EDITORIAL
Pas d’ordre constitutionnel au-dessus du peuple
souverain.

Le 18 août 2020, un coup d’Etat militaire a renversé le pouvoir
de Ibrahim Boubacar Kéïta (IBK). Celui-ci arrêté et fait prisonnier
par la junte militaire a signé sa démission réclamée depuis le 5
juin lors des manifestations populaires. A l’avènement du coup
d’Etat, toutes les puissances qui se repaissent de la chair et du sang
du Mali crient. Toutes, à l’unisson, dénoncent la violation de l’ordre
constitutionnel, exigent son rétablissement. Leurs pions africains
vont plus loin, naturellement, se voyant visés. La Communauté
Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) va jusqu’au
ridicule, réclamant le rétablissement dans ses fonctions du Président
qui a lui-même prononcé sa démission à la face du monde.
Ces puissances étrangères ne dénoncent la violation de la
Constitution et de l’ordre constitutionnel que quand les peuples
s’insurgent contre les dirigeants dictateurs, apatrides et corrompus.
Lorsque ces dirigeants massacrent la personne humaine considérée
pourtant comme sacrée dans la constitution, l’ordre constitutionnel
n’est point violé. Lorsqu’ils garantissent le pillage du bien public,
reconnu également comme sacré, l’ordre règne. Lorsqu’ils s’assurent
leur renouvellement par des élections truquées, l’ordre
constitutionnel est très bien respecté. L’ordre constitutionnel n’est
troublé, n’est violé que quand les opprimés se lèvent, que lorsque les
affamés descendent dans les rues, que quand, profitant de la
débandade dans les rangs des corrompus, des militaires destituent le
dirigeant apatride, corrompu et dictateur.
Alors, les cris de rage des prédateurs instruisent. Ils renforceront les
peuples africains, les jeunesses africaines dans leurs convictions : il
n’y a pas un ordre constitutionnel au-dessus du peuple souverain ni
d’échéance électorale qui s’impose à lui. Le permis de conduire le
pays donné à un dirigeant qui dévie peut lui être retiré à tout instant.
La Rédaction


PARTI COMMUNISTE DU BENIN (PCB)
01 B.P. 2582 Recette Principale Cotonou (Rép. du Bénin)
Tél. : 21 30 03 22/97 98 35 65 – Site :www.la-flamme.org
DECLARATION
NON AUX PRESSIONS EXTERIEURES SUR LE PEUPLE
MALIEN
e 18 août 2020, un groupe de militaires maliens dont le chef de
file est le responsable des forces spéciales a pris d’assaut la
Présidence de la République, a arrêté les principaux
responsables du pays et a obtenu du Président corrompu, Ibrahim
Boubacar Keita, sa démission, la dissolution de son assemblée de
fraude et de son gouvernement de voleurs. Des choses qu’il devait
faire depuis longtemps s’il n’était pas soutenu par ses collègues de la
Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest
(CEDEAO) épaulée par des puissances étrangères dont la France.
En effet, depuis début juin 2020 et suite aux fraudes
électorales aux élections législatives, ce qui a fait déborder le vase de
toutes les frustrations accumulées depuis des années face à la
descente aux enfers du pays, le peuple malien est dans la rue presque
toutes les semaines, pour exiger la démission du président Ibrahim
Boubacar Keita et la fin de son pouvoir corrompu. Les 10, 11 et 12
juillet 2020, ces manifestations pacifiques ont été attaquées par des
éléments armés faisant 23 morts et des centaines de blessés. Il était
dès lors clair pour tout le monde sauf la CEDEAO et ses parrains
étrangers, qu’après avoir réprimé dans le sang une manifestation
pacifique, le pouvoir corrompu de Keita avait franchi le rubicond et
avait définitivement coupé les derniers fils qui pouvaient encore le
lier au peuple malien et qu’il ne lui restait qu’à dégager. Il lui était
impossible de continuer à gouverner. Le pays était bloqué et dans
l’impasse. C’est profitant de cette situation politique qu’une partie
de l’armée est intervenue pour opérer le coup de force auquel on a
assisté.
Tous ces évènements sont d’abord, une victoire du peuple
malien qui a souffert le martyr avec ce pouvoir corrompu et
népotiste ; qui subit l’occupation de son pays par des troupes
étrangères et qui voit celui-ci menacé de dislocation. Il faut donc
soutenir le peuple malien dans ses exigences patriotiques et de
bonne gouvernance dans la délicate situation où se trouve son pays
à l’heure actuelle. Au lieu de cela, on entend de la part des
impérialistes de tout acabit, des USA, de l’Union Européenne, des
impositions d’embargo, et même des menaces d’intervention armée.
Obéissant à la volonté de ses parrains et agissant comme syndicat de
Chefs d’Etat coupés des préoccupations quotidiennes et de la misère
de leur peuple, la CEDEAO va en guerre contre le Mali et ne craint pas
le ridicule en réclamant le rétablissement dans ses fonctions du
Président qui a lui-même prononcé sa démission à la face du monde.
Ces menaces et ces intimidations, ces décrets d’embargo sont
inadmissibles et intolérables. Ils ont pour objet, la prolongation de
l’occupation militaire et du pillage du Mali. On sait que la situation
que vit le Mali et aujourd’hui tous les pays déstabilisés du Sahel est
due à la politique criminelle de ces mêmes puissances impérialistes
qui en tuant le colonel Kadhafi, ont semé le chaos dans tout le Sahel.
Le Parti Communiste du Bénin apporte son soutien au peuple
malien et le félicite pour cette victoire sur le pouvoir corrompu
d’Ibrahim Boubacar Keita.
Il lui apporte son appui dans la lutte contre l’occupation de son
territoire par des troupes étrangères et les tentatives de son
démembrement.
Il dénonce ces menaces et intimidations diverses contre le Mali
et appelle le peuple béninois, tous les peuples africains, les peuples
du monde à se porter au côté du peuple malien dans la délicate
situation qu’il traverse.
Il souhaite comme l’a dit le M5-RFP dans sa déclaration du 19
août 2020 suite au coup d’Etat des militaires que : « Le Peuple malien
reste plus que jamais mobilisé et déterminé jusqu’au
couronnement de sa lutte patriotique pour la restauration d’un
Mali démocratique, républicain et laïc, doté d’une gouvernance
responsable et vertueuse. »
Cotonou, le 21 août 2020
Le Parti Communiste du Bénin
VIVIER DU PATRIOTISME (Partie II)
LA BOURGEOISIE NATIONALE DE NOTRE PAYS.
ue signifie le concept de Bourgeoisie nationale et quelle
classe ou couche sociale la compose au Bénin? Ensuite,
qu’est ce qui permet d’affirmer qu’elle est un gisement
ou un vivier de patriotisme ? Ces questions, posées ou non,
nécessitent d’être éclaircies au lecteur.
Qu’entend-on par bourgeoisie nationale ? La notion de bourgeoisie
nationale peut être floue dans la tête de beaucoup de gens.
L
L
Q
POLITIQUE
LA FLAMME N°363 21 août 2020
Prolétaires de tous les pays, unissez-vous ! Page 3
Beaucoup de personnes la confondent avec ce qu’on appelle
« hommes d’affaires ». Le concept « hommes d’affaires » fait plutôt
référence aux gros commerçants (dans le genre des AJAVON
Sébastien, RODRIGUEZ, TALON, SATCHIVI, etc.). Autrement dit, les
gros commerçants dont le rôle est d’acheter sans transformation les
produits bruts de chez nous et les exporter brut à l’étranger et
d’importer les produits de l’étranger pour inonder le marché
béninois pour la consommation nationale. Ceux-là agissent à titre de
représentants des monopoles et firmes étrangers qui entravent et
tuent toute initiative locale, toute production nationale. Leur activité
principale est l’export-import. Ceux-là nous les appelons dans notre
jargon révolutionnaire, les compradores. Ils forment avec les
bureaucrates, la classe qui gouverne le pays au profit de l’étranger.
La notion d’hommes d’affaires recouvre encore toute une
faune de petites gens à la limite de la légalité, qui s’adonnent aux
activités d’intermédiaires des activités douanières qu’on appelle
transitaires et mêmes à des activités telles la contrebande, les
« gayman », arnaqueurs, etc.
Mais la bourgeoisie nationale, c’est tout autre chose.
Economiquement encore faible et dépendante des bureaucrates et
compradors au pouvoir, la bourgeoisie nationale est moins visible
certainement.
On entend par bourgeoisie, la classe propriétaire des moyens de
production et qui ne vit qu’en exploitant la force de travail de la
classe ouvrière. Dans un pays dominé ou « Enclos français » comme
le Bénin, la bourgeoisie nationale, c’est cette bourgeoisie,
propriétaire de petits ou (médians) moyens de production, qui vit en
exploitant la force de travail de la classe ouvrière pour le marché
intérieur et qui cherche à se développer en s’affranchissant de la
concurrence et de l’emprise des gros capitalistes étrangers.
Tous les pays issus de colonisation connaissent l’existence de la
bourgeoisie nationale en tant que classe.
Avant d’en arriver à leur patriotisme, il nous faut définir ce que c’est
qu’un marché national.
Le marché national ou marché intérieur béninois, c’est
l’ensemble constitué par les producteurs et consommateurs de
marchandises d’un pays reliés par l’échange. Tout pays né de la
colonisation a ce marché intérieur dominé par le colonisateur à
travers ses entreprises coloniales. Au Bénin comme au Nigeria,
comme au Ghana ou en Côte d’Ivoire, etc. Mais la différence avec les
pays issus de la colonisation britannique, c’est que celle-ci a laissé
quelque peu la liberté de produire aux bourgeois nationaux de ces
pays (avec leur propre monnaie nationale, etc.) au contraire des
colonies françaises où sous le pacte colonial, il est maintenu le statut
d’économie de traite de ces pays et interdit le droit de produire chez
eux. Economie de traite, c’est l’exportation des produits bruts des
colonies et l’importation de ces produits transformés dans la
métropole coloniale vers les pays dominés. Ce qui implique
l’interdiction de transformer sur place les produits coloniaux. Du fait
de la liberté relative laissée par le colonisateur britannique de
produire sur place à ses colonies, avons-nous assisté à une évolution
rapide dans des pays comme le Nigeria, du passage de la bourgeoisie
nationale au stade de grande bourgeoisie comme celle des pays
capitalistes développés. La grande bourgeoisie pouvant être définie
comme la bourgeoisie nationale grandie et sortie de ses frontières
nationales pour la conquête de marchés étrangers. L’exemple des
DANGOTE, ADENUGA et ELUMELU l’atteste. Le phénomène certes
existe aussi dans des pays francophones comme la Côte d’Ivoire
(NSIA), le Burkina (EBOMAF), au Sénégal, etc. Mais il subit de forts
obstacles du fait du pacte colonial notamment par le biais des
barrières coloniales, artificielles, législatives et conventionnelles
telles que la barrière de la monnaie-CFA et les règles de financement
des investissements de l’UMOA.
La bourgeoisie nationale au Bénin, a du mal à vite grandir, écrasée
qu’elle est par ces barrières coloniales (absence de crédits, absence
de protection tarifaire, etc.); c’est une masse d’entrepreneurs
économiques constitués de producteurs agro-industriels
(aujourd’hui de plus en plus nombreux dans le domaine des
exploitations agricoles, planteurs de palmiers à huile, anacarde,
ananas, banane, etc., de producteurs de viande et de poissons), des
patrons d’entreprises de transformation diverses : mécaniques, bois,
taillerie, de grands commerçants de produits vivriers locaux, etc.
D’où peut provenir leur patriotisme ?
Les exemples abondent qui peuvent l’expliquer. Beaucoup de
patrons de menuiserie fabriquent des meubles de qualité et qui n’ont
rien à envier aux meubles étrangers. Cependant, on continue
d’importer des meubles venus d’Italie, de France ou d’ailleurs ;
beaucoup de Béninois dans ce pays, producteurs d’œufs et de
volailles se sont vus ruiner par l’importation massive de produits
congelés (poissons, volailles), etc. Même la grande entreprise de
production de poulets de SATCHIVI Jean Baptiste a été ainsi
fortement handicapée sinon détruite ; les producteurs de riz de notre
pays au lieu d’un appui conséquent tant au plan de crédit que fiscal,
continuent de subir l’importation du riz étranger, etc. Le fait que les
marchés de fournitures, et autres produits de consommation
courante soient attribués aux monopoles étrangers notamment
français ou libanais, au détriment des entrepreneurs béninois et que
les importations concurrencent les productions locales, ce fait,
disons-nous, constitue une base objective du patriotisme, c’est-dire
une base de recherche par les entrepreneurs béninois d’une certaine
libération de leur marché intérieur contre les bourgeoisies
impérialistes des autres pays.
La bourgeoisie nationale béninoise doit vouloir avoir, pour elle, un
marché intérieur (protégé) pour produire et vendre chez soi, sans
concurrence étrangère. Elle ne peut être que patriote. « Produire ce
que nous consommons, et consommer ce que nous produisons », tel
est le vœu des entrepreneurs béninois.
Cette analyse n’est pas une simple vue de l’esprit. Elle correspond
aux manifestations et au souhait de beaucoup de nos compatriotes
entrepreneurs nationaux qui ne manquent pas de l’exprimer.
Voilà pourquoi dans les propositions du programme de gouvernance
démocratique et patriotique du 12 Septembre 2019, il est écrit :
Au niveau des principes
A- « Au Plan économique :
2°-Ce programme privilégie la production nationale pour nourrir la
population et satisfaire ses besoins sans cesse croissants et exporter.
Le Conseil National de Gouvernance Démocratique et Patriotique se
fera le promoteur des opérateurs économiques nationaux pour leur
approvisionnement en matières premières et la conquête des
marchés à l’extérieur comme le font tous les gouvernements des pays
développés.
3°- Le Programme, dans sa mise en œuvre, d’une part prend appui sur
les valeurs et savoirs positifs de nos cultures pour les développer, et
d’autre part arrime d’emblée notre pays aux secteurs les plus en
pointe dans tous les domaines (génie logiciel, énergétique,
électronique, biotechnologique, etc.).
Pour le développement accéléré de notre pays, il faut permettre et
garantir aux producteurs nationaux le large accès à la connaissance,
à l’information, au crédit et aux marchés.
Au niveau du programme proprement dit :
Au Plan économique :
1°- La souveraineté de l’Etat sur toutes les ressources naturelles du
sol et du sous-sol avec leur appartenance inaliénable à l’Etat ;
2°- La liberté d’entreprise et de production ;
3°- La protection des producteurs et opérateurs économiques
béninois et la promotion de la production avec pour objectif à terme,
LA FLAMME N°363 21 août 2020
Prolétaires de tous les pays, unissez-vous ! Page 4
consommer pour l’essentiel ce que nous produisons et produire ce que
nous consommons tout en développant les échanges internationaux.
Pour cela
Réunir les opérateurs économiques béninois sans exclusive en Etats
Généraux de l’Economie et signer avec eux une charte pour un plan
de développement contenant les éléments suivants :
a)- Urgence de la transformation des produits nationaux au Bénin
avec association de capitaux privés, prioritairement béninois dans un
juste partenariat avec les capitaux publics.
b) - Obligation de donner priorité aux opérateurs et aux experts
béninois dans l’attribution des marchés publics et des études des
projets.
c)- Priorité accordée aux entreprises béninoises pour leur
approvisionnement en matières premières produites au Bénin avant
toute vente à l’extérieur.
d)- Protection par des mesures tarifaires et fiscales, des entreprises et
opérateurs économiques béninois.
e)- Mise en place d’institutions bancaires publiques pour la fourniture
de crédits aux producteurs. Ce qui implique : Création d’une Banque
d’Etat avec le double volet secteur industriel et secteur agricole pour
l’accès au crédit aux entrepreneurs nationaux et pour la promotion
industrielle au Bénin.
f)- Rejet de la transformation des monopoles d’Etat en monopoles
privés… »
Voilà les exigences de développement patriotique de notre pays pour
lesquelles nous appelons nos entrepreneurs béninois à lutter et à
vaincre ensemble.
Gestion des déchets dans le Grand Nokoué, des
acteurs initiaux de la pré-collecte à Cotonou
dénoncent l’exclusion
a gestion des ordures était aux mains des communes avant
l’avènement du régime de la rupture. A Cotonou, par exemple,
ce sont des particuliers organisés en ONG qui assuraient la précollecte des ordures ménagères sans pour autant que la salubrité en
ce domaine soit atteinte. Voici ce qu’explique Kokou Soyinou, porteparole de la Coordination de gestion des déchets solides et ménagers
(COGEDA) et reporté in matinlibre.com suite à point de presse le 13
Août 2020 à la Bourse du Travail à Cotonou :
« En 2001, soixante-dix-sept (77)structures sont reconnues par
la mairie de Cotonou. Elles organisent la pré-collecte et le transport
des ordres des ménages vers les sites de regroupement. Les choses
évolueront ainsi jusqu’à ce que d’ONG en Petites et Moyennes
Entreprises (PME) puis en Groupement d’Intérêt Economique (GIE),
la ville de Cotonou signe une convention avec treize (13) GIE ». Quand
arrive le régime de la rupture, les réformes tous azimuts touchent
aussi ce secteur important. On devrait s’attendre à voir le pouvoir
aider les communes à améliorer la gestion dans ce secteur puisque le
nouveau projet va au-delà de la pré-collecte pour englober la
protection de l’environnement, etc. Mais à quoi assiste-t-on ? C’est
la mise en place d’une société de droit public, la Société de Gestion
des Déchets et de la Salubrité dans le Grand Nokoué (SGDS-GN SA).
Le Grand Nokoué regroupe les cinq -5- communes que sont PortoNovo, Sèmè-Kpodji, Cotonou, Abomey-Calavi et Ouidah. La société
en question est dotée d’un capital social de cent (100) millions par
l’actionnaire unique qu’est le Gouvernement. Désormais, la précollecte des déchets est décrété gratuite. Elle se faisait contre une
contribution des ménages abonnés. Une première question se pose ;
pourquoi ce projet n’intéresse que le Grand Nokoué alors que tous
les contribuables Béninois paient également des droits pour les
ordures ?
Cette société est dirigée par un Conseil d’Administration (CA)
constituée de représentants de la Présidence de la République, des
Ministères du cadre de vie, de l’économie et des finances, du plan et
du développement, de la décentralisation, et des maires des 5
communes avec un Directeur Général(DG). A l’heure actuelle, la
Présidente du CA est Madame Olga Prince Dagnon et le DG, Valery
Lawson. Un léger regard sur le mode opératoire de cette société
ferait sursauter le dernier des incultes en matière économique.
Tenez : Les administrateurs, le PCA ou le DG peuvent signer des
conventions avec la société avec l’autorisation préalable du CA. Ils
peuvent également contracter avec la société par personne
interposée dans les conditions indiquées plus haut… (Cf. Décret
N°2018-542 du 8 Novembre 2018 portant approbation des statuts de
la Société de Gestion des Déchets et de la Salubrité Urbaine dans le
Grand Nokoué). En langage simple, les administrateurs de ladite
société, qui est une société publique, peuvent faire eux-mêmes des
affaires avec cette société en s’entendant entre eux. Chacun
appréciera.
La Société de Gestion des Déchets et de la Salubrité dans le
Grand Nokoué (SGDS-GN SA) a été lancée le 19 Décembre 2019 par
le Ministre José Tonato (du cadre de vie). A l’occasion, du matériel a
été distribué pour la pré-collecte et le transport des déchets. Cela
arrivera à terme à générer plus de dix (10) mille emplois, précise-t-il.
Mais avant et à l’instant présent, les acteurs premiers dans le
secteur, à Cotonou, sont écartés et c’est ce qui motive leur
dénonciation d’une exclusion. 95% des acteurs, dit le porte-parole de
la Coordination (Soyinou Kokou), sont exclus du nouveau système. Ils
sont des milliers et c’est pourquoi ils appellent à une concertation
avec les nouveaux gestionnaires pour apporter leur expérience de
presque trente (30) ans d’activité au lieu qu’on fasse de la soustraitance avec eux au profit de nouveaux venus qui seraient inconnus
dans le métier et à qui ils n’auraient rien à envier.
La colère des acteurs originaux de la pré-collecte se justifie
d’autant que le nouveau projet crée déjà des désagréments dans les
ménages où on observe que les ordures ne sont plus régulièrement
levées. Elle se justifie d’autant qu’il apparaît comme une injustice
doublée de privation d’emplois qu’on leur impose avec tout ce que
cela peut avoir d’impact désastreux sur leur famille et eux-mêmes,
pendant que les nouveaux gestionnaires peuvent attribuer et
s’attribuer des marchés sur leur dos.
Aske
Commémoration des 10 ans de disparition de Pierre
Urbain DANGNIVO
Les populations de Sè, dans le Mono, exigent justice
pour leur enfant.

e 17 août 2010, Pierre Urbain Dangnivo, cadre du ministère de
l’Economie et des Finances, syndicaliste militant de la
FéSYNTRA/FINANCES a été enlevé puis porté disparu jusqu'à ce
L
L
ACTUALITES
LA FLAMME N°363 21 août 2020
Prolétaires de tous les pays, unissez-vous ! Page 5
jour. Dix ans plus tard, plus aucune nouvelle de Pierre. Rappelons
qu’à l’époque, l’affaire est portée devant la justice suite à la pression
populaire sous la direction notamment de son syndicat dont Laurent
METONGNON est le Secrétaire Général. Mais depuis lors, c’est
silence radio. Le pouvoir de Boni YAYI n’a manifesté aucun intérêt
pour la manifestation de la vérité. Le pouvoir de Talon a fait croire
qu’il est arrivé pour rendre justice…Duperie ! On y reviendra.
En commémoration des 10 ans de ce douloureux évènement, les
populations de Sè (Arrondissement d’origine de Pierre DANGNIVO)
ont organisé une série de manifestations. C’est dans ce cadre qu’a eu
lieu une manifestation populaire dans la journée du lundi 17 août
2020 contre le silence qui persiste depuis autour de cette disparition
scandaleuse de leur enfant.
Faut-il le rappeler, Me. Joseph Djogbénou était l'avocat de la famille
Dangnivo dans le procès contre l’Etat Béninois. L’on se souvient
encore de certains propos de l’avocat Joseph DJOGBENOU qui
indiquaient à l’opinion que la disparition de Pierre GANGNIVO a sa
source au palais de la présidence de la République et que la solution
se trouve également au palais. Mais aujourd’hui Président de la Cour
Constitutionnelle après avoir été Ministre de la Justice, l’avocat
d’hier et proche aujourd’hui de l’actuel locataire du palais reste
silencieux. On se demande alors ce qu’attend Joseph DJOGBENOU
pour contribuer à faire connaître la vérité au peuple Béninois
maintenant qu’il toujours proche du palais. Ou bien peut-on imaginer
une complicité entre les locataires du palais hier et ceux
d’aujourd’hui dans cette disparition de Pierre DAGNIVO ?
Dans tous les cas, le peuple Béninois veut savoir où est passé Pierre
Urbain DANGNIVO depuis 10 ans.
Parmi les mesures instituées pour éviter la propagation du
coronavirus figure le test de dépistage obligatoire au niveau des
frontières aériennes surtout. Pendant qu’ailleurs ledit test se fait
gratuitement, c’est tout à fait le contraire ici au Bénin.
Comparativement aux pays voisins, les conditions établies par le
gouvernement font penser à une opération de rançonnement. En
effet à l’aéroport de Cotonou, chaque voyageur est soumis au
payement d’une somme de 100 milles FCFA à l’arrivée et à 50 milles
FCFA Au retour. Autrement dit, pour un voyageur qui débarque à
l’aéroport de Cotonou, il lui faut mobiliser la somme de 150 milles
FCFA pour un simple test de dépistage du COVID-19. Et si ce dernier
est en couple avec par exemple deux enfants, il lui faut débourser
quatre fois la somme de 150.000 FCFA ; ce qui revient à 600 milles
FCFA que lui coûteront son dépistage et celui de sa petite famille. Les
hommes d’affaires et autres commerçants qui sont entre deux avions
par semaine ne seront-ils pas perturbés avec une telle mesure ? Le
pire est que cette disposition est appliquée à tout voyageur sans
distinction de statut ni de rang social. Que vous soyez ouvrier,
travailleur salarié, élève ou étudiant, homme d’affaire, opérateur
économique, etc. tout le monde est soumis à cette mesure.
Or, en Côte d’Ivoire, le test est gratuit à l’arrivée et c’est au retour
que ça coûte 50 milles FCFA. Au Togo, le test coûte 40 milles FCFA à
l’arrivée mais zéro Franc au retour. Au Mali, le montant est fixé à 30
milles FCFA.
On peut noter ici le cas d’une jeune étudiante de retour du Burkina
Faso (où elle étudie), qui a été gardée pour ne pas dire séquestrée à
l’aéroport de Cotonou des jours durant avant d’être libre de ses
mouvements après que ses parents ont soldé les 100 milles FCFA de
frais de dépistage.
Voilà des exemples qui illustrent bien comment les dirigeants du
Bénin font la politique de tout doit être profit au détriment de l’être
humain. Jusque-là, aucun citoyen n’a une idée de comment sont
gérées les multiples aides (matérielles et financières) recueillies par
le gouvernement Béninois dans le cadre de la lutte contre le COVID19. Par ailleurs, ce gouvernement refuse de prendre en considération
les propositions faites par les démocrates et patriotes du pays en vue
d’une gestion efficace et moins douloureuse du coronavirus. Malgré
les dénonciations, le rançonnement continue ! Finalement, le
pouvoir Talon va-t-il écouter les cris de cœur des citoyens Béninois ?
Afia
GESTION COVID-19 AU BENIN
Un moyen de rançonnement.

armi les mesures instituées pour éviter la propagation du
coronavirus figure le test de dépistage obligatoire au niveau
des frontières aériennessurtout. Pendant qu’ailleurs ledit test
se fait gratuitement, c’est tout à fait le contraire ici au Bénin.
Comparativement aux pays voisins, les conditions établies par le
gouvernement font penser à une opération de rançonnement. En
effet à l’aéroport de Cotonou, chaque voyageur est soumis au
payement d’une somme de 100 milles FCFA à l’arrivée et à 50 milles
FCFA Au retour. Autrement dit, pour un voyageur qui débarque à
l’aéroport de Cotonou, il lui faut mobiliser la somme de 150 milles
FCFA pour un simple test de dépistage du COVID-19. Et si ce dernier
est en couple avec par exemple deux enfants, il lui faut débourser
quatre fois la somme de 150.000 FCFA ; ce qui revient à 600 milles
FCFA que lui coûteront son dépistage et celui de sa petite famille. Les
hommes d’affaires et autres commerçants qui sont entre deux avions
par semaine ne seront-ils pas perturbés avec une telle mesure ? Le
pire est que cette disposition est appliquée à tout voyageur sans
distinction de statut ni de rang social. Que vous soyez ouvrier,
travailleur salarié, élève ou étudiant, homme d’affaire, opérateur
économique, etc. tout le monde est soumis à cette mesure.
Or, en Côte d’Ivoire, le test est gratuit à l’arrivée et c’est au retour
que ça coûte 50 milles FCFA. Au Togo, le test coûte 40 milles FCFA à
l’arrivée mais zéro Franc au retour. Au Mali, le montant est fixé à 30
milles FCFA.
On peut noter ici le cas d’une jeune étudiante de retour du Burkina
Faso (où elle étudie), qui a été gardée pour ne pas dire séquestrée à
l’aéroport de Cotonou des jours durant avant d’être libre de ses
mouvements après que ses parents ont soldé les 100 milles FCFA de
frais de dépistage.
Voilà des exemples qui illustrent bien comment les dirigeants du
Bénin font la politique de tout doit être profit au détriment de l’être
humain. Jusque-là, aucun citoyen n’a une idée de comment sont
gérées les multiples aides (matérielles et financières) recueillies par
le gouvernement Béninois dans le cadre de la lutte contre le COVID19. Par ailleurs, ce gouvernement refuse de prendre en considération
les propositions faites par les démocrates et patriotes du pays en vue
d’une gestion efficace et moins douloureuse du coronavirus. Malgré
P
LA FLAMME N°363 21 août 2020
Prolétaires de tous les pays, unissez-vous ! Page 6
les dénonciations, le rançonnement continue ! Finalement, le
pouvoir Talon va-t-il écouter les cris de cœur des citoyens Béninois ?
Afia
Disparition des séries scientifiques :
Source de la baisse du niveau des apprenants en
mathématiques
n observe la baisse du niveau des apprenants en
mathématiques. Les statistiques du nombre des candidats au
Bac par exemple montrent à peine 3% d’inscrits en série C,
(mathématiques et physiques). La base scientifique du pays
s’amenuise ainsi. On sait déjà que le système éducatif demeure
colonial, mais le regard sue ce qui se passe depuis le cours primaire
explique l’aggravation de la baisse de niveau.
Tenez, les statistiques du CEP 2020 révèlent qu’aucun des
douze (12) départements n’a atteint 01 % de réussite en dictée. En
mathématiques, la situation est moins catastrophique qu’en dictée
où seulement trois (03) départements sur douze (12) ont dépassé le
seuil de 50%. Une situation qui amène le Directeur des Examens et
concours de l’enseignement maternel et primaire, Victorin
Adohinzin, à conclure que : « Si on introduisait le critère de dictée
éliminatoire aujourd’hui, on aurait un taux de réussite en dessous de
1 %. C’est toujours le français et les mathématiques qui posent
problème… ». Or, le français est la langue d’apprentissage. La non
compréhension de la langue d’apprentissage en rajoute aux
difficultés en mathématiques.
Or, pour être admis au CEP, il suffit d’atteindre le seuil minimal
dans six matières sur neuf. Il ressort de là, que les candidats ne
travaillent pas en français (la dictée et la lecture) et en
mathématiques mais réussissent toujours en masse. Cette réalité
amène la plupart des enseignants du CM2 à négliger le français et
surtout les mathématiques au profit des six autres matières.
Cette année 2020, pendant que le seuil de compétence en
mathématiques est dérisoire, l’ensemble des douze (12)
départements a atteint le seuil de compétence de 50 % dans six (6)
matières : Expression Ecrite (EE), Education Scientifique et
Technologique (EST), Education Sociale (ES), Education Artistique
(EA, Dessin), Education Physique et Sportive (EPS) et Oral avec des
taux extrême de 99% en Dessin, en EPS et à l’Oral. La situation en
lecture n’est pas non plus reluisante.
Déjà les apprenants perdent depuis la base l’engouement pour
les mathématiques. C’est cette anomalie qui justifie la baisse du
niveau des apprenants en lettre et en science, une fois arrivés au
collège. Ce qui explique la disparition de la série A1 et surtout de la
série C.
Voilà comment les Nouveaux Programmes d’Etude forment nos
enfants au rabais, dans l’amenuisement de la base scientifique du
pays, en parfaite concordance avec le pacte colonial afin de
maintenir la domination impérialiste sur notre pays.
Or, dans les problèmes entrainant la baisse de niveau, on ne
manquera pas de souligner que les apprenants sont ainsi confrontés
au double obstacle de la langue d’apprentissage : le français, pas
toujours bien enseigné et qui n’est pas la langue maternelle des
enfants d’une part et d’autre part, le non usage de la langue
maternelle, la première compétence de l’enfant qui débute l’école,
qui bien enseignée, aurait permis une meilleure approche de l’enfant
à mieux comprendre et la langue maternelle et le français pour ne
plus négliger ni le français, ni aucune autre langue d’apprentissage
ultérieur, ni l’engouement pour les mathématiques.
Liamidi
A PROPOS DE LA POLITIQUE CULTURELLE AU BENIN.
(3
ème
Partie)
Inculturer le Développement ou Périr

III- LES GRANDES DECISIONS-RECOMMANDATIONS DU FORUM
NATIONAL DE LA CULTURE
e Forum National sur la Culture a fait un certain nombre de
Recommandations dont entre autres, celles relatives à la mise
en place d’un comité de la mise en œuvre des Actes du Forum
National des 27,28, 29 décembre 2007, celles relatives aux
Patrimoines cultuels nationaux, etc. Autrement dit, des
Recommandations sans grande envergure à la hauteur des décisions
des Etat-Généraux de 1991.Ce qui semble plus important, c’est les
Propositions faites au Gouvernement.
Les « Participants au Forum national sur la Culture …proposent au
Gouvernement de-
-Introduire l’enseignement des disciplines artistiques dans les
différents ordres de l’enseignement conformément aux conclusions
de la Conférence nationale des forces vives de la nation.
-Créer le Conservatoire national d’art dramatique, le Conservatoire
des danses nationales et de la chorégraphie, l’Ecole Nationale des
Arts Plastiques, Conservatoire le Conservatoire national de la
Musique, l’Ensemble national de la Musique, le Musée national d’art
plastiques, l’Ecole de Cinématographie et de l’audiovisuel, des
Centres culturels départementaux, la maison des Artistes et des
Ecrivains, l’Académie des Langues nationales, l’école nationale des
documentation, le musée d’histoire naturelle et traditionnelle, le
musée des Arts vestimentaires et du textile, les jardins botaniques,
des espaces communaux d’expression artistique et culturelle(ECEAC),
le Centre nationaux des Jeux locaux, le Musée de la discographie
nationale, le Musée National du timbre-poste ou de la philatélie par
l’OPT pour l’année 2009.
-Construire le Théâtre national d’une capacité de deux mille places au
moins.
-Instituer la biennale des arts plastiques et le Festival national des
Arts vivants, le concours national de monuments urbains.
-Rendre systématique et obligatoire la décoration des bâtiments de
l’administration publique ».
IV- QUEL BILAN ETABLIR DE LA MISE EN ŒUVRE DES DECISIONS DES
ETATS GENERAUX SUR LA CULTURE DE 1991 ?
Le Diagnostic du Forum faisant office de Bilan de la mise en œuvre
des Décisions des Etats Généraux sur la Culture de 1991 est sans
appel : « La chose culturelle a-t-elle été la préoccupation constante
de nos gouvernements ? Il est permis d’en douter… Ce qui est
certain c’est que la prise en charge gouvernementale de la culture
n’a jusqu’ici obéi à aucune volonté politique affirmée de fonder
aussi notre développement économique sur la valeur de notre
culture nationale » (Ministère de la Culture de l’Artisanat et du
Tourisme, « Actes du Forum national sur la Culture », Les Editions
Ablodé, Cotonou 2008). C’est dire qu’il a été fait le constat que les
décisions issues des Etats Généraux n’ont connu aucune application
et augure déjà du bilan à faire de ces décisions.
O
L
CULTURE
EDUCATION
LA FLAMME N°363 21 août 2020
Prolétaires de tous les pays, unissez-vous ! Page 7
En examinant la politique des divers gouvernements depuis 1990, il
faut dire que le bilan est fortement négatif. Les décisions prises ne
sont pas suivies d’effet ni appliquées. A part la création du Fonds
d’Aide à la Culture et la prise d’une Loi portant Charte Culturelle,
presque rien n’a été accompli.
Par exemple :
1°-la protection des architectures anciennes et des habitats
traditionnels en voie de disparition ; l’inventaire de toutes les œuvres
artistiques et littéraires créées sur le plan national ; la collecte, la
conservation et la diffusion par voie d’exposition et de catalogage
dans les musées rénovés des objets témoins de notre patrimoine ; la
collecte et le traitement, la classification et la diffusion des données
significatives de la tradition orale béninoise ….
2°- Pour ce qui est des musées et des Archives, qu’est-ce qui a été
fait depuis trente ans ? Nous attendons toujours. Et nos archives se
trouvent encore dans un état comateux.
3°-Pour ce qui est de « l’Education, animation culturelle où il est
prévu que l’Etat béninois doit contribuer à former le citoyen béninois
« pénétré des valeurs profondes de sa culture et ouvert aux cultures
extérieures… », et qu’il œuvrera « pour créer des centres d’initiation
aux disciplines artistiques, des écoles spécialisées de Beaux-arts et
de la Musique, des Conservatoires de danses et de théâtre etc. », on
n’a rien vu dans ce sens.
Où se trouvent aujourd’hui « les centres d’initiation aux disciplines
artistiques, des écoles spécialisées de Beaux-arts et de la Musique,
des Conservatoires de danses et de théâtre etc. » ? Même des pays
de la sous-région ont fait quelque chose dans ce domaine. Le Bénin
ne s’est même pas doté d’un Théâtre National, comme Centre
d’Expression de nos Œuvres culturelles, artistiques, littéraires,
théâtrales musicales. Nos artistes continuent encore d’aller s’exhiber
dans les Centres dits Culturels tels que français, chinois et autres.
Honteux ! C’est le mot qui convient ; il suffit d’aller regarder l’espace
qu’occupe le « National Theater » à Accra pour se rendre compte de
nos misères coloniales. Dans les écoles classiques au Bénin, les
matières, en fait fondamentales, pour la formation de la personnalité
humaine et de l’homme social (et non l’homme simplement productif
et économique) telles que le dessin et la musique sont reléguées aux
abonnés absents. On occulte complètement le fait que le dessin
forme chez l’individu le sens de la mesure et de l’harmonie, pendant
que la musique lui confère le sens du rythme, choses nécessaires à la
personnalité humaine.
4°- Pour les industries culturelles, le désert est plus grand. On ne voit
nulle part que l’Etat a œuvré à « la mise en place dans toutes les
régions du pays des maisons d’éditions d’ouvrages en langues
nationales et en langue française … »
Quant au cinéma, le fossé est d’autant plus grand que l’on observe
comme une bataille de tous les pays de la sous-région pour la
suprématie d’une industrie cinématographique.
Non seulement le Nigeria apparaît comme le leader de l’Afrique dans
le domaine de cette industrie comme ses chaînes de Nollywood, mais
encore chaque pays se donne des chaînes exclusivement réservées
au film et en langues nationales tels que le Sénégal avec la chaîne
Sunu, le Togo et ce exclusivement en langue nationale éwé, etc. On
ne cite pas ici les récupérations de type colonial de la production
cinématographique en Afrique francophone par le groupe Bolloré
avec le réseau Canal +.
5°-Dans le point sur l’Education et la Formation, il est retenu que
cette éducation artistique « passe nécessairement par la promotion
de nos langues nationales, véhicules privilégiés de nos cultures …»
Et pour cela « …l’Etat béninois entreprendra des actions
progressives et méthodiques de généralisation de l’alphabétisation
– en lançant une vaste et profonde campagne d’alphabétisation de
tous les citoyens ». Ce qui nécessite « la transcription méthodique
de toutes nos langues nationales à des fins d’alphabétisation et
d’introduction dans l’enseignement » …
Tout cela n’a connu aucune réalisation concrète sinon à des mises en
scène tronquées comme l’a montré l’expérience avortée de
l’introduction des langues dans le système éducatif formel dite
« Programme Elan » enclenché en 2013 et arrêté en 2017. Le sens
d’inconscience et d’irresponsabilité a été tel chez nos gouvernants
béninois qu’ils ont confié l’instruction de nos enfants dans nos
langues nationales (question de souveraineté et de développement)
aux Structures françaises dont tout le monde sait qu’elles n’ont
aucun intérêt au développement de nos langues nationales.
Commission « Culture » auprès de La Flamme.
13 Juillet 1936, mort du nationaliste Dahoméen KOJO
TOVALOU HOUENOU (QUENUM)

Note de la Rédaction : Il y a 84 ans disparaissait Kojo Tovalou
HOUENOU, plus connu sous le nom de Tovalou Quenum. Il fut un des
grands artisans de la résistance contre la colonisation française
notamment et contre la domination impérialiste. Ce héros doit être
connu et honoré et c’est à juste titre que nous reproduisons ici un
article de ISAAC AMADU qui lui rend un hommage mérité. Nous
reviendrons une autre fois sur Tovalou Quenum, ses luttes et ses
œuvres.
13 JUILLET 1936 À DAKAR MORT DU NATIONALISTE
PANAFRICANISTE DAHOMÉEN (BÉNINOIS) KOJO
HOUÉNOU.
ort le 13 juillet 1936 à Dakar, le regretté Kojo Tovalou
Houénou, né le 5 avril 1887 à Porto-Novo, Dahomey dans
l'actuel Bénin, fut un très grand avocat international.
Il fut aussi une très grande figure du nationalisme dahoméen,
Africain et de la négritude. Il passa toute sa vie à lutter pour la
libération de l'Afrique et de l'homme noir dans le monde. Il fut un
très grand ami et frère de lutte du nationaliste Jamaïcain le regretté
Marcus Garvey.
En 1923 en France, Kojo Tovalou Houénou est victime de deux
attaques racistes à quelques mois d'intervalle, au cabaret-club Le
Jockey, boulevard du Montparnasse, puis dans un night-club de
Montmartre, le Bal Tabarin. Pris à partie par un groupe de barbares
blancs Américains qui ne supportent pas de voir un Noir servi dans
un établissement, il est chassé du club par son gérant. L'affaire fait
grand bruit dans la presse, qui accuse alors les États-Unis de chercher
à imposer la ségrégation raciale en France.
L'incident renforce alors la notoriété de Kojo Tovalou Houénou, mais
conduit aussi l'avocat à radicaliser progressivement ses
revendications vis-à-vis de la France. Partisan d'une assimilation
totale des Africains à la France, il revendique toutefois l'autodétermination au cas où la métropole s'opposerait à donner l'égalité
totale aux indigènes. En 1924, il crée la Ligue universelle pour la
défense de la race noire et fonde le journal Les Continents avec René
Maran.
Il voyage ensuite aux États-Unis, où il rencontre le grand Marcus
Garvey. Il fréquente la Universal Negro Improvement Association
and African Communities League.
De retour en France, il est suspecté par les autorités racistes
Françaises de s'être radicalisé et d'être devenu communiste. Par
conséquent, son association est dissoute et son journal fait faillite
après moins d'un an d'existence.
Banni du barreau en 1925 par la suprématie Blanche, il est contraint
à rentrer au Dahomey et arrêté à de nombreuses reprises pour
M
HISTOIRE-TRADITIONS ET DEVELOPPEMENT
LA FLAMME N°363 21 août 2020
Prolétaires de tous les pays, unissez-vous ! Page 8
activités révolutionnaires. Il retourne alors aux États-Unis, où il est au
centre d'un nouvel incident après avoir refusé de quitter un
restaurant blanc à Chicago.
Dans les années qui suivent, il navigue entre la France et le Dahomey,
mais reste étroitement surveillé par les autorités françaises. Au
début des années 1930, il rencontre, à Paris, la chanteuse d'opéra
afro-américaine Roberta Dodd Crawford, qu'il épouse en 1932. Le
couple s'installe ensuite à Dakar au Sénégal, où Kojo Tovalou
Houénou s'engage dans la vie politique, au grand dam des autorités
françaises.
Arrêté à plusieurs reprises par les impérialistes Français, il meurt à
Dakar de la fièvre typhoïde le 13 juillet 1936.
Par ISAAC AMADU
SBEE A KARIMAMA
A Karimama, les abonnés SBEE sont fâchés de la façon dont ils sont
gérés. Ces derniers nous ont confié avoir passé plus de trois semaines
dans l'obscurité, à partir du 15 juillet 2020, sous le regard impuissant
et moqueur, disent-ils, des autorités. Pour eux, ils sont marginalisés
par l'administration et c'est ce qui les amène à se demander si
Karimama aussi n'appartient pas à l'État. Ce n'est que la semaine
dernière que nous avons eu l'énergie électrique après trois semaines
passées dans le noir. Nous ne voulons plus vivre ce calvaire>>, a
laissé entendre M.D. visiblement déçu et prêt à se faire entendre. Il
est clair que les autorités de la SBEE ont encore du pain sur la
planche. Elles doivent prendre le taureau par les cornes pour parer
au plus vite à cette injustice.
bBoni
Correspondant dans l’Alibori
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