait exprès pour empêcher les enfants des pauvres femmes
et des pauvres pêcheurs et autres gagne-petit d’aller prochainement
à l’école qui commence le 20 septembre. Alors que le Code foncier et
domanial interdit les expulsions et déguerpissements de population
en période de pluie. Il faut avoir le courage de le dire : C’est tout
simplement inhumain, antisocial et hors-la-loi.
L’ODHP dénonce ce forfait avec d’autant plus de vigueur que ces
quartiers sont le lieu de relogement des populations de pêcheurs
initialement délogées en 1958-1960 du lieu où se trouvent
aujourd’hui les immeubles de la présidence de la République, de
l’ambassade de France et de l’institut français notamment.
Mieux, l’administration communale a entrepris sur instruction des
ministres de l’intérieur, de la sécurité et de la décentralisation le
lotissement de ces quartiers depuis 2001 jusqu’à ce jour. En
témoignent les différentes correspondances N°1892
/misd/dc/sg/cnad du 17 Août 2001 et N°0089/misd/dc/sg/cnad du 15
janvier 2004, celles de 2005, etc. adressées aux divers préfets de
l’Atlantique et du Littoral à cet effet.
L’ODHP : - condamne avec la dernière rigueur cette fièvre effrénée de
déguerpissements tous azimuts et sans pitié des populations sans
alternative aucune pratiquée par le Gouvernement de la rupture
depuis son avènement au pouvoir en 2016,
- invite le Gouvernement à procéder au relogement immédiat des
sinistrés sur des sites appropriés et à leur indemnisation afin qu’ils
puissent trouver de quoi survivre et assurer la rentrée de leurs
progénitures.
Cotonou, le 14 Septembre 2021
Le Bureau Exécutif National
-2-
Les mesures de dédommagements annoncés par le
pouvoir de Talon : Une couverture du crime
u lendemain du déguerpissement inhumain et sans fondement
des populations de Djako le 13 septembre, le gouvernement
de Talon, réuni en Conseil des ministres le 15 décide :
« Relogements et accompagnement social des pêcheurs installés au
L
A
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sud de la Route des Pêches et des occupants des sites à aménager au
quartier Xwkacodji à Cotonou :
L’optimisation du projet de développement de la zone à vocation
touristique entre Cotonou eet Ouidah nécessite des aménagements
complémentaires. Ainsi, en plus des divers projets réalisés ou en cours,
il y a lieu d’intégrer l’aménagement de la section de plage comprise
entre l’aéroport de Cadjèhoun et la localité d’Adounko. A ce périmètre,
s’ajoute celui situé au nord de la Route des pêches dont les études ont
déjà démarré….
….. Le Conseil a décidé d’apporter un soutien aux populations
concernées à travers le relogement, sur deux autres sites, des 853
unités d’habitations constituant l’ensemble des villages des pêcheurs
à déplacer. Aussi, un appui financier sous forme de primes de
compensation est-il alloué aux personnes affectées par ces travaux, en
vue de faciliter leur réinstallation sur les nouveaux sites.
Ces mesures d’accompagnement induisent le décaissement de la
somme de 3.461.803.000 FCFA que le ministre de l’Economie et des
finances mettra à disposition » (Cf Le Matinal n° 6170 du 16
septembre 2021).
L’inhumanité du pouvoir de Talon ressort lorsqu’on se pose les
questions suivantes :
1- Pourquoi, le gouvernement et ses défenseurs mentent en parlant
d’occupation illégale ou de lotissement frauduleux alors que le site a
été octroyé légalement et le lotissement fait par les autorités dans les
années 201-2004 ?
2- Pourquoi les mesures de relogement ne sont pas prises avant le
déguerpissement des habitants de Djako, en pleine saison des pluies,
à la veille d’une rentrée scolaire, alors que selon le compte rendu du
Conseil des ministres, les études sur le site de Djako, au nord de la
Route des pêches n’ont fait que démarrer?
3- En termes de "primes de compensation" pour la réinstallation des
853 unités d’habitation concernées, 3.461.803.000 FCFA seront
décaissés, soit en moyenne 4.058.385FCFA. Quelle maison peut-on
construire aujourd’hui pour se loger, mari, femme et enfants avec
4.058.385 F dans le Bénin de Talon ?
Autant dire que le gouvernement pense se couvrir et se dédouaner
avec des sommes ridicules en parlant d’appui financier. L’inhumanité
et ce qui apparait bien que comme un crime d’assassinat de ses
propres citoyens sont encore mieux visibles.
Casimir

-1-
A QUAND LA FIN DE LA FAIM ET DE LA PSYCHOSE DE TOUS LES
JOURS ?
ous avons faim et nous ne trouvons pas à manger et la
situation ne cesse de s’aggraver chaque jour. Voici les
vacances scolaires qui sont déjà pratiquement à terme. Mais
la faim qui nous est imposée et dont on ne sait pas la fin ne permet à
personne d’acheter les fournitures. Pas d’affluence devant les lieux de
ventes de cahiers tels que RAL (la « Rentrée Aura Lieu »).
Les employés sous ces bâches de RAL ont, à longueur de journée, soit
le menton en main ou le téléphone portable. Les parents dont les
enfants entrent en 6e
se lamentent. Comment payer les 16.400 fcfa
exigés avant que leurs, garçons ne soient inscrits au collège. Le
dimanche 29 passé un zemidjan décide de remuer la terre et le ciel
pour pourvoir au moins acheter quelques cahiers. A 16h n’ayant rien
mangé, il était fatigué et n’en pouvait plus. Rentré à la maison, il
mange et s’est lavé. Reposé étendu au lit quelques temps sans trouver
le sommeil, il reprend sa moto. Ayant dépensé de l’essence plus qu’il
a gagné, il vient garer devant le marché St Benoit de Womey. Pendant
60 minutes personne ne dit « kèkènon » (conducteur de taxi moto !).
Ceux qui sortent du marché, les femmes qui descendent des cars en
provenance de Tokpa prennent leurs routes, leurs colis sur la tête. Il
décide d’aller voir ce qui se passe au carrefour St Benoit. A peine à
son apparition, kèkènon, kèkènon, kèkènon. Son cœur est rempli de
joie. Il croit le moment venu. A gauche, une jeune fille bien habillée et
à droite, un groupe de six femmes, jeunes filles et jeunes dames
élégantes. Il s’est rapidement dirigé vers la jeune fille qui était seule.
Elle dit Carrefour Satellite, Calavi, 400F au lieu de 700 F au moins.
Rapidement débarrassé d’elle, il se présente aux six femmes qui
disent Bon amitié 2 passagers à 200 F au lieu de 500 ou à 400 F, car
c’est deux personnes sur une moto plus le conducteur. Les six femmes
après avoir appelé plusieurs zémidjans en vain, ont pris la voie à pieds.
Quant à la jeune fille,seul Dieu sait comment elle était rentrée. Si ceux
qui prennent zémidjan (taxi moto) n’ont pas d’argent comment les
zémidjan (conducteurs de taxi moto) ne vont pas souffrir ?
A cette souffrance s’ajoute la psychose de tous les jours. On nous
effraye par tous les moyens pour nous injecter un vaccin dont nul ne
sait l’efficacité et les conséquences sur l’organisme à l’avenir. Tout le
bruit qu’on fait courir derrière cette maladie qui tue moins que le
paludisme et la faim cache quelque chose. N’acceptons jamais cette
vaccination. Mourir d’un mal dont nous connaissons les
manifestations c’est mieux que de mourir des maux dont on ignore
tout. L’épidémie ne tuera pas tout le monde mais un vaccin peut tuer
tout le monde ou réduire sa longévité.
Aguerri et déterminé nous vaincrons covid 19 et Talon avec ses big
pharma
Libra Kokou
X X X
Opération déguerpissement à Fiyégnon 1& 2 (Djako)
Je suis témoin.
e lundi, 13 septembre 2021, vers 3 heures du matin, des sifflets
de policiers ont rompu brutalement notre repos à Fiyégnon 1&2
pour nous sommer de libérer nos habitations qui allaient être
détruites. Un sauve - qui- peut se déclencha dans le quartier.
Comment et où trimbaler à la fois bagages, enfants, femmes et
vieillards. Des cris d’enfants effrayés à droite et à gauche dans la
pénombre encore sombre du jour qui se levait peu à peu. Tout le
monde courait dans tous les sens. C’était une scène inimaginable,
effroyable et pitoyable pour des citoyens que nous sommes vivant
légalement dans nos maisons.
Nous en étions là quand vers 8 heures, un peloton de policiers équipés
d’armes à feu et de bulldozers conduits par le préfet Alain OROULA en
personne et le maire de Cotonou, Mr Luc ATROKPO, arriva sur les
lieux, assiégea le quartier et se mit à démolir nos habitations, lieux de
restauration, aires de jeux, buvettes, lieux de cultes et étalages de
tout genre. Il en résulta, plus qu’une désolation, une grande
consternation dans tout le quartier. En moins d’une heure, tout le
monde s’était retrouvé sans toit sous une pluie battante.
Cette action du gouvernement est intolérable et inadmissible puisque
nous avons été relogés depuis 2001 par les gouvernements antérieurs
selon les correspondances N°1892/misd/dc/sg/cnad du 17 août 2001
et N°0089/misd/dc/sg/cnad du 15 janvier 2004, celles de 2005, etc,
adressées aux divers préfets de l’Atlantique et du Littoral à cet effet.
Je suis ahuri et indigné de lire dans le journal "Le Matinal" N°6169 du
mercredi 15 septembre 2021 que nous occupions illégalement la
zone. C’est faux et archi faux. Nous avons été installés bel et bien par
des actes administratifs ci-dessus indiqués. D’ailleurs "Le Matinal", en
mettant à la Une « Fiyéyon Libéré » ne montre –t-il pas qu’il s’agit
d’une guerre de Talon contre nous autres populations ?
De plus, l’ODHP informe que « le Code foncier et domanial interdit
les expulsions et déguerpissements de population en période de
pluie. » Comment effectueront nos enfants la rentrée scolaire fixée
au 20 septembre ? Où est le programme Hautement social du
président TALON ?
C’est donc une grosse forfaiture hautement antisociale doublée de
mensonge que le gouvernement vient de perpétrer contre nous,
habitants du quartier Fiyégnon 1&2. (Djako). C’est inadmissible.
Je fustige et condamne cet acte inhumain du gouvernement contre
ses propres citoyens.
Cotonou, le 16 septembre 2021
Codjo, Djako
N
L
LA FLAMME N°419 17 septembre 2021
Prolétaires de tous les pays, unissez-vous ! Page 6
Talon a reconnu publiquement à Djidja qu’ils
sont tous, au gouvernement des voleurs et ils
sont tous libres
199 SEMAINES
Vient de paraitre :
LES ACTES FONDAMENTAUX
DE L’ALLIANCE POUR LA
PATRIE (A.P.P)
Prix de vente : 300f l’unité.
Prix de soutien : à partir de 500f.
Lieux de vente :
Siège du Parti Communiste du Bénin
(PCB) à Gbèdégbé, Cotonou
A la bourse du Travail de Cotonou, au
Secrétariat de la CSTB
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