Message de Philippe NOUDJENOUME, 1er Secrétaire du PCB

Au grand meeting du 06 avril 2011 à la Bourse du Travail

Camarades

Responsables des Centrales et Fédérations Syndicales

Responsables de L’ODHP,

Responsables des Organisations de Jeunes, de femmes, d’étudiants,

Chers concitoyens

Ce jour 06 Avril 2011, sera gravé en lettres noires dans l’histoire centenaire des peuples du Bénin unis sous une même domination, celle des colonialistes français. C’est la date qui rappelle les sombres moments de conquête coloniale où par la force des armes nos braves aïeux BEHANZIN, BIO GUERA, KABA, SAKA YERIMA, TOFFA, se sont vus imposer le joug colonial et l’asservissement à l’étranger. La scène qui se déroule en ce moment dans notre capitale, Porto-Novo - la prestation de serment de YAYI Boni pour un deuxième mandat - donne tout l’air de ces événements tragiques évoqués plus haut.

Pourquoi nous en sommes là aujourd’hui ? C’est parce que par vos luttes, vous  travailleurs avez mis à l’ordre du jour l’émancipation de notre patrie. Les pôles de ces combats sont connus de tous : le ministère des Finances et la Bourse de Travail. Vous avez combattu les institutions instrument du capital financier international que sont le FMI et la Banque Mondiale et leurs mesures meurtrières au Bénin. Vous vous êtes dressés dès les premiers signes contre l’autocratie naissante de YAYI Boni et en particulier contre la LEPI truquée.  Et si je me suis présenté comme candidat à ces dernières échéances électorales, c’est pour y porter vos voix et revendications « POUR LE POUVOIR DES TRAVAILLEUS ET DES PEUPLES ».

Chers camarades, chers amis et concitoyens.

Le scrutin électoral du 13 Mars ne constitue pas des élections à proprement parler. Il s’agit purement et simplement d’un hold-up électoral coiffé d’un coup d’Etat électoral.

Avec les élections présidentielles de 2011, notre peuple fait une chute dans l’abîme.  L’histoire retiendra que les auteurs principaux d’une telle tragédie ont pour noms YAYI Boni, DOSSOU Robert, BAKO ARIFARI Nassirou et GNONLONFOUN Joseph. Ils ont servi d’instruments d’une politique d’asservissement et de guerre des puissances impérialistes notamment française contre les peuples africains dont l’exemple est en train de nous être servi par l’agression en cours contre les peuples de Côte d’Ivoire et de Libye. La fabrication par ces puissances et le soutien accordé à une LEPI truquée en faveur de YAYI Boni ne vise pas d’autre but.

Face à cette forfaiture qui représente les premières annonces de l’enfantement d’une nouvelle autocratie, celle de YAYI Boni, les travailleurs et les peuples du Bénin se sont indignés, se sont révoltés. Ils refusent d’accepter l’inacceptable. En tant que fils de ce peuple et à l’écoute de ses intimes impulsions, avec les responsabilités qui sont les miennes, j’ai  en date du 21 mars 2011, appelé « toutes les forces politiques, sociales, économiques, religieuses, militaires attachées à la démocratie, à la dignité du pays et à la paix et au développement réel de notre pays à s’unir dans le combat pour sauver la patrie (…) et  à organiser par tous les moyens la résistance ». Dans ce sens je ne peux que saluer toutes les expressions et manifestions de la résistance à la tyrannie d’où qu’elles proviennent à l’intérieur  comme  de la diaspora béninoise à l’extérieur.

Je salue en premier lieu les Responsables des Centrales et fédérations syndicales, particulièrement ceux de la CSTB et de la FESYNTRA-Finances ainsi que de l’ODHP qui, de façon ferme et constante, ont combattu à travers les multiples luttes et manifestations (et ceci tout au long du processus), la mascarade électorale et l’ont rejetée ainsi que celui qui en est l’auteur et le bénéficiaire, YAYI Boni. Il est incontestable et heureux que vous constituez aujourd’hui le premier pôle et le plus solide de résistance à la tyrannie. Je salue votre détermination à affirmer votre pouvoir, le pouvoir des travailleurs et des peuples qui est la seule alternative pour une bonne gouvernance au Bénin.

Je salue la déclaration de refus de l’imposture de Me Adrien HOUNGBEDJI selon laquelle «Nous devons résister à la liquidation de notre démocratie»

Je salue la déclaration de rejet de l’imposture par le candidat Abdoulaye Bio TCHANE et son appel à la résistance.

Je salue les autres expressions de résistance à la dictature, diffuses comme précises, à l’instar de celles des soldats patriotes et opprimés de notre armée.

Je salue enfin la diaspora béninoise à l’étranger qui de Paris à Lagos, de Londres ou de New-York, à Lomé, etc. à travers des organisations ou individuellement rejettent l’ignominie et l’infamie.

Je vous dis « Poursuivez dans le rejet de l’inacceptable ! La patrie vous appelle. Il ne reste à l’homme qui a tout perdu que l’honneur ! »

Le nouvel autocrate YAYI Boni dès son forfait réalisé poursuit dans la voie de l’instauration de la dictature. Il  réprime dans le sang des manifestations pacifiques à Cotonou et Porto-Novo, met Porto-Novo en état de siège.

Je voudrais ici m’associer aux douleurs des populations de Porto-Novo devenues les martyrs de la nouvelle autocratie de YAYI Boni. Les réprimer dans leur indignation n’est que de l’arbitraire et de l’injustice. Je les soutiens et leur dis de ne pas baisser les bras. Il n’existe pas d’autre voie que les pentes escarpées pour parvenir à la liberté, à la dignité.

C’est le lieu de dire aux membres de la HAAC qu’ils se trompent d’époque en tentant de réduire au silence, par leur mesure scélérate, toute voix critique contre la nouvelle autocratie. Qu’ils sachent autant qu’ils sont que l’histoire ne leur permettra pas de réaliser leur forfait de liquider la liberté d’expression et de presse si chèrement conquise et nous ramener à la période d’EHUZU de sinistre mémoire et qu’ils répondront de tels crimes.

On ne saurait frapper un enfant et lui interdire de pleurer dit l’adage populaire. C’est pourquoi tous ceux qui appellent à la paix sans situer la cause du trouble à la paix sont des soutiens de la nouvelle autocratie de YAYI Boni.

Chers camarades, chers concitoyens,

Comme vous l’avez souligné, tous ceux qui sortiraient élus de ces élections frauduleuses sont frappés d’illégitimité et d’illégalité. Le pouvoir de YAYI Boni qui prête serment ce jour à Porto-Novo est illégal et illégitime. Et la Cour Constitutionnelle devant laquelle ce serment se prête n’est qu’une Cour au service du monarque YAYI Boni. Face à cette imposture, je réaffirme qu’aucune loi, aucune Constitution, aucun Destin ne nous condamne à subir le règne d’un despote.

Ce que ces élections nous donnent comme leçons pratiques, c’est qu’il ne reste d’autre voie de chasser YAYI Boni que de faire la révolution.

C’est pourquoi, je vous appelle, travailleurs, jeunes, femmes, citoyens de ce pays à l’intérieur comme à l’extérieur à développer les formes de résistance les plus variées contre la nouvelle autocratie (dans la défense de vos intérêts et des libertés) jusqu’à la formation d’un Gouvernement de Salut National de Transition basé sur les exigences populaires et patriotiques, seul à même d’organiser des élections libres et crédibles au Bénin.

Alors vive la Résistance populaire !

Non à la dictature fasciste !

Vive la Révolution  pour que vive le pouvoir des travailleurs et des peuples !

 

Cotonou, le 06 avril 2011

signature illisible

Philippe NOUDJENOUME