Conflits entre agriculteurs et éleveurs
Réaction d'un lecteur

 

C'est avec un grand émoi que j'ai lu l’article du numéro 494 de La Flamme qui a abordé la responsabilité des propriétaires des troupeaux dans les conflits entre agriculteurs et bouviers. La description de la situation qu'a faite le journal a permis de lever des coins de voile sur les autorités propriétaires des troupeaux qui se cachent derrière les bouviers qui ne sont que de simples employés.


Je salue cette enquête faite par La Flamme et j'encourage le journal pour le soutien qu'il apporte aux déshérités au sein du peuple. La situation intervenue à Soklogbo et qui a entraîné des morts a connu cette issue tragique parce que le ministre de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche, Gaston Dossouhoui est venu mettre le feu aux poudres. Quand la tension montait entre paysans aux champs dévastés et les bouviers, c’est ce ministre qui, au lieu de calmer les esprits lance à la surprise de tout le monde : << les agriculteurs et les paysans doivent cohabiter >>.

A aucun moment, il n’a dit comment cette cohabitation peut se faire. Autrement dit, les bouviers peuvent toujours laisser les bœufs venir détruire les champs des paysans en broutant les jeunes pousses de maïs, de soja, de sorgho ou même ces plantes arrivées à maturité pour priver les paysans de leurs récoltes. Les paysans étaient d’autant plus révoltés qu’ils savent que dans le pays, il y a des pratiques d’élevage de bœufs qui se font sans ruiner le labeur des leurs. A Bètèkoukou, un village voisin de Soklogbo, il y a une ferme où on élève des troupeaux de bœufs depuis plusieurs décennies tout comme à Kpinnou dans le Mono ou à d’autres endroits dans le pays sans sacrifier les cultures des paysans. Les propos et l’attitude du ministre en charge de l’agriculture et de l’élevage qui ne prend aucune mesure et ne propose rien contre la destruction des cultures des paysans prouvent clairement et nettement de quel côté il se place. Les bœufs du ministre Wadagni dévastent les champs à Lokossa. Le ministre de l’agriculture ne dit rien, malgré les nombreux cas dans le pays avec des morts d’hommes et des blessés souvent. La même situation se produit chez lui, dans sa région d’origine, et il trouve seulement à dire qu’il faut que les paysan et les bouviers cohabitent. Peut-être que le ministre Dossouhoui lui aussi a des bœufs qu’il ne veut pas faire nourrir dans un parc pour épargner les cultures des paysans.
Et ainsi, le drame peut se poursuivre comme celui dont il est fait état à Akiza dans la Commune de Zogbodomey le lundi 27 mars 2023 avec des blessés au point où les populations décident de constituer des comités pour protéger leurs champs et pour se défendre.
Claude M.

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