Contre la gouvernance autocratique de Patrice Talon
Les peuples du Bénin s'éveillent

1- Grève des Topka Topka de l’axe routier Porto-Novo-Cotonou


Les conducteurs de minibus communément désignés Topka-Topka à Cotonou et à Porto-Novo, suffoqués face aux mesures répressives de la police décident de rompre le silence. Le lundi 6 mai 2024 dans deux grandes villes du Bénin, à savoir Porto-Novo et Cotonou, ils lancent une grève d’avertissement de soixante-douze (72) heures pour protester contre la deuxième phase de répression des infractions au code de la route.


Ils retirent leurs véhicules de la circulation. Le transport en commun sur les réseaux routiers de ces deux villes est paralysé. Les conducteurs de Topka Topka s’insurgent contre l’imposition du port obligatoire de ceintures de sécurité parce que cette mesure qui n’est pas adaptée pour les passagers à bord de leurs véhicules. Ils dénoncent l’aveuglement du Gouvernement qui feint d’ignorer que les véhicules à quatre roues dits Tokpa-Tokpa sont dépourvus de ceinture de sécurité et qu’il a fallu des adaptations pour transformer ces véhicules de transports de marchandises en ceux de passagers. A plusieurs reprises les conducteurs ont prévenu le pouvoir. Mais il fait la sourde oreille et ne vise qu’à réprimer et se faire des sous…C’est cette imposition de port de ceinture inappropriée qui est la goutte d’eau qui a fait déborder le vase.


Sur les axes routiers, on observe une affluence des passagers habitués à ces moyens de transport. Mais, les parcs sont vides. Ceux qui ont des urgences sont contraints de se référer aux conducteurs de taxi-motos pour leur course. On peut retenir que les prescriptions que les dirigeants ont établies dans le cadre du transport routier compliquent la circulation des biens et des personnes. C’est un véritable calvaire pour les conducteurs ainsi que pour les usagers de la route.
A toutes ces difficultés de circulation, s’ajoute la cherté du prix de l’essence au bord des rues. Face à tous ces problèmes, le gouvernement de Talon ne s’en préoccupe guère. Le conducteurs de véhicules Topka-Topka ont raison de manifester pour protester contre les mesures qui rendent le trafic difficile. Seule issue désormais, les luttes contre les injustices, contre les répressions aveugles et contre les mesures anti sociales qui ruinent l’existence. Bravo et félicitations aux conducteurs de Topka Topka pour leur résistance.
AFi Tossou

 

2- Face aux tracasseries policières, les conducteurs de taxis (autos) d’Azové-Cotonou en grève.

Le lundi 28 Avril 2024, les conducteurs de taxis Azové-Cotonou ont observé une grève de 24h.
Les motifs qui sous-tendent cette grève sont les tracasseries policières dont ils sont quotidiennement victimes, et ensuite l’annonce de la deuxième phase de répression des infractions au code de la route.


Ainsi pour exprimer leur ras-le-bol, ces conducteurs de taxis qui utilisent l’axe Azové-Cotonou ont fait de cette journée du lundi, une journée ville morte. Les automobiles sont garées à domicile. Les passagers en partance pour Cotonou ou qui veulent se rendre à Lokossa, Comè, Ouidah, Pahou, Hèvié, CEG Godomey, bref avant Cotonou, sont venus constater à l’auto-gare d’Azové que rien ne bouge. Aucun véhicule à la gare.


C’est en posant des questions pour comprendre ce désert de taxis qu’un chauffeur raconte : « Aujourd’hui, on fait grève. On n’en a marre ! D’Azové (Couffo) pour Cotonou (Littoral), les passagers payaient 3.000F. Un véhicule de cinq places doit prendre 4 personnes en plus du chauffeur. 3 000Fx4 =12.000F. Quand on fait l’aller et le retour, ça donne 24 000f. L’essence est actuellement à 700f. Si on prend au moins 30 litres ça fait 21.000f. On doit payer le péage d’Ahozon par deux fois, manger et réserver un peu d’argent pour l’entretien du véhicule. Or, tous les jours, les prix des denrées augmentent ; le prix du carburant augmente et le prix des pièces aussi augmente. Tu fais des réparations, la main d’œuvre du mécanicien augmente. C’est en plus de tout cela qu’on va encore faire face aux tracasseries diverses de la police où il faut payer des dizaines de milliers de francs au trésor, ou pour la fourrière. On gagne combien, finalement ?».


C’est en raison des tracasseries policières particulières envers les conducteurs de taxi, avec en plus ce qui se dessine pour la seconde phase de répression annoncée et au regard de ce qui se vit avec cette répression sauvage pour non port de casque que : Face la vie chère, à la faim qui n’épargnent aucune couche de la société auxquelles s’ajoutent les répressions policières, les conducteurs de taxis d’Azové refusent d’accepter de continuer de souffrir et décident de faire savoir au gouvernement qu’ils n’acceptent plus de subir et disent non.


Ils disent qu’il revient au pouvoir de subventionner le carburant afin que le prix du transport soit accessible aux passagers. Et aussi que cessent les tracasseries policières afin d’alléger les souffrances quotidiennes des conducteurs.


Le pouvoir est ainsi prévenu. La grève du 28 avril n’est qu’un avertissement.
Tognigban, Correspondant de la Flamme dans le Couffo

 

3- Marche contre l'insécurité à Tanguiéta


Le samedi 4 mai 2024, les élèves du Ceg1 de Tanguieta et les populations se sont mobilisés et ont pris d'assaut les rues. C’est pour réclamer la sécurité et la quiétude des populations suite à la recrudescence et l'inaction des autorités qui ne font rien contre l'insécurité grandissante dans la zone. Voici ce qu’on peut entendre d’un porte-parole des manifestants : << Face à la recrudescence et l'inaction des forces de sécurité pour protéger les citoyens de la Commune de Tanguiéta, il est impératif que nous, en tant que population, nous levions et interpellions les différentes autorités >>.


Les populations de Tanguiéta s’insurgent donc contre l’insécurité persistante et le silence coupable des autorités compétentes en la matière. L’assassinat dans la nuit du 30 au 31 mars 2024 dans son domicile, de Bonaventure Kinéri, un enseignant au CEG 1 a été celui de trop. Bien avant ce cas, il y en a eu d’autres et à chaque fois, les populations sont sans secours appropriés et sans dispositif sécuritaire qui assure leur quiétude. Tanguiéta rentre malheureusement ainsi dans le cortège des communes du septentrion en proie à l’insécurité avec la présence des troupes françaises. Et c’est d’autant plus révoltant que le Gouvernement de Talon s’acharne sur les paisibles usagers des routes en les faisant brutaliser ou tuer, au lieu d’utiliser les policiers et les autres forces militaires à bon escient en les équipant convenablement pour les rendre aptes à assurer la sécurité des populations.


Mais les populations poussées à bout face à l’inertie coupable du Gouvernement, trouvent la solution ; elles s’insurgent pour dire ça suffit ! Elles dénoncent dans la pratique et dans la rue, les crimes du dictateur autocratique apatride Talon qui ne pense qu’à faire venir dans notre pays, les troupes étrangères françaises et américaines chassées du Sahel pour entretien et couverture du terrorisme.
Rapt

 

Correspondance


Marche pacifique pour célébrer le 1er Mai
Les Travailleurs d’EREVAN Aéroport de Cotonou sont bloqués par la police Républicaine.


Quand j’entends les gens dire que notre pays est désormais sous la dictature et que notre démocratie est aujourd’hui enfoncée dans la boue, je ne comprenais pas grand-chose. Mais je viens de faire la triste expérience hier 1er mai, fête des travailleurs.
Comme d’habitude, nous les agents du super marché EREVAN Aéroport de Cotonou, nous célébrons cette fête. Pour cette année, nous avons décidé de sortir en guise d’une marche pacifique pour commémorer ce jour et pour exprimer aussi notre ras-le-bol face à la vie chère et exiger de meilleures conditions de vie et de travail.


Mais cela a été une surprise générale pour tous les agents hier de voir tout le Super marché EREVAN assiégé par la police républicaine. Les policiers refusent à ceux qui sont déjà à l’intérieur de sortir et interdisent l’accès à ceux qui sont au dehors. Pendant plus de deux heures, tout le lieu est transformé en un camp de police. C’est d’autant plus étonnant que malgré le fait que le 1er mai est une fête internationale, nous avons rempli les formalités nécessaires en la matière pour notre manifestation.


J’ai compris hier que l’amélioration des conditions de vie des travailleurs ne préoccupe pas les autorités du pays. Il y a recul démocratique dans notre pays vraiment et le pouvoir s’associe ainsi et appuie ceux qui nous exploitent.
C’est une amère leçon et nous devons persévérer et poursuivre la lutte.


Etienne B. Sagbohan.

 

Téléchargez La Flamme N°549