CE QUE VEUT LE PCB POUR LES ARTISANS

Notre pays, le Bénin comporte des centaines de milliers d’artisans, tant à la ville qu’à la campagne. Ils constituent, après les paysans, la couche la plus nombreuse des producteurs dans notre pays. Mais, dispersés et disposant de peu moyens, tant intellectuels, matériels que financiers, leur vie est de façon générale très pénible, voire précaire. Nombreux sont ceux qui parmi eux doivent se livrer à des boulots secondaires ou d’abandonner simplement ce qu’ils ont appris et aller faire chose, par exemple conducteurs de taxis moto, afin de survivre. Qu’est ce que l’avenir leur réserve ? Les pouvoirs passés, dirigés par les hauts-bourgeois leur font des promesses, mais en réalité ne s’en servent que comme du bétail électoral.

 

Le Parti communiste dans son programme a clairement indiqué ce qu’il veut et propose pour les artisans. Après des explications données à certains d’entre eux, le présent article présente les vues du Parti pour cette couche des masses laborieuses. Mais avant cela, il est nécessaire de revenir sur des choses élémentaires, sur la présentation du Parti communiste, afin de relever les mensonges et calomnies que les pilleurs et ennemis du peuple répandent contre le Parti communiste.

1.- BREVE PRESENTATION DU PCB : Parti Communiste du Bénin (avant du Dahomey)

Vous savez ce que c’est un Parti, vous savez ce que c’est le Bénin, mais pas nécessairement ce que signifie le communisme.

a.- Le communisme

-          Ce qu’il n’est pas : Ce n’est pas la communauté ou la propriété commune des biens de consommation, des épouses, des maris. Ce n’est pas la nationalisation des moyens de production des petits producteurs, des outils des artisans, des terres des petits paysans, des biens des petits commerçants, des petits producteurs qui ont de la peine à vivre avec ces moyens.

-          Ce qu’il est : Un niveau de développement de la société où se pratiquera le principe De chacun selon ses capacités, à chacun selon ses besoins.

C’est également le mouvement qui conduit à terme à un tel niveau de société : Ce sont les prémisses réelles qui abolissent l’état actuel. Autrement dit pour le communisme, les biens produits par chacun ne doivent pas être accaparés par autrui, et les biens produits collectivement doivent servir au bonheur de tous.

Pour arriver au niveau de la société communiste, il faut passer par des étapes, plusieurs révolutions pour en arriver à la possibilité matérielle et morale que chacun en prenne pour ses besoins sans priver l’autre:

1ère étape : Emancipation de chaque pays, de chaque communauté : liberté et indépendance puis développement.

2ème étape : Socialisation des grands moyens de production et application du principe De chacun selon ses capacités, à chacun selon son travail. C’est le socialisme.

3ème étape : Développement prodigieux, abondance ; puis application du principe communiste.

b.- Où en est-on au Bénin ?

Il n’y a pas encore les conditions pour le communisme dans notre pays, même pas le socialisme. Il n’y a jamais eu le socialisme chez nous. Ce qui a été dit dans notre pays, sous le PRPB de 1975 à 1989 par Kérékou et autre n’est que de l’escroquerie politique. On est donc encore très loin au Bénin d’instaurer le communisme mais on doit dire aux hommes, former les hommes, éduquer les hommes pour l’humanisme. On doit combattre aujourd’hui ceux-là qui accaparent les biens des travailleurs, ceux qui briment les travailleurs, ceux qui oppriment notre peuple, ceux qui volent les biens collectifs pour leur seul profit, ceux qui bradent nos ressources et nos secteurs stratégiques aux monopoles étrangers. Au Bénin, nous sommes à l’étape de la conquête de notre émancipation, des libertés aux travailleurs, aux artisans, aux paysans, l’étape de notre indépendance réelle. C’est cela qui donne le courage aux communistes.

2.- SITUATION REELLE AU BENIN

Le Bénin a été agressé et colonisé en 1890 par les Français qui ont rassemblé sur un même territoire des communautés autrefois diverses et parlant des langues différentes. Nous sommes toujours dominés : la langue d’instruction et d’administration, la justice, la monnaie et l’économie sont sous la direction des Français. En 1960, sous la pression des luttes ici et dans le monde (Indochine, Algérie, etc.) les Français ont passé la main à des nationaux qu’ils ont formés pour les servir et la domination continue.

Le but de la colonisation et le système de domination mis en place à cet effet est le suivant : nous fournissons les matières premières (l’huile de palme, le coton, le pétrole brut, le bois, etc.) aux Français et aux pays étrangers et nous achetons les produits manufacturés, industriels fabriqués chez eux. Nous ne devons pas fabriquer ces produits chez nous. Ainsi, nos artisans, mécaniciens, menuisiers, soudeurs, peintres, électroniciens ne doivent pas avoir de formation, de crédits, de marchés d’Etat pour fabriquer chez nous ces produits parce que cela va concurrencer les produits étrangers fabriqués par les entreprises françaises notamment. Or, dans tous les pays, les artisans ont toujours été les industriels et les ouvriers qui sont à la base de l’industrialisation et du développement (Honda, Suzuki, etc. étaient des mécaniciens). Chez nous on maintient les artisans uniquement dans le rôle de la réparation et, au mieux, de la maintenance et non de la production.

Les gouvernements depuis 1960 ont donc ignoré, piétiné les artisans et ne leur permettent pas de développer leurs talents, leur génie. Ces gouvernements piétinent les libertés, bloquent l’émancipation du pays, l’utilisation de nos langues pour nous instruire, pour la justice. Or, le génie d’un peuple n’éclot que dans sa langue ; ce qu’on a de profond ne s’exprime mieux que dans sa propre langue.

L’UNESCO (la plus grande institution en matière d’instruction au monde) a montré que toutes les langues peuvent et doivent être supports de la science et de la technique au plus haut degré. Cela dépend du pays et de la volonté de ses fils et gouvernements.

Le système bancaire n’octroie pas de crédits pour l’industrialisation du pays aux producteurs nationaux, mais ne favorise que les monopoles étrangers, les importateurs des produits étrangers, les producteurs de matières premières destinées à l’étranger.

Pour maintenir ce système de domination et de blocage, les gouvernements qui se sont succédé depuis 1960 empêchent les travailleurs et les pauvres de s’exprimer. Ils vont jusqu’aux assassinats des combattants. ZINSOU, KEREKOU n’ont pas hésité à le faire, et Boni YAYI veut leur ressembler.

3.- POURQUOI LE PCB A ETE CREE ET QUE VEUT-IL POUR LES ARTISANS ?

Le PCB est créé le 31 décembre 1977 sous l’initiative et la direction de Pascal FANTODJI pour aider, éduquer les travailleurs salariés, les paysans et artisans, les pauvres qui forment la majorité de la population à s’organiser pour prendre le pouvoir, former le gouvernement qui fera leur volonté et non plus la volonté des étrangers et de ceux qui servent les étrangers.

Les gens disent, répètent que l’Etat est à nous tous. C’est faux. Le pays est à nous tous mais, l’Etat n’est pas à nous tous. L’Etat, c’est l’ensemble des moyens pour gouverner un pays : la police, l’armée, la justice, la prison, l’administration, l’information, etc. Est-ce que ces moyens sont aux mains de nous tous ? Est-ce qu’un paysan, un artisan peut décider ce que fera un commissaire, un Commandant de Brigade de Gendarmerie ?  NON ! Mais, un préfet, un directeur nommé, un Tévoédjrè peut décider de votre sort. C’est à ces gens, à cette classe sociale qu’appartient l’Etat et ils en usent pour décider de la politique du pays au profit des puissances étrangères, pour détourner, voler impunément les fonds du pays qui devraient servir à son développement. Est-ce que les travailleurs salariés peuvent demander à un directeur de rendre compte de sa gestion et le destituer au besoin ? Aujourd’hui, non ! Or c’est ce qu’il faut pour arrêter le cycle de corruption et de pillage. Cela veut dire que les travailleurs n’ont aujourd’hui aucun pouvoir.

Le Parti Communiste a été fondé pour que le pouvoir d’Etat soit aux mains des travailleurs salariés, des artisans, des paysans ; pour que leur volonté exprimée constitue des directives au gouvernement qui reste du coup leur mandataire. Avec un tel Etat, les trois choses nécessaires pour produire, à savoir la formation, les crédits et les marchés seront accessibles aux producteurs nationaux, aux artisans. C’est pourquoi, le PCB lutte pour un tel Etat.

-          Les D G des entreprisses et administrations publiques sont élus par les travailleurs qui peuvent les enlever si le DG ne fait pas bien.

-          Tout le monde doit être instruit, avoir accès à la science et à la technique. Le meilleur moyen et le plus rapide, c’est de le faire pour les adultes et, ensuite, pour les enfants, donc, à chacun à travers la langue qu’il parle déjà. L’Etat des ouvriers, des paysans et artisans doit donc œuvrer à ce que toutes les langues parlées soient langues d’instruction et d’administration, comme aujourd’hui toutes les langues sont langues de culte religieux chez les protestants et, de plus en plus, chez les catholiques, les christianistes célestes.

-          Des établissements doivent être ouverts pour le recyclage et la formation continue spécifiques aux corps d’artisans après leur instruction générale.

-          Une banque d’Etat est fondée pour aider au financement des producteurs nationaux et pour l’industrialisation du pays.

-          L’aide à la coopérativisation des artisans qui le veulent afin qu’ils fassent mieux face à la concurrence des grands groupes étrangers dans le bénéfice des grands marchés d’Etat.

Le devenir des artisans dans un tel Etat, dans cette  République Démocratique Indépendante et Moderne est de bâtir l’industrie du pays, soit comme bourgeois nationaux capitalistes, soit comme ouvriers, techniciens et ingénieurs employés dans ces usines à construire avec l’aide du pouvoir en leurs mains, tant en formation, en crédit qu’en marchés.

-          Tous les établissements, quartiers, entreprises, villages, collèges, hôpitaux doivent être connectés à l’Internet.

-          Les méthodes d’apprentissage doivent donc changer pour permettre d’avoir des artisans perfectionnés.

-          L’Académie des Arts, Lettres, Sciences et Techniques doit être fondée pour que la recherche, les innovations soient orientées vers les besoins intérieurs, vers la résolution de nos problèmes et l’adaptation des résultats des recherches extérieures à notre pays.

C’est cela que veut le Parti  Communiste pour le devenir des artisans.

La crise politique actuelle de notre pays, les crises cycliques des pouvoirs, la stagnation du pays depuis 50 ans ne peuvent être véritablement résolues pour un départ réel vers le développement sans un tel Etat et sans la participation active des artisans pour chasser le tyran, corrompu Boni YAYI du pouvoir et instaurer ce nouvel Etat.

Cotonou, le 16 septembre 2010

Le Parti Communiste du Bénin