CEUX QUI ONT SOUVENT OUBLIE QUE LA DEMOCRATIE N’EST PAS A GEOMETRIE VARIABLE

 

L’histoire balance à gauche, puis à droite et est sujette au Temps. Il en est ainsi aussi de la démocratie ;
Parlons-en ! De la démocratie et des droits de l’Homme : démocratie entendue comme système permettant à la majorité de se prononcer librement sur les affaires de la cité sans être inquiété de quelque manière que ce soit (réprimé, gazé, torturé, arrêté, exilé, détenu, jugé) par la police, les magistrats et la prison. Respect des droits de l’homme, c’est-à-dire respect des prérogatives inhérentes à toute personne humaine, indépendamment de sa race, de son origine sociale, de son sexe, de ses croyances religieuses.


Cette conception doit être appliquée à tout moment, en tous lieux et à tout personne quel que soit sa nationalité.
Ainsi est-on fondé à s’en prévaloir sans honte et avec fierté.
Aujourd’hui, le père Respecté Vénérable Soglo défend et exige le respect de la démocratie, le respect des droits de l’homme pour tout le monde, pour AÏvo, Rékya Madougou. Cela est bien et tout en son honneur
Mais le peuple a de la mémoire. Rappelons simplement ces faits posés par le Vénérable Patriarche lorsqu’il était au Gouvernement : de 1990 à 1994. Nous publierons prochainement quelques graves atteintes aux libertés et droits de l’homme sous sa gouvernance.


Parlons un peu de Madougou Rékya dont nous défendons à juste titre la liberté ; cela est bon ; cela est nécessaire.
Mais peut-on oublier que Rékya fut Ministre de la Justice, Garde des Sceaux de Yayi Boni dans ce pays et qu’elle n’a jamais voulu recevoir une délégation des victimes de la répression politique, ni même l’ODHP malgré des rendez-vous demandés ? Qu’elle n’a jamais songé l’indemnisation des anciens détenus politiques. Peut-on oublier que Rékia, membre de gouvernement et à un moment donné porte-parole du Gouvernement de Yayi , n’a jamais condamné les crimes de ce gouvernement : le gazage des Responsables syndicalistes dont le sang a été traité de « sang de mouton ? A-t-elle jamais condamné l’assassinat du jeune Fawaz à Natitingou en 2011, la disparition de Dangnivo, l’assassinat de dame Sohoudji ? Pire, la même Rékya, mère d’enfant dont les enfants réclament à juste tire la présence de leur mère, a été Intime Conseillère de Faure Gnassingbé, qui a massacré des pères et mères de famille au Togo?


AÏVO, Doyen de la faculté de Droit n’a jamais défendu pendant qu’il y était les droits des étudiants bafoués. Pire devant lui, le pouvoir de la Rupture a abattu l’étudiant DJAHO en 2017. Ses collègues professeurs ont protesté mais lui il n’a élevé aucune protestation. Il ne pensait peut-être jamais se retrouver dans la situation inverse. C’est une grande leçon pour ceux actuels au pouvoir ; la politique, c’est un vent qui tourne ; aujourd’hui à gauche, demain à droite ; après-demain au centre.


Or, il est heureux que l’ODHP demeure debout, collé au principe. Même l’un des pions les plus répressifs du pouvoir despotique de Kérékou-PRPB, Azonhiho Dohou Martin qui ont assassiné les Luc Togbadja et autres Akpokpo Rémy, et construit des geôles de Ségbanna, lorsque sous le pouvoir de Soglo, il était en butte à un traitement injuste, il a été défendu par la LDH, père de l’ODHP.


Car, être « Démocrate », c’est défendre la démocratie partout et en tous lieux quel que soit sa position, et non la considérer comme à géométrie variable. Bafouer aujourd’hui, ici, les droits de l’homme, demain en réclamer soi-même le bénéfice sans au préalable, nulle part, déclarer que l’on a mal fait par le passé. Agir ainsi, c’est se révéler dans les faits comme un pur anti-démocrate, un autocrate qui se cache et qui ferait la même chose dès lors que les occasions favorables à soi s’en présenteraient.


Agir ainsi, c’est tomber sous le coup du discours du Pasteur allemand Niemöller Martin (1892-1984) stigmatisant la lâcheté des intellectuels allemands face à la montée des Nazis : « Quand les nazis sont venus chercher les communistes, je n’ai rien dit, je n’étais pas communiste.
Quand ils ont enfermé les sociaux-démocrates, je n’ai rien dit, je n’étais pas social-démocrate.
Quand ils sont venus chercher les syndicalistes, je n’ai rien dit, je n’étais pas syndicaliste.
Quand ils sont venus me chercher, il ne restait plus personne pour protester.»


Koffi

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