Editorial

Intensifier les combats contre le pouvoir affameur et pilleur de Talon


La tournée d’explication sur la cherté de la vie au Bénin a donné l’occasion au peuple tout entier de fustiger la provocation et le cynisme des « rassasiés qui viennent parler de la faim à ceux qu’ils affament ». Du sein même de l’auditoire trié sur le volet, la réponse à cette mascarade a été lâchée : « Mettez votre politique en berne et donnez-nous à manger ». Les tentatives de manipulation de la population ont échoué, lamentablement.


La nécessité de mesures urgentes pour la survie du peuple devient vitale. Ces mesures sont connues : suppression des impôts injustes, rétablissement des structures de prévoyance du genre ONASA (Office National d’Appui à la Sécurité Alimentaire), augmentation substantielle des salaires, l’arrêt des déguerpissements et casses sauvages des entreprises de survie des petits producteurs, la réintégration des fonctionnaires radiés ou licenciés pour cause politique, la suppression des corps privés au sein de l’administration publique, comme le PVI, etc. L’organisation même de la tournée de provocation et de torture indique que Talon ne cèdera rien sans les combats populaires.


Alors la seule tâche, légitime, qui incombe aux travailleurs, à la jeunesse et au peuple : poursuivre et intensifier les luttes contre le pouvoir affameur et pilleur de Talon.


La Rédaction

 

Tournée d’explication du gouvernement Talon sur la cherté de la vie
Les tentatives de manipulation de la population ont échoué


Du 12 mai au 19 mai 2022, le gouvernement Talon était en tournée dans toutes les communes du Bénin. Ainsi, des équipes composées de Ministres et directeurs généraux, Préfets et Maires étaient sur le terrain pendant une semaine pour apporter des réponses et explications contre les soi-disant "intoxications" entretenues sur la cherté de la vie. Les dites intoxications à combattre consisteraient d’une part en les démonstrations que c’est Talon, qui a planifié la faim et la cherté de vie au Bénin, bien avant la Covid-19 et la guerre en Ukraine, et d’autre part, en les témoignages que les mesures prises par le pouvoir n’ont pas d’impact sur le terrain contre la cherté de la vie et la faim. Mission en fait aussi impossible pour les équipes du pouvoir que de cacher le soleil de la main. Le pouvoir des hommes rassasiés, dans cette entreprise était perdant d’avance et la tournée, conspuée de toute part, le mettait dans la défensive face aux masses affamées.


Alors, pour éviter d’essuyer directement et frontalement les contradictions et les affronts des masses qui ont faim, dans les différentes communes où les délégations gouvernementales sont passées, il a été procédé au tamis, au filtrage puis à la sélection de ceux qui vont former l’auditoire à qui elles vont s’adresser. En fait, partout l’auditoire a été trié sur le volet pour avoir des gens, hommes et femmes acquis au pouvoir pour les applaudir dans leur démagogie. Ainsi par exemple à Covè selon Crystal New : « 200 personnes sont retenues et réparties suivants les arrondissements et ceci au prorata des conseillers par formation politique de la mouvance présidentielle. Sept personnes doivent être désignées, connues, préparées et coachées d’avance ; même dans cette sélection on ne donne pas la parole à n’importe qui pour des dérapages éventuels. » L’on peut constater que les équipes gouvernementales ne sont pas allées au contact des masses affamées, mais au contraire ont tout fait pour les éviter systématiquement.


Mais malgré toutes ces précautions prises pour empêcher la vérité de jaillir lors des rencontres animées par les ministres, des voix se sont élevées du sein de ces auditoires triés sur le volet pour dire la vérité des faits de famine du peuple. A Lokossa, un élu local, n’a pu se retenir et en face de la délégation gouvernementale conduite par le ministre de la justice Séverin Quénum a lâché : « Aujourd’hui, nous ne savons plus dans quel monde nous sommes…. La vie est très dure pour les travailleurs, pour les artisans, pour les paysans. Même l’insecticide que le paysan prenait à 2500FCFA, il lui faut 5.000 FCFA aujourd’hui. Si c’est à cause des routes qu’on ne peut pas subventionner ça, nous allons demander au gouvernement de mettre les routes en berne d’abord et nous donner à manger ». Des propos du genre ont été tenus à Djougou, Abomey. Ailleurs, dans d’autres communes, le gouvernement a été confondu sur le fait que beaucoup de chômeurs, de jeunes sans emplois à la maison sont à la charge des parents. Il est demandé au gouvernement de créer des usines de transformations des produits vivriers afin que les jeunes puissent trouver du travail pour qu’ils cessent d’être à la charge des parents.


Evidemment, les masses à l’extérieur, poursuivaient leurs condamnations de cette tournée de provocation, de torture et de cynisme des « rassasiés qui vont expliquer aux populations qu’ils affament pourquoi ces derniers ont faim » (sic). Sur des murs à Cotonou, Parakou, à Ouidah, etc. des graffiti sur des murs indiquaient : « Nous avons faim ! Talon dégage ! » C’est l’ambiance générale dans laquelle les tournées se sont déroulées.
Cependant, dans les journaux à la solde du pouvoir non satisfaits et non contents des vérités crachées aux membres du gouvernement sur le terrain, on peut lire : « Fin de la tournée gouvernementale sur la Cherté de la vie : les ténèbres de l’intoxication dissipées…., les populations saluent les efforts du gouvernement » (Cf Le Matinal 6340 du 19 mai 2022). : « Au sujet de la sensibilisation sur la cherté de la vie, les mesures sociales prises par le gouvernement pour soulager les peines de la population, Covè, félicite Talon pour ses efforts » (Audace Info…).


Mais ces mensonges ne passent plus sans riposte. Face à ces publications mensongères par ces journaux aux ordres, des citoyens sur Taneka Média réplique : « A côté, c’est de la bêtise ambiante, Covè félicite le gouvernement, Covè peut le faire, on peut avoir ça. Mais vous savez c’est du cinéma, c’est du théâtre tout ça. Du journal jusqu’aux organisateurs de cette tournée en passant par ceux qui y assistent. Tout le monde sait que cette tournée va couter de l’argent alors qu’on est en train de parler de la cherté de la vie, les ministres vont se nourrir en frais de mission pour le contribuable.


Dans la même foulée, d’autres en s’indignant contre les tournées ont déclaré sur Reporter Bénin Monde : « La tournée gouvernementale est une tournée inutile, une tournée organisée pour siphonner les fonds du contribuable. Dans un passé récent, après le Conseil des Ministres, le porte-parole nous informait que le gouvernement aurait subventionné, débloqué 80 milliards pour subventionner les produits de premières nécessité mais sur le terrain nous ne voyons rien. L’huile Vitalor, le bidon de 25L est aujourd’hui à 35000FCFA à Dantokpa. La farine de maïs coûte cher, le gari coûte cher ainsi de suite ! Nous souffrons beaucoup. Les gens ont faim. Or, le ventre affamé n’a point d’oreille. Vous pouvez construire des routes, des buildings mais nous on a faim ; la population souffre énormément, il y a des gens qui ne mangent pas, il y a des gens qui n’arrivent pas à joindre les deux bouts »
A l’occasion de cette tournée de provocation et de torture, les masses qui souffrent des affres de la politique économique et sociale de Talon ont su apporter des réponses appropriées aux ministres dans les communes. Elles ont répondu, « Nous avons faim, ta gouvernance, ton programme doit être mis en berne ». Les tentatives de manipulation de la population de la part du gouvernement Talon ont connu un échec cuisant.


Afiavi R.

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