FEDERATION DES SYNDICATS DES TRAVAILLEURS DU MINISTERE DES FINANCES

(FESYNTRA-Finances)

 

LA COUR de Maître  Robert DOSSOU a-t-elle réellement sauvé le pouvoir de YAYI Boni ?

 

Par décision DCC 11-042 du 21 juin 2011, la cour constitutionnelle présidée par Maître Robert DOSSOU sur requête d’une certaine dame Ingrid HOUESSOU vient de remettre en cause le coefficient de revalorisation des traitements indiciaires des Agents de l’Etat du Ministère de l’Economie et des Finances. Dans leur sérénité, les travailleurs n’entendent pas encore réagir. Mais ils se permettent de faire cette première réaction non pas en direction de la cour mais de son président en tant que citoyen pour leur permettre de comprendre les contours de sauvetage d’un pouvoir par Maître Robert DOSSOU.

 

En effet, déjà en 1990 Maître Robert DOSSOU, alors ministre du plan, Président du Comité préparatoire de la Conférence Nationale des Forces Vives de la Nation pour sauver le régime du PRPB pourtant agonisant avait pour mission de tuer la grève générale des travailleurs, des élèves et étudiants, des paysans et autres couches en lutte contre l’autocratie.

La stratégie juridique utilisée est la même sauf que dans le cas présent, elle a été légitimée par la cour constitutionnelle. Puisqu’en 1990, pour sauver le pouvoir de Kérékou 1,  il fallait frapper fort en brisant  le mouvement en commençant par le ministère en charge des finances où il était conscient, fort , exerçant un pouvoir réel de contrôle de la gestion des finances publiques au grand dam de feu Didier DASSI, ministre en charge des finances.

La police politique , conduite par un certain d’ALMEIDA, venait de mettre aux arrêts au petit matin du 5 janvier 1990 en son domicile à Vodjè le premier responsable du mouvement Laurent METONGNON qui fut conduit directement au camp de torture du PLM Alédjo. Il sera rejoint par Ibrahim ZAKARY alors secrétaire général du SYNAPOSTEL qui ne savait ni d’Adam ni d’Eve comment le mouvement de grève avait été déclenché à l’OPT. Il sera mis en liberté 72 h après mais  bien torturé. Mais Laurent METONGNON, malgré les marches des travailleurs du ministère en charge des finances, la protestation de tous les autres travailleurs en lutte, exigeant sa libération ne l’a pas été. Au contraire, le ministre du plan Robert DOSSOU, président du comité préparatoire de la conférence des forces vives de la nation, déclare sur la chaîne nationale de l’ORTB que la détention de Laurent METONGNON relevait du droit commun car à l’assemblée générale qu’il a animé la veille de son arrestation, il a déclaré de brûler les engins de tous les briseurs de grève et au besoin de verser sur eux de l’acide et  qu’il a été déjà  présenté au Procureur de la République.

Si Laurent METONGNON vit aujourd’hui et peut se réjouir d’accomplir 30 ans de service, c’est grâce à la résistance des travailleurs et principalement à certaines personnes : Monsieur Nicolas BENON un natif de SAVE alors Directeur de l’ORTB, qui a eu le courage de dire devant les travailleurs réunis à la salle de conférence des douanes et droits indirects ce qui suit : « La cassette de l’assemblée générale en question est avec nous à l’ORTB et nous pouvons vous la faire passer si vous voulez ; rien de cela n’a été dit par Laurent METONGNON. Mieux le journaliste Nicaise MIGUEL qui a fait le reportage peut en témoigner ». Le soir de cette même journée le Procureur de la République le Magistrat Jean Baptiste MONSI monte au créneau pour dire qu’il ne connaît ni d’Adam ni d’Eve un certain Laurent METONGNON et qu’à l’heure où il parle qu’on ne lui a présenté aucun travailleur de ce nom.

Voilà comment Maître Robert DOSSOU en 1990 avait tenté déjà de sauver le régime moribond du PRPB.  Il vient en 2011 de confirmer avec la participation consciente ou inconsciente de certains  acteurs du monde syndical sa volonté machiavélique de toujours sauver les pouvoirs autocratiques en jouant à de sales besognes.

Cotonou, le 22 juin 2011

Pour la FESYNTRA-FINANCES,

Le Secrétaire Fédéral,

Laurent METONGNON