Sommet de Paris sur le nouveau pacte financier
Veines tentatives pour sauver un système moribond


Les 22 et 23 juin 2023, s'est tenu à Paris un sommet sur « le nouveau pacte financier » entre Macron et des dizaines de chefs d'État dont ceux d'Afrique. Selon www.Reuters.com , << l'objectif de ce sommet est de rénover d'urgence l'architecture internationale, née des accords de Bretton Woods en 1944 avec la création du Fonds Monétaire International et la Banque Mondiale.>> Au cours de ce sommet, le principal initiateur Emmanuel Macron déclare << Nous avons un système financier qui est le fruit d'un consensus passé…mais qui ne va sans doute plus assez vite et qui n'est plus tout à fait adapté et qu'il faut réhabiliter et aligner sur nos objectifs.>> ( Cf. Discours de Macron sur Youtube). Plus loin dans son discours, il propose comme solutions palliatives :


<< On a besoin de beaucoup plus de secteur privé. Il y a beaucoup de liquidité dans ce monde, beaucoup d'argent, je pense qu'on peut beaucoup mieux le faire fonctionner si cet argent et ces liquidités sont au service des progrès de la planète et de ce double défi : pauvreté et biodiversité. Pour cela, nous devons mobiliser beaucoup plus d'investissements privés vers les pays en développement, les grands pays émergents. Les dirigeants devraient pousser pour que les banques multinationales de développement, telles la Banque Mondiale prennent davantage de risques avec leurs capitaux afin de stimuler les prêts >>. ( Cf. www.Reuters.com).


A travers ses déclarations, Macron reconnaît la désuétude du système financier établi en 1945 pour le renforcement de l’hégémonie des puissances occidentales, et notamment celle des USA avec le dollar et l’imposition des règles de pillages des pays arriérés.
Ensuite, les solutions palliatives ne sortent pas des sentiers battus de la domination du capital financier : « on a besoin de beaucoup plus de privé, plus d’investissements privés», alors que tous les analystes conséquents observent qu’on a besoin de beaucoup plus d’Etat et de représentation des populations pour faire face aux défis. »

Mais on se demande pourquoi Macron se voit obligé de convoquer ce sommet. On sait que les pays africains et ceux sous domination française comptent parmi les plus grandes victimes des institutions de Bretton Woods, la Banque Mondiale et le FMI, avec les diktats des Programmes d’Ajustement Structurel et leurs corolaires qui font le bonheur des Club de Paris, Club de Londres, Club de Rome... La France a d’ailleurs occupé la direction générale du FMI pendant des décennies. Avec l'éveil des peuples africains qu'on observe aujourd'hui, tout le monde reconnaît que ça ne peut plus continuer comme avant. Donc ce pourquoi on a réprimé et l’on continue de réprimer les patriotes combattants revient de force aujourd'hui. Si ce système inique de pillage disparaît la première victime est l'impérialisme français qui vit de ce système et ce n'est pas étonnant de voir Macron appeler les chefs d'État africains comme le maître qui invite ses élèves pour faire le nombre.


Par ailleurs, les contradictions entre puissances, anciennes et celles émergentes font que les BRICS proposent une autre alternative en remplacement des institutions de Bretton Woods. Le prochain sommet des BRICS en Afrique du Sud le dit ouvertement et clairement. Un véritable casse-tête pour la France qui craint de perdre son Empire en Afrique. Sentant le vent, l’impérialisme français gesticule pour s’accrocher et s’agite. Alors, on ne pouvait pas tenir un tel sommet sans souhaiter que des pays représentatifs des BRICS y soient. On comprend alors la présence de ces derniers à une telle réunion car il faut aussi se positionner pour le nouveau monde à venir.


Réformer un système dépassé et inadapté, en fait en faillite, face au nouveau qui se construit avec des acteurs concurrents conscients est chose impossible. De ce fait, les spécialistes qui analysent la situation ont raison de dire que le sommet a accouché d'une souris.
Le vrai problème qui se pose, est la fin du système d'exploitation impérialiste. Tant qu'il continuera, le même problème d’exploitation demeurera.
K.Clénon

https://www.la-flamme.org/images/La_Flamme_N508_du_30_Juin__2023.pdf