Martin ASSOGBA ET CONSORTS A LA RESCOUSSE DE Boni YAYI

Le mardi 22 mars 2011, Martin ASSOGBA a fait un point de presse sur la situation post électorale. De ce point de presse diffusé sur les télévisions et résumé dans le N° 743 du quotidien L’évènement précis du 23 mars 2011, les éléments ci-après ressortent

-          Les scrutins du 13 mars ont été organisés dans des conditions et atmosphère compliquées mais on a tous accepté d’aller à ce scrutin le 13 mars ;

-          Tous les contestataires doivent apporter la preuve qu’ils ont été abusés et porter leurs revendications devant les institutions légales, « si tant est que nous aimons ce pays», « si tant est que nous aimons Dieu » ;

-          S’adressant aux jeunes et très fortement, «il ne  faut pas que les jeunes aillent perdre leur vie pour rien comme ce qui se passe aujourd’hui en Côte d’Ivoire » ; selon martin ASSOGBA, « la jeunesse souffre déjà assez de multiples maux qui la minent et ne saurait de ce fait, être utilisée pour assouvir des intérêts égoïstes » ; « il ne faut pas que la jeunesse serve de chair à canon », a-t-il plusieurs fois martelé.

En somme, Martin ASSOGBA se fait la voix de son maître, Marcel de SOUZA, ou mieux encore, Boni YAYI.

Les propos de Martin ASSOGBA, appointé auprès des officines étrangères pour assurer sa survie auraient pu être méprisées si de tels propos n’étaient pas repris par "des faiseurs de conscience" et soi-disant au nom de la paix ; s’ils n’étaient pas diffusés et chantés à longueur de journée sur toutes les chaînes de radio et de télévision, pour, dit-on, « éviter la violence dans notre pays, afin qu’il continue d’être une référence », un "modèle". Un modèle de quoi, s’il vous plaît ?

Un modèle du pays où depuis vingt ans, on pille et vole impunément ? Un modèle de pays où à chaque élection, tout le monde sait que les voix s’achètent et se comptabilisent par le plus offrant et où tout le monde sait et applaudit l’acheteur de conscience grand gagnant aux enchères ? Un modèle du pays où l’on vote sans liste électorale publiée malgré les preuves de doublons et d’inscriptions d’étrangers et où une fois le scrutin terminé on le proclame régulier et transparent ? Un modèle du pays où, contre toute loi, adossé à ses kalachnikovs, un dictateur empêche pendant plus de deux ans des maires élus d’être installés simplement parce qu’ils n’appartiennent pas à son sérail et où les administrés et électeurs doivent se taire ? Un modèle de pays où par couardise on accepte, applaudit et conseille d’accepter l’inacceptable ?

C’est cela la morale que ALCREER et les autres de FORS ELECTIONS veulent inculquer à notre jeunesse ? C’est pour incruster cette morale dans la tête de nos jeunes que Martin ASSOGBA se fait financer par les officines étrangères ? C’était donc une duperie lorsque ces gens appelaient les jeunes à occuper les carrefours avant les élections.

Il aurait pu, il aurait dû dire à la jeunesse d’aujourd’hui : de 1975 à 1989, il n’y avait aucune liberté dans ce pays, personne ne pouvait ni se réunir, ni s’associer librement, ni manifester, ni faire une grève, ne serait-ce que d’une heure. Toute contestation conduisait à la prison ou à la mort. Il a fallu que des jeunes se lèvent et créent leurs organisation pendant qu’il était interdit de s’associer, marchent alors que les marches étaient interdites, fassent grève alors que les grèves étaient interdites, écrivent et diffusent des papiers et des journaux pour dénoncer la corruption, le pillage, la misère et le manque de liberté alors qu’il était interdit de s’exprimer et qu’aucun journal libre n’existait. Il a fallu que des jeunes écrivent sur les murs et les routes des graffiti pour s’exprimer et suppriment ainsi dans les faits toutes les interdictions de s’associer, de se réunir, de s’organiser, de manifester, etc. Et pour avoir osé faire cela, ils ont été frappés, blessés et tués dans les rues ; ils ont été emprisonnés, torturés et tués dans les prisons, mais leur exemple a été suivi. Des dizaines étaient arrêtés et allaient en prison, plusieurs autres dizaines se révoltaient et les remplaçaient. C’est ainsi qu’ils ont vaincu. Ils étaient élèves, étudiants, artisans, paysans. Mais Martin ASSOGBA et autres Marcel de SOUZA, Frédéric BEHANZIN n’avaient pas fait ça ; ils étaient cachés par couardise, et plutôt que d’en avoir honte aujourd’hui, ils veulent enseigner la couardise à la jeunesse.

Il aurait pu dire à la jeunesse : Regardez la jeunesse tunisienne brave et généreuse qui, par son esprit de sacrifice, sa détermination, s’est battue pour ses intérêts et son pays et a chassé le dictateur Ben ALI, un dictateur féroce et résolu, beaucoup plus armé et expérimenté que Boni YAYI. Il aurait pu dire à notre jeunesse : voyez comme la jeunesse tunisienne est admirée et félicitée aujourd’hui : voilà un modèle.

Et Ben Ali que la jeunesse tunisienne a chassé était le modèle de Boni YAYI : alors vivement que la copie soit chassée comme l’original l’a été.

Ces gens ne sont pas simplement des couards ; ce sont des filous. Ils sont les premiers à célébrer les enfants de Soweto qui, à 12 ou 14 ans, pour avoir le droit d’étudier dans leur langue sont allés au-devant des balles, ont été massacrés mais ont fait triompher leur revendication. Ils sont les premiers à célébrer hypocritement Steve BIKO qui, la vingtaine, s’est rebellé contre le régime de l’apartheid, a été arrêté, torturé et tué en prison ; ou encore Mandela qui a passé le plus clair de son bel âge en détention afin que son pays soit libre et démocratique. Tous ceux-là ont donné consciemment leur jeunesse et leur vie afin que leur pays soit libre et que leurs jeunes frères soient plus heureux. Martin Luther KING, le pasteur, loué aujourd’hui dans le monde entier, bien que prônant la non violence, a dénoncé l’injustice, est descendu dans les rues, bravé la répression et y est mort assassiné. Mais les Martin ASSOGBA ne vous les serviront pas comme modèles ; non point parce qu’ils ont pitié de vous mais parce qu’ils en ont peur. Ils ont peur qu’en imitant ceux-là vous remettiez en cause leur position de privilégiés, leurs intérêts ; alors ils jouent à vous faire peur.

Il est vrai que vous souffrez énormément ; c’est justement pour cela que vous devez comprendre quels sont vos intérêts et vous battre pour les faire triompher. Même si l’on vous menace de grenades et de kalachnikovs.

Vos aînés se sont battus pour obtenir un peu plus de liberté ; aujourd’hui, vous pouvez lire des journaux, voir des chaînes de télévision internationales ; vous avez sur papier le droit de manifester quand et où vous voulez. Ce sont vos aînés qui se sont battus pour que vous les ayez ;

Ils sont morts pour ce combat : Rémi AKPOKPO-GLELE (Abomey), Luc TOGBADJA (Akodéha), Moussa MAMA-YARI (Kouandé), Souatinki (Ségbana).

Ils sont vivants : Issifou ALASSANE (Kandi), Thérèse WAOUNWA (Djakotomè), Laurent METONGNON (Akodéha), Denis SINDETE (Gbéhoué), des dizaines d’autres etc.

Apprenez à les connaître, à les imiter, à mieux faire qu’eux. Les morts et les vivants qui ont sacrifié, mais non, qui ont offert leur jeunesse à ce pays, il en existe et à leur suite aujourd’hui, vous devez prendre le flambeau et marcher. Et si vous rencontrez un de ceux- là qui aiment à raconter pour abuser la jeunesse qu’eux aussi ont été, ont fait plus que cela, répondez leur simplement « un bon n’a jamais été ; il est ».

L’histoire se fait maintenant ; n’en soyez pas les spectateurs ; soyez en les acteurs.

En avant toute !

Cotonou, le 28 mars 2011

LE PARTI COMMUNISTE DU BENIN