DECLARATION DU BUREAU POLITIQUE DU PARTI COMMUNISTE DU BENIN
A L’OCCASION DU 1er MAI 2020, FETE INTERNATIONALE DU TRAVAIL
FAILLITE DE LA GRANDE BOURGEOISIE FINANCIERE ET ENJEUX POUR LE
PROLTARIAT ET LES PEUPLES !

 

Ce jour premier mai 2020, pour la première fois, depuis l’instauration de cette Journée en 1890,
comme Fête Internationale du Travail, la classe ouvrière internationale dans maints pays, en dehors des
périodes des grandes guerres, ne fera aucun défilé, aucune manifestation de rue pour célébrer la fête du
Travail. Et pour cause elle est aujourd’hui confinée dans les maisons, sujette au chômage, à la faim et à
la peur de mourir de COVID.19.
1°- En effet, depuis décembre 2019 une crise sanitaire qui n’a de précédent immédiat que celle de 1919
(grippe espagnole), secoue l’Humanité. Il s’agit de la crise de CORONAVIRUS ou COVID.19. Née en
Chine dans la ville de Wuhan, elle a envahi toute la planète et revêt un caractère mondial du fait qu’elle
a embrassé les centres névralgiques de la planète.
Pratiquement en quelques jours, écoles, universités, églises, mosquées, temples, synagogues, cafés,
bars, restaurants, salles de cinéma, théâtres, bibliothèques, stades, jardins publics, presque toutes les
entreprises, aéroports, les commerces etc., sont fermés et toute la population enfermée dans les
maisons. En quelques jours, selon les chiffres officiels, plus de trois milliards d’hommes et de femmes
de la planète, soit au moins 40% de la population mondiale, ont été confinés dans les maisons.

Cette
crise sanitaire entraine une crise économique mondiale, la plus grave depuis 2008 et sûrement la plus
catastrophique pour ce qui est des entreprises et surtout des conditions de la classe ouvrière et des
hommes en général. L’économie de tous les grands pays du monde est bloquée, presque arrêtée. Du
jour au lendemain, toutes les activités humaines et partant, toute l’activité économique est arrêtée. Du
jour au lendemain, les grandes entreprises de transport, de tourisme, de l’hôtellerie, de restauration, de
travaux publics, de la culture, les activités des indépendants (artisans et autres) etc. sont bloquées et
menacées de faillite. Cela ne s’est jamais produit dans l’histoire humaine. Aucune des deux guerres
mondiales du XXème siècle n’a entrainé de telles conséquences. Une panique généralisée règne sur
la planète terre.
Le Bureau Politique du Parti Communiste du Bénin salue ici la bravoure des professionnels de la santé
de par le monde, y compris ceux de notre pays, dont bon nombre ont donné leur vie dans le combat
contre le CORONAVIRUS. Il leur rend hommage ainsi qu’à la mémoire de ceux qui sont morts pour
sauver l’Homme.
2° - Quelle est la source de cette pandémie ? L’on ne saurait le dire, tant les grandes puissances se
renvoient la balle en matière de responsabilité. Les Occidentaux en renvoient la responsabilité à la
Chine en mettant en action le Prix Nobel français, Luc Montagnier, en occultant complètement que
c’est la France qui a livré clé en main et inauguré le laboratoire chinois de Wuhan, actuellement
incriminé, ville d’où est partie la première alerte. Pour nous, il apparait selon toute vraisemblance, qu’il
ne s’agit pas d’un virus naturel, que le COVID.19 est d’origine anthropique, et pourrait faire partie de
la panoplie d’armes chimiques et bactériologiques, des armes de guerre qu’entretiennent les grandes
puissances pour leur l’hégémonie dans le monde.
PARTI COMMUNISTE DU BENIN (PCB)
01 B.P. 2582 Recette Principale Cotonou (Rép. du Bénin)
Tél. : 21 30 03 22/97 98 35 65 – Site :www.la-flamme.org
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3°- Quels sont les dégâts humains causés par le COVID.19 ?
Au bilan du CORONAVIRUS version 2019, selon les chiffres publiés, nous avons en ce moment, trois
millions de personnes recensées dans le monde comme atteintes du virus, avec jusque-là 215.000 morts
dont 50.000 sur le million recensés aux seuls Etats-Unis et donc environ deux millions sept cent mille
(2.700.000) guérisons, ce qui donne un taux de guérison d’environ 95%. En Afrique, malgré l’alerte du
Directeur Général de l’OMS prévoyant des millions de morts, le bilan officiel donne pour l’heure
33.273 testés positifs, 1467 décès, soit plus de 31000 guérisons. En comparaison, nous avons pour le
cancer (l’année 2018) les chiffres de 18,1 millions de diagnostiqués dans le monde et 9,6 millions de
décès dont 1,5 millions de morts en Europe ; pour le paludisme, nous avons au moins 400.000 morts
par an principalement en Afrique (Réf. OMS données sur le cancer 2018). En comparant les dégâts des
pandémies passées, cela nous donne, plus près de nous, la grippe espagnole qui a causé 50 millions de
morts entre 1918 et 1920, la grippe asiatique, 3 millions de morts de de 1956 à 1958, la grippe de Hong
Kong, 1 million de morts de 1968 à 1970. Nous n’allons pas oublier la tuberculose qui a causé 1,5
millions de morts en 2018, le SIDA qui, depuis 1981 a causé près de 32 millions de morts sans compter
les épidémies telles Ebola, Lassa et nous en passons.
4°-Il est clair qu’en comparaison, la pandémie du COVID.19 peut apparaître somme toute, pour le
moment, dérisoire. Mais pourquoi tant de battage médiatique, cette hypermédiation, si ce n'est pour
apeurer, pour répandre la panique dans le monde et faire perdre aux hommes, le contrôle de soi, face à
une situation, certes grave, mais surmontable ? A quelles fins et qui a intérêts ou quelles classes ont
intérêt à cette peur généralisée ?
Le Bureau Politique du Parti Communiste du Bénin, au regard de la crise dans laquelle était plongé le
système capitaliste mondial à la veille de l’éclatement de la crise du COVID.19 et des rivalités aigües
entre les superpuissances, notamment américaine et chinoise, au regard des mesures extrêmes qui
aggravent plus que jamais les conditions de vie et de libertés de la classe ouvrière et des peuples dans
le monde, vu le battage médiatique dont l’objectif clair est de conditionner des personnes confinées à
domicile avec comme seules interlocutrices, les chaines de télévision, déclare que les travailleurs et
les peuples du monde sont objet – avec le COVID.19- de grandes manipulations du grand
Capital financier mondial.
Il y a manifestement manipulation quelque part, venant des grandes industries pharmaceutiques avec la
complicité de l’OMS, lorsque l’on observe toutes les polémiques développées autour de la chloroquine
avec le Professeur Raoult et autour du produit malgache COVID-Organics et l’Avipirine de notre
compatriote Valentin AGON, alors que la vie de l’homme est en jeu.
5°- Beaucoup de pays face au COVID.19 ont recouru à la méthode de confinement strict, une méthode
digne du moyen-âge. Or, l’humanité a fait depuis lors d’énormes progrès, notamment en génie
biologique et en génie logistique. Il n’est donc pas normal, admissible que l’on ne puisse pas avec de
tels progrès faire face à des pandémies sans confinement. Cela indique que ces progrès sont mis, non
pas au service du bien-être de l’homme, mais au service du profit du capital financier.
Il se fait que ce sont les pays qui ont recouru le plus à cette méthode moyenâgeuse qui ont enregistré le
plus de décès à l’instar des pays (tels la France, l’Italie, l’Espagne, le Royaume Uni, les Etats fédérés
des Etats Unis etc.). La réalité est que ce sont les pays qui ont méthodiquement détruit leur système de
santé avant l’arrivée du COVID.19. Le cas français est un cas illustratif. Pendant des années le peuple
français à travers des grèves et mouvements sociaux divers (le mouvement des blouses blanches) a
combattu cette destruction méthodique du système sanitaire français, s’est constamment battu pour un
service public sanitaire de qualité et a été réprimé par les divers gouvernements français. Est-ce digne
d’un pays qui se réclame cinquième puissance du monde de manquer d’usines de fabrication de
masques et de respirateurs artificiels et de devoir les commander en Chine avec cette scène ubuesque
de se voir subtiliser sa commande par un plus puissant qu’elle ? Est-ce digne de la France de ne
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pouvoir disposer de matériels de détection suffisants comme l’Allemagne, pour tester toute la
population et isoler seulement les malades ? Le confinement est donc une méthode arriérée, une
méthode des années 1919 et inadaptée pour l’époque actuelle et destinée à couvrir la faillite de la
gouvernance du grand capital. Ce qui fait écrire à « Charlie Hebdo » que « la France n’est plus grande
puissance, mais une petite nation mesquine, bouffie d’orgueil et de d’arrogance. » L’aveu du Président
Macron déclarant qu’il faut reconnaitre que la « France n’est pas préparée à cette pandémie », répond à
la règle selon laquelle nul ne peut se prévaloir de sa propre turpitude.
Il est établi que ce sont les pays disposant d’un système sanitaire public et de qualité pouvant s’occuper
de l’homme à tout instant qui s’en sont bien tirés sans besoin de confiner. L’Allemagne a hérité du
système sanitaire socialiste de l’ex Allemagne de l’Est. L’intervention des pays comme Cuba
démontre largement la supériorité sociale et humanitaire du système socialiste
6°- Que le capitalisme soit en crise profonde à la veille de cette crise sanitaire et annoncée de toutes
parts, nul ne peut en douter. Les porte-voix du grand Capital financier, tels Jacques Attali en France,
Stiglitz –prix Nobel d’économie) et autres, l’annoncent dans maints ouvrages. Des contestations
internes de la gouvernance du système capitaliste, apparaissent par-ci par-là, notamment exprimées par
l’émergence au sein de la grande bourgeoisie des pouvoirs d’extrême droite, (Trump et autres
Bolsonaro) et du sein des peuples, par l’émergence de mouvements assembléistes, de type soviétique,
comme les Gilets Jaunes en France. Le capitalisme offre à l’humanité cette situation où à peine 1% de
la population possède toutes les richesses de la planète, pendant que plus de 70% meurent de faim. Un
tel système anti-humain, anti-éthique et destructeur de l’homme et de son environnement se trouve au
bout du rouleau. Avec la réunion plus que jamais des prémisses de l’humanisme absolu, autrement dit,
des conditions du communisme, synthétisé aux Nations Unies sous forme d’Objectifs dits du
Millénaire pour le Développement (nourriture pour tous, éducation pour tous, santé pour tous, travail
décent, etc.), le capitalisme, en l’absence d’une révolution sociale, d’une révolution prolétarienne,
devait se réformer pour continuer encore son parcours. La crise du COVID.19 et les actes qui s’en
suivent sont trop bienvenus pour être simplement fortuits.
Il suffit de mettre dans la balance les gains engrangés par le capital financier mondial avec cette crise
COVID.19 en rapport avec les pertes en avantages sociaux, matériels et organisationnels du prolétariat
pour mesurer les grands enjeux de l’heure.
7°-Le COVID.19 offre l’occasion à la grande bourgeoisie financière mondiale, de tester et mettre en
œuvre des réformes de son système et d’enlever en même temps, aux travailleurs tous les avantages
sociaux, acquis des luttes séculaires. Alors on y va. Le télétravail entre en scène comme règle, avec en
conséquence l’augmentation des heures de travail du travailleur, ramenées aux premiers moments de
luttes ouvrière pour la journée de 8 heures. On parle ainsi de 60 heures, faisant plus que jamais, de
l’ouvrier un vrai esclave salarié, au service du Capital y compris dans son domicile. La classe ouvrière
est extrêmement fragilisée dans ses conditions de travail. Le chômage explose (avec en France au
moins 11,3 millions en chômage partiel, plus de 25 millions aux Etats-Unis et plus de 300 millions
dans le monde). Avec la croissance exponentielle et jamais vu du chômage dans le monde, l’ouvrier
« enfermé » ne trouve plus provisoirement à s’employer et donc à vendre sa force de travail pour
vivre ; en retour on lui jette des miettes comme aides sociales, pendant que l’on engraisse les grands
monopoles capitalistes. On imagine le marchandage et le chantage auxquels cette situation donnera lieu
de la part du Capital dès la reprise du travail, une fois le «déconfinement » intervenu. Face à cela, la
grande bourgeoisie apparaît alors comme « maîtresse de la situation » comme recours du prolétariat,
alors adieu les revendications légitimes !
8°- En plus des acquis sociaux, la Crise COVID.19 donne l’occasion à la grande bourgeoisie
impérialiste de renforcer son pouvoir, de ravir aux travailleurs et aux peuples, toutes les libertés et les
droits démocratiques. Au nom de la crise de CORONAVIRUS vous ne devez plus sortir. Les militaires
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sont déployés dans les rues pour donner la chasse à tout contrevenant. Mais en même temps les
gouvernements se donnent des pouvoirs exceptionnels de période de guerre, s’approprient les deux
attributions étatiques (exécutif et parlement) et gouvernent par voie d’ordonnance ; devenant de fait des
« dictateurs ». Et ceci avec le consentement réclamé aux travailleurs apeurés et craignant pour leur vie.
Quelle aubaine pour le Capital financier! Or comme on le sait, la classe ouvrière n’a pas d’autre force
que l’organisation et elle ne peut s’organiser sans les libertés élémentaires d’aller et de venir, de se
réunir, de s’associer, de manifester physiquement et non en ligne. On ne laisse à la classe ouvrière que
la sociabilité virtuelle qui ne peut pas remplacer la sociabilité physique sans laquelle il n’y a pas
révolution.
9° Nous nous trouvons en face « d’une guerre silencieuse », une guerre pour le passage de témoin entre
la première puissance dominante mais déclinante et une autre émergente, une guerre pour le repartage
de la planète et la réforme violente du système capitaliste. Alors que 22 millions d’Américains ont
perdu leur travail, la fortune des milliardaires s’est accrue de 10% soit une hausse de 282 milliards de
dollars indique un organe américain, Fast Company. Les grandes victimes étant toujours les
travailleurs et les peuples du monde qui en paieront la facture.
10° Le grand capital financier et ses comités exécutifs appelés Gouvernements renonceront-ils à ces
avantages colossaux obtenus au détriment des travailleurs et des peuples, une fois la crise terminée ?
Permettront-ils l’exercice, par la classe ouvrière des libertés élémentaires et la réactivation des
mouvements populaires revendicatifs profonds ? Sûrement pas. Ils n’y renonceront point sans lutte des
travailleurs. Ils pousseront à conserver les avantages obtenus sous couvert du COVID.19 et à les
amplifier si possible. Alors on agitera longtemps encore, sous une forme ou une autre, la menace de
retour du COVID qui pourra prendre d’autres noms et ce, pour maintenir les restrictions aux libertés,
synonymes de destruction des acquis sociaux et démocratiques. Comme déclare le premier Ministre
Edouard Philippe de France, le 28 Avril dernier, « il nous faut progressivement déconfiner ; nous
allons devoir vivre avec le virus, le virus va continuer à circuler ». Alors il va falloir maintenir la
« vigilance » donc les mesures.
11° La classe ouvrière n’a pas d’autres moyens de s’émanciper de l’esclavage salarié que
l’organisation et pour cela, il faut les libertés complètes, les libertés d’aller et de venir, les libertés de
s’associer, les libertés de manifester, de s’insurger. Plutôt préférer la mort par COVID.19 que de
mourir de faim dans nos maisons. Les travailleurs et les peuples doivent se libérer de la panique dans
laquelle veut l’enfermer le Capital financier avec ses Gouvernements pour cacher la faillite et son
incapacité à gouverner au service de l’homme et non au service du profit.
L’enjeu pour le prolétariat et les peuples, c’est le système de gouvernance de nos sociétés ; c’est de
bâtir une société au centre de laquelle se trouve l’homme dans toutes ses dimensions, où la
gouvernance vise l’humanisme absolu. Cela passe par le renversement du système actuel dont la faillite
est évidente.
La classe ouvrière dit « Non à la manipulation ! Assez le Confinement ! » « Nos libertés ! Nos droits
sociaux ! ».
Reconquérir tous les droits (économiques, sociaux et démocratiques) et instaurer un système humain,
qui assure la nourriture pour tous, la santé pour tous, l’éducation pour tous, un toit pour tous, tel est le
défi de l’heure, que doit relever l’humanité et le prolétariat mondial.
Que vive le premier mai 2020, Fête Internationale des Travailleurs !
Cotonou, le 1er mai 2020
Le Bureau Politique du Parti Communiste du Bénin.
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