LE PCB ET LA QUESTION DU POUVOIR AUJOURD’HUI.

 

Le Parti Communiste du Bénin (PCB) est dans le Front de Défense de la Démocratie (FDD) avec les organisations syndicales, de défense des droits humains et des partis politiques. Le FDD s’est donné pour orientation de « travailler quotidiennement à barrer la route à l’arbitraire, à la confiscation et à l’exercice personnel du pouvoir, au pillage et aux bradages de nos ressources nationales ».Toutes ces organisations veulent la défense des libertés mises à mal par le pouvoir de Boni YAYI. Certaines et notamment des partis politiques luttent pour le pouvoir. Le PCB est dans ce cas. Mais comment y parvenir et qui peut assumer le nouveau pouvoir pour l’avancée réelle du pays ?

1- Le pouvoir de Boni doit être renversé

Ce pouvoir est l’incarnation aujourd’hui de l’arbitraire, de l’exercice du pouvoir personnel, du pillage et du bradage des ressources nationales qui se traduisent par des scandales sans fins, les actes de terreur contre les travailleurs et les citoyens. Il entend se perpétuer au pouvoir par les élections frauduleuses et belliqueuses. Le pays est conduit à la ruine dans tous les domaines et dans un état de décomposition morale avancée.

2- Boni YAYI doit être chassé maintenant et tout de suite

Des partis et des organisations propagent qu’il faut attendre les élections. Les bailleurs de fonds extérieurs qui profitent du pillage et des bradages de nos ressources nationales conseillent et appuient la même démarche. Mais attendre et aller aux élections ce sera trop tard, ce sera plus compliqué ; car aux élections, avec ou sans la LEPI, le dictateur escroc se proclamera vainqueur et se sera mieux organisé. Et les puissances extérieures qui, malgré les protestations de tout un peuple, continuent de financer la LEPI frauduleuse délègueront des observateurs payés pour proclamer que « globalement les choses se sont bien passées », enverront des missions de paix, des équipes de médiateurs, proposeront un « gouvernement d’union nationale » pour finalement imposer l’imposteur, Boni YAYI.

C’est donc aujourd’hui et maintenant qu’il faut se lever pour le chasser dans un soulèvement général. Le soulèvement général est un droit démocratique reconnu par toutes les constitutions. La constitution actuellement en vigueur dans  notre pays le reconnaît en son préambule lorsqu’elle vise la Charte des droits de l’homme qui stipule en son article 35 : « Quand le Gouvernement viole les droits du peuple, l’insurrection est, pour le peuple et pour chaque portion du peuple, le plus sacré des droits et le plus indispensable des devoirs. ». Il n’y a donc pas d’échéance qui s’impose au peuple dans ce cas, car c’est à lui qu'appartient la souveraineté.

Le pouvoir est décrié de partout. Il y a déjà des protestations de toutes parts. Des  travailleurs osent prononcer la destitution de préfet et procéder à son remplacement. Des hommes osent démissionner du système du bâillonnement médiatique public. Il faut maintenant et aujourd’hui  de partout continuer de couper tous les fils qui retiennent debout le pouvoir arbitraire de Boni YAYI, toutes les artères qui irriguent le cœur du système failli.

3- Par quel pouvoir remplacer le pouvoir failli ?

Des partis politiques prétendant au pouvoir se taisent sur ce sujet. Mais vu le constat de léthargie cinquante ans après notre indépendance, vu le constat d’enlisement dans la corruption vingt ans après la conférence nationale, il faut des mesures patriotiques pour notre émancipation et notre décollage réel. Le succès de la lutte au quotidien contre l’arbitraire, contre la confiscation et l’exercice du pouvoir personnel, contre le pillage et les bradages des ressources nationales exige des mesures à la portée de chaque citoyen, exécutables par lui. Voilà pourquoi le PCB appelle à lutter pour les mesures indispensables suivantes :

a-    Respect des libertés, ce qui implique jugement des auteurs des atteintes à ces libertés ;

b-    L’autonomie administrative locale pour chaque commune, pour chaque village et quartier de ville ;

c-    Election et révocabilité de tout responsable de la gestion du bien public par les travailleurs et les populations concernées ;

d-    Suppression des NPE et instruction de chacun et de tous à travers sa langue maternelle ; enrayer l’analphabétisme qui empêche tout gain de productivité ;

e-    Arrêt du bradage des secteurs stratégiques de l’économie ;

f-     Appui sur nos valeurs traditionnelles positives en matière de justice, de médecine, de sécurité avec la reconnaissance des acteurs traditionnels dans ces domaines.

g-    Création d’une Académie des Arts, Lettres, Sciences et Techniques comprenant une section de médecine traditionnelle ;

h-    Création d’une Banque d’Etat pour aider les producteurs nationaux et les artisans.

Il s’agit bien de conquête de droits nouveaux démocratiques afin d’aller de l’avant ; droits à inscrire dans une nouvelle Constitution qui doit prévoir, à côté d’une chambre de députés, une Chambre des Nationalités, composée de représentants des dignitaires traditionnels qui aura pour tâche d’apprécier la conformité des lois votées par l’Assemblée nationale avec les traditions positives de nos peuples.

4-    Qui peut construire et assumer ce nouveau pouvoir réellement démocratique ?

Seul un pouvoir aux mains des travailleurs et des peuples peut réaliser ce programme et permettre qu’on aille de l’avant. Jusqu’à présent, les travailleurs se battent, mais au bout, ils s’arrêtent et laissent d’autres se faufiler au pouvoir sous le prétexte de ne pas faire de la politique. Mais aussitôt, la politique des nouveaux dirigeants les rattrape et les travailleurs, producteurs des biens, sont obligés encore de tendre la gamelle pour réclamer un peu de bien être. Il faut que cela s’arrête maintenant. Il faut un Gouvernement des Travailleurs et des peuples, un gouvernement qui soit leur mandataire. Cela veut dire que le programme de ce gouvernement doit prendre en compte les exigences des travailleurs ; la liste des ministres doit être soumise aussi à la consultation des représentants des travailleurs ; enfin les travailleurs doivent exercer le contrôle sur le gouvernement.

Ce n’est pas un gouvernement de putschistes qui assumerait un tel pouvoir ; l’expérience amère ici et ailleurs montre que les juntes putschistes, sans programme connu au départ, finissent toujours à imposer leurs diktats aux travailleurs et aux peuples.

Seule la participation directe, déterminée des travailleurs et des peuples à lutter maintenant et aujourd’hui pour chasser Boni YAYI et prendre le pouvoir à leur propre compte, en union avec tous les patriotes, y compris de soldats, seule cette solution permettra le départ de notre pays pour son émancipation et son développement. Voilà le pouvoir que le PCB veut, le pouvoir qu’il est prêt à assumer avec les travailleurs.

A bas le pouvoir tyrannique de Boni YAYI ! Vive le pouvoir des travailleurs et des peuples !

Cotonou, le 25 octobre 2010

Le Parti Communiste du Bénin