INTERVENTION DU PCB AU DEUXIEME CONGRES ORDINAIRE DES FCBE
PRESNTEE PAR MONSIEUR GILBERT KOUESSI

Excellence Monsieur le Président YAYI BONI
Monsieur le Coordonateur National des Forces Cauris pour un Bénin Emergent
Messieurs les Députés
Mesdames messieurs les invités,
Mesdames et messieurs les congressistes,
C’est un honneur et une joie pour moi de m’adresser à votre congrès au nom du Parti Communiste du Bénin que vous avez bien voulu inviter à ce moment important de la vie de votre organisation.
Depuis avril 2017, le Parti Communiste du Bénin et les Forces Cauris pour un Bénin Emergent sont engagés dans un combat commun contre le pouvoir autocratique et liberticide du Président Patrice Talon et ce, au sein du Front pour le Sursaut Patriotique.

En effet, lorsque le Président Talon a voulu constitutionnaliser sa gouvernance autocratique dans notre Loi Fondamentale afin de mieux asservir notre peuple, comme nous et comme l’ensemble de notre peuple, vous avez dit non. Depuis ce moment, nous cheminons ensemble, et tout ceux qui connaissent bien le Parti Communiste du Bénin savent que quand il s’agit des intérêts supérieurs de notre pays et de notre peuple, quand il s’agit de la défense des libertés, il répond toujours présent. Il en a toujours été ainsi depuis sa création et sous tous les pouvoirs qui se sont succédé dans note pays. Dans cette défense des libertés, il n’a jamais hésité à s’allier avec tous ceux-là qui ont voulu comme lui à ces moments précis, s’engager dans le même combat. Et toujours, quand il a jugé qu’à un moment précis, c’est le combat à faire pour l’intérêt supérieur du pays et de son peuple, il s’y est engagé de toutes ses forces. Nous l’avons fait sous la dictature du PRPB avec la Convention du peuple, nous l’avons fait à beaucoup d’autres occasions et c’est ce que nous faisons encore aujourd’hui avec le Front pour le Sursaut Patriotique (FSP). Est-il besoin de rappeler ici que notre Parti a payé très cher cet engagement pour la défense des libertés et de la souveraineté nationale ! C’est ainsi que de dignes fils de notre pays ont été tués, torturés, emprisonnés pour leur engagement. Comme nous sommes ici dans la ville de Parakou, permettez-moi de citer les noms de certains dignes fils du septentrion qui se sont sacrifiés pour cette noble cause, qui, en donnant leur propre vie comme Mama Yari Moussa, OrouGbéaSianne,TokoYako El Zirkane,le jeune Fawaz, ou ceux qui ont sacrifié leur propre liberté dans les commissariats, les camps militaires, des prisons comme celle célèbre de SEGBANA ; je veux citer ici :, Issoufou Alassane,DaloukowiSanny, Omer Thomas, BaparapeAboubakar, sans oublier le ministre AllassaneTigri présent à ce congrès et qui comme beaucoup ne le savent pas a été aussi enfermé à la prison de triste mémoire de Ségbana.
Mesdames, messieurs, messieurs les congressistes,
N’est-ce pas dévoiler un secret de polichinelle que de dire que nous n’avons pas toujours été ensemble ? Je le crois. Pas plus tard que les élections présidentielles passées, nous n’avons pas fait les mêmes choix. Parce que nous considérions que personne ne peut désigner de l’étranger l’homme qui doit diriger le Bénin, une personne parachutée et qui n’a pas vécu la vie réelle de notre peuple avec ses empathies et misères. Notre choix a été contraire au vôtre. Nous l’avons fait avec conviction et détermination et si c’était à refaire, nous referions la même chose.
Monsieur le Président, cher congressistes,
Un grand danger plane sur le Bénin, il a nom Patrice Talon. Si nous ne prenons pas garde, si nous ne faisons pas attention, le réveil sera douloureux si réveil il y a. En effet, par les actes qu’il pose depuis son arrivée au pouvoir, le Président Talon veut imposer à notre peuple, un pouvoir dictatorial en remettant en cause tous les acquis des luttes pour la liberté et les semi-libertés consacrées dans notre Constitution après la Conférence Nationale de février 1990. Après l’échec de sa tentative de changement de notre Constitution en avril 2017, il a décidé de gouverner avec ruse et rage. Depuis lors, il essaie de faire passer à l’Assemblée Nationale par des députés achetés et aux ordres, tout ce qui était dans ce projet de révision en le saucissonnant en lois particulières ; il en est ainsi de la loi sur le renseignement, de la loi sur la fonction publique et les collaborateurs extérieurs, de la loi sur les magistrats etc; c’est dans ce cadre qu’il a fait supprimer par ses députés, le droit de grève aux travailleurs des hôpitaux et aux magistrats. Prochainement, on nous promet une loi soi-disant sur le système partisan, une véritable déclaration de guerre contre le droit d’association en parti politique dans notre pays.
Aujourd’hui, Patrice Talon a domestiqué presque toutes les institutions de contre-pouvoir du pays comme on a pul’entendre et le voir lors de la présentation des vœux au Chef de l’Etat en ce début d’année par Adrien HOUNGBEDJI. La seule institution qui semble lui échapper et qu’il veut déstabiliser à tout prix, c’est la Cour Constitutionnelle dont il refuse de respecter les décisions. Si on sait qu’en juin 2018, c’est la fin du mandat de cette dernière et qu’il lui appartiendra avec HOUNGBEDJI de doter le pays d’une nouvelle Cour, on voit les nuages qui s’amoncellent sous nos yeux ? A côté de tout cela, il y a le RAVIP sur lequel il compte pour truquer les élections et faire ce qu’il veut du pays. Notre Parti réaffirme queRavip avec SAFRAN est un outil de trucage et de fraude électorale. La décision de la Cour constitutionnelle qui rétablit la Lépi jusqu’en 2021 contrecarre la volonté du pouvoir de Talon de se servir du Ravip avec SAFRAN pour le traficotage et la fraude pour les prochaines élections. Voilà pourquoi Talon et son groupe au parlement se rebellent contre la Constitution. Mais, notre peuple n’acceptera jamais que dans des élections à venir dans notre pays, ce Ravip de fraude avec SAFRAN serve de base pour toute liste électorale à la place de la Lépi avant 2021. Toute illusion à ce niveau est suicidaire. Mais nous sommes convaincus que comme tous les autres complots anti-démocratiques de TALON, ce complot aussi sera mis en échec par notre peuple.
Messieurs les congressistes,
Le mercredi 7 février 2018, Patrice Talon a confessé devant la délégation épiscopale catholique du Bénin qu’il avait une responsabilité dans la situation actuelle du pays puisqu’il fait partie de la minorité qui a amassé sa fortune sur le dos du peuple. Maintenant, comme pris de remords, il déclare qu’il veut sauver le pays ! Alors, si c’est cela, pourquoi a-t-il refusé la proposition du Parti Communiste du Bénin et du FSP de réunir les Etats Généraux du peuple pour évaluer l’Etat du pays , voir les maux dont il souffre et envisager ensemble les solutions à apporter ? Est-il plus intelligent que tous les Béninois réunis ? En réalité, Patrice Talon n’a aucune volonté de lutter contre la corruption puisque sa principale préoccupation a été de reconstituer et d’accroitre sa fortune,mise à mal sous l’ancien pouvoir dés son arrivée à la Présidence, allant même jusqu’à engloutir dans son patrimoine personnel, un domaine de l’Etat dont il a la garde. Une des preuves, c’est encore cette déclaration stupéfiante devant les centrales syndicales que lui, le Président de la République, ne connait pas le propriétaire des stations d’essence « JNP » qui poussent comme des champignons dans les rues de Cotonou !
Depuis que le 13 octobre 2017, le Front pour le Sursaut Patriotique lui a lancé un ultimatum demandant de convoquer les Etats Généraux, Patrice Talon fait tout pour empêcher la roue de l’histoire de tourner. Il ne faut pas voir la raison de l’arrestation de Laurent METONGNON ailleurs. Mais c’est peine perdue ; les Etats Généraux auront lieu. Ils doivent se tenir dans les meilleurs délais sinon, le peuple béninois est en danger de mort.Avec la Cour Constitutionnelle aux ordres qui arrive, plus de libertés démocratiques, plus de marge de manœuvre. Voilà pourquoi le peuple doit continuer ses luttes intensifier ses combats pour réunir les conditions pour la tenue rapide des Etats Généraux afin de stopper les dérives autocratiques de Patrice Talon et de son clan. Dans tous les cas, nous pouvons vous rassurer que le Parti Communiste continuera de jouer sa partition dans l’union, la loyauté avec toutes les forces qui accepterons de s’engager dans ce combat.
Plein succès à votre Congrès,
Je vous remercie.
Parakou le 10 février 2018

Cliquer ici pour télécharger l'intégralité de l'intervention