Fin des débats sur la révision de la constitution
La constitution autocratique de 2019 confirmée !


Dans la nuit du 1er au 02 mars 2024, les parlementaires béninois ont statué sur la proposition de révision de la Constitution introduite par le député Assane SEIBOU du Parti Bloc Républicain. A l’issue du vote à ce sujet, 71 députés sur les 109 sont pour, 35 contre et 02 se sont abstenus. Les 35 qui ont voté contre sont les 28 députés du parti « Les Démocrates » à qui se sont ajoutés 07 autres de la mouvance présidentielle. Ainsi donc, la majorité qualifiée (82 députés) pour obtenir l’accord du projet de révision n’a pu être obtenue. Le projet est donc rejeté. Ainsi, les partisans du rejet à savoir les 07 députés de la mouvance et surtout les 28 du Parti « Les Démocrates » ainsi que certains de leurs militants ont crié « victoire » !


Les 07 députés de la mouvance justifient leur position du rejet par leur fidélité au Chef de l’Etat qui a manifesté son désaccord à la révision quelques jours avant la plénière comme l’ont clairement exprimé Malik GOMINA du BR et Lazare SEHOUETO de l’UP-R. De l’autre côté, les députés LD manquant d’arguments pour justifier l’euphorie qu’ils manifestent, sont obligés de répéter les mêmes raisons que leurs collègues de la mouvance : « Au demeurant, leur chef nous a dit pas une virgule. Nous, nous avons fait l’option de suivre le chef », a déclaré Eric HOUNDETE (Cf. Site internet Fraternité, 02 mars 2024). Finalement, on se demande de quelle victoire parlent-ils ? Certainement, une victoire au profit de l’autocrate alors.


En effet, en affirmant qu’il est contre la révision de la Constitution de 2019, Talon sait qu’être pour ou contre, cela va dans son avantage : être contre la révision, c’est cautionner et confirmer la Constitution en vigueur, celle autocratique de novembre 2019, clé de voûte de toutes les lois liberticides et scélérates ; être pour, c’est lui donner carte blanche pour tripatouiller à sa guise. Dans tous les cas, Talon sort gagnant. Seule solution conséquente : SORTIR DU SYSTEME, le rejeter et appeler aux combats pour le démolir (Cf. Déclaration du PCB du 1er février 2024, in La Flamme 535 du 02 février 2024).


Par leur vote, les Chefs Démocrates ont cautionné et consolident le système de dictature autocratique de Talon.


Quoi donc les dirigeants du parti « Les Démocrates » ont trouvé de bon dans cette Constitution pour l’accepter aujourd’hui ? Cette question met à nu l’incohérence et le rôle d’accompagnateurs des « Démocrates » qui aujourd’hui dos au mur sont obligés de dévoiler malgré eux, leur soutien à l’autocrate. Autrement dit, les députés LD ont donné à nouveau leur accord ferme à la constitution autocratique de 2019 qu’ils ont dit avoir combattu jusque-là tout en allant aux législatives sur cette base... C’est du moins la conclusion logique qui découle de l’acte posé par ces députés du parti « Les Démocrates » dans la nuit du 1er au 02 mars 2024. Et c’est justement à ce niveau qu’il faut appréhender le jeu d’attrape-nigaud à travers lequel l’autocrate fait découvrir ses accompagnateurs.


Brieux.

La Flamme Numéro 540 du 08 Mars 2024, Organe Politique du PCB