Plainte du Mali contre la France à l’ONU
Les manœuvres des autorités françaises pour empêcher le débat


Le 15 août 2022, le Ministre des Affaires et de la Coopération Internationale du Mali, Monsieur Aboudoulaye DIOP a adressé à son Excellence Monsieur ZHANG Jun, Ambassadeur, Représentant permanent de la République Populaire de Chine auprès de Nations Unies à New York, une lettre portant Plainte contre la France pour des actes d’agression contre la souveraineté et l’intégrité du territoire du Mali et pour soutien aux groupes terroristes opérant dans le Sahel. Cette lettre avec force détails indique des faits d’une gravité exceptionnelle. Ex : « Le Gouvernement malien dispose de plusieurs éléments de preuve que ces violations flagrantes de l’espace aérien malien ont servi à la France pour collecter des renseignements au profit des groupes terroristes opérant dans le Sahel et pour leur larguer des armes et des munitions. » Depuis là, la France remue ciel et terre pour que ce débat n’ait jamais lieu. En Afrique, elle a missionné son garçon de course, Macky SALL pour jouer les intermédiaires entre elle et les responsables de la transition, tandis qu’en Europe elle mobilise ses partenaires pour empêcher le Conseil de Sécurité d’ouvrir le dossier. D’autre part, avec la montée en puissance de l’anti-impérialisme en Afrique et face aux dénonciations de ses agissements et crimes contre les peuples africains, Emmanuel Macron, le chef de file de l’impérialisme français vient d’intimer l’ordre à ses antennes en Afrique, RFI, France 24, TV5 etc… d’intensifier leur travail de propagande pour contrer le soi-disant sentiment anti-français en Afrique, dénonçant ainsi publiquement ces organes comme des objets de propagande de la FrançAfrique sur le Continent.


Le texte que nous publions ci-dessous, décrit bien les manœuvres de la France pour éviter le débat au conseil de sécurité de l’ONU.
Mali vs France : le clash à l’ONU aura bien lieu
Par Martine Laroche-Joubert, journaliste. *


C’est une première dans l’histoire des nations unies _ Une ancienne colonie de la France l’interpelle face au monde entier à travers le conseil de Sécurité des Nations Unies (CSNU) sur la base d’accusations extrêmement graves.
Le Mali est le pionnier dans la manifestation de plusieurs symptômes qui caractérisent la débâcle de la métropole dans ses anciens pré-carrés. L’affaire est surréaliste. Après plusieurs mois de tension entre les deux pays, le clou du spectacle s’avère être cette accusation de violation de la souveraineté du Mali et de soutien direct aux mouvements terroristes contre ce pays.
Sans s’attarder sur le dossier d’accusation, nous laissons le soin au CSNU ; nous préférons analyser brièvement des faits incroyables survenus publiquement depuis que ces accusations sont rendues publiques. Aux lendemains de la saisine de l’ONU, l’Etat Français, avec en tête son chef E. Macron, pourtant prompt à défendre son pays face à toutes accusations, a brillé par son silence. L’occasion n’a pourtant pas manqué pour lancer des piques. Il annonçait récemment la fin de l’abondance pour les Français et il y a 2 jours il flirtait avec Tebboune en Algérie. La réplique classique est venue d’un militaire de la force barkhane qui, sans apporter de démentis convaincants, nous a plutôt servi la même soupe froide de l’écœurement et la victimisation « C’est une insulte… ou des français sont tombés pour sauver le Mali ». Pour ceux qui s’attendaient à des démentis sur la base de preuves à la hauteur de celles que le Mali a brandies, la déception fut totale.
Pour le moment, trois questions tournent sur les lèvres :
1- Pourquoi la France fait tout pour empêcher cette réunion ?
2- Pourquoi le Mali n’a pas reçu jusqu’à présent, une réponse à sa demande ?
3- Pourquoi les alliés du Mali n’ont pas communiqué sur le dossier ?
Par ailleurs, dans ce silence gênant de l’hexagone, il nous est revenu que tous ses efforts sont déployés au sein de l’ONU pour que cette réunion d’urgence demandée par le Mali n’ait jamais lieu. En effet, Paris n’étant pas capable d’affronter ce dossier d’accusation qui s’avère être en béton armé, s’emploie toute fois à éviter de rallonger la chaine des précédents fâcheux pour sa diplomatie internationale. Pour le moment, le flou persiste dans cette affaire grâce notamment au silence douteux de l’accusé. L’occasion de féliciter l’Elysée pour avoir pu retenir le fougueux président de se l’ouvrir au risque de tout foutre en l’air. Mais l’envoi de Macky Sall pour calmer les ardeurs de Bamako a lamentablement échoué. Malgré le suspense et le jeu de la montre fait par certains acteurs dans cette affaire, le Mali n’entend pas du tout lâcher l’affaire. Le Ministre des affaires étrangères A. Diop s’est entretenu la semaine passée avec l’Ambassadeur de la Chine au Mali sur cette question.
L’affaire retient toute l’attention de l’opinion nationale malienne et panafricaine. Pendant ce temps, Paris évite les sorties publiques et met à profit toutes ses ressources diplomatiques de haut niveau. Pour le moment les pays de l’Union Européenne lui aurait assuré leurs soutiens. C’est peut-être pour témoigner de ce fait que la Ministre allemande des affaires étrangères s’est faite de nouveau remarquer par une autre de ces bêtises qu’elle seule maîtrise le ton « L’Allemagne ne va pas laisser le Mali à la Russie ». Par l’Allemagne, il faut entendre : l’Union européenne en soutien à la France pour l’aider à préserver sa propriété privée, le Mali.
Le réveil euro-occidental sera brutal
Martine Laroche-Joubert journaliste - L'enquêteur


http://news.abamako.com/h/274336.html

 

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