ORGANISEZ LA RESISTANCE ET VOTRE RIPOSTE CONTRE LE POUVOIR AUTOCRATIQUE EN ŒUVRE

Mercredi 04 janvier 2017, à la tête de dizaines de policiers, gendarmes et militaires armés de fusils, de canons à eaux, et avec des engins lourds de démolition (Caterpillar), le préfet Toboula, l’homme des lignes rouges de Talon, a conduit dans Cotonou la campagne de destruction des boutiques et ateliers des petits revendeurs et artisans sommés de dégager l’espace public.

Toboula et son pouvoir s’étaient préparés et armés comme dans une guerre ouverte contre le peuple. Et face à votre réaction qu’ils estiment ne pas être à la hauteur de vos protestations, ils crient victoire. Et les griots à leur solde de gloser sur la "couardise des Béninois" afin d’augmenter le désarroi au sein du peuple.
Mais tout observateur averti peut comprendre que la réaction des masses s’explique par l’étonnement et la surprise devant la déloyauté et l’hystérie répressive d’un pouvoir qu’elles ont contribué à installer et qui depuis 9 mois s’acharne avec violence à vouloir les écraser pendant que les pilleurs, ceux-là qui ont pillé les domaines et deniers publics, sont protégés et recyclés dans son gouvernement et son entourage.
Travailleurs salariés, artisans, revendeurs des marchés, paysans, jeunes élèves et étudiants, peuple du Bénin,
Vous subissez, depuis le 06 avril 2016, les assauts répétés et violents de celui-là que vous avez élu dans une lutte héroïque et de dignité contre la recolonisation et le maintien du système d’impunité.
Votre volonté qu’on en finisse avec le système d’impunité est, dans les faits, rejetée. Aucun dossier de scandales passés n’est sérieusement traité et même les auteurs des concours frauduleux sont toujours libres. Le pouvoir de Talon vous dit que le gouvernement ne veut pas regarder dans le rétroviseur, et évidemment, ceci afin de se donner le droit et les possibilités de continuer de piller et de voler comme auparavant.
- Les NPE ainsi que le LMD malgré protestations sont toujours en vigueur. La carte universitaire a été arbitrairement remaniée. Et malgré les incohérences évidentes et les protestations des populations de Djougou à Lokossa et Aplahoué, de Natitingou à Kétou, le gouvernement maintient son action. Même la promesse d’un séminaire faite aux députés s’avère une ruse.
- Les étudiants sont réprimés, leurs organisations interdites dans les faits ; des lignes rouges arbitraires proclamées ; les femmes des marchés, les transporteurs de coton sont pourchassés et leurs manifestations réprimées.
- Vous êtes accablés par des charges scolaires et universitaires plus lourdes : les frais de scolarité pour les filles au second cycle ont été rétablis ; les frais sont alourdis dans les universités publiques.
- Les liquidations et restructurations des entreprises et administrations publiques (Sonapra, Ons, etc. cellule FED) sont effectuées de façon arbitraire et sans égard pour les travailleurs afin de renforcer la mainmise de ces secteurs pour les affaires du clan au pouvoir.
Au total, à pas de charge, Talon, pendant qu’il récupère sans autre forme de procès ses biens en litige avec l’Etat et qu’il s’accapare des ressources publiques et protège ses amis pilleurs, s’acharne contre vous, travailleurs salariés, artisans, revendeurs, jeunes étudiants et élèves pour vous enlever le pain et les libertés. La rapidité et la violence de ses attaques vous surprennent, vous qui avez bravé les recolonisateurs pour le faire élire. Vous semblez subir, mais comme le roseau, vous pliez mais vous ne rompez pas.
Le pouvoir jubile sans tenir compte de vos malheurs. Mais « rira bien qui rira le dernier ».
C’est pourquoi le Parti Communiste du Bénin vous dit : Vous savez vous battre. Vous savez comment et quand vous battre. Le Parti Communiste qui a évolué en votre sein pendant près de quarante ans sait que reculer devant une force brute et sauvage ne signifie pas renoncer. Vos problèmes se sont aggravés. La faim tenaille le peuple. L’arrogance des mafieux au sommet de l’Etat vous exaspère. L’autocratie en œuvre révolte.
Vous murmurez, le cœur meurtri contre l’arbitraire, le pillage légalisé, le déploiement de l’autocratie en œuvre. Alors un seul conseil : Organisez-vous mieux et davantage pour la riposte populaire contre le pouvoir affameur et autocratique de Patrice Talon.
Cotonou, le 9 janvier 2017

Le Parti Communiste du Bénin.