A propos de la criminalisation du commerce de l’essence ‘’kpayo’’, du pétrole et autres carburants.
LE POUVOIR DE TALON ET SON BMP LEGALISENT UN CRIME !

Le mardi 05 juin 2018, au petit matin l’Assemblée Nationale du Bénin a voté la loi 2018-15 portant Code pénal en République du Bénin. En attendant sa promulgation, l’on peut déjà observer le caractère criminel de bon nombre de ses dispositions. C’est le cas par exemple de la commercialisation de l’essence dite ‘’kpayo’’ et même du pétrole qui est criminalisée et donc interdit. En effet, l’article 929 de ladite loi dispose : « Le commerce des carburants, notamment : essence super, essence tourisme, pétrole, gasoil, mélange deux temps, ainsi que celui des lubrifiants aux abords des rues dans les agglomérations, et tout endroit autre que dans les dépôts et installations de la Société nationale de commercialisation des produits pétroliers ou des distributeurs agréés sont rigoureusement prohibés ». L’article 930 quant à lui, renseigne sur les peines encourues pour la violation de l’article précédant et qui vont de la confiscation des produits et moyens de transport à des amendes et des peines d’emprisonnement pouvant aller jusqu’à trois ans d’emprisonnement ferme.

Tout le monde sait que la vente de ces produits, notamment le gasoil, le pétrole et l’essence dite ‘’kpayo’’ constitue une activité non seulement de survie pour la plupart des acteurs mais surtout de nécessité pour les populations. Dans les hameaux de nos villages et même des quartiers de ville, il faut encore du gasoil pour faire fonctionner le moulin à maïs. Il faut du pétrole pour allumer les lampions et les lanternes. Malgré tout le risque lié à la vente de l’essence, les acteurs préfèrent s’occuper à cela, faute de mieux. Et tous les pouvoirs successifs qui se sont levés contre cette activité n’ont pas pu l’enrayer pour des raisons très simples :
1- Aucune disposition n’a été prise pour rendre disponible en nombre suffisant des stations de grande capacité sur notre territoire
2- Les prix pratiqués dans les stations sont au-delà du niveau de vie des populations
3- L’exercice de cette activité est une affaire de survie pour leur pratiquant qui ne peut l’abandonner sans avoir une autre alternative de survie.
L’on peut donc se demander, ce qui peut justifier qu’un gouvernement et des députés qui sont censés représenter le peuple, criminalisent directement dans un code pénal, une activité qui fait vivre des millions de ces citoyens. Une activité dont la suppression affectera non seulement les pratiquants mais aussi et surtout les populations qui sont obligées de s’approvionner auprès d’eux. Il est donc clair que la suppression de cette activité à l’étape actuelle est simplement un acte criminel qui ne peut avoir son essence que dans la volonté du pouvoir TALON de réduire à la grande misère le bas peuple pour pouvoir asseoir davantage son empire financier au profit de son clan.
C’est inadmissible !
Cotonou, le 08 juin 2018
Le Parti Communiste du Bénin

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