Révélations successives de scandales financiers sous la Rupture
Indicateurs de la pourriture du pouvoir de Patrice Talon


Au Bénin, de nouveaux scandales à la Société Béninoise d’Energie Electrique (SBEE) et au Conseil National de Lutte contre le VIH/sida, la tuberculose, le paludisme, les hépatites, les infections sexuellement transmissibles et les épidémies (CNLS-TP) occupent l’opinion et suscitent l’indignation générale. En effet, « Il a été retrouvé selon des sources très crédibles, plus de 300 millions au domicile de la Prmp qui n’a fait que 08 mois à son poste… Le Dt lui en dehors de ce qu’il pourrait avoir en banque, dormait aussi à la maison avec plus de 100 millions sous son lit », lit-on dans la parution du 27 juin 2023 du journal Le Béninois Libéré (l’une des voix officieuses du pouvoir dit de la rupture). Par ailleurs, selon une enquête de la Brigade Economique et Financière (BEF), 60 millions francs CFA ont été détournés dans une affaire dite de fraude suite à l’attribution et l’exécution d’un marché public au CNLS-TP. Des journaux parlent des détournements à la Haute Autorité de l’Audio-visuel et de la Communication.


En ce qui concerne le scandale à la SBEE, les auteurs (des expatriés avec qui le Chef de l’Etat a lui-même signé un contrat pour être parachutés à leurs différents postes à la Direction Générale de la SBEE) sont jusque-là en cabale et sans nouvelles avec les millions détournés.
Au sujet des détournements de fonds au Conseil National de Lutte contre le VIH/Sida, la tuberculose, le paludisme, les hépatites, les infections sexuellement transmissibles et les épidémies, une dizaine de cadres de l’Administration du Ministère de l’Economie et des Finances sont directement impliqués. Il s’agit notamment de Monsieur Éric Georges Yétongnon, Directeur National de la Commission des Marchés Publics (DNCMP), et sa collaboratrice ainsi que sept autres personnes de l’administration publique.


La particularité des nouveaux scandales, c’est qu’ils se déroulent dans des structures sous l’autorité du Président de la République jusque-là (cas du CNLS-TP jusqu’il y a un an) ou dans des structures ou les dirigeants ont été choisis à l’extérieur avec des qualificatifs de grande compétence en gestion. Il en a été ainsi de la SBEE dont les cadres expatriés mis en cause seraient maintenant en cavale, comme il avait été question du Port Autonome avec des expatriés belges. Ainsi donc, c’est la responsabilité directe du Chef de l’Etat qui est appelée. Cela signifie que face aux scandales en cours, les auteurs et ou commanditaires doivent être aussi recherchés jusqu’au sommet de l’appareil d’Etat. Dans tous les cas, c’est désormais connu de tout le monde que les arrestations sur fond de tapage médiatique ne sont que des manœuvres du pouvoir et ses thuriféraires pour distraire et brouiller les pistes comme ils en ont d’ailleurs l’habitude.


Ce qui est clair, ces nouveaux scandales révélés ces derniers temps ne viennent qu’allonger la liste de la kyrielle d’autres crimes financiers enregistrés depuis l’avènement de ce régime dit de la rupture :


1- Scandale des 40 milliards de FCFA pris directement dans les caisses de l’Etat pour dit-on « rembourser les dettes de l’Etat béninois vis-à-vis de Patrice Talon et ses société-SODECO et autres (in LNT) » ; c’était en l’espace de trois mois après l’installation du 1er gouvernement en 2016 ;


2- Détournement de 4,5 milliards de la Caisse Nationale de la Sécurité Sociale (CNSS) en 2017. Le responsable syndical qui a exigé la lumière sur ce crime a été arbitrairement sanctionné ;


3- Plus de 4 milliards de FCFA détournés à la SBEE en 2017 ;


4- Détournement de 28 millions à la Compagnie Béninoise de Navigation Maritime (COBENAM), en 2018 ;


5- Les parodies de procès entre 2017, 2018 et 2019 avec des non lieux prononcés et l’impunité des auteurs des scandales dits PPEA2, siège de l’Assemblée Nationale, Scandale Politico-financier DANGNIVO, ICC/Service, etc. aujourd’hui tapis au sein du pouvoir de la rupture;


6- La surfacturation à plus d’un milliard de FCFA suite à l’acquisition de 23 véhicules pick-up, de 84 motos d’intervention et d’un lot de pièces de rechange au profit du Ministère du Cadre de Vie, en 2018 ;


7- En 2020, près de 40 milliards FCFA ont disparu des caveaux et coffre-fort à la Direction Générale des Impôts, révélations faite suite à l’affaire dite Carlos Adonhouannon (régisseur des impôts au moment des faits) ;


8- En 2021 : 13,6 milliards FCFA détournés à l’Agence Nationale des Transports Terrestres (ANATT) et 140 millions francs CFA détournés à la mutuelle du Port autonome de Cotonou ;


9- Scandale à la SIRAT (Société des Infrastructures Routières et de l’Aménagement du Territoire) avec le dégagement « en douceur » du DG ;
10- Comptes flous révélés par la Cour des Comptes à propos de plus de 285 milliards des fonds destinés à la lutte contre le COVID-19 ;
11- Etc.


Mais en réalité, ces scandales évoqués ne représentent juste que la fumée qui se dégage du brasier de la gestion clanique du pouvoir en place. Pour connaître le vrai visage des scandales financiers au Bénin, il faut aller voir de près ce qui se joue au sommet. De toutes les façons, personne ne peut dire exactement combien coûtent les salaires politiques (les membres du Gouvernement et le Chef de l’Etat lui-même). A combien s’évaluent les biens du Président Patrice TALON au moment où il prenait le pouvoir, et qu’en est-il à présent ? Personne ne saurait le dire. Allons-y comprendre donc ce qui motive cette opacité et le mythe entretenus autour de la personne de ce Président avec des qualificatifs de dirigeant rigoureux, audacieux…


Au nom de quelle rigueur et audace, un Président de la République refuse-t-il de déclarer ses biens, son salaire et celui de ses ministres ? Tout le monde sait que la fortune du président repose sur les marchés et secteurs d’Etat attribués à coups de décrets et de transformation de secteurs stratégiques publics en monopoles privés. S’il y a une rigueur et une audace qui le caractérisent, c’est bien sa rage de piller et de torturer son peuple. Depuis son avènement, le pouvoir de Patrice TALON ne fait qu’accabler le peuple avec des taxes et impôts injustes. Le prix du Kw /h a été augmenté au niveau de l’électricité et nous voici en face des preuves de détournements de ces fonds qu’on oblige le contribuable à payer. Les frais de communication électronique ont été augmentés, de même que les tarifs des ponts et péages outre mesure. On a institué des taxes jusque sur les grossesses. Partout dans le pays, les paysans sont traqués jusque dans leurs antichambres juste pour qu’on leur achète moins cher leurs produits. Tout coûte cher dans le pays à cause des impôts et taxes injustes. Et pour se dédouaner et couvrir leurs forfaitures, le pouvoir et ses suppôts mentent aux populations que c’est avec les impôts qu’ils font construire les routes et autres infrastructures sociocommunautaires. Par rapport aux marchés publics par exemple, ils ont brouillé toutes les pistes et voies d’accès aux informations. Le journal des Marchés Publics n’existe plus. Ainsi donc, personne ne sait aujourd’hui combien coûtent au contribuable béninois les grands travaux (route des pêches, le boulevard de la Marina, la statut d’Agodjié, le monument aux morts, etc.) Or, c’est connu de tout le monde que c’est par des prêts qui endettent le pays sur plusieurs générations qu’ils ont ouvert ces chantiers autour desquels ils entretiennent d’ailleurs une opacité, les mensonges d’Etat pour mieux couvrir les détournements et les pillages.


La profusion des scandales qui éclatent indiquent que pendant que Patrice TALON et ses hommes pillent, le peuple vit dans la misère. Le peuple souffre le martyr.
La pourriture du pouvoir dit de la rupture que dirige Patrice Talon se révèle de jour en jour avec toute sa puanteur.
Brieux

 

https://www.la-flamme.org/images/La_Flamme_N508_du_30_Juin__2023.pdf