ADRESSE XXXVIII

ADRESSE AU PROLETARIAT INTERNATIONAL ET AUX PEUPLES A L’OCCASION DE LA FETE DU PREMIER MAI 2022 :

APRES L’ORAGE DE COVID-19, LES EXIGENCES DU PROLETARIAT ET DES PEUPLES PLUS FORTES QUE JAMAIS.

 

Depuis bientôt un an, les décrues après le déluge de 2020 ont commencé ! Les hauts cris alarmistes sur les ravages de COVID-19 se sont progressivement tus. Partout dans le monde comme s’ils se sont donnés le signal, l’allègement des mesures « anti-COVID », mesures d’assassinat et de bâillonnement des libertés d’association et de manifestation s’est largement instauré. Les stades et lieux de spectacles se remplissent de nouveau et l’on voit des gens partout dans le monde sautillant de joie et du bonheur de vivre. Décidément on vit une véritable époque « post-COVID » que la guerre d’Ukraine n’a fait qu’amplifier et qui fait dire aux gens que « La guerre de l’Ukraine ou Poutine a mis entre parenthèses le COVID-19 ».
COVID-19, c’est pratiquement derrière nous. Mais quelles sont les conséquences de cette pandémie sur la vie du prolétariat et des peuples du monde ?

I- COVID 19, le prolétariat et les peuples du monde.

Depuis 2020, le Bureau Politique du Parti Communiste du Bénin à l’occasion du 1er Mai disait expressément ceci :
« Le COVID-19 relève d’un plan eugénique des secteurs les plus extrêmes du capitalisme financier mondial pour la réduction de la population mondiale.

Sans peut-être avoir été créé à cette fin, la grande bourgeoisie impérialiste mondiale s’est servie et se sert du COVID-19 pour régler des problèmes existentiels du capitalisme plongé avant l’éclatement de la crise sanitaire, dans une crise profonde qui en annonce la fin. La pandémie de COVID offre l’occasion à la Grande bourgeoisie impérialiste d’atteindre les objectifs que sont :

1°- Fragiliser à l’extrême les conditions de vie et de travail du prolétariat international et des peuples désormais complètement appauvris et soumis au bon vouloir et à l’aumône du grand capital. Détruire tous les acquis sociaux des travailleurs. Accroître la surexploitation de la classe ouvrière.

2°- Museler complètement (par l’enfermement et la réduction de la mobilité et de la sociabilité) le prolétariat international et les peuples en leur ravissant toutes les libertés et les droits démocratiques, toute liberté d’action et d’organisation.

3°- Renforcer les pouvoirs exceptionnels des gouvernements de période de guerre transformant l’humanité en batail et en enlevant à l’homme les droits personnels jusques-y compris celui de disposer librement de son corps par l’imposition (par le « pass vaccinal) d’une substance toxique appelée vaccin encore au stade expérimental et non encore validée par la science. Et ceci avec le consentement des travailleurs apeurés et craignant pour leur vie.

4°- Permettre au grand capital de réformer son système notamment, mettre en œuvre sa nouvelle forme d’organisation du travail. Dans les usines, accélération de la robotisation et dans l’administration et les services le développement du télétravail.

5°- Conjurer définitivement la révolution ; car comme on le sait, la classe ouvrière n’a pas d’autre force que l’organisation et elle ne peut s’organiser sans les libertés élémentaires d’aller et de venir, de se réunir, de s’associer, de manifester physiquement et non en ligne. On ne laisse à la classe ouvrière que la sociabilité virtuelle qui ne peut pas remplacer la sociabilité physique sans laquelle il n’y a pas révolution.

Le COVID-19, c’est bientôt derrière nous. C’est le temps du bilan. Comment l’établir pour le prolétariat et les peuples du monde ? Quelles sont les conséquences pour l’humanité ?
Il est facile de constater que le bilan de cette période de pandémie (environ deux ans) pour le prolétariat et les peuples est lourd, très lourd en leur défaveur. Des millions de morts plutôt victimes de vaccin que du Virus lui-même et de centaines de millions rendus malades à vie et diminués dans leur capacité de résistance immunitaire. Les autres éléments du bilan sont :

- Montée exponentielle du chômage dans le monde. Ainsi selon un rapport de l’OIT en date de 2 juin 2021 « La crise économique créée par la pandémie de COVID-19 devrait provoquer le chômage de plus de 200 millions de personnes dans le monde en 2022, les femmes et les jeunes travailleurs étant les plus touchés ».

- Fragilisation à l’extrême des conditions d’existence avec la famine à travers la planète ; renforcement plus que jamais de l’exploitation et de l’oppression capitaliste ; perte de nombreux acquis sociaux; perte des droits et libertés personnels et individuels d’un côté et de l’autre, un enrichissement scandaleux des grandes multinationales (les Big Pharma, Bill Gates et autres) comme l’indique un rapport de la banque UBS et du cabinet de conseil PwC intitulé « Comment les super-riches se sont enrichis pendant la pandémie », publié le 7 octobre 2021 « la fortune des milliardaires dans le monde a atteint la somme inédite de 10.200 milliards de dollars US durant la crise sanitaire » (www.france 24.com ) et pour ce qui concerne la France, selon un récent rapport de OXFAM «Entre le début de la pandémie en mars 2020 et la fin de l’année 2021, la fortune des 5 Français les plus riches a augmenté de 173 milliards d’euros. C’est plus que ce qu’a coûté la crise sanitaire et économique liée au Covid-19 en 2021…Une augmentation fulgurante qui interroge alors que la crise sanitaire a dans le même temps fragilisé les plus précaires »( www.francetv info.fr.).
Il y a un principe qui dit « Dis-moi à qui profite le crime et je te dirai qui est le criminel ». Alors, si on cherche à savoir qui sont derrière cette crise sanitaire de Covid-19, autrement dit, à qui a profité le Covid-19, la réponse est toute trouvée.

II- Le prolétariat et les peuples du monde voient leurs exigences renforcées et n’ont d’autres issues de survie que la lutte et la révolution.

Cette crise sanitaire se situe au cœur d’un bouleversement mondial en cours avec le développement des conflits inter-impérialistes; ce qui débouche sur les guerres qui revêtent de plus en plus un caractère mondial: la guerre de l’Ukraine en cours en est une illustration.
Le monde issu de la deuxième guerre mondiale s’effondre. De nouveaux acteurs principaux arrivent sur la scène internationale avec de nouvelles ambitions. De nouveaux rapports de forces s’établissent. L’exploitation et la misère deviennent partout généralisées. Les peuples dominés voient plus que jamais la domination et l’exploitation impérialistes renforcées. Le cas de la France en tant que puissance coloniale retrograde est illustratif de la cruauté et de la rapacité impérialiste et la nécessité plus que jamais établie de la combattre et de la vaincre.

Dans cette situation objective, monte la conscience du prolétariat et des peuples du monde sur la nécessité d’une nouvelle gouvernance, la démocratie assembléiste (à l’exemple des Gilets Jaunes en France) face à l’épuisement des ressources de la démocratie représentative qui a régné depuis le 18ème siècle. Cela est renforcé par la montée de la conscience patriotique et anti-impérialiste des peuples opprimés notamment ceux de l’Afrique. Le prolétariat n’a d’autre issue que la lutte pour la survie et la fin de l’esclavage salarial. Les peuples dominés n’ont d’autre issue que celle de la révolution patriotique et anti-impérialiste. Et déjà, et le prolétariat et les peuples opprimés engagent des luttes multiformes partout sur la planète.

III- Les travailleurs et le peuple béninois croupissent dans la misère et la famine sous une dictature autocratique.
Les travailleurs et le peuple béninois dans son ensemble subissent depuis des mois une famine et une cherté des denrées rarement vues sous nos cieux. Certes, le phénomène est conjoncturellement mondial. Mais la spécificité béninoise ne fait l’ombre d’un doute pour qui suit la politique du Bénin depuis la venue au pouvoir du Président Talon.
Notre Parti le dit et le motive à travers maintes publications avec référence des textes, des dates et chiffres à l’appui ; c’est le pouvoir de la Rupture qui a planifié la ruine et la famine au Bénin. Toutes les dénégations des porte-voix attitrées à divers niveaux du Gouvernement ne peuvent arriver à effacer cette réalité. Et les tournées programmées d’explications n’aboutiront pas à cette fin. Nous ne nous attarderons pas sur ce cinéma organisé le mardi 26 avril dernier à la Présidence de la République sur la « revalorisation des salaires » et qui a été présidé par le Chef de l’Etat en personne. Il est apparu aux yeux de tous qu’il s’est agi d’une mise en scène, d’une séance d’information et d’imposition aux travailleurs, des mesures prises en entente Gouvernement-Patronat, sans aucune concertation avec les intéressés. Et ceci pour endormir les travailleurs et le peuple.
Au vu de la famine et de la cherté de la vie, au vu de la décision d’installation d’une force d’agression française (Barkhane) sur notre sol, au vu des assassinats quotidiens de nos braves soldats dont on peut imaginer aisément quelles sont les ressources tant en logistique, en matériel qu’en financement, les travailleurs et l’ensemble du peuple du Bénin, n’ont d’autre issue que de se lever pour dire non, pour se battre pour la vie, pour la survie, contre l’exploitation sauvage et pour la dignité de la Patrie.

IV- Conclusion

Au total, la classe ouvrière internationale n’a pas d’autres moyens de s’émanciper de l’esclavage salarié que l’organisation ; elle n’a d’autre choix salvateur que de se constituer et de renforcer dans chaque pays, des Organisations et Partis politiques, capables de lui permettre de prendre le pouvoir, de reconquérir tous les droits (économiques, sociaux et démocratiques) liquidés sous couvert de COVID-19 ; ceci pour instaurer un système humain, qui assure la nourriture pour tous, la santé pour tous, l’éducation pour tous, un toit pour tous, tel est le défi de l’heure, que doivent relever l’humanité et le prolétariat mondial.

Cotonou, le 29 Avril 2022.

Philippe NOUDJENOUME

Premier Secrétaire du Parti Communiste du Bénin.

 

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