CONFERENCE DE PRESSE

A PROPOS DE L’INVALIDATION DE LA CANDIDATURE  DE PHILIPPE  NOUDJENOUME

CANDIDAT DE L’ALLIANCE DE LA DEMOCRATIE REVOLUTIONNAIREET DES ECOLOGISTES POUR LE POUVOIR DES TRAVAILLEURS ET DES PEUPLES

Déclaration liminaire.

Mesdames et Messieurs les Journalistes de toutes les presses présentes à cette conférence.

Travailleurs, Artisans, Jeunes, Femmes

Mesdames et Messieurs

Chers Camarades et amis

Le samedi 22 janvier 2011, le Comité Central du Parti communiste du Bénin (PCB) élargi aux cadres, réuni en conférence à Cotonou, après le  constat fait qu’aucun des programmes des différents candidats aux élections présidentielles 2011 ne prend en compte la revendication fondamentale des hommes et des femmes de chez nous à l’heure actuelle, à savoir : un pouvoir des travailleurs et des peuples a décidé de présenter un candidat aux prochaines élections présidentielles à travers ma modeste personne. Par la suite, des partis de gauche se retrouvant pour l’essentiel dans notre programme se sont joints au PCB et ont constitué avec lui l’Alliance de la Démocratie Révolutionnaire et des Ecologistes.

 

Dès ce 22 Janvier, nous avons lancé un appel aux masses pour qu’elles financent le paiement de la caution que vous savez évaluée à 15 millions. C’est encore une fois le lieu de louer la générosité, l’esprit de sacrifice des hommes et femmes du peuple de notre pays (membres de mon parti, simples sympathisants et démocrates) qui se sont échinés qui avec 1000 francs, qui avec 2000, 10.000, 50.000, 100.000, 200.000, 500.000 et même plus pour permettre la réunion des 15 millions de la caution. Je les ai déjà remerciés dans ma déclaration à l’issue du dépôt de candidature ;  je le réitère encore ici aujourd’hui. Je tiens tout de suite à dire qu’au cas où ma candidature serait définitivement écartée, je ferai rembourser à tous ceux qui le souhaitent, l’intégralité de leur souscription. Mais, moi et mon Parti sommes encouragés à continuer le combat pour le pouvoir des travailleurs et des peuples. Car la spontanéité et la masse des souscripteurs montrent largement l’attachement des masses des pauvres de notre pays à la cause que j’ai pour mission de défendre, au pouvoir des travailleurs et des peuples. Cela souligne l’espoir soulevé dans le cœur des fils du peuple, par ma candidature, face au déferlement de mensonges, de la démagogie, du déploiement de la corruption, de la souillure et qui constituent autant de tortures pour le peuple.

Mes dames et Messieurs, chers journalistes

Le mercredi 09 Février 2011, vous avez été informés avec surprise que la Cour Constitutionnelle  vient de donner sa décision : Sur 23 Candidats, neuf ont été recalés et parmi les neuf  Philippe NOUDJENOUME, le candidat du PCB et de l’ensemble de la Démocratie révolutionnaire et des alliés. Et pour quel motif ? Défaut de paiement de caution. Vous vous êtes dits : « Pas possible ! Le Candidat Philippe NOUDJENOUME a payé !  Nous avons cotisé pour lui !» Toute la journée, l’émotion a été intense. Dans la soirée du 09 et le 10 février au matin, la nouvelle se répandit comme une traînée de poudre que le candidat de la Démocratie révolutionnaire après recours a été « repêché » par la Cour. Grande joie partout au sein des couches populaires. Puis le soir vers le 21 heures, notification a été faite que le la Cour Constitutionnelle a jugé « irrecevable » le recours du candidat, Philippe NOUDJENOUME. Vous vous êtes écriés : « Il s’agit d’un véritable complot ! Il s’agit d’une véritable politique d’exclusion ». En effet il s’agit d’un complot qui remonte loin.

Voici le film des événements :

En effet, le dossier de candidature aux termes de l’article 9 de la loi portant règles particulières pour l’élection du président de la République porte outre les « Noms et prénoms, profession, domicile, adresse date et lieu de naissance, les éléments suivants :

- preuve du paiement régulier d’impôts sur les revenus et de l’impôt foncier des trois dernières années précédant l’année de l’élection ; - un certificat de nationalité ; - un extrait de casier judiciaire datant de moins de trois mois ; - un extrait d’acte de naissance ou toute pièce tenant lieu ; - un certificat de résidence ; - quatre photos d’identité ; - un spécimen d’emblème en couleur ».

A ces conditions, l’article 5 de la même loi dit que pour être candidat aux fonctions de Président de la République, il faut

- Être de nationalité béninoise

- Être de bonne moralité

- Jouir d’un état complet de bien-être physique mental…

- Jouir de ses droits civils et politiques

- Être âgé de 40 ans au moins et de 70 au plus …

J’ai satisfait naturellement à toutes ces conditions.

Comme vous le voyez,  parmi les éléments du dossier à soumettre à la Cour Constitutionnelle ne figurait pas la quittance du paiement de la caution. Alors nous avons recouru ce jour 04 février 2011 dès  dépôt de candidature faite à l’avis de la Commission Electorale Nationale Autonome (CENA) sur la conduite à tenir ? Faut-il payer en même temps nous demandions-nous. La réponse a été invariable : « Il faut attendre l’examen de votre dossier par la Cour Constitutionnelle ». Le mercredi 09 au matin, le V-P de la CENA, Jérôme ALLADAYE tenait le même langage. Le point de vue du V-P de la CENA semblait logique dans la mesure où l’article 8 alinéa 4 indique « le récépissé définitif (de la candidature) est délivré par la CENA, après versement de la somme prévue à l’article 12 et après contrôle de la recevabilité de la candidature par la Cour Constitutionnelle ». Comprenez, la Cour Constitutionnelle n’a pas qualité en ce qui concerne le contrôle du paiement de la caution, mais la CENA qui reçoit les pièces ; la recevabilité à contrôler par la Cour Constitutionnelle porte sur l’aptitude du candidat. La CENA tient-elle double langage ? Par précaution entre temps nous avons déposé les 15 millions dans un compte bancaire. C’est avec surprise que nous apprenions la décision de la Cour Constitutionnelle. Nous avons alors dans la matinée de ce 09 Février 2011, libéré la caution en chèque certifié à l’ordre du DGTCP et l’avons livré ce chèque au Trésor contre une quittance. Nous avons joint cette quittance à notre recours formé devant la Cour Constitutionnelle. La Cour en réponse déclare irrecevable notre recours parce que la caution aurait été payée hors délai.

Mesdames et Messieurs, l’article 12 de la loi portant règles particulières de l’élection du Président parle certes de « paiement de la caution deux jours après déclaration de candidature ». Mais comme vu plus haut, il n’appartient pas à la Cour d’apprécier le paiement de la caution, dans les délais ou non. Ensuite  aujourd’hui quels sont les délais respectés dans cette échéance électorale ?

La loi ne dit-elle pas que la CENA doit être installée 130 jours avant le scrutin et que les déclarations de candidature faites au plus tard 30 jours avant le début des campagnes électorales ? La CPS- LEPI ne vient-elle pas d’obtenir le report de la date du scrutin du 27 février au 06 mars ? Et s’il s’agit du respect de la décision de la Cour Constitutionnelle considérée comme étant sans recours, le Candidat YAYI Boni n’est-il pas arrivé aux visites médicales à 9 h 45 alors que la décision de la dite Cour disait déclarer hors jeu tout candidat qui se présenterait après 8 heures à la Cour Constitutionnelle ?

Du reste le paiement de la caution n’étant pas une condition substantielle de candidature mais une condition de forme, ne peut-on pas si tant est que le candidat l’a oublié rappeler à celui-ci ce complément de dossier ?

Il s’agit bien de complot. Comme on veut exclure plus de 1 million de citoyens du droit d’être citoyens et d’élire, on veut exclure le PCB luttant pour le pouvoir des travailleurs et des peuples des élections présidentielles. Il s’agit encore d’une manifestation de la fraude et de l’imposture. C’est pourquoi, le PCB rejette cette mesure arbitraire de rejet de ma candidature et appelle les travailleurs et le peuple à protester et à rejeter l’imposture.

Du reste, nous sommes sûrs que les travailleurs et les peuples n’accepteront pas l’exclusion et dans tous les cas continueront de se battre pour leur pouvoir quelles que soient les formes que prendront ces luttes.

Non à la fraude, non au complot !

Vive le pouvoir des travailleurs et des peuples !

Fait à Cotonou le 12 février 2011

Philippe NOUDJENOUME.-