L’intervention armée des puissances étrangères en Libye est intolérable !

Le monde entier bouge. Après des décennies où les travailleurs et les peuples ont ployé, résignés, sous l’exploitation et l’oppression des puissances d’argent, les masses laborieuses et la jeunesse se mettent à secouer le joug écrasant des dictatures. La Tunisie semble avoir donné le top d’un mouvement qui prend l’Afrique du Nord et le Proche-Orient, pendant que la classe ouvrière et la jeunesse en Europe se battent contre les "plans d’austérité" à elles imposées par le capital financier en crise. Tunisie, Egypte, Yémen, Bahrein, Algérie, même le Maroc et la Syrie ne peuvent plus tenir comme avant.

 

C’est dans ce contexte que les peuples de Libye démarrent leur soulèvement après la chute de Ben ALI en Tunisie et de MOUBARAK en Egypte.

Les puissances impérialistes, française, britannique et américaine qui craignent la perte de contrôle sur les peuples qui s’émancipent de leurs piliers dictateurs, se précipitent sur la Libye., soudoient et escamotent l’action populaire qui n’a pas encore toute la plénitude de sa puissance et la transforment en rébellion armée afin de la récupérer pour agresser la Libye et faire la guerre à Kadhafi. Tout s’enclenche et s’accélère. Utilisation de l’ONU pour donner un fondement "juridique" à l’agression sous la forme de "zone d’exclusion aérienne". Une armada d’avions sophistiqués s’abat sur la Libye pour semer la mort et la désolation. On assiste à la violation sans état d’âme de la résolution de l’ONU avec les bombardements des troupes de Kadhafi au sol. De la "protection des populations civiles", Paris, Londres et Washington passent au "nécessaire départ de Kadhafi" et proclament ouvertement devoir "armer les rebelles anti-Kadhafi".

Tout ceci n’a qu’un nom : agression de type colonial contre la Libye. Aucun droit n’autorise des pays étrangers à aller bombarder un autre afin de "protéger les populations civiles" de ce pays en lutte contre leur président, fusse-t-il dictateur. C’est vrai, Kadhafi est un autocrate, un despote pour son peuple. Mais il appartient au peuple libyen de le chasser. Le soutien extérieur peut et doit être politique, moral mais en aucun cas des armées d’Etat étrangères ne peuvent et ne doivent être déployées. Personne ne doit se substituer au peuple libyen pour décider du sort de ses dirigeants.

L’acharnement des dirigeants français, anglais et américains, alliés aux pires despotes arabes (Qatar, Arabie Saoudite qui aident à massacrer des manifestants à Bahrein) indique bien les objectifs des impérialistes : s’accaparer du contrôle total du pétrole libyen d’une part et d’autre part tenter d’arrêter les révolutions populaires.

Notre pays a connu après les agressions de conquête coloniale, une agression pour soi-disant nous débarrasser du despote KEREKOU. Mais on a vu que seul le peuple, le seul et véritable enjeu,  en a fait les frais. KEREKOU et les agresseurs se sont réconciliés et ont continué ensemble à piller et ruiner le peuple.

Le PCB par conséquent dénonce et condamne l’agression impérialiste française-britannique-américaine contre la Libye. Il appelle les démocrates à dénoncer cette agression contre la souveraineté du peuple libyen.

NON à l’agression impérialiste contre la Libye !

Cotonou, le 30 mars 2011,

Le Parti Communiste du Bénin.-