EDITORIAL
Les fondements du patriotisme

Du 1er au 17 août, huit pays, ex-colonies françaises célèbrent
leur "indépendance" : Le Bénin, 1er août ; le Niger, le 3 ; le
Burkina Faso, le 5 ; la Côte-d’Ivoire, le 7 ; le Tchad, le 11 ; la
Centrafrique, le 13 ; le Congo-Brazzaville, le 15 ; et le Gabon, le 17
août. Cette série seule suffit pour montrer la parodie et le caractère
factice de ces indépendances proclamées à la queue-le-le.
A la célébration des 60 ans de ces indépendances, Il est apparu
de façon plus aveuglante que tous ces pays, enlisés dans le sousdéveloppement, sont demeurés des enclos français. Ce sabotage
des luttes pour la libération réelle des peuples est alors plus
ouvertement et partout dénoncé ainsi que les crimes des dirigeants
impérialistes français contre les patriotes. L’heure de la libération a
sonné, relèvent tous les débats.
Faire ressortir et mettre en avant le programme de libération, ainsi
que les classes et couches sociales qui y ont objectivement intérêt
en vue de leur mobilisation autour du programme, devient une
tâche des patriotes.
La Rédaction
VIVIER DU PATRIOTISME (Partie I)


LES AUTORITES ET DIGNITAIRES TRADITIONNELS
DE NOTRE PAYS.
Dans une Publication intitulée « Opinion » en date à Cotonou
du 19 Septembre 2019, j’écrivais ceci :
« Le patriotisme c’est l’amour de la patrie, c’est la défense de
l’ensemble des fils d’un même pays contre l’envahisseur étranger….
Le patriotisme se décline en plusieurs volets :
1°- C’est d’abord la défense de l’intégrité du territoire, de la
souveraineté du peuple contre une invasion, une agression étrangère.
2°- C’est surtout aujourd’hui, la lutte pour le développement rapide
de son pays du point de vue économique, car un pays arriéré ne
saurait durablement être indépendant et souverain. C’est la lutte
pour l’épanouissement de son peuple, de sa jeunesse, instruite et
épanouie.
3°- C’est l’association de toutes les compétences, toutes les
expertises, tous les hommes d’affaires du pays sans exclusive à
l’œuvre d’édification économique nationale.
Le patriotisme c’est l’édification d’une économie indépendante et
prospère»
En prenant ces critères de définition des éléments constitutifs du
patriotisme, on peut se rendre compte aisément de là où l’on peut
situer les couches et classes sociales ayant spontanément intérêt à
se battre aujourd’hui pour le patriotisme et pour son triomphe dans
notre pays. Pour en arriver à la présentation de ces couches et classes
sociales, gisement potentiel du patriotisme, il est nécessaire de faire
des observations préalables
La société actuelle béninoise est issue de la colonisation française,
avec pour point de départ la victoire militaire des troupes françaises
conduites par le colonel Dodds Amédée sur le Roi Béhanzin et scellée
par le décret du 21 juin 1894 créant « la Colonie du Dahomey et
Dépendances » ; ensuite la poursuite de l’achèvement de cette
colonisation par l’occupation des régions du Nord et en particulier la
victoire sur Saka Yérima en 1897. A partir de cette conquête, naît une
société coloniale. Cette société devenue officielle, est donc imposée
par la force des armes coloniales françaises, par la violence, aidées
de toutes sortes d’appui dont les Missionnaires catholiques. Les
classes dans cette société existante aujourd’hui, ont été constituées
sous-direction de l’administration coloniale française et pour servir
les intérêts coloniaux français. Cette réalité n’a pas changé après le
folklore dit des indépendances de 1960 qui n’a en rien modifié le
caractère « d’Enclos français » des pays comme le Bénin. D’autant
plus que les paramètres coloniaux de la Colonie du Dahomey devenu
Bénin, sont maintenus entiers tel l’usage unique dans
l’administration et la justice de la langue coloniale française, la
monnaie, CFA et la propriété française de toutes les ressources et
entreprises stratégiques béninoises. C’est dire que toute la couche
des intellectuels béninois formés et exerçant en langue française
aujourd’hui (de l’administration, de l’éducation, de la santé, de
l’agriculture, de la justice etc. en tant que corps) relèvent de la
colonisation française et servent les intérêts français tant que la
langue d’administration, de justice et des institutions officielles,
demeurent la langue étrangère française, réservée à, à peine 15% de
la population. Ils constituent une couche privilégiée minoritaire audessus et en dehors du peuple qui s’exprime dans les différentes
langues nationales.
Au contraire de cela, les couches qui ont été les victimes de la
colonisation, parce que dépossédées par les armes, de leur pouvoir,
de leurs langues, de leurs religions, niées en tant possesseurs de
savoirs etc. sont nos Autorités dites traditionnelles, c’est-à-dire nos
Rois et Chefs de terre, nos autorités morales telles les chefs religieux
traditionnels : les hounnons, les büu sounon, les bokonon ou
babalawo etc. Ils constituent à n’en point douter un gisement de
patriotisme car la restauration dialectique de leurs Autorités
confisquées, constituent la quintessence du patriotisme.
D
D
POLITIQUE
Bureaux National des Rois du Bénin
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Il n’est pas surprenant que cette Couche dans son mouvement
revendicatif exprime le plus clairement possible dans son programme
le contenu du patriotisme à travers ses différentes prises de
positions.
Voilà pourquoi dans l’Appel à l’union du peuple en date du 12
septembre 2019 pour une gouvernance démocratique et patriotique,
comme élément du Programme proprement dit, le point 4 ainsi
formulé : « 4°- Le Rétablissement dans leurs prérogatives des
institutions traditionnelles fondamentales du pays (Rois et autres
Dignitaires traditionnels) à tous les niveaux (parlementaire,
juridictionnel) matérialisé par la création d’une Chambre des
Autorités Traditionnelles au Parlement (chargée d’étudier la
conformité des lois votées avec nos traditions positives) ainsi que
d’une Chambre de droit traditionnel de la base jusqu’à la Cour
suprême »
La deuxième couche « gisement potentiel du patriotisme », parce
qu’intéressée par la destruction du Pacte colonial et de « L’Enclos
français » qu’est le Bénin, est la couche de ceux que nous appelons
les « Bourgeois nationaux » œuvrant pour la production et la
consommation nationale des produits et donc ayant besoin d’un
marché intérieur protégé contre les monopoles étrangers et les
Béninois compradores se livrant à la politique exclusive « d’ExportImport ». Cette bourgeoisie nationale au Bénin, constituée d’une
masse de planteurs et de producteurs agro-industriels, producteurs
de viande et de poissons, des patrons d’entreprises de
transformation diverses : mécaniques, de bois, de taillerie etc. et
étouffés par les hommes d’affaires compradores ne peuvent que
nourrir des sentiments patriotiques à l’instar des Dangote et autres
Elumelu pour leur pays.
Il y a enfin l’immense couche des paysans et des artisans, non ou peu
lettrée en langue française qui aujourd’hui se trouve exclue de la
sphère officielle, par la barrière de la langue étrangère française et
qui gagnerait leur émancipation par l’usage de leurs langues
nationales dans toutes les sphères de la politique, de l’administration
et de la justice, de l’instruction de notre pays, condition faisant d’eux
des citoyens à part entière.
C’est dire qu’aujourd’hui, plus de 80% de la population de notre pays
souffre de l’état « d’Enclos français » qu’est le Bénin et donc ont
intérêt à sa libération (linguistique, culturelle, spirituelle, monétaire
et économique).
Le rôle des intellectuels patriotes, éclairés, formés à l’école française,
est de faire prendre conscience à tout le peuple, intéressé par cette
libération patriotique et à l’amener à la réaliser avec le moins de
douleur possible.
Tel est l’objectif de l’Appel à l’Alliance pour la Patrie.
Philippe NOUDJENOUME
***********************************
Préoccupations des dignitaires intellectuels
traditionnels
Nous publions des Prises de position- valant programme- des
Rois et Dignitaires de notre pays, notamment depuis 2016, compte
tenu de leur Valeur patriotique.
Nous commençons par la publication dans ce numéro de la Position
intitulée « Préoccupations des Dignitaires et Intellectuels
Traditionnels pour un Benin émancipé » en date du 30 Mai 2016,
déposé comme programme des Rois et Dignitaires traditionnels de
notre pays pour un pays émancipé à la Commission Technique
Chargée des Réformes Politiques et Institutionnelles.
La Rédaction
« PREOCCUPATIONS DES DIGNITAIRES ET INTELLECTUELS
TRADITIONNELS POUR UN BENIN EMANCIPE
A PRENDRE EN COMPTE PAR LA COMMISSION TECHNIQUE
CHARGEE DES REFORMES POLITIQUES ET INSTITUTIONNELLES
Nous, Rois, Reines, Chefs de Terre, de par Dieu et la Volonté des
Ancêtres,
Nous Hounnons, Bokonons, Guérisseurs, Détenteurs des cultures de
nos peuples,
Nous, Chasseurs Traditionnels et Groupes de Jeunes (appelés Donkpè
dans certaines contrées) ayant depuis les temps immémoriaux assuré
la sécurité de nos peuples,
Réunis ce jour 30 mai 2016, à l’initiative du Pr CAPO Hounkpati,
Président de l’INIREF,
-Constatant que par la force des armes, les colonialistes français (de
1894 à 1919) ont complètement dépouillé nos Pères des pouvoirs et
attributions qu’ils détenaient par l’histoire et la tradition sur leurs
peuples (pouvoirs d’administration et de juges et même pouvoirs
religieux) et installé une nouvelle administration ;
-Constatant que la nouvelle administration coloniale s’est installée
en négation de nos us et coutumes et s’exerce dans une langue
étrangère à nos populations ;
-Conscients que depuis 1960 notre pays va mal parce que - par cette
œuvre coloniale - certains de ses fils façonnés par les colons ont
tourné le dos aux valeurs existentielles héritées de nos Pères (langues
et cultures) au profit de ces valeurs étrangères héritées de la
colonisation française ;
-Considérant que depuis lors les lois de l’Etat se font et s’appliquent
sur la base de ces valeurs étrangères au mépris de nos us et
coutumes, avec une administration fondée sur une langue étrangère
qui exclut complètement les peuples de nos terroirs ;
-Considérant que cette injustice est déjà en train d’être réparée dans
les pays voisins (Ghana, Nigeria, Togo, Niger, etc.)
-Considérant qu’en dépit de toutes les tracasseries, les Rois, Chefs de
Terre, Guérisseurs et Chasseurs Traditionnels continuent
d’administrer, de juger, de guérir et de sécuriser les populations de
leurs terroirs respectifs ;
-Convaincus que le salut de nos peuples et par conséquent de notre
pays, le Bénin, passe par une « Refondation » de la Terre de nos aïeux
sur des bases propres à nos valeurs tout en prenant en compte les
valeurs positives des peuples du monde ;
 Prenant acte du souhait formulé par le Président de la
République « d’aboutir rapidement à un projet (de
Constitution) qui synthétise les réponses les plus adéquates
aux aspirations actuelles et futures de notre peuple»,
Portons à l’attention de la Commission Technique chargée des
Réformes Politiques et Institutionnelles que soient insérées dans la
constitution:
1°- La création au sein du Parlement de la Chambre des Nationalités
composée de Représentants des Autorités traditionnelles et qui aura
pour mission de contrôler la conformité des lois votées par les
députés de l’Assemblée nationale avec les coutumes positives de
notre pays.
2°- La création d’une juridiction de droit traditionnel depuis le village
jusqu’au sommet ;
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3°- La reconnaissance par l’Etat des Rois, Chefs de terre, chefs de
couvents, devins comme administrateurs et juges locaux et dûment
rémunérés par les soins et fonds de l’Etat ;
4°- La reconnaissance par l’Etat des groupes de chasseurs de diverses
contrées du pays ainsi que les brigades de jeunes (Donkpè dans
certaines contrées) comme structures légales contribuant à la
sécurité publique et leur rémunération subséquente ; dans le corps
de la sécurité publique et de défense du territoire ;
5°- La reconnaissance par l’Etat des cabinets et cliniques des
tradithérapeutes et guérisseurs comme établissements de soins de
santé légaux et partie intégrante de la médecine officielle au Bénin
ainsi que le paiement par l’Etat des activités de guérisons des
guérisseurs traditionnels ; .
6°- La Reconnaissance de toutes les langues nationales comme
langues officielles avec pour conséquences :
- Leur usage obligatoire à tous les niveaux de l’Administration
de notre pays dans leurs terroirs respectifs ;
- L’instruction des enfants dans leurs langues maternelles,
l’alphabétisation des adultes sur leurs territoires respectifs ;
- Le déploiement immédiat de précepteurs pour alphabétiser
les Rois, Reines, Dignitaires, Intellectuels traditionnels dans
leurs langues maternelles sur leurs territoires respectifs.
7°- La protection et la promotion du patrimoine national
(économique, culturel, historique).
Nous nous engageons à intensifier nos prières pour que les
mânes de nos Ancêtres et les divinités bienfaisantes diverses
assistent le Chef de l’Etat et vous-mêmes et vous éclairent sur la voie
la meilleure pour une bonne écoute de toutes les couches sociales du
pays dans un cadre le plus approprié possible de débat national.
Adoptée à l’unanimité et avec acclamations ce 30 mai 2016.
Ont signé
Les participants à la rencontre de concertation dont la liste
est ci-jointe »
Augmentation des frais d’établissement de la carte
nationale d’identité au Bénin : Encore un
dépouillement des pauvres populations.
epuis le 29 juillet 2020 le gouvernement a adopté le décret
N° 2020-396 portant mise en vigueur de la carte nationale
d’identité biométrique. Dans ce cadre, il a instruit l’Agence
Nationale d’Identification des Personnes (ANIP) à lancer le processus
de demande de la carte d’identité biométrique. C’est ainsi que depuis
quelques jours cette Agence est à pied d’œuvre. Elle a fixé par les
soins du gouvernement, les frais des pièces d’établissement de la
carte comme suit :
1) Retrait de l’acte de naissance sécurisé à l’ANIP à 1.000 CFCA
2) Retrait du certificat d’identification personnelle à l’ANIP à
2800FCFA
3) Retrait de quittance au Trésor public contre versement de
6.000FCFA
4) Photo bijou (obligatoire)
5) Preuve de profession
Le retrait de l’acte de naissance sécurisé et le certificat
d’identification personnelle se fait sur présentation du récépissé du
Recensement Administratif à Vocation d’identification des
Personnes(RAVIP). Ce qui signifie que toutes les personnes n’ayant
pas de récépissé du RAVIP ne pourront pas avoir la carte nationale
d’identité.
En somme avec les nouvelles dispositions en vigueur pour
l’établissement de la carte d’identité nationale dite biométrique, le
citoyen béninois doit prévoir et mobiliser au moins 10.000CFA.
Or, au paravent l’établissement de la carte nationale d’identité
nécessitait le paiement dans les caisses de la Préfecture, donc de
l’Etat béninois 2400FCFA. Aujourd’hui, l’établissement de la carte
biométrique coûte quatre fois plus cher que ce que le citoyen payait.
Alors qu’on sait la carte d’identité sous format ordinaire a la même
valeur nationale que la carte biométrique.
Désormais, avec l’augmentation des frais de 2400 à 10.000 FCFA, l’on
voit clairement la volonté manifeste du gouvernement de Patrice
Talon de dépouiller les pauvres qui voudront avoir leur carte
nationale d’identité.
Tenez, pour l’ouvrier au SMIG qui gagne 40.000 FCFA, il lui faudra au
moins le quart de son salaire mensuel pour avoir une telle carte
nationale. Les petits gagne-pain, les paysans pauvres, les citoyens qui
vivent de ce qu’ils trouvent au quotidien seront donc pressurés par
ces taxes iniques et ne seront pas à même d’avoir une carte nationale
d’identité. Les couches pauvres de la population sont par conséquent
exclues du droit à une carte d’identité nationale,
Or, l’on se souvient que le gouvernement de Patrice Talon, dans sa
propagande pour le RAVIP avec Safran, avait promis de distribuer
gratuitement la carte nationale d’identité à tous les citoyens béninois
inscrits. Du show médiatique avait été organisé, des posters géants
avaient été déployés dans toutes les villes où était inscrit que "le
RAVIP simplifierait la vie aux Béninois" ; et qu’après l’inscription, des
cartes d’identité seraient gratuitement distribuées aux inscrits. Le
processus du RAVIP est à terme depuis longtemps, mais les Béninois
n’ont pas leur carte. Et le plus grave, des taxes exorbitantes sont
encore décidées qui excluent les pauvres du droit à une carte
d’identité nationale. C’est inadmissible.
Abla Adan
Résultats des examens nationaux au Bénin
Expression de l’échec de l’école néocoloniale
L’année académique 2019-2020 s’est achevée avec la proclamation
des résultats des examens nationaux. Les taux de réussite par
examen comparativement en 2019 se présentent comme suit : CEP :
84,70% contre 84,18% ; BEPC : 51,19% contre 56,72 ; BAC : 49, 73%
contre 50,10%.
Pour le cas précis de l’examen du Baccalauréat, diplôme donnant
accès à l’université, le taux de participation et de réussite par série
comparativement à l’année 2019 se présente ainsi qu’il suit :
- A1 : 1437 admis sur 2347 soit 61,23% contre 54,92%;
- A2 : 1328 admis sur 29637 soit 44,67% contre 49,31%;
- B : 9639 admis sur 15861 soit 60,77% contre 60,18%;
- C : 2056 admis sur 3291 soit 62,47% contre 66,34% ;
D
ACTUALITE
EDUCATION
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- D : 15692 admis sur 34394 soit 45,62% contre 42,10%;
- E : 17 admis sur 33 soit 51,52% contre 68,42% ;
- EA : 137 admis sur 198 soit 69,19% contre 66,82%;
- F1 : 93 admis sur 171 soit 54,39% contre 50,00%;
- F2 : 72 admis sur 99 soit 72,73% contre 78,18%;
- F3 : 625 admis sur 1183 soit 52,83% contre 73,54%;
- F4 : 515 admis sur 1462 soit 35,23% contre 53,34%;
- G1 : 380 admis sur 655 soit 58,02% contre 71,53%;
- G2 : 2085 admis sur 3248 soit 64,19% contre 69,02%;
- G3 : 195 admis sur 284 soit 68,66% contre 43,84%
Soit un total de taux de réussite de 49, 73% contre 50,10%.
Le premier constat qui se dégage d’après ces chiffres est que rien n’a
fondamentalement changé au niveau de notre école. Depuis des
années, les taux d’admissibilité sont presque les mêmes. Et comme
d’habitude, notre pays a cette année encore déversé dans la nature
une flopée de chômeurs à destins inconnus. Aussi faut-il préciser
qu’au niveau des examens du BEPC et du BAC, plus de 50% des
candidats ont connu d’échec. Pour ces apprenants, l’année a été
blanche malgré l’absence des mouvements de grève. Tous les efforts
physiques, intellectuels et financiers consentis par les différents
acteurs (apprenants, parents, enseignants et l’Etat) ont été vains.
C’est inadmissible !
Le deuxièmement constat révèle que comparativement aux autres
séries, la série C n’a pas connu assez de candidats. L’on se demande
alors ce qui peut justifier un taux aussi faible des candidats inscrits en
série C où les mathématiques représentent la matière principale à
coefficient 5. Or, c’est une évidence aujourd’hui que les
mathématiques sont au centre des avancées scientifiques et
technologiques. Dans ces conditions, l’on se demande s’il ne faut pas
situer cette désaffection aux mathématiques dans cette orientation
néocoloniale de l’école qui ne tiennent pas compte des notions
élémentaires qui permettent à l’être humain d’être en phase avec la
science aux derniers cris. Au lieu d’être un socle pour le
développement de notre pays à travers la garantie d’une main
d’œuvre qualifiée, notre école est plutôt un moyen de destruction
massive et d’avilissement. Dans sa mission néocoloniale, elle a une
orientation coupée de l’environnement et des réalités du pays pour
être tournée vers les intérêts étrangers. Son maintien et sa
perpétuation est l’œuvre des différents pouvoirs pro impérialistes
qui contrôlent les secteurs stratégiques du pays au profit de
l’impérialisme français depuis 1960. Aujourd’hui, la réalité fait
découvrir l’échec de l’école Béninoise néocoloniale. Un nouveau
modèle est donc appelé. Pour ce faire, il faut un pouvoir aux mains
des patriotes en remplacement de celui des pros impérialistes.
Afia
A PROPOS DE LA POLITIQUE CULTURELLE AU BENIN.
Inculturer le Développement ou Périr
(Suite et Fin)
Examinons un peu chacun des Grands Forums cités et les décisionsrecommandations prises.
II- LES GRANDES DECISIONS PRISES AUX ETATS GENERAUX DE LA
CULTURE ET DES SPORTS.
armi les principales rubriques, on note : 1°- Inventaire,
conservation et mise en valeur du patrimoine culturel. 2°-Aide
à la création culturelle 3°- Education, animation culturelle et
diffusion--4°- Recherche culturelle 5°-Les industries culturelles et 6°-
Financement de la Culture.
Dans le Point 1 « - Inventaire conservation et mise en valeur du
patrimoine culturel », il est dit « l’Etat béninois procédera :
«Au recensement et à l’inventaire des monuments et sites ; à la
protection des architectures anciennes et des habitats traditionnels
en voie de disparition ; à l’inventaire de toutes les œuvres artistiques
et littéraires créées sur le plan national ; à la collecte à la conservation
et à la diffusion par voie d’exposition et de catalogage dans les
musées rénovés des objets témoins de notre patrimoine ; à la collecte
et au traitement à la classification et à la diffusion des données
significatives de la tradition orale béninoise ; à la transcription
méthodique de toutes nos langues nationales à des fins
d’alphabétisation et d’introduction dans l’enseignement ; à
l‘application correcte de la législation qui interdit l’exportation
frauduleuse de biens culturels ; à la négociation des accords
nécessaires au rapatriement de notre patrimoine culturel détenu par
les anciennes puissances coloniales ; à l’équipement des archives
nationales en matériel technique pouvant permettre leur bonne
conservation ; à l’harmonisation des textes réglementant le dépôt
légal ». Pour ce qui est des musées, il est dit : « il conviendra de revoir
constamment leur conception pour leur garantir une pleine efficacité
… et de créer des musées locaux décentralisés …pour la sauvegarde
du patrimoine artistique laissé pour compte dans nos villages ». Pour
les archives « l’Etat béninois installera des sections dans tous les
ministères et structures décentralisées de l’administration territoriale
et donnera des moyens pour leur entretien »
Dans la, partie 2°-« à la création culturelle », il est dit l’Etat béninois :
« Garantit aux créateurs d’œuvres de l’esprit la libre expression de
leur inspiration et de leur talent tout en souhaitant qu’ils respectent
les principes moraux et éducatifs les plus élémentaires Dans ces
conditions les institutions publiques apporteront un appui matériel et
financier aux créateurs les plus méritants. Ce soutien … se traduira
sous forme de récompense, subvention, prêts ou toute forme
d’assistance susceptible de stimuler la création »
Et comme déclinant cet appui, nous avons les mesures telles « la mise
en place des infrastructures appropriées et des organismes de
défenses des droits du créateur d’œuvre de l’esprit- l’institution de
barèmes privilégiés de publicité pour les artistes de leur associationla création d’u Fonds d’Aide à la Culture et aux Loisirs- la prise en
charge de l’édition des meilleures créations littéraires. »
Dans la partie 3°-« Education, animation culturelle et diffusion », il
est dit que l’Etat béninois doit contribuer former le citoyen béninois
« pénétré des valeurs profondes de sa culture et ouvert aux cultures
extérieures… ». A cette fin l’Etat béninois et toutes personnes privées
œuvreront « pour créer des centres d’initiation aux disciplines
artistiques, des écoles spécialisées de Beaux-arts et de la Musique,
des Conservatoires de danses et de théâtre etc… Cette éducation
artistique devra aussi être donnée aux élèves et étudiants à travers
l’introduction des disciplines artistiques dans les programmes de
l’enseignement classique » Et il est ajouté plus loin que cette
éducation artistique « passe nécessairement par la promotion de
nos langues nationales, véhicules privilégiés de nos cultures… C’est
pourquoi …l’Etat béninois entreprendra des actions progressives et
méthodiques de généralisation de l’alphabétisation – en lançant
P
CULTURE
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une vaste et profonde campagne d’alphabétisation de tous les
citoyens »
Dans la partie 5°-« Les industries culturelles », ill est dit « dans le
domaine du livre l’Etat –favorisera la mise en place dans toutes les
régions du pays des maisons d’éditions d’ouvrages en langues
nationales et en langue française- participera activement au travail
de diffusion du livre dans tout le pays- multipliera les bibliothèques
dans les centres urbains et dans les zones rurales… Quant au cinéma,
sa production sera encouragée pour qu’il mette en valeur la richesse
de notre culture et les talents de nos artistes. Les opérateurs
économiques seront appelés à intervenir dans l’industrie
cinématographique »
La loi N° 91-006 du 25 février 1991 portant Charte culturelle en
République, issue des Etats Généraux suscités a repris vaguement la
quintessence de ces décisions.
Commission « Culture » près « La Flamme »
SAKA YERIMA, un héros national oublié
(Suite et fin)
Le drame final de Ariyo ou Allio, décembre 1897
e Gbeguru à Bon Nuki, on assista à une guerre-éclair qui
aboutit à la défaite des Baatombu. La trêve non convenue
entre belligérants, mais imposée par les circonstances
permit-t-elle des lendemains meilleurs sur le front de Ariyo ? Quoi
qu’il en fût, la supériorité technique de l’armement utilisé par les
Français déterminait leurs victoires et entraînait les défaites des
troupes du Borgu. Mais, élevés au culte des traditions nobles,
chevaleresques et patriotiques, les Baatombu attaquèrent avec
impétuosité les colonnes coloniales. Ariyo donna aux desseins des
envahisseurs comme à ceux des patriotes indigènes un relief, un
piquant où la curiosité de l’histoire trouve à s’attarder un instant.
3.1 La guerre vécue par les Français
D’abord la troupe étrangère composée d’officiers blancs et
d’hommes de troupe noirs, tirailleurs habillés de pied en cap. Sa
machine de guerre révéla des méthodes rendues modernes par
l’efficacité du fusil, des grenades et autres explosifs mortels
utilisables à distance. Dans ce genre d’affrontement, le corps à corps
inhibé manquait d’harmonie. L’application des méthodes de guerre
européennes inspirait de cruelles inquiétudes. Car les Français
pouvaient, en quelques heures, pulvériser leurs ennemis indigènes.
Dans cette situation, ô combien confortable, il leur était loisible de
gloser sur la qualité de leurs officiers et la performance inégalable de
leurs troupes.
Après un combat de deux heures, (le tata fortifié) fut pris d’assaut.
Les pertes de l’ennemi furent sensibles ; parmi eux, Chaca Yérouma.
De notre côté, nous avons deux morts et treize blessés dont deux
grièvement, M. le capitaine Ganier et le lieutenant Aymès….
De Niki, le peloton commandé par le capitaine Ganier entreprit une
connaissance du « ta fortifié situé dans les environs de Pèrèrè occupé
par Chaca Yérouma, chef Pèrèrè. »
Les Baatombu subissaient la pression des forces françaises et Saka
Yerima mourut dans sa forteresse d’Ariyo, identifié par un tirailleur
soudanais. Après sa mort, des guerriers débandés commençaient à
se glisser à travers les broussailles et les villages environnants. Après
les premiers espoirs suscités par une vaste mobilisation qui concerna
une bonne partie du Borgu, vinrent les angoisses de la dépression
attendue. L’armée de Saka Yerima n’était plus. Son commandement,
ou ce qui restait, cherchait rageusement une issue. La prépondérance
numérique des Baatombu fut anéantie par la supériorité de
l’armement ennemi : sans une armée de métier, pas d’officiers ni
soldats, tous des guerriers habillés de hardes hétéroclites. L’enfer de
Bon Nuki se reproduisait à Ariyo, plus terrible, plus retentissant,
parce que les combattants locaux s’étaient enfermés dans un siège,
un îlot limité par quelques kilomètres carrés de mur en terre de barre
à Ariyo près Kpèlè. La défaite livrait ainsi le Borgu à l’envahisseur.
3.2. La déflagration imposée aux combattants Baatombu
Des combattants venus de tous les royaumes du Borgu montrèrent
leur rage de vivre et de régler des comptes avec les Blancs. De jeunes
gens et de personnes moins jeunes accoururent de Buè, de Bori, de
Tanmaru, de Kalale, de Gbasi…pour voler au secours du Wassangari
qui manifesta une volonté farouche d’empêcher l’entrée des Français
dans son pays.
Saka Yerima avait besoin de quelques jeunes Turcs : il retrouva dans
sa troupe Bio Guera qui s’initiera au combat contre les Blancs, en
attendant de s’organiser lui-même, plus tard, une remise en cause de
l’ordre colonial.
Les flèches et les lances furent, pour la première fois, accompagnés
de quelques fusils de traite et pistolets surannés, périmés et
démodés. Saka Yerima revenu quelques années plus tôt de sa petite
guerre victorieuse entreprise contre le richissime prince Yoruba
d’Okuta, mit à la disposition de quelques hommes ces armes d’un
autre genre. Parmi les moyens de guerre, le subtil poison que
constituait la poudre de tabac qui excitait et rendait invulnérable le
chasseur et par ricochet le combattant du Borgu, demeura
indispensable.
En construisant un rampart, Saka Yerima voulait se donner la faculté
de se battre longuement, héroïquement, désespérément dans un îlot
qu’il croyait sécurisé et inexpugnable.
Ce ne fut pas une guerre totale qui entraina tout le peuple du Borgu.
Une partie du territoire du Makararu connut les combats sur son sol.
Dans cette enclave plusieurs fois frappée par la foudre du désastre
en l’intervalle de deux mois - novembre et décembre 1897 - les griots
livrèrent des descriptions vives, parfois précises, souvent ampoulées
du drame. On pensa, à juste titre, que les Blancs trainaient une âme
inaccessible à la pitié. Mais les Baatombu et les Bowo n’avaient que
faire de la commisération des occupants qu’il urgeait de bouter
immédiatement hors du Borgu. Le mysticisme, le courage et la
hargne de Saka Yerima assuraient l’union des âmes, animaient la
volonté des hommes et encourageaient leurs initiatives propres.
Il faut louer les Baatombu, c’est-à-dire les chasseurs et les
cultivateurs professionnels, hommes du commun si serviables, si
braves et si discrètement efficaces dans leur rôle de guerriers
D
HISTOIRE-TRADITIONS ET DEVELOPPEMENT
LA FLAMME N°362 14 août 2020
Prolétaires de tous les pays, unissez-vous ! Page 7
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volontaires et toujours jusqu’au-boutistes. Ensemble avec les
Wassangari, ils formèrent une collectivité homogène. Ce fut un atout
qui n’a pas survécu à l’infériorité de l’arsenal militaire qui réalisa la
différence entre les troupes de Saka Yerima et celles des Blancs. La
masse des combattants baatombu regroupée, constamment balayée
et vouée à l’écrasementse trouva, par conséquent, en retard non pas
d’une stratégie ou d’une tactique, mais d’une technologie
d’armement. La modernité de l’armement ennemi eut raison de
l’obstination effrontée des Baatombu qui perdirent la guerre. Le
Borgu ne désigna aucun bouc émissaire, et c’est tout à son honneur.
Et la mort de Saka Yerima, celle de tant de valeureux combattants,
sans oublier les centaines d’anonymes, une belle mort diront les
griots, ne laissent aux Baatombu ni rancune, ni tristesse. Saka Yerima,
avait pleinement reçu la confiance, la considération et l’hommage de
ses congénères qui combattirent à ses côtés. Le griot de Saka Yerima,
Baa Sowa qui l’accompagnait « laissa également un nom,» c’est-àdire une réputation.
Que dire du courage exceptionnel de la femme du héros ? Cette
captive qu’il reçut d’une autre guerre, Mèmuna Yoru qui prêta,
publiquement, ostensiblement, le serment de fidélité suivant :
Saka Yerima mort, plus aucun homme n’enlacera ma taille.
Rira qui voudra, cette sentence révèle les sentiments d’une femme
singulière, remarquable, supérieure. Elle reçut un coup de fusil, peutêtre deux l’aidèrent à respecter sa promesse. Elle mourut près de
l’homme qu’elle aimait, qu’elle admirait et qui gisait, les armes à la
main. Cette épopée qui passa à la postérité marqua à jamais la force
d’âme, la fermeté et aussi la douleur, le sacrifice et la vertu d’une
épouse. Mèmuna Yoru fut aussi l’héroïne de cette guerre.
L’armer goût que laisse aux populations du Borgu une guerre qui se
termina mal répudie toute solidarité avec les Blancs. Le Borgu venait
d’être livré aux envahisseurs. Et devait commencer une cohabitation
rude, inique, indéfinissable.
La trame de ces événements relatés par les Baatombu suscite dans
l’esprit de l’historien quelque embarras.
LES POPULATIONS DE L'ALIBORI EXIGENT QUE LES
AUTORITÉS COMMUNALES ET PRÉFECTORALES
PRENNENT LEURS RESPONSABILITÉS POUR PROTÉGER
LES POPULATIONS CONTRE LES EFFETS DES
INONDATIONS.
epuis le début de la saison pluvieuse, les populations de
l'Alibori vivent, la peur au ventre. Et pour cause, les
dernières pluies diluviennes qui ont secoué la plupart des
localités de la région, ont laissé dans les esprits des populations, de
tristes souvenirs. En effet, le 6 août dernier, les kandiens n'ont pu
retenir les larmes suite à la mort par noyade du jeune Habib, un élève
âgé de 16 ans. Dans l'après-midi de ce jour-là, il a participé à une
partie de pêche dans un cours d'eau situé dans le quartier Damadi
communément appelé Anarouwa Kpara dans le premier
arrondissement. Mais, dame chance n'étant pas de son côté, il ne
retournera plus dans sa famille. Au cours de la séquence de pêche, le
jeune Habib, cet élève adulé par ses camarades selon les
témoignages et qui passe d'ailleurs en Terminale C, glisse et tombe
dans le cours d'eau. Les interventions de ses compagnons et la
population n'ont pu malheureusement sauver le pêcheur
circonstanciel. C'est plutôt son cadavre qui sera retrouvé.
A Malanville, ce sont les populations de Garou Tédji qui ont connu le
11 août 2020, un mardi noir du fait du débordement du bas-fonds
Alaka. Elles se sont réveillées ce sous l'eau suite à la grande pluie qui
s'est abattue sur la commune lundi nuit. Nos enquêtes ont révélé
que les dalots érigés pour faire écouler l'eau en temps de pluie sur la
voie Inter-États Bodjecali- Madecali- Iloua n'ont pu supporter la
pression de l'eau qui a pris d'assaut toutes les maisons. << Ce qui s'est
passé est triste. Des vivres et des milliers d'hectares de champs sont
détruits, plusieurs habitations sont écroulées, beaucoup d'autres
biens non moins importants sont emportés par cette pluie>>, a confié
à nos sources, un cadre de la ville. La même source ajoute pour le
compte de ce même chapitre qu'un autre élève, Youssaou MIDOU,
en Tle B au CEG Malanville, s'est noyé dans le fleuve Niger alors qu'il
revenait de l'oral du BEPC Niger le 5 juillet dernier. A bord d'une
barque qui a chaviré, le candidat à l'examen du BAC, a perdu la vie à
deux semaines de la composition.
Du côté de Segbana, c'est le comble. Trois personnes dont un homme
et trois bœufs n'ont pas pu résister à la furie de l'eau. Ils sont aussi
passés de vie à trépas en voulant traverser la frontière pour se rendre
au marché de Tsamian au Nigéria.
Le village de Boro dans la Commune de Gogounou est aussi cité pour
avoir perdu deux dignes fils en ces temps de fortes précipitations.
Disons que plusieurs cas de noyade ont été enregistrés depuis la
fermeture des frontières avec le Nigeria et le Niger. Nos compassions
et condoléances à toutes ces populations.
Voilà une situation qui fait revenir du coup à l'ordre du jour la
question de la sécurisation et la modernisation de la pêche et du
transport sur nos fleuves. C'est pourquoi, nous lançons un appel aux
autorités du MEMP pour prévenir les risques liés à la fréquentation
scolaire pendant les saisons pluvieuses. Les maires et le préfet sont
donc invités à s'engager et à jouer leur partition pour corriger le tir.
Boni
Correspondant dans l’Alibori
Déclaration de candidature de Alassane Dramane
Ouattara à un troisième mandat en Côte d’Ivoire : un
coup de force de la France pour le maintien de son
influence dans la sous-région
la grande surprise du peuple ivoirien le 06 août 2020 le Président de
la République de Côte d’Ivoire Alassane Dramane Ouattara annonçait
sur les chaines de télévision sa candidature de briguer un troisième
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ECHO DES REGIONS
LA FLAMME N°362 14 août 2020
Prolétaires de tous les pays, unissez-vous ! Page 8
mandat. Alors qu’au paravent le Président Ouattara avait
déclaré qu’il ne se présenterait plus à une troisième
mandature. Il prétextait du fait que son candidat désigné,
Amadou Gon était mort, pour se présenter en estimant que la
constitution révisée l’autorisait. Or, la constitution révisée ordonne
en son article 55 : « Le Président de la République est élu pour cinq
ans au suffrage universel direct. Il n’est rééligible qu’une seule fois...
». Cet article reprend en les mêmes termes ce qui était dans la loi
révisée ne peut justifier la candidature de Ouatarra.
Cette annonce a donné lieu à une effervescence et a suscité une
tension vive au sein du peuple ivoirien. Ce qui en a rajouté à la
situation socio-politique faite de crise et de contradictions entre le
clan Ouattara et les partis de l’opposition.
Aussitôt la décision de Ouattara annoncée, le président français
Emmanuel Macron, qui avait auparavant salué sa décision de ne pas
se présenter, s’est empressé de le féliciter. L’impérialisme français
soutient ainsi Ouattara dans sa violation de la Constitution
ivoirienne.
Et pour cause. Alassane Dramane Ouattara est candidat c’est pour le
maintien de la Côte d’ivoire comme enclos français. Et pour ce faire,
l’impérialisme français, n’a hésité devant aucun crime, ces dernières
années en Côte-d’Ivoire. Il en a été ainsi en 2002 et 2011 où la France
a soutenu les forces pro-Ouattara pour agresser la Côte d’Ivoire sous
couvert de l’ONU. L’armée française avait fait des bombardements
en pleine ville, à Abidjan. Des milliers d’Ivoiriens ont été tués par la
France pour imposer Ouattara, pion de la FrançAfrique. Aujourd’hui,
la France a constaté que ses autres pions en Côte d’Ivoire ne pèsent
et ne peuvent pas faire l’affaire face à la montée des mouvements
patriotiques qu’on observe un peu partout en Afrique. Ces
mouvements expriment le rejet, le démantèlement des bases
militaires, du système de pillage des richesses des Africains.
La Côte d’Ivoire est la plaque tournante privilégiée des grosses
affaires, des trafics de tous genres et le centre de l’influence de la
France au niveau de la sous-région ouest africaine. La France par le
biais de ses entreprises commerciales, d’exploitation minières,
agricoles etc. contrôle l’ensemble de l’économie ivoirienne. L’union
et la souveraineté monétaire sous-régionale au sein de la CEDEAO en
construction rencontre le sabotage de la France à travers ses pions
et ses alliés stratégiques. Ouattara est le pion le plus sûr contre l’ECO
de la CEDEAO.
Le patriotisme africain est devenu un spectre permanent qui hante
l’impérialisme français. Il lui fallait des hommes sûrs pour le maintien
du système du pacte néocolonial et la perpétuation de sa
domination. Dans ce sens, la mobilisation du peuple ivoirien
contrecarre les desseins de l’influence et de la domination Françaises
en Côte-d’Ivoire et en Afrique.
Abla Adan
Envoyez-nous vos impressions aux
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