Durcissement des sanctions contre le Mali, le Burkina Faso et la Guinée :
La CEDEAO toujours en manœuvre pour la France

 

Le samedi 18 février 2023, l’Union Africaine a réuni son 36ème Sommet en Ethiopie à Addis-Abeba. Les Chefs de diplomatie du Burkina Faso, du Mali et de la Guinée s'y étaient rendus. Ils ont multiplié des rencontres afin de faire suspendre les sanctions qui leurs ont été imposées par la CEDEAO, endossées par l’Union Africaine.


En marge des travaux de ce Sommet des Chefs d’Etats et de Gouvernements, la CEDEAO s’est également réunie en session extraordinaire pour examiner les progrès réalisés dans le processus de transition au Burkina Faso, en Guinée Conakry et au Mali. A l’issue de ce conclave, outre les vieilles sanctions existantes maintenues contre ces trois pays, elle a décidé de les renforcer en imposant une interdiction de voyage aux membres des gouvernements malien, burkinabè, guinéen ainsi qu’aux hauts fonctionnaires de l’Etat de ces trois pays. Une mesure que l’Union Africaine a entérinée à ce Sommet.


En amont de ce rendez-vous sous-régional, les Ministres en charges des Affaires Etrangères du Mali, du Burkina et de la Guinée avaient échangé le 16 février dernier avec le Président de la Commission de l’Union Africaine (UA) et avec le Commissaire aux Affaires politiques, paix et sécurité où ils ont demandé la levée des sanctions et leur réintégration aux instances de l’Union Africaine et de la CEDEAO. Ils ont demandé aux deux organisations un appui technique, financier, concret et conséquent pour soutenir les efforts de sécurisation, et accompagner le processus de retour à un ordre constitutionnel prévu en 2024 au Mali et au Burkina Faso et en 2025 en Guinée.


« Tout en encourageant la recherche de solutions endogènes au défi auquel leurs pays sont confrontés, les ministres ont réaffirmé leur engagement à examiner tout partenariat qui respecte leur souveraineté et répond aux besoins de leurs populations. Pour ce faire, ils ont réitéré leur attachement au principe de non-ingérence dans les affaires intérieures des États », explique Olivia Rouamba, ministre burkinabè des Affaires étrangères. « Nous ne réinventons pas la roue, nous ne sommes pas contre l'Union Africaine, nous ne sommes pas contre la CEDEAO », déclare Morissanda Kouyaté, ministre guinéen des Affaires étrangères, qui ajoute : « Nous voulons plutôt, à travers nos trois pays, donner l'exemple qu'on peut faire mieux, qu'on peut faire plus pour les populations africaines pour lesquelles nous sommes à la tête des États ».


A propos de cette demande de lever les sanctions, le Président de la Commission de l'UA Moussa Faki Mahamat a exprimé sa sensibilité et a plaidé pour leur remise en cause après sa visite de travail le 3 février 2023 au Burkina Faso. Il a déclaré que le conseil "paix et sécurité" de l'institution se réunirait, à une date non précisée, pour décider d'une éventuelle levée de sanctions de ces trois pays, ainsi que du Soudan. Il a déploré que les sanctions mettent à mal l'économie des pays concernés et leurs populations. (Boureima Soulo/DW).


Ainsi, au sommet de l’UA, les peuples africains s’attendaient à voir la conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernements lever les sanctions qui frappent le Mali, le Burkina Faso et la Guinée. Malgré les démarches de ces pays en direction des deux organisations sous-régionales, les sanctions sont maintenues et corsées davantage. On voit que ces sanctions se renforcent lorsque ces pays manifestent de plus en plus leur souveraineté, leur indépendance face à la France coloniale. Comme le Mali, le Burkina Faso a décidé de mettre fin sur son territoire à la présence de la base militaire française Sabre.


C’est le jour où le sommet de l’UA se tenait que la cérémonie officielle de descente de drapeaux français marquant la fin des opérations de la force Sabre au Burkina Faso se déroulait. Pour l’expression de la souveraineté, les trois pays ciblés par la CEDEAO ont décidé de s’entendre pour former l’axe Conakry-Bamako-Ouagadougou, le moteur du développement de leurs pays et d’institutionnaliser un cadre permanent de concertation au plus haut niveau, afin de faire de ce partenariat Bamako, Conakry, Ouagadougou, un axe gagnant pour le bien-être des populations. Tous ces actes d’affirmations de souveraineté mettent à mal la France qui ouvertement recourt à la CEDEAO pour réprimer les dirigeants patriotes qui disent non à la domination. Le seul souci de la CEDEAO, représentant régional désigné de l’UA en Afrique de l’Ouest, ce sont les élections telles qu’on les observe en Afrique pour mettre à la tête des Etats des pantins comme les Présidents Umaro Sissoco Embalo de la Guinée-Bissau, Dramane Ouattara de la Côte d’Ivoire et autre Macky Sall du Sénégal pour la perpétuation des crimes de la France. Les dirigeants de la CEDEAO ne font rien de concret en direction des pays secoués par le terrorisme que finance la France.


Pour les intérêts des populations des trois pays concernés par les sanctions, la CEDEAO et l’UA doivent revoir leur copie. C’est pourquoi contre ces sanctions, la voix des patriotes de par le monde et de tous les hommes épris de justice s’élèvent pour dire non à la CEDEAO et l’UA.


Afi Tossou

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