KIDNAPPING DE STEEVE AMOUSSOU A LOME ET LE PROCES DE LA HONTE DU 03 SEPTEMBRE 2024
QUAND LE POUVOIR DE TALON FAIT DU BENIN UN ETAT VOYOU ET DE GANGSTERISME.
Depuis le 12 août 2024, un évènement important est intervenu qui polarise la vie publique nationale et régionale
Le kidnapping du concitoyen Steeve AMOUSSOU. Le scénario se déroule ainsi qu’il suit :
1) Dans la nuit du 12 août 2024 vers 22 heures du Togo, la nouvelle fut rapidement répandue à travers des alertes lancées via les réseaux sociaux. Les premières sources parlent « d’enlèvement crapuleux à Lomé au quartier Adjidogonmè, de Monsieur Steeve AMOUSSOU alias Frère HOUNVI » par un commando à bord d’un véhicule d’immatriculation béninoise.
Le « Frère HOUNVI » en question est le nom connu d’un chroniqueur qui depuis quelques années, réalise chaque semaine des chroniques pour dénoncer les dérives du pouvoir de Patrice TALON.Le lendemain, on apprend que les ravisseurs ont conduit leur victime à Cotonou pour la remettre dans les mains de la police et qu’elle est gardée dans les locaux de l’OCRC. Annoncée pour le 19 août 2024, l’audition de Monsieur AMOUSSOU devant le Procureur Spécial de la Cour de Répression des Infractions Economiques et du Terrorisme (CRIET), Monsieur Mario METONOU, ne sera effective que le lendemain, c’est-à-dire le 20 août. D’après le compte-rendu fait par l’un des avocats de Monsieur AMOUSSOU, dans l’après-midi du 20 août, Monsieur AMOUSSOU a déclaré devant le Procureur Spécial de la CRIET ne pas se reconnaître « Frère HOUNVI » comme l’ont fait savoir certaines sources annonçant son kidnapping. Cependant, le Procureur retient contre lui 03 chefs d’accusations à savoir « harcèlement par voie électronique, initiation et publication de fausses nouvelles par le biais des réseaux sociaux et provocation directe à la rébellion. » Il sera ainsi placé sous mandat de dépôt et son procès fixé pour le 07 octobre 2024.
2) Le 24 août 2024, le parquet de Lomé publie un communiqué signé du Procureur de Lomé, Monsieur Talaka MAWAMA. D’après ledit communiqué, « une enquête judiciaire conduite par le service central de recherches et d’investigations criminelles SCRIC a été ouverte. Des premiers éléments recueillis de cette enquête, il est apparu que l’acte dont s’agit a été l’œuvre de quatre personnes de nationalité béninoise aidées par deux autres personnes dont l’une de nationalité béninoise et l’autre de nationalité togolaise.
Sur les quatre acteurs principaux, trois de nationalité béninoise ont été identifiés ainsi qu’il suit :
- GANDAHO DJIMI, athlète des Arts Martiaux Mixtes (MMA) et coach au HEVISSO MMA sis à la Haie vive à Cotonou ;
- OUANILO MEDEGAN, Directeur Général de l’agence nationale de sécurité des systèmes d’information et athlète du MMA ;
- GBAGUIDI Todedokpo Juwan Géraud alias JOJO, membre du staff et manager de l'artiste béninois VANO BABY.
… L'enquête préliminaire et l'interrogatoire des deux suspects au parquet, ont mis en évidence des éléments à charge quant à leur concours à la commission des faits susvisés. Une information judiciaire a été requise pour faits d'enlèvement et complicité d'enlèvement. Les deux suspects ont été aussitôt inculpés de complicité de cette infraction par un juge d'instruction puis mis sous mandat de dépôt.
Les autres personnes ayant agi comme acteurs principaux dans les faits dont il s'agit, ont été visées par l'information judiciaire ainsi ouverte. À l'encontre de celles-ci, des mandats d'arrêts ont été requis. »
Avec ce communiqué, l’opinion publique a été éclairée sur l’identité des ravisseurs avec des interpellations et arrestations des complices. Désormais, les regards sont tournés vers les autorités béninoises. Tout le monde se demande si le Gouvernement du Bénin va mettre en exécution les mandats d’arrêt émis par les autorités judiciaires du Togo contre les acteurs du kidnapping qui se trouvent en territoire béninois. Pendant que le Gouvernement continue de garder le silence, le Procureur spécial de la CRIET ouvre à l’improviste, un procès le mardi 03 septembre 2024.
3) Pendant que tout le monde est resté suspendu au délibéré du 20 août qui fixe le procès de Monsieur AMOUSSOU au 07 octobre 2024, c’est par surprise que l’on apprend à travers les réseaux sociaux qu’un procès impliquant Steeve AMOUSSOU et toutes les personnes contre qui les autorités judiciaires togolaises ont émis des mandats d’arrêt internationaux s’est ouvert en catimini le mardi 03 septembre 2024 à la CRIET. Et c’est là qu’apparait une histoire rocambolesque où les ravisseurs de Steeve AMOUSSOU se présentent comme des personnes qui sont allées réclamer à Monsieur Steeve AMOUSSOU à Lomé, une somme de dix millions frs CFA qu’il devrait à un quidam du nom de Marcellin AYI qui se trouverait en Indonésie.
A la suite des débats, le Procureur Spécial près la Criet a fait remarquer que le Ministère public poursuit les prévenus pour « arrestation illégale et complicité d’arrestation illégale ». Ainsi, dit le procureur, l’infraction commise est « délictuelle » et non « criminelle », car il n’y a eu ni séquestration, ni détention arbitraire. Ainsi donc, il requiert la relaxe à l’encontre de Monsieur Ouanilo Mèdégan Fagla. Pour lui, les deux autres accusés ont commis un délit. Djimi Gandaho aurait conduit illégalement Steeve Amoussou du Togo au Bénin pour soupçon d’escroquerie portant sur la somme de 10 millions de francs CFA. Il le considère comme l’acteur principal de cette arrestation illégale. Et pour cela, la Criet « condamne Djimi Gandaho et Géraud Gbaguidi à 24 mois d’emprisonnement dont 12 mois fermes et 12 mois avec sursis. Ils devront également payer 05 millions de dommages et intérêts à Steeve Amoussou. » Autrement dit, il s’agirait désormais d’une affaire d’escroquerie qui aurait été commise par le sieur AMOUSSOU Steeve et les ravisseurs ne deviendraient que des personnes ayant commis des délits.
Interrogé par la presse quelques minutes après le délibéré, l’avocat de Steeve Me. Aboubakar BAPARAPE déclare qu’il s’agit d’une « affabulation...Vous imaginez, une prétendue créance pour laquelle on est allé enlever notre client dont le créancier se trouverait en Indonésie et demande à quelqu’un au Bénin ici d’aller réclamer pour son compte ladite créance à Lomé sans aucun support, sans aucune preuve. » Autrement dit, un véritable scandale ! Une véritable honte !
4) Comme on peut le voir, cette histoire cousue de fil blanc et sans queue ni tête a pour seul objectif, la protection des miliciens privés chargés des basses œuvres du pouvoir de la rupture. Elle a pour objectif d’essayer de contourner le mandat d’arrêt international des autorités judiciaires togolaises. Dans tous les cas, les réactions que suscite cette parodie de procès montrent qu’il s’agit d’un procès de la honte. Un blanchiment de crime en délit. Ce procès révèle au monde entier, comment le pouvoir de Patrice TALON a fait du Bénin aujourd’hui, un Etat voyou et de gangstérisme. En effet, depuis son avènement en 2016, beaucoup de cas d’enlèvements et d’exécutions extrajudiciaires ont été enregistrés. L’on se souvient encore de quelques cas à savoir :
- L’assassinat crapuleux du jeune opposant Bio ZAKHARIE intervenu en 2019.
- L’assassinat d’un jeune policier le 4 avril 2021 à la place de l’Etoile Rouge à Cotonou par des individus non identifiés jusqu’à ce jour.
- L’assassinat crapuleux de l’opposant Yacoubou Olaniyi BADAROU le 12 mai 2023 en son lieu d’exil à Niamey au Niger.
- L’assassinat non élucidé du jeune Martin HOUNGA à HEVIE le 5 septembre 2023.
- Des exécutions de jeunes à Porto-Novo, à Cotonou, à Parakou, et dans d’autres grandes villes du pays par des individus ni vus ni connus jusqu’à nouvel ordre.
- L’enlèvement le 1er mai 2024 des travailleurs en route pour la manifestation du 1er mai, gardés par la police puis déclarés quelques jours après comme consommateurs de drogue et enfermés pendant des semaines à la prison civile de Cotonou.
On n’oublie pas non plus des cas de faux dossiers et coups bas montés de toute pièce contre des opposants tel le cas de Laurent METONGNON et ses co-accusés dans l’Affaire dite CNSS-BIBE, injustement condamnés à 05 ans de prison en 2017, etc.
Notre peuple doit pouvoir tirer les leçons qui s’imposent de tous ces évènements et savoir qu’il ne lui reste qu’à s’organiser pour mettre fin à cette gouvernance de mafieux et de gangstérisme d’Etat.
Brieux