EDITORIAL

POUR UNE VRAIE LUTTE CONTRE LA CORRUPTION

La lutte contre la corruption, la lutte contre la mafia foncière répond à des nécessités et appelle des prémisses. Comme nécessité, elle s’impose si l’on veut une société juste et épanouie ; si l’on veut édifier un pays développé, probe et assis sur la justice. Comme prémisses, cette lutte a des exigences : la première, le combattant contre la corruption doit lui-même être un modèle de probité et de justice ; ce qui est loin d’être le cas actuellement ; la deuxième, c’est la participation de la population à cette lutte. Sans ces deux conditions, les actions menées dans ce cadre ont des chances de n’être que des coups d’épée dans l’eau. Les combats actuels du Gouvernement de la Rupture (quelque frappantes soient-elles) sont frappées de suspicion légitime, car les protagonistes de ce pouvoir nagent eux-mêmes dans les eaux fétides de conflits d’intérêts. Cependant, il faut dire que ces actions actuelles du gouvernement de la Rupture (en dehors des proclamations de propagande) indiquent simplement une chose : l’avancée de l’idée de probité et de justice dans notre pays et cela souligne d’autant la nécessité pour le peuple de poursuivre ce combat qui fait du chemin et triomphera nécessairement, inévitablement.
La Rédaction.


LA LUTTE CONTRE LA MAFIA FONCIERE, NECESSITE ET METHODE : cas de la commune d’Abomey-Calavi.
epuis quelque temps, le pouvoir de la Rupture parle de la lutte contre la mafia foncière. Et dans ce cadre nous assistons à des procès contre des autorités locales : le cas qui est sur le tapis est la mafia foncière d’Abomey-Calavi, l’une des plus puissantes, des plus perverses du pays. La question foncière est l’une des questions déterminantes du développement économique d’un pays. Sans la lutte contre les mafias qui exproprient les populations, s’approprient des domaines de l’Etat affectés à des réalisations sociocommunautaires, il n’y aurait pas vie communautaire stable. Depuis des années, les Organisations de la démocratie révolutionnaire (dont le Parti Communiste du Bénin est partie intégrante) ont fait de ce combat un des axes centraux de leur programme. C’est dans le sens de ce combat du respect de la propriété publique que le Parti Communiste du Bénin a combattu et rejette toujours l’achat illégal et illégitime par Patrice Talon du domaine public jouxtant le domicile du Chef de l’Etat. Nous combattons aussi toutes les expropriations déguisées des citoyens sous couvert des lois et dispositions réglementaires fixant à des prix dérisoires les domaines soi-disant achetés comme cela se passe actuellement par exemple à Glo-Djigbé et ailleurs. C’est dans le sens de ce combat pour la justice et la probité qu’en 2012-2014 ont été créés sur conseil de notre Parti, les Hauts Conseils de Réhabilitation de nos grandes Cités béninoises. Ce qui se passe actuellement à Calavi avec des autorités déférées en justice est donc nécessaire. Nous disons « Bravo ! Populations du Bénin et particulièrement d’Abomey-Calavi qui par vos luttes et pressions, et avec les conseils du PCB, avez amené le pouvoir de la Rupture à de telles actions ». Mais cette lutte doit s’effectuer avec équité, justice avec la participation des populations intéressées. C’est ce que nous avons toujours recommandé. Pour montrer que cette préoccupation de notre part est ancienne, nous publions ici un document sorti par le Haut Conseil pour le Développement de la Commune d’Abomey-Calavi (HCDAC) en février 2014.
« HAUT CONSEIL POUR LE DEVELOPPEMENT DE LA COMMUNE D’ABOMEY-CALAVI (H C DAC)
Abomey-Calavi, le 13 février 2014
Chers concitoyennes, chers concitoyens d’Abomey-Calavi,
Notre Commune est devenue aujourd’hui un haut-lieu urbanistique et de concentration humaine qui en fait un des pôles les plus importants du Bénin. Ce ne sont plus de petites bourgades satellites de Cotonou, comme Calavi et Godomey, seulement habitées par la communauté ethnique ayizo-fon, mais un complexe urbano-rural aujourd’hui peuplé de ressortissants de toutes les ethnies du Bénin et de l’étranger.
C’est dire que la gouvernance de cette commune intéresse au plus haut toute la communauté vivant dans cette commune et en particulier dans les centres urbains.
Or notre Commune à commencer par le Chef-lieu Abomey-Calavi et l’arrondissement de Godomey est très mal administrée. Abomey-Calavi est le haut-lieu des scandales les plus divers, pris en otage par une clique mafieuse, dirigée par le maire Patrice Hounsou-Guèdè, le Premier-Adjoint au Maire, Liamidi Houénou De Dravo, le Chef d’Arrondissement Central d’Abomey-Calavi, Hounga Antoine, toute cette clique raquette, pille à coups de surfacturations, exproprie les collectivités entières avec la complicité du Cabinet du Géomètre DJINADOU, vend et liquide des réserves administratives.
1°- Expropriations et escroquerie.
Des opérations de lotissements et de recasement sont l’occasion de vastes expropriations ou d’escroquerie à l’encontre des vrais propriétaires, les paysans et les collectivités entières et ce, au profit des autorités communales, locales et des comités de lotissement, occasionnant des révoltes constantes. Ainsi en fut-il dans le village de Ouèdo-Centre, du Village d’Agonvè de l’Arrondissement de Golo-Djigbé, des révoltes contre la tentative de démantèlement des domaines administratifs réservés au Centre Artisanal (ARTS) au Centre de Santé (CCS) du sous-quartier Agbocodji dans l’arrondissement de Godomey.
2°- Destruction des réserves administratives.
Selon les documents officiels tel l’Arrêté préfectoral N° 077/Dep-Atl-Litt/SG/SPAT du 23 mars 2013 portant suspension des opérations de lotissement dans la commune d’Abomey-Calavi :
« Dans l’arrondissement d’Abomey-Calavi :
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-Vente de jardin public à Agori-Finanfa ; fermeture, morcellement et vente de vons à Agori-Finanfa ; morcellement de réserves administratives situées derrière le domicile du Ministre TOPANOU Victor à Sèmè-Aïtchédji ; Traçage et ouverture de voies dans le domaine du CEG 4 d’Abomey-Calavi à Sèmè-Aïtchédji ; Plaintes contre recasements fantaisistes, double emploi et création de parcelles sur la base de faux numéros d’état de lieux par les agents du Cabinet DJINADOU.
Dans l’arrondissement de Godomey :
Déclassement de réserves administratives sans procédure et objet de l’arrêté communal n° 21/081/C-AC/SG/DST/SAFU/SAC du 08 novembre 2011 ; Morcellement vente de réserves administratives et abus d’autorité du Procureur Général de la Cour d’Appel de Cotonou à Gbodjè Amahoun (Dossier ZOUNTOUNOU) ; reprise et malversations foncières dans le lotissement de la tranche C de Godomey sans la levée de la suspension dudit lotissement : désapprobation du lotissement sur le domaine de la collectivité FASSINOU SATCHI.
Dans l’arrondissement d’Akassato :
Plainte du Cabinet PRISMA pour arrêt et annulation de tous actes relatifs aux travaux de lotissement en cours à Kansoukpa ; plainte des populations de Kpodji-Lès-Monts contre la conduite des travaux de lotissement ; Contestations des membres du Comité de lotissement de Kpodji-Lès-Monts ; Dénonciation d’un bureau fictif de comité de lotissement à Agassa-Godomey », etc.
Ainsi des domaines administratifs tels celui de la SONICOG d’une superficie de 750 ha ont été démantelés et vendus à Ouèdo ; des réserves administratives ont été démantelées et vendues à Akassato ; le terrain de sport de Sèmè-Gbévo objet de réserve administrative est liquidée.
Le maire Patrice HOUNSOU-GUEDE en personne, son premier-Adjoint HOUENOU DE DRAVO Liamidi, le Chef d’Arrondissement Central d’Abomey-Calavi, HOUNGA Antoine, Placide AZANDE, sont souvent l’objet des plaintes nombreuses des populations pour « escroquerie foncière et abus d’autorité » comme ce fut le cas des populations du village de Kansoukpa, pour « Vente et partage illicite du domaine public ou appartenant à l’Etat à Ouèdo-Centre ». Ce qui a conduit les mafieux à organiser la destitution du Chef de village, le nommé AGON Gilbert qui a été parmi les dénonciateurs.
Les scandales étaient tels et les clameurs protestataires telles que le Ministre de la Décentralisation d’alors, Raphael EDOU a par arrêté N° 002/MDGLAAT/DC/SG/CNAD/SA du 16 Janvier 2013 et Message–RadioN°236/MDGLAAT/DC/SG/CNAD/SA du 25 Mars 2013 ordonné au Préfet des Départements de l’Atlantique et du Littoral la suspension provisoire des opérations de lotissement et de recasement dans la commune d’Abomey-Calavi.
3°- Surfacturations extrêmes des réalisations.
En lisant un peu le « Point des Réalisations de la deuxième mandature du Conseil communal (Septembre 2008 à 2012) », on note les faits ahurissants suivants : 1)« Construction d’un module de latrines à cinq cabines à l’école primaire publique d’Amahoun : 18 millions CFA » !!?? Une fosse de au plus 12 mètres de longueur, sur deux mètres, avec une dalle et des trous + des murs de séparation pour 18 millions ? Voilà qui est scandaleux. Et de telles latrines il y en a de nombreuses dans ce document. 2) Réfection de l’école primaire publique d’Agamadin centre : 23.500.000 !! Pour une simple réfection ? 3) Cimentage des sols de 8 hangars au marché de Cococodji : 7.721.920 ?? 4) Construction d’un parking au cimetière N°2 de ZOPAH : 21.787.646 et Construction d’un parking au cimetière N°1 ZOPAH 21.787.646 ? 5) Acquisition d’une niveleuse au profit de la mairie : 143.880.068 ? Alors que tout le monde dit que cette niveleuse n’a coûté que 47 millions.6) Pavage et assainissement de la voie carrefour IITA-Tankpè : 983.636.000 ? Autrement dit un milliard ? 7) Pavage et assainissement de la voie Togoudo-Allégleta : 548.000.000 CFA ??8) Construction de la clôture de l’arrondissement de Ouèdo : 18.760.255 ? Allez-y voir cette fameuse clôture ?
4°-Détournement crapuleux des biens communaux.
-Achat d’un véhicule Berline haut de gamme CHRYSLER 300 C au profit de la commune : montant déclaré de 30.750.000 F. Mieux ce véhicule a été détourné par le Maire HOUNSOU-GUEDE et a été immatriculé en son nom sous le numéro AP 1747 RB.
Trop ! C’est trop ! Il faut mettre fin au brigandage et à l’abus de pouvoir !
Voilà ce qui a conduit des citoyens et citoyennes de la Commune d’Abomey-Calavi, à se réunir ce jour 08/02/2014, pour mettre sur pied un Comité Provisoire du Haut Conseil pour le Développement de la Commune d’Abomey-Calavi (H C DAC)
Le Comité rend hommage à tous ces concitoyens qui se sont jusque-là élevés contre la mafia foncière et la gestion pilleuse des autorités locales de Calavi, le maire Patrice HOUNSOU-GUEDE, son Premier Adjoint, Liamidi HOUENOU DE DRAVO, du Chef de l’Arrondissement Central de Calavi, HOUNGA Antoine en tête sous diverses associations et les appelle à se joindre à nous pour le relèvement de notre Chère Commune.
Ce Haut Conseil aura pour tâches de :
1°- Diligenter un audit indépendant avec la participation des représentants du Haut Conseil, pour
- Faire l’état des lieux en matière domaniale et de propriété foncière surtout en ce qui concerne les réserves administratives dans la Commune. Ce qui signifie : faire l’état des lieux de toutes les opérations de lotissement et recasements ;
- Faire l’audit de toute la gestion de la commune depuis l’année 2002, année de démarrage de la décentralisation et remonter plus haut s’il y a lieu.
2°- Faire le point des Plans Directeurs des villes Abomey-Calavi et Godomey notamment et les arrondissements connexes comme Akassato, Hèvié, si de tels Plans existent et en élaborer d’autres s’il n’en existe pas. Ces Plans Directeurs élaborés avec la participation des citoyens (en Assemblée Générale) seront publiés au Journal Officiel et ne peuvent faire objet de révision qu’en suivant la même procédure (adoption en Assemblée générale de la population et publication au JO)
Tout cela a pour objectifs de :
- Etablir une gouvernance saine et activement participative (avec le contrôle de toute la population) de notre Commune et mettre fin à la mafia sous n’importe quelle forme.
- Régler les questions d’expropriation des terres ;
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- Régler la gestion correcte du foncier dans la Commune d’Abomey-Calavi
- Rétablir les réserves administratives pour la réalisation des infrastructures sociocommunautaires (sportives, scolaires, sanitaires, d’attraction) ;
- Créer dans chaque arrondissement une « forêt classée » d’un minimum de 100 ha.
- Faire de la Commune d’Abomey-Calavi et en particulier des villes de Calavi et de Godomey des villes pilotes dans notre pays où il fait bon vivre pour tous leurs habitants.
Pour le Comité Provisoire du H C DAC,
Le Président »
Comme on le voit la lutte contre la mafia foncière ne s’arrêtent point à des procès. Elle a des exigences qui sont celles formulées en termes d’Objectifs fixés ci-dessus dont en particulier nous rappelons les éléments que sont : 1°- Diligenter un audit indépendant avec la participation des représentants des populations organisés en Conseil de Réhabilitation de Calavi.
- Faire l’état des lieux en matière domaniale et de propriété foncière surtout en ce qui concerne les réserves administratives dans la Commune. Ce qui signifie : faire l’état des lieux de toutes les opérations de lotissement et recasements ;
- Faire l’audit de toute la gestion de la commune depuis l’année 2002, année de démarrage de la décentralisation et remonter plus haut s’il y a lieu.
2°- Faire le point des Plans Directeurs des villes Abomey-Calavi et Godomey notamment et les arrondissements connexes comme Akassato, Hèvié, si de tels Plans existent et en élaborer d’autres s’il n’en existe pas. Ces Plans Directeurs élaborés avec la participation des citoyens (en Assemblée Générale) seront publiés au Journal Officiel et ne peuvent faire objet de révision qu’en suivant la même procédure (adoption en Assemblée générale de la population et publication au JO) »
Samson.
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03 B.P. 932 Cotonou
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DIRECTION NATIONALE DE CAMPAGNE
ADRESSE N°III AUX TRAVAILLEURS
RECOURS A UN OPERATEUR TECHNOLOGIQUE ESTONIEN POUR CREDIBILISER LE VOTE ELECTRONIQUE : ENCORE UN AUTRE SOMNIFERE POUR FAIRE CONSOMMER LA FRAUDE.
oyons vigilants ! Dans un communiqué en date du 16 décembre 2020, nous évoquions le retrait du processus électoral du prestataire parachuté de la présidence de la République pour piloter le vote électronique ; retrait confirmé par le Comité Electoral National (CEN) au cours de sa session ordinaire du 15 décembre 2020 présidée par le ministre du Travail et de la Fonction Publique, Mme Adidjatou MATHYS. Il se susurre maintenant que le gouvernement, loin de renoncer à son projet funeste, veut recourir à un opérateur technologique estonien pour remplacer l'opérateur béninois qui a jeté l'éponge. Pourquoi le gouvernement préfère-t-il un opérateur technologique estonien en lieu et place d'un autre prestataire béninois que certains représentants du patronat (notamment, ceux de la CONEB) proposeraient au CEN ? La contestation du vote électronique par la CSTB et les travailleurs est-elle fondée sur l'origine, la nationalité ou l'incapacité de l'opérateur technologique à piloter ce mode de scrutin ?
La présente adresse vise à mieux éclairer l'opinion publique sur les récriminations de tous les travailleurs et la CSTB à propos du vote électronique. Mais avant, jetons un regard sur les atouts de la République d'Estonie dont le gouvernement veut se servir maintenant pour faire accepter sa machine de fraude.
I.- Bref aperçu sur l'environnement du numérique en République d'Estonie
La République d'Estonie est un petit pays de l'Europe du Nord qui a repris son indépendance en 1991, suite à la dislocation de l'ex-Union des Républiques Socialistes Soviétiques (URSS). Il est frontalier à la Russie, la Lettonie et la mer Baltique. Sa population est d'environ 1,34 million d'habitants en 2018 et sa capitale est Tallinn. Après avoir repris son autonomie vis-à-vis de la Russie, la République d'Estonie a misé sur le numérique pour son développement économique et social. Avec ses services administratifs à 99% en ligne, ses cours d'éducation numérique et ses transports intelligents, le pays fait figure de modèle et il est en avance sur nombre de pays dans son utilisation des nouvelles technologies. Tout ou presque se fait en ligne, si bien que certains spécialistes qualifient l'Estonie de nation la plus avancée au monde en la matière. Pour atteindre ce niveau de digitalisation et de dématérialisation de son administration, l'Estonie a dû investir dans les réalisations d'infrastructures numériques et la formation de sa population. C'est grâce à cet environnement technologique que le vote électronique via les smartphones est passé dans les habitudes des citoyens estoniens.
Le Bénin et l'Estonie sont liés par un accord de coopération mutuelle dans le domaine du numérique depuis octobre 2019. Mais de là à vouloir recourir à un expert estonien pour mettre en place le vote électronique lors des prochaines élections professionnelles relève purement et simplement d'une ruse rupturienne, au regard de la fracture numérique que connaît notre pays.
II.- Le recours à un expert estonien ne peut rendre crédible le vote électronique
Il est inutile de revenir sur les difficultés de connexion internet, et surtout les nombreuses zones non couvertes par les réseaux mobiles GSM dans le pays. Les régions frontalières avec les pays voisins sont sous l'influence des réseaux GSM étrangers. S'entêter à vouloir imposer un vote à l'aide des téléphones Android dans les conditions actuelles de notre pays relève plus d'une machination frauduleuse et d'un sabotage des élections professionnelles en vue de nommer des représentants illégitimes et illégaux aux travailleurs. Les griefs contre le vote électronique restent intacts et ne changent pas, même avec le recours à un expert estonien. Au contraire, il vient renforcer le sentiment des travailleurs et de la CSTB que le gouvernement s'accroche à sa machine de fraude. Car, un simple changement de prestataire ne suffit pas pour garantir la transparence d'un mode de scrutin opaque qui n'offre aucune garantie de contrôle des votes émis. Mieux, nous avons toujours motivé le rejet du vote électronique par l'impossibilité du contrôle du vote de l'électeur suite à l'absence de tout objet matériel de son vote, la sujétion du contrôle au seul commanditaire qu'est le gouvernement, la volonté du Président de la République de remettre en cause unilatéralement les règles du jeu au cours du jeu, sans occulter la violation du droit de vote des travailleurs à
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cause de l'absence et des difficultés de connexion au réseau Internet dans notre pays.
C'est pourquoi la direction nationale de campagne de la CSTB continue d'appeler les travailleurs et leurs comités électoraux à se mobiliser en vue des actions contre la fraude et pour faire gagner la CSTB.
Non au vote électronique !
La fraude ne passera pas !
Cotonou, le 21 décembre 2020
Le Directeur National de Campagne
Julien ADJINDA
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COMPTE RENDU DE LA RENCONTRE DU 18 DECEMBRE 2020 ENTRE LE CABINET DU MTFP ET UNE DELEGATION DE LA CSTB
uite aux observations et propositions de la CSTB en date du 4 décembre 2020 adressées au ministre en charge des élections professionnelles qui sont restées sans suite et suite à la demande d’audience adressée à madame le ministre du Travail et de la Fonction Publique le 11 décembre 2020 concernant, notamment le processus d'établissement de la liste électorale dans le cadre de la troisième édition des élections professionnelles, l’autorité ministérielle a mandaté son DC à l’effet de rencontrer une délégation de la CSTB le vendredi 18 décembre 2020.
La séance a eu lieu de 18 h 25 min à 19 h 44 min. La délégation ministérielle conduite par le DC, Victorin HONVOH était composée:
- du SGM, Norbert KANHOUNON;
- de la DGT, LEGBA Mireille;
- du CT ZANOU Pierre;
- du C/ SDS;
- et de la SP/ DC.
La délégation de la CSTB présidée par son SG était constituée de :
- Françoise HOLONOU ;
- Frédéric PRODJINOTHO.
- et de M. Innocent ASSOGBA
Après avoir fait part de l'empêchement de madame le ministre à cette séance et présenté ses excuses pour le retard accusé (retard dû, a-t-il dit, à une séance à laquelle il participait au ministère des finances concernant précisément les élections professionnelles), le DC a invité le chef de la délégation de la CSTB à faire part des préoccupations de sa confédération.
De l’intervention du camarade Nagnini KASSA MAMPO complétée par le camarade M. Innocent ASSOGBA et fortement illustrée et argumentée, il ressort que ;
- le Bénin a déjà fait deux fois l’expérience des élections professionnelles nationales et a acquis en la matière de l’expertise convoitée et recherchée par plusieurs autres pays de la sous-région qui s’en sont inspirés. Pour la CSTB, notre pays gagnerait à ne pas reculer dans l’organisation de cette troisième édition;
- la modification des textes encadrant l’organisation de la troisième édition des élections professionnelles, en plein processus, fait l’objet d’une vive préoccupation de la CSTB car, n’étant pas de nature à garantir la crédibilité des opérations;
- le vote électronique qu’impose le pouvoir pour cette troisième édition des élections professionnelles ne garantit aucune transparence, aucune fiabilité du vote. De plus, le risque que cela exclut une grande partie des travailleurs à exprimer leur vote est grand car nombreux sont les travailleurs qui n'ont pas de téléphone portable androïde dans ce pays où l'Internet ne couvre pas tout le territoire. Le rejet de cette option gouvernementale a été une fois encore clairement réitérée par la CSTB;
- le Comité Electoral National(CEN), ne dispose pas d'un chronogramme pour permettre le bon déroulement du processus électoral;
- les Comités Electoraux Départementaux(CED) ne sont pas installés alors que ce sont eux qui devraient recueillir, travailler les listes électorales à la base et les acheminer au CEN;
- la gestion de la question des listes électorales telle qu’elle se fait actuellement par le CEN ne rassure pas : non association des CED dans la gestion de ces listes, données globales ne permettant pas la possibilité d’un contrôle par les travailleurs à la base, risque de recueillir des listes non entièrement renseignées et non exploitables à terme, etc.
La délégation de la CSTB, après chacune de ses observations et dénonciations, s’est évertuée à formuler des propositions pour faire avancer le processus en vue de la tenue transparente crédible et réussie de cette troisième édition des élections professionnelles.
En réponse aux préoccupations et propositions de la CSTB, la délégation ministérielle (en l’occurrence le DC, le CT et le SGM) a :
- dit prendre acte des propositions de la CSTB qui ne manquent pas de pertinence. Ces propositions seront versées au CEN pour examen;
- fait un point sur l'évolution du dépôt des listes : sur les 24 ministères, il ne reste que le MAEP; sur les 12 préfectures, il ne reste qu’une seule préfecture et sur les 77 communes, il reste encore 33 mairies qui n'ont pas encore déposé leur liste; les entreprises ou établissements, en ce qui les concerne, continuent d'envoyer leurs listes. Certains l'ont fait, sans les numéros de téléphone des agents.
- invité la CSTB, comme toutes les confédérations à continuer à travailler pour l’acheminement vers le CEN des listes des personnels des entreprises, services et établissements;
- confirmé le choix d’un nouvel opérateur technologique pour le vote électronique. Ici, la délégation ministérielle a longuement expliqué que le gouvernement n’a aucun intérêt à organiser la fraude ;
- fait savoir qu’une communication relative auxdites élections, notamment en ce qui concerne le budget, passera devant le conseil des ministres le mercredi 23 décembre 2020. Dès la validation de ladite communication, le CEN pourra d’une part, avoir un chronogramme, d’autre part, décider de mettre fin à la réception des listes et enfin organiser une large communication sur les étapes du vote;
- félicité la CSTB pour le dépôt de sa candidature et pour sa participation au processus à travers son représentant au CEN; mais ils avouent être gênés par les motions de protestation contre l'introduction du vote électronique et l'intrusion de la CENA qui viennent des travailleurs, de toutes parts à la base;
- invité la CSTB à cesser de parler de fraude car cela ne concourt pas à l'évolution du processus ;
- déploré le fait que tout ce qui se dit au CEN, sorte sur la place publique.
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Après ces explications des membres de la délégation ministérielle, le SG KASSA MAMPO a tenu à :
- réitérer la position de sa confédération qui est contre le vote électronique et l'intrusion de la CENA dans le processus de ces élections professionnelles nationales, 3e édition;
- indiqué que sa confédération ne se sent nullement concernée par la divulgation des secrets des délibérations au sein du CEN.
Enfin, le SG confédéral de la CSTB a porté à la connaissance de la délégation ministérielle la situation qui prévaut à l'ASSECNA relativement aux élections professionnelles sectorielles : alors que le processus a démarré bien avant avec 04 syndicats en lice sur la base de l'ancien décret qui a permis de prendre une note de service pour créer le comité électoral depuis le 11 septembre 2020, deux syndicats ont été illégalement retirés de la liste des candidats au motif qu’ils ont été créés en 2020 en respect d'une disposition du nouveau décret signé le 23 septembre 2020. Cette décision arbitraire et incompréhensible prise par la DGT, alors que le comité électoral qu'elle préside avait déjà validé la candidature des 04 syndicats qui étaient en pleine campagne électorale , apparait comme traduisant une volonté à peine voilée de favoriser deux(02) syndicats curieusement appartenant tous à une même confédération syndicale et de violer au sein de cette entreprise internationale à caractère sensible les libertés syndicales notamment certaines dispositions de la convention 87 de l'OIT ratifiée par le Bénin sur la liberté de création de syndicat.
Le DC a pris acte de ce dernier point soulevé par le SG de la CSTB et a promis en rendre compte à madame le MTFP pour son dénouement.
Cotonou le 19 décembre 2020
Pour la CSTB, le Secrétaire Administratif
Frédéric PRODJINOTHO
Réouverture des frontières nigérianes : Un soulagement pour les peuples
e 16 décembre 2020, après plus d'un an de fermeture, le Président Buhari du Nigeria a décidé de rouvrir les frontières avec le Bénin, le Cameroun et le Niger. Cette réouverture va soulager les populations dans leurs activités économiques et favoriser le rapprochement entre les peuples de notre sous-région.
Zola R.
L’art musical et l’engagement politique
Les artistes ivoiriens Yodé et Siro une école d’artistes engagés ?
e coup de force de Ouatarra pour se maintenir au pouvoir à travers sa mascarade d’élection de novembre 2020 a fait sortir Petit Yodé et l’Enfant Siro des studios vers les populations Ivoiriennes. ‘’L’internat temple du Zouglou’’ sis au quartier Yopougon à Abidjan a été le lieu choisi par ces deux artistes de la musique Ivoirienne pour rentrer en contact direct avec le peuple Ivoirien pour lui manifester leur degré d’engagement patriotique. Au cours de leur concert, Yodé et Siro ont fustigé aussi bien le pouvoir Ouatarra que l’attitude du procureur de la République M. Richard Adou. Ils ont dénoncé les pratiques de partis pris de ce procureur dans ses décisions qui frappent uniquement les partis d’opposition et leurs leaders. Ils ont par conséquent exigé la fin des poursuites politiques contre les opposants et surtout la levée des mesures de restriction imposées à Laurent GBAGBO pour son retour en Côte d’Ivoire. Ainsi, devant le public participant au concert, Yodé et Siro ont tenu des propos tels que : « 3e mandat, Président respecte pas loi. Le procureur même là, il n’est plus procureur, il est procureur d’un seul camp. C’est quel pays ça là. Allez dire au procureur ADOU Richard, allez lui dire que un mort, c’est un mort. On ne passe pas son temps à chercher les petits Baoulé dans les villages pendant que des gens sont ici avec des manchettes et ils sont bien identifiés. On ne se réconcilie pas en mettant les gens en prison. Le pays a besoin de tous ses enfants pour la vraie réconciliation oooh. Il doit rentrer ooooh, il doit rentrer. Nous tous on a vu ici. Quand il partait, il n’avait qu’une seule chaussure, un seul pantalon, une seule chemise. On l’a mis dans avion. On l’a amené chez les blancs. Il a duré là-bas. 9 ans dans prison. Ils ont envoyé des témoins. Assez, assez de témoin. On dit il y a 3 milles morts. Ils ont cherché, ils ont fouillé. Ils ont cherché oooh, ils ont foiullé. Vers la fin, ils ont dit c’est pas lui. On dit, c’est pas lui. Mais s’il est parti avec un seul pantalon, une seule chemise, une seule chaussure, il n’avait pas de passeport. Pourquoi on lui demande passeport oooh ? Mettez-le dans le même avion. Venez avec lui oooh !!! Ou bien ??? Koudou Laurent GBAGBO ooooh, il doit rentrer ooooh ! Il doit rentrer ! »
Cet acte courageux et patriotique n’a pas manqué de susciter des réactions du côté du pouvoir Ouatarra. Le procureur s’est auto saisi et a instruit la brigade de recherche de la Gendarmerie qui accable les artistes des chefs d’accusation à savoir : «Incitation à la haine et à la révolte ; outrage à l’autorité judiciaire et d’injure à la République » à travers des propos musicaux tels que : «On ne passe pas son temps à chercher les petits Baoulé dans les villages. Le procureur même là, il n’est plus procureur, il est procureur d’un seul camp. Allez dire au procureur ADOU Richard, allez lui dire que un mort, c’est un mort. C’est quel pays ça là ». Arrêtés et placés en garde-à-vue pendant 24 heures, les deux artistes ont été présentés au procureur qui les condamne à 12 mois d’emprisonnement avec sursis et une amande de 5 millions FCFA chacun.
Pour l’histoire, ces deux artistes Ivoiriens connus sous le nom de Petit Yodé et l’Enfant Siro, ont depuis quelques années formé un couple musical et ont influencé la musique Ivoirienne notamment son genre musical appelé Zouglou. Ils se sont très tôt fait remarquer par leur humour musical fait d’histoires drôles et de leurs propres expériences de vie. L’on se souvient encore de quelques-uns de leurs titres à savoir : « Un gaou à Paris » ; « 1er jour à Paris » ; « La vie »…
Mais depuis les années 2000 où la Côte d’Ivoire est plongée dans une crise politique avec l’imposition du pouvoir Ouatarra par l’impérialisme Français contre Laurent GBAGBO, Yodé et Siro ont pris l’option de s’engager au côté du peuple en mettant leur art au service de l’émancipation et de l’éveil du peuple Ivoirien. C’est ainsi qu’ils ont ensemble avec d’autres artistes Ivoiriens animé le groupe musical appelé Collectif Zouglou et ceci pendant la crise pré-électorale et post-électorale de 2001 à 2010 avec des titres tels que : « Libérez mon pays » ; « David contre Goliath » ; « On est fatigué » ; etc. Depuis ce temps, ils sont restés fidèles à leur engagement. Ainsi avec la nouvelle crise engendrée par la décision de Ouatarra de briguer un 3e mandat en violation de la constitution Ivoirienne, les deux artistes ont produit une chanson
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appelée « On dit quoi ? ». Par cette chanson, ils ont dénoncé la politique de ruine et d’exploitation de Alassane Ouatarra. Leur expérience doit faire école au niveau des artistes africains attachés à leur continent. L’Afrique qui surtout a une grande tradition cuturelle a besoin d’une émergence d’artistes engagés pour que la music et les arts soient désormais orientés vers l’éveil des peuples Africains en vue de leur affranchissement du joug néocolonial et de ses serviteurs au profit des pouvoirs aux mains des patriotes.
Brieux Zinsou.
PROCES DES ZEM DE PARAKOU AU TPI DE PARAKOU
Avec bravoure, détermination et témérité, le Comité de lutte des zém de Parakou met brillamment et publiquement fin au mythe des puissants syndicats et associations escrocs des zém de Parakou qui, en complicité avec l’administration municipale de Charles TOKO les ont toujours escroqués.
ccusés d’avoir saccagé les bureaux de leurs sièges syndicaux et dérobé des millions de francs pendant leur passage, les responsables des 13 syndicats de zém de Parakou ont fait arrêter les sieurs GNAMMI Parfait, SOSSA Sourou Paul, SALAOU Aboudou-Razack et ADOFOUE Modeste le lundi 7 décembre 2020. Ceux-ci ont été présentés au procureur le lendemain mardi 8 décembre 2020. Après leur audition, le procureur avait envoyé en prison SALAOU Aboudou-Razack et ADOFOUE Modeste puis libéré et mis sous convocation les deux autres pour comparaître à l’audience du 22 décembre 2020 au TPI de Parakou. Dans la suite de l’instruction du dossier, quatre autres zém ont été arrêtés et rejoint les deux autres en prison. Il s’agit de BAGLI Pierre, HOUNGBEDJI Hyacinthe, NASI Parfait et Clavaire.
Nous sommes le mardi 22 décembre 2020. Il sonne 8h 30mn, l’enceinte du TPI de Parakou ainsi que les abords des rues étaient emplis de zém dans leurs maillots jaunes de travail sous les regards des passants et des riverains. Ils sont venus nombreux assister au procès de leurs porte-paroles. Notons que ces porte-paroles des zems sont défendus par Me Aboubakar BAPARAPE (Président de l’ODHP). Très remontés contre leurs responsables syndicaux désavoués et vilipendés, ils étaient tous très sereins et n’exprimaient qu’une seule certitude : la libération pure et simple de leurs porte-paroles. Il faut signaler la présence très remarquable des représentants de la section communale de Parakou de l’Organisation pour la Défense des Droits de l’Homme et des Peuples (ODHP) identifiables par leurs badges accrochés à leur cou. Malgré que l’audience soit publique, l’accès n’était pas autorisé au public sous le prétexte visiblement faux du Covid 19. L’effectif impressionnant des zém sur les lieux et l’imprévisibilité de leurs actions souvent spontanées seraient la vraie raison.
La salle d’audience était presque vide et les portes d’accès gardées par les policiers. Vers 9h, le dossier est appelé. La foule s’amasse devant la porte d’accès. De l’intérieur de la salle d’audience, le président de la cour appelle un à un les plaignants et les prévenus. Un policier à la porte reprend à haute voix les noms et fait rentrer les présents. A l’appel, les zém ont noté une absence notable, celle de LAWANI Yacoubou, le chef de la fédération des 13 syndicats. Il est à signaler que pendant que l’audience se déroulait dans la salle dont l’accès a été refusé au public, les zém rassemblaient des documents de preuves en leur possession et pouvant accabler les chefs des syndicats et tentaient avec réussite parfois de les transmettre à leurs collègues à l’intérieur. Beaucoup de zém demandaient en vain de les laisser pénétrer la salle pour apporter leur témoignage contre les chefs des syndicats.
L’audience proprement dite :
A l’ouverture de l'audience, la cour, à travers son président a d'abord procédé à la vérification des identités des mis en cause et de celles des plaignants. Parmi ces derniers il y avait des absences non justifiées et parmi les absents, on note le président de la fédération des zém Yacoubou LAWANI de l’association UCOZEP.
Ensuite démarre les auditions.
Le président, s’adressant aux prévenus leur dit :
‘’ Il vous est reproché la destruction volontaire des biens des associations des Zem et du vol de numéraire. Reconnaissez-vous les faits ? ’’
À tour de rôle à la barre, les prévenus à l’exception d’un seul, déclarent n’avoir rien à voir dans cette accusation. Ils disent n’avoir été associé ni de près ni de loin à l’acte incriminé. Seul le nommé Clavaire, interpellé et envoyé directement en prison après le 8 décembre 2020 reconnaît formellement avoir participé à l'acte mais n'avoir pas volé de l'argent.
La parole est donnée aux plaignants pour décrire à la cour comment la scène s’est déroulée et dire si réellement ils ont identifié quelqu'un parmi les accusés à la barre. Personne n’était en mesure de relater le déroulement des faits. Tous se contredisaient dans leurs réponses aux diverses questions de maître Aboubakar BAPARAPE.
A la question d'identification d’un des manifestants présents à la barre, presque eux tous ont pointé du doigt le nommé GNAMMI Parfait et disent l'avoir vu ce jour-là parmi la foule qui a manifesté puis saccagé les sièges des bureaux des syndicats.
Parfait GNAMMI invité à la barre a, sans aucune peine, démontré avec preuve qu'il n'est ni de près ni de loin associé à cet acte et qu’au lieu que ces gens disent la vérité à la cour ils ont préféré mentir et que lui il continue de dénoncer le caractère escroc de ces responsables.
Après toutes les auditions, le ministère public suggère la libération sous le bénéficie du doute de GNAMMI parfait et SOSSA Sourou Paul mais demande de retenir tous les autres dans les liens de l’accusation de destruction volontaire des biens et de vol simple et il requiert à leur encontre, 12 mois d'emprisonnement dont 6 mois fermes et 6 mois assortis de sursis.
Après une brillante plaidoirie de maître BAPARAPE, la peur a changé de camp. Il était apparu comme s’il y avait des gens qui en voulaient aux zém et travaillaient pour qu’ils restent en prison. Tout était devenu clair que les plaignants étaient en mauvaise posture.
Autour de 16h, la cour délibère et déclare totalement libres, GNAMMI parfait, SOSSA Sourou Paul, SALAOU Aboudou-Razack et les autres, libres mais sous le coup d’un sursis de 2 mois et condamnés à payer les frais des objets saccagés bien ajusté par la cour.
Les zém ont accueilli avec grande joie et satisfaction ce verdict. Ils ont félicité chaleureusement maître BAPARAPE avec qui ils ont réussi à avoir quelques prises de photos. Celui-ci leur a prodigué des conseils afin qu’ils ne se mettent pas à dos injustement la justice. Il les a appelés au calme et leur a dit toute sa disponibilité à les défendre toutes les fois que leurs droits seraient violés.
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Il faut préciser que les zém sont restés massivement mobilisés jusqu’à 21h environ avant que le portail de la prison civile de Parakou ne s’ouvre pour la sortie de leurs camarades qu’ils ont porté en triomphe puis raccompagné un à un dans leurs maisons respectives.
Quelle détermination ? Quel esprit de sacrifice et de solidarité ?
Le comité de lutte des zémidjans de Parakou a définitivement mis fin au mythe des puissants responsables escrocs à la tête de syndicats et associations de zém de Parakou qui, en complicité avec l’administration municipale de Charles TOKO les ont toujours escroqués.
Parakou, le 23 décembre 2020
Tchabi
Le doute sur le dragage du lac AHEME semble bien fonde
ans La Flamme N° 379 du vendredi 11 décembre 2020, dans une correspondance titrée : « DRAGAGE DU LAC AHEME : LES POPULATIONS RIVERAINES N’Y CROIENT PLUS », on lit : « Mais les acadja, baptisés ‘’Vlékététin’’ sont en train d’être réimplantés dans le lac Ahémé à la grande surprise de tout le monde. Messieurs Martin GBEDEY et les agents du développement rural interpelés par les populations, avouent leur impuissance en ces termes : « C’est depuis la direction du service des pêches que le projet est piloté ! ».
Voici que les informations à notre disposition cette semaine fondent les inquiétudes des riverains du lac Ahémé. En effet, nous avons la confirmation que Monsieur GBEDEY Martin, Directeur général de ADELAC est en train de démarcher les hounnon (prêtres traditionnels) et yèhouessi (fidèles de religions endogènes) des deux rives du lac pour qu’ils acceptent l’implantation des ‘’Vlékététin’’. Il les a fait convoquer par Dagbo Hounon et chez lui, à Ouidah, le jeudi 17 décembre 2020 pour leur demander de consentir que les ‘’Vlékététin’’ soient généralisés dans le lac.
Les informations de cette rencontre du jeudi dernier portées à la connaissance de certains riverains renforcent leur conviction que le projet du dragage risque d’être renvoyé aux calendes grecques. Et ceci d’autant plus que dans les lacs et autres plans d’eau au Togo, en Côte d’Ivoire, au Gabon, au Congo etc., il n’existe pas de ‘’Vlékététin’’ ,s’exclament certains.
Les populations continuent d’exiger le dragage du lac un point, un trait.
Kinmissédo A.
Correspondant de ‘’La Flamme’’ à Comè
Pétition contre le Franc CFA : Le Parti Communiste du Bénin (PCB) est signataire
LE SORT DE LA MONNAIE ECO
es soussignés de cette pétition condamnent sans réserve le complot de la France d’Emmanuel Macron visant à saboter la décision africaine de mettre fin au colonialisme monétaire, financier et bancaire qu’elle impose aux pays africains à travers de prétendus accords monétaires qui durent depuis 75 ans.
C’est, en effet, à travers les larmes et le sang que les populations africaines de 15 pays (Bénin, Burkina-Faso, Cameroun, Centrafrique, Congo, Côte-d’Ivoire, Comores, Gabon, Guinée Bissau, Guinée équatoriale, Mali, Niger, Sénégal, Tchad, Togo) ont été artificiellement séparés et dont les monnaies sont inconvertibles de l’une à l’autre et sont arrimées à l’Euro, ce qui plombe nos revenus commerciaux et nos capacités d’épargne.
Aujourd’hui, 21 décembre 2020, cela fait un an que la France a entamé la réforme du franc CFA de l’UMOA créée en 1945, à une époque où aucun de nos Etats actuels n’existait.
Cette reculade est le fruit de la mobilisation anti-impérialiste de toutes celles et de tous ceux qui se sont battus pendant des décennies pour l’abolition de la monnaie coloniale et qui ont donc contraint la France et ses affidés à annoncer précipitamment la « fin du Franc CFA »
Cette « fin » prétendue se résume en réalité à un changement de dénomination de la monnaie Franc CFA en ECO, la fin de la centralisation des réserves de change des États de l’Uemoa auprès du Trésor français, le « départ » des représentants de la France du conseil d’administration de la BCEAO.
Ces « changements » annoncés par les présidents Macron et Ouattara ne sont que des modifications de façade approuvées en urgence par les institutions françaises cependant qu’elles n’ont encore fait l’objet d’aucune approbation parlementaire africaine.
Il est important de retenir que :
1- Le processus initié par la France est anti-démocratique, anti-populaire et exclut les peuples, les sociétés civiles, les patronats et les parlements africains d’une décision qui les concerne au premier chef ;
2- L’accord monétaire avec la France a été renouvelé alors que nous exigeons la fin de l’occupation monétaire française. Nous demandons que la France sorte de de la gestion de nos politiques monétaires par la fin de l’accord entre nos pays et la France ;
3- Le maintien de la parité fixe entre cet ECO-Macron et l’Euro est une préférence commerciale accordée à l’Union Européenne et à la France ; cette parité fixe vise, en outre, à éliminer le risque de change pour les investisseurs européens et français en particulier ;
4- Le choix par la France et ses valets de la dénomination ECO, qui a été volée à la CEDEAO, révèle l’intention française de torpiller le projet de la monnaie CEDEAO afin d’étendre le franc CFA à d’autres pays africains avec une nouvelle dénomination ECO.
Il est grand temps que nos chefs d’État cessent d’être les préfets de la France pendant que nos économies continuent d’être pillées outrageusement à travers l’onction d’une monnaie, paravent du vol et de l’appauvrissement continu de nos populations. Tant qu’il en sera ainsi le développement ou même la chimère de « l’émergence » resteront une illusion.
C’est pourquoi nous :
Dénonçons cette parodie de mise à mort du Franc CFA néocolonial et exigeons la fin de l’accord de coopération monétaire entre la France et nos pays ;
Invitons tous les Africains, toutes les organisations progressistes à se mobiliser contre la présence monétaire française en Afrique et à faire barrage en Afrique et dans la diaspora à cette nouvelle tromperie monétaire ;
Exigeons l’organisation de débats nationaux et de référendums nationaux démocratiques et sincères sur la monnaie ;
Saluons l’attitude progressiste et internationaliste de démocrates français qui contribuent à éventer ce complot impérialiste et invitons à la jonction de toutes nos forces pour la souveraineté monétaire de l’Afrique.
Ensemble, mettons fin à l’occupation monétaire française !
Fait à Dakar, le 21 Décembre 2020
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Signataires (par ordre alphabétique) :
- Forces Démocratiques du Sénégal (FDS)
- Forum Social Sénégalais (FSS)
- Front pour une révolution anti-impérialiste populaire et
panafricaine (FRAPP)
- Jif Afrik
- Ligue Démocratique Debout (LD Debout)
- Mouvement Def Li là War
- Mouvement Gilets Rouges
- Mouvement Panafricain de Rejet du Franc CFA (MPR-FCFA)
- Nittu Dëgg Valeurs
- Pan African Congress (PAC de l’Azanie)
- Parti Communiste du Bénin (PCB)
- Pastef- Les Patriotes
- RadiKL Bomb Shot CREW (RBS CREW)
- Rassemblement National Démocratique (RND)
- Rassemblement pour la Vérité/ And ci dëgg (RV/And ci dëgg)
- Sénégal Notre Priorité (SNP)
- Urgences panafricanistes-Sénégal (UP-Sénégal)
- Yoonu Askan Wi/Mouvement pour l’autonomie populaire (YAW)
- Organisations signataires basées en France :
- Collectif Afrique
- Front Uni de l’Immigration et des Quartiers Populaires (FUIQP)
- Rassemblement Communiste (RC)
- Association Nationale des Communistes (ANC)
- Individualités :
- Boubacar Boris Diop, écrivain
- Amina Fofana, Mouvement « On a tout compris » (Mali)
- Chris Sankara, Coordinateur national du Pan African Congress de
l’Azanie et président du mouvement panafricain mondial
- Leuz Diwane G, artiste rappeur
- Yassine Fall, économiste, présidente du mouvement Def Li Là
Wàr
- Amadou Lamine Diallo, Yerewolo Debout sur les ramparts (Mali)
- Nit Dof, artiste rappeur
- Mme Ndeye Fatou Ndiaye Blondin Diop, Avenir Senegal Bii Nu
Bëgg
- Dr Mohamed Lamine Ly, médecin généraliste
- Saïd Bouamama, Sociologue, militant du Rassemblement
Communiste
- Jacques Habib Sy, ancien directeur de Transparency
International
- Makhily Gassama, ancien ministre de la culture du Sénégal
- Elimane Haby Kane, président LEGS Africa
- Moustapha Diakhaté, patriote africain et citoyen sénégalais
- Professeure N’Dri Assié Lumumba, université Cronell, New York,
Usa, citoyenne de Côte d’Ivoire
- Cheikh Oumar Diagne, économiste
- Imam El Hadji Mamadou Lamine Dramé
- Niousha Roshani, Ph.D Co-Founder Global Black Youth,
Citoyenne de Côte d’Ivoire
- Mohamed Fall, Strategic Mine planning engineer Kinross gold
corporation, Brésil
- Honorable Martha Karua, ancienne ministre de la justice du
Kenya
- Mme Gisèle Yitamben, CEO Asafe knowledge Academy for
Developement
Les 4 hommes les plus riches du monde se sont enrichis
de 219 milliards de dollars en 2020
lors que l’année a été terrible de bien des manières pour
le commun des mortels, Jeff Bezos, Elon Musk, Bill Gates
et Bernard Arnault ont vu leur fortune s'accroître.
Publié le MARDI, 15 DÉCEMBRE 2020
par Amélie Longret
© Matt Winkelmeyer/Getty Images for WIRED25
2020 ne fut pas une mauvaise année pour tout le monde. Pour
preuve, quatre des hommes les plus riches du monde ont vu leur
fortune augmenter de 219 milliards de dollars, soit 180 milliards
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