L’autocrate Talon ne veut pas tirer pas leçon de l’histoire

 

Le Président Talon tente désespérément de faire la sourde oreille face aux revendications légitimes des travailleurs, lesquelles revendications sont clairement exprimées en deux grandes catégories bien rappelées devant la Commission de négociation par le SG/CSTB, Mr Kassa Mampo le 26 Février dernier. Il s’agit de celles générales et de celles sectorielles. Cela fait plus d’un mois que la grève générale à cet effet dure. Plutôt que de satisfaire ces revendications, le Président autocrate verse dans la provocation comme son prédécesseur Kérékou à une certaine époque en décidant de la défalcation sur les salaires. Pire, il menace les travailleurs en décrétant au Conseil des ministres du 28 Février 2018 que désormais, la grève est illégale et que tout agent de l’Etat qui poursuivrait le mouvement de grève se mettrait dans une posture d’abandon de travail.

Quand l’autocrate Kérékou se faisait l’illusion de soumettre les travailleurs et le peuple, il aimait à déclarer qu’il fallait que les travailleurs et la jeunesse studieuse surtout effacent le mot «grève» de leur vocabulaire. C’est l’objectif qu’affiche également le nouvel autocrate dictateur avec sa majorité à l’Assemblée nationale et son ministre Djogbénou. C’était un affront que le peuple avec les travailleurs et la jeunesse ont su relever dignement en contraignant l’autocrate Mathieu Kérékou à admettre la réalité de la grève jusqu’à sa consécration dans la nouvelle constitution après le soulèvement populaire qui a renversé l’autocratie le 11 Décembre 1989.
Entretemps, ce dernier aussi avait pensé avoir la caution des parents d’élèves et des autorités religieuses pour asseoir sa dictature. C‘était pendant les mouvements protestataires des étudiants et des élèves en mai-juin 1985. Lorsqu’il réunit les intéressés en mai 1985, ceux-ci lui opposent un net refus de soutenir son projet insensé contre la jeunesse protestant contre l’absence de libertés, la délation, la corruption, les mauvaises conditions de vie et d’étude, le manque d’emploi avec les mesures assassines du FMI et de la Banque Mondiale. Feus le Pr. Henri Valère Kiniffo et le Pasteur Henri Harry, parlant au nom des parents et des autorités religieuses ont dû signifier à l’autocrate aux abois qu’un Chef, un Président de la République doit savoir raison garder, prendre de la hauteur en temps de crise et être mesuré avec la jeunesse.
L’entêtement de Kérékou à persister dans l’arbitraire et la barbarie a poussé le peuple et la jeunesse à la révolte contre la tyrannie.
Aujourd’hui, le Président Talon se met dans la même posture de prendre sa volonté comme loi contre les aspirations des travailleurs, de la jeunesse et du peuple. Il recherche également la caution des autorités religieuses en les faisant passer à tour de rôle devant lui pour tenter de justifier l’inadmissible. Ainsi, devant les responsables des églises évangéliques, il déclare : « Choisir d’aller en grève est un acte de dignité, de responsabilité. Et que c’est être digne que de ne pas réclamer d’être payé alors qu’on n’a pas travaillé… » (Cf. « Le Matinal » N°5282 du Vendredi 02 Mars 2018). Or, il sait très bien qu’il est dans l’illégalité au regard de la loi sur le droit de grève (loi 2001-09 du 21 juin 2002) et plus généralement de la Constitution qui reconnait le droit de grève). Il sait qu’agir comme il le fait relève de la provocation contre les travailleurs et le peuple. Il sait qu’il commet ainsi du parjure et met les travailleurs et le peuple dans la légitimité de lui retirer le pouvoir qu’ils lui ont confié.
Nul doute que comme ils ont su le faire avec Kérékou, le vaillant peuple et les travailleurs du Bénin sauront rétablir l’ordre que Talon bafoue pour aller de l’avant.
La Rédaction

 

Lu pour vous :
Conflit d’intérêt au sommet de l’Etat et mainmise sur les secteurs rentables du pays.
Le journal "L’économiste" dans son édition n°1118 du jeudi 1er Mars 2018, a publié un article édifiant intitulé « Misère en service du port sec de Parakou, les raisons du blocage » qui illustre le conflit d’intérêt au sommet de l’Etat et les blocages qu’impose l’homme d’affaire Patrice Talon au pouvoir, à tout opérateur économique qui pourrait concurrencer ses affaires. Lisez plutôt l’extrait ci-dessus.

«MISE EN SERVICE DU PORT SEC DE PARAKOU
LES RAISONS DU BLOCAGE
Voilà plus de six mois que le dernier volet de la construction du port sec de Parakou, notamment l’embranchement ferroviaire, est terminé. Rien ne devrait en principe empêcher la mise en service de cette infrastructure qui devrait désengorger le port autonome de Cotonou et desservir les pays de l’hinterland. Mais apparemment, le régime de la Rupture n’est pas pressé pour ce faire. En fait, certains acteurs n’ont aucun intérêt pour la mise en service de cette plateforme portuaire.
Falco Vignon
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LA RENCONTRE CONTROVERSEE
Novembre 2017 : présidence de la République. Une réunion très importante se tient en présence du chef de l’Etat Patrice Talon. Autour de lui, ses principaux ministres, les responsables du port autonome de Cotonou et ceux de la société PIC Network LTD avec à leur tête Samuel Dossou. Au menu des discutions : le port sec de Parakou. D’entrée de jeu, le président Talon a exprimé sa crainte de voir ce port sec concurrencer son propre port sec installé à Allada. Soit dit en passant, la gestion de ce port et bien d’autres sociétés dont il est propriétaire sont passés dans les mains de ses enfants et à son « ami » Olivier Boko. Pour le chef de l’Etat, certains transporteurs pourraient préférer le port sec de Parakou au détriment de celui de Allada, créant ainsi un manque à gagner pour les gestionnaires de cette plateforme. M. Talon est d’autant plus conforté dans cette idée que certains syndicalistes des transporteurs aussi bien béninois que nigériens ont commencé à lui mettre la pression pour que la mise en service de ce port sec ne soit effective. Ou tout au moins retarder sa mise en service aussi longtemps que possible afin de trouver une solution intermédiaire. Pendant plusieurs heures, M. Dossou et ses collaborateurs se sont évertués pour convaincre M. Talon. Pour M. Dossou, il ne s’agit pas d’une concurrence, mais plutôt d’une complémentarité entre les deux ports. Il a donné toutes les garanties au chef de l’Etat en le rassurant de l’implication de toutes les structures de contrôle dans la gestion de ce port notamment la douane, la police républicaine, le Cncb, Bénin Control etc. Les craintes du président de la République, il ne lui reste qu’à donner son feu vert et des instructions pour que la mise en service du port soit effective avant la fin du mois de décembre 2017. Ce qu’il fit devant tout ce parterre. Mais à ce jour, c’est le calme plat. Certaines personnes estiment que ce blocage est dû aux lenteurs administratives. D’autres, par contre pensent que c’est le chef de l’Etat qui serait revenu sur ses propres engagements ». Extrait de «L’économiste» N°1118 du Jeudi 1er Mars 2018, p.3.
Moralité : il ressort de cet extrait que le Président Talon baigne dans les conflits d’intérêts au sommet de l’Etat et continue de tout accaparer pour lui au détriment du pays et des autres opérateurs économiques. Tant qu’il sera au pouvoir, pas de salut pour le pays et pour l’économie nationale.
La Rédaction

Le Tribunal inquisitoire de Talon et le retour des poursuites et sanctions politiques au Bénin

Le Conseil des ministres du 28 février 2018 sous la présidence de Patrice Talon, après des considérations de non suivi de procédure, a déclaré illégales les grèves en cours des travailleurs. Et après ce verdict des ministres juges du tribunal de l’autocrate, les sanctions tombent : après défalcations et confiscations des salaires, les grévistes sont considérés en « posture d’abandon de poste » (sic), donc susceptibles d’être radiés.
L’Etat employeur et partie se fait juge, poursuit les grévistes, qualifie les faits, condamne et exécute en violation de la loi et dans le mépris du tribunal et du juge administratif.
Comme pour le capitaine TREPO. Le Conseil des ministres, outrepassant l’avis de la commission de discipline, juge le capitaine, qualifie les faits et le condamne à la radiation dans la violation de la loi et dans le mépris du tribunal militaire censé connaître éventuellement de ces affaires et en décider.
Tout comme pour Laurent METONGNON. Le Conseil des ministres, dans l’examen d’un dossier de la CNSS/BIBE, sans avoir écouté les mis en cause, juge, condamne et indique le dossier au procureur à ordre pour sanctionner.
Le Conseil des ministres est transformé en tribunal inquisitoire pour les poursuites et sanctions politiques.
Dénis

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