Editorial:
Non aux Assassins !
Non à la Diversion !

Le Conseil des Ministres du 6 Mai 2020 a décidé
des mesures de «déconfinement» à la Béninoise.
C’est-à-dire, la suppression du cordon sanitaire. On
lit en effet : « Le Gouvernement a fait l’option
d’assouplir la mesure de limitation de la mobilité
des personnes en levant le cordon sanitaire en
place ». Le Gouvernement procède ainsi tout en
maintenant certaines des restrictions imposées aux
activités économiques comme par exemple la
fermeture des bars, discothèques, églises, mosquées
et autres lieux de culte, l’interdiction de circulation
des bus et minibus de transport en commun de
personnes, etc. Toujours sans mesure de
compensation ! Nous disons bien « sans mesure de
compensation », car l’opération de recensement des
victimes en vue d’une éventuelle compensation est
une pure escroquerie. Tenez ! Pour s’inscrire en
ligne et se faire recenser comme victime, il faut
produire un acte de naissance, numéro IFU, une
fiche de paiement d’impôt. Autrement dit, il faut
être dans l’économie formelle. Or l’on sait qu’au
Bénin, l’informel fait plus de 85% de la population.
Autrement, il s’agit là d’un refus de compensation.
Et ceux qui sont morts entre temps des suites de ces
mesures pour lesquelles on a lancé un appel à l’aide
nationale et internationale ? Le Gouvernement s’en
fout. Ce sont des assassins. En plus de cela, il a
récolté des aides annoncées et diffusées
quotidiennement sur les chaînes de télévision sans
que les membres du gouvernement eux-mêmes y
mettent un franc. Ils ont contracté des emprunts au
nom de CORONAVIRUS, donc en nos noms ; ils
ont reçu des secours et aides bien au-delà des
miettes annoncées sur les chaines de télévision. On
ne sait ce qu’ils veulent en faire. Nous devons leur
demander des comptes.
En plus, ils veulent nous distraire avec cette histoire
d’élections communales et municipales du 17 Mai
avec des partis à la solde du pouvoir et des maires
soigneusement désignés à l’avance sous l’égide du
Chef de l’Etat lui-même, Patrice Talon.
Nous disons Non aux Assassins !
Pas d’élection pour nous le 17 Mai 2020.
La Rédaction.


LA FLAMME N°348 08 mai 2020
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La déclaration du Parti sur les prochaines
élections communales et municipales

DECLARATION A PROPOS DU
SCRUTIN DU 17 MAI 2020

Peuple béninois, compatriotes de l’intérieur comme
de la diaspora
La mascarade électorale du 17 Mai prochain ne
nous concerne pas !
Il y a pratiquement un an, dans une Adresse du
Premier Secrétaire du Parti Communiste du Bénin
en date du 23 Avril 2019 disant ceci à l’occasion
des élections législatives exclusives du 28 Avril :
« Béninois, Béninoises, Mes Chers Compatriotes,
Nous avons été exclus par le pouvoir de la Rupture
du processus électoral en cours ! Talon a exclu le
peuple du processus électoral en cours. Non
seulement il l’a exclu par la fixation de caution
faramineuse, mais encore en lui arrachant le
pouvoir électoral qui lui reste : celui de choisir, par
la voie des urnes, celui qu’il veut pour le
représenter à l’Assemblée nationale. En clair,
peuple béninois, jeunes, femmes et hommes de ce
pays, tant de l’intérieur que de la diaspora, nous ne
sommes pas invités au prochain festin de la curie
autocratique du 28 Avril 2019, et ne pouvons pas
nous rendre à ces lieux d’abattoir de la démocratie
béninoise, en ces lieux de consécration de la
dictature autocratique que sont les « bureaux de
vote » de ce jour ».
Il y a un an, on avait comme seuls autorisés à aller
aux législatives, le Parti Unique à deux fourches
« les partis jumeaux » du Président Talon à savoir :
l’Union Progressiste et le Bloc Républicain. Pour
cette fois, face aux dénonciations et protestations
tant de l’intérieur que de l’Extérieur, et afin de
justifier un parrainage soi-disant pluriel des
prochaines élections présidentielles, le Pouvoir de la
Rupture a fait ramifier le Parti Unique en Cinq
fourches. Aux deux Partis traditionnels, on a ajouté
trois autres qui tous sont créés ou suscités par
l’Autocrate Talon. Et tous n’ont pour seul
programme que le PAG de la Rupture ! Si vous
pouvez en douter, lisez leurs différents messages
programmatiques à l’occasion de la campagne
électorale. On y voit ceci :
Pour le Parti PRD : « Nous voici donc en campagne
pour les élections communales de 2020 avec la
fierté d’assumer nos choix politiques, notamment le
soutien sans faille aux actions du Président Patrice
Talon ».
Et l’UDBN de déclarer : « Depuis l’avènement du
régime de la Rupture, avec à sa tête, le Président
Patrice Talon, l’Union Démocratique pour le Bénin
Nouveau a pris le pari de jouer sa partition pour la
réalisation de cette vision, cette noble vision »-
Quant au dernier nouveau Parti qui s’est ajouté pour
faire le cinquième et qui en plus se réclame de
l’Opposition et qui a pour nom FCBE de YAROUHOUNKPE, voici ce que son Fondateur, le
Président d’Honneur en dit : « Le virus de
l’exclusion a emporté FCBE, l’obligeant à devenir
l’un des pôles politiques du Président Talon dans la
perspective du parti unique au niveau
national…FCBE est désormais bel et bien un pôle
politique du Président Talon. »
En clair exactement comme pour les élections
législatives exclusives de 2019 avec des Députés
désignés par le Président Talon, il s’agit encore
d’un scrutin d’où le peuple est exclu pour les
raisons suivantes :
Premièrement : les partis représentatifs de
l’Opposition très largement dominante dans le pays
et qui ont permis le rejet massif à plus de 90% de la
mascarade du 28 Avril 2019, sont exclus du droit de
prendre part à ces élections. Seuls sont autorisés les
partis créés pour chanter les louanges du Roi.
Deuxièmement : Les maires sont tous déjà
désignés par les soins mêmes du Président Talon
qui reçoit tous les représentants, fait l’arbitrage
entre les petites contradictions et ambitions
personnelles des membres du Quintuplé
présidentiel. Tous les 77 Maires sont déjà retenus
avant le scrutin du 17 Mai prochain.
Peuple du Bénin ! Chers concitoyens
- pendant que le peuple a faim suite aux
mesures de semi-confinement que le
pouvoir de la Rupture lui a imposées avec
arrêts des activités dans plusieurs secteurs
sans mesures de compensation,
- pendant que le bon sens et le sens de
l’humain auraient recommandé l’annulation
ou tout au moins le report pur et simple de
ce scrutin du 17 Mai,
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Prolétaires de tous les pays, unissez-vous ! Page 3
- Pendant qu’il fait la sourde oreille face à la
misère généralisée et refuse de s’occuper de
la sécurité sanitaire des Béninoises et
Béninois,
La mascarade du 17 Mai est une véritable insulte
au peuple.
Voilà pourquoi peuple du Bénin ! Chers
concitoyens ! Comme en Avril 2019, nous ne
sommes pas concernés par la curie autocratique
du 17 Mai 2020. De toutes façons que l’on y prenne
part ou pas, cela ne changera rien à ce qui est déjà
retenu dans le cénacle autocratique.
Infligeons à l’Autocratie une nouvelle Défaite
méritée à la mesure de la forfaiture !
Restez dans vos Maisons ou vaquez à vos affaires
pour la recherche de quoi s’occuper de vous et de
vos familles.
Cotonou le 07 Mai 2020
Le Parti Communiste du Bénin.
*****************************************
Anti-Manuel (Suite)
La lecture que nous nous proposons de faire de
«Manuel» admet des conditions très intéressantes ;
celles-ci sont liées à la variabilité de l’espace objet
des «classes supérieures» et celle corrélativement
du dual avec le temps. «Manuel» fige ses prémisses
à l’état de domination actuelle des classes
dirigeantes et les stratégies sont conçues pour
maintenir cette rigidité. Le contexte philosophique
est celui des idées économiques de Hayek avec les
formalisations d’un Atlan ou d’un Petitot. Nous
n’insisterons pas davantage sur cette question.
A la page 16 de «Manuel», on peut lire :
« Si l’ascension des classes inférieures peut être
contenue assez longtemps, l’élite peut parvenir à la
dominance de l’énergie, et le peuple, par
consentement (souligné par nous) ne tiendra plus
alors une position de ressource énergétique
essentielle ».
Et en page 17, un sous-titre important :
« Consentement, la première victoire ».
En page 17, il est précisé :
« Un système d’arme silencieuse opère à partir de
données obtenues d’un public docile par des
moyens légaux ».
A partir de là, nous pouvons énoncer la
première victoire d’un peuple révolutionnaire
comme exact opposé de la première victoire de
l’élitisme. Le rejet manifeste de la domination des
classes dirigeantes par le peuple est la condition de
départ pour la libération du joug de l’oppression et
de la servitude. Une fois cela obtenu, faudra-t-il
organiser la libération effective en commençant par
des actions les plus légales possibles qui
encouragent les travailleurs et les peuples à
poursuivre dans leurs avancées. Il doit être admis
que les conditions subjectives auront été déjà
créées pour l’instruction de tous et de chacun dans
sa langue maternelle ainsi que cela se conçoit
aujourd’hui. Le caractère légal des méthodes tient
au fait que les progrès ininterrompus constituent la
caractéristique de la pratique humaine malgré les
hauts et les bas que l’on peut observer de temps à
autre. Nous prenons en compte le trend général du
mouvement historique de l’homme et plus
particulièrement les progrès spécifiques de l’espèce
actuelle. Il n’y a rien à supputer de sa disparition en
tant qu’espèce. Ce n’est en tout cas pas les thèses
de Malthus qui pourraient déterminer une
mutation débouchant sur une autre espèce stable,
ni l’élitisme tel qu’il se définit dans «Manuel». Peutêtre, la résistance de groupes d’hommes
particuliers aux affections s’attaquant au génome
lui-même tels le SIDA, les hépatites B et C, etc.,
constituerait-elle une indication aux prochaines
mutations pour l’homme futur ? La science, nous
semble-t-il, n’a pas encore prouvé des mutations
possibles à partir de phénomènes sociaux et les
groupes d’hommes socialement privilégiés capables
d’instaurer des cotisations individuelles pour la
pérennité de leurs groupes n’ont pas encore
provoqué des mutations ayant conduit à des
espèces stables. Les cotisations individuelles ont
toujours existé dans tous les groupes sociaux, y
compris chez les plus démunis (tontines, etc.).
La suppression de plaies du genre Homo en une
seule espèce, telle la suppression de l’exploitation
de l’homme par l’homme pourra permettre que les
mutations ultérieures se produisent dans une
espèce moralement très évoluée et les temps futurs
connaîtront la poursuite des progrès des
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Hominidés. Il est peut-être idéologique de faire
cette hypothèse qui ne peut pas ne pas reconnaître
la lutte des classes à la base de la société actuelle.
Et si l’on peut prouver que c’est la lutte des classes
que pratiquent aussi les classes dirigeantes, la
reconnaissance de ce fait est aussi la garantie d’un
progrès moral à soutenir pour des objectifs que
nous ne pouvons contrôler, mais souhaiter en être
dignes, respectables et respectueux des autres. »
ECHOS DE NOS REGIONS.
L’ATLANTIQUE SOUS LE CORONAVIRUS.
I- La survie devient compliquée pour les
populations de l’Atlantique
Les mesures de confinement dans le cordon
sanitaire pour cause de coronavirus n’épargnent pas
le département de l’Atlantique. Ainsi,
l’impossibilité d’en sortir ou d’y entrer affecte
gravement les activités de production de toutes les
couchent sociales, surtout les petits producteurs :
revendeuses, artisans, conducteurs de taxi-moto
(zémidjans), chauffeurs de minibus (tokpa-tokpa),
etc.
Si l’on prend le secteur du transport, on peut
constater que malgré la baisse relative et les
fluctuations du prix du kpayo, circuler dans le
département coûte cher. Les voyages qui vous
prenaient 500F sont désormais à 700F, ceux à
1000F passent à 1500, de 1500 à 2000 ou plus pour
les taxis, ainsi de suite.
Sur les marchés, les prix flambent aussi. L’huile
végétale importée qui était à 600-700F le litre subit
une hausse ; tantôt c’est 800 tantôt 900F. Le bidon
de 25L, grimpe à 18.000F. La mesure de maïs, une
bassine moyenne qui était à 1000F devient 1200, le
kg oscille entre 250 et 300F contre 150-200F avant
l’instauration du cordon sanitaire. L’oignon passe
de 13.000 à 22.000 le sac. La tomate fruit qui
pouvait coûter 200-300 le tas à 1000F. Le poisson
fumé de 3.000F est cédé à 6000, et cela après les
supplications de l’acheteur à l’endroit de la
revendeuse.
Mais ce qu’il y a derrière tout cela, c’est à la fois le
refus du pouvoir de trouver des compensations à
ceux et celles dont les activités sont gravement
impactées par le confinement et surtout les
tracasseries et la répression que la police abat sur
les populations.
Du fait des barrages aux frontières du cordon, sans
discernement, ceux qui n’ont pas d’autre issue pour
mener leurs activités sont contraints de chercher des
détours pour faire rentrer ou sortir leurs produits
(généralement les vivres). Lorsqu’ils sont surpris,
ils sont confrontés à deux attitudes des agents de la
police. Il y a ceux qui ne connaissent que le langage
de la chicotte ou des matraques, il y a ceux qui
prennent les passe-droits. Parfois, c’est au barrage
même que les passe-droits se prennent chez ceux et
celles qui tiennent à faire passer leurs marchandises.
Les plus zélés des agents s’adonnent à la répression.
C’est ainsi que certains arrachent les motos qu’ils
envoient à la fourrière, donnent des coups de
chicotte ou de matraque dans le dos ou sur la nuque
de zémidjans. Pour ne pas risquer de perdre leurs
motos qui mettraient plusieurs jours à la fourrière
ou beaucoup de temps, certains versent des passedroits dépassant l’amende à payer.
Certaines images diffusées sur les réseaux sociaux
montrant des policiers en train de faire subir des
actes de torture aux usagers sont prises dans le
département de l’Atlantique. De nombreux cas se
sont produits à Ouidah, Kpomassè, Toffo, Allada,
etc. On peut relever le cas de Pahou (Ouidah) qui
aurait pu tourner au drame. Un policier assène un
coup de matraque à la nuque d’un zem, parce que
son cache-nez pendait à son cou. Le zem tombe en
syncope sur-le-champ. Heureusement, il aura la vie
sauve après sa prise en charge au centre de santé.
Tout cela, en toute impunité. La direction de la
police se contente de promettre des sanctions sans
prendre les mesures administratives élémentaires
contre les fautifs en attendant les sanctions pénales
et civiles (réparations) de la justice.
On voit bien que, non seulement le pouvoir ne fait
rien pour soulager les peines des populations, pire il
envoie la police qui use de brutalité contre elles là
où tout au plus il faut verbaliser ou rappeler aux
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gens les mesures barrières à observer. En gros, la
vie des gens ne préoccupe pas le pouvoir et ses
hommes de main. Il y a des foyers qui affrontent de
grandes difficultés : le mari ne travaille plus ou
rapporte moins qu’avant ; cette situation pèse sur la
femme qui doit assurer le repas du soir au moins ; la
fille qui sert dans un restaurant populaire (service
de repas sous les hangars ou au bord des rues) est
obligée de venir au secours de la famille avec son
revenu de la journée ou un reste de repas qu’elle
ramène. Parfois, c’est des engueulades dans le
couple.
Du fait de l’école qui a fermé ses portes, les enfants
mangent plus de fois que d’ordinaire et cela pèse
sur les bourses.
A tout cela, s’ajoute désormais, avec les pluies qui
commencent, les flaques d’eau importantes qui
rendent l’accès à certains marchés difficiles et des
voies de plus en plus impraticables. Il y a des zones
où dès qu’il pleut, il y a presque toujours coupure
d’électricité en dehors des coupures devenues de
routine qui interviennent plusieurs fois dans la
journée. Tout cela jouant sur le commerce ou le
travail des soudeurs, coiffeurs, vendeuses de
produits congelés, etc.
Faut-il signaler que malgré les risques de contagion
au coronavirus, la campagne électorale se déroule
dans le département avec des rassemblements de
foule ou des regroupements dans des maisons sans
aucun respect des mesures de précaution ! Et cela,
ce sont les partisans de la rupture qui le font.
Comme quoi, l’exemple du chef est copié
impunément pour le malheur des populations
analphabètes.
Ce n’est là qu’une synthèse de nos envoyés sur le
terrain.
Aské M.
II- Crise sanitaire sans mesures
compensatoires :
Les vendeuses et vendeurs livrés à la ruine
financière aux conséquences incalculables
Ils sont nombreux, les vendeuses et vendeurs livrés
à la ruine de leurs activités et par ricochet
exposés à la misère. Depuis quelques semaines,
la crise sanitaire liée au COVID-19 ne cesse
d’avoir d’impacts négatifs sur les activités
économiques de ces derniers dans la commune
d’Abomey-Calavi et ses environs.
Une dame, domiciliée à Sékou (dans la
commune d’Allada) a comme activité, la production
et la commercialisation du fromage à base du Soja.
Au départ, avant la pandémie du Coronavirus, elle
quitte Sékou pour livrer son stock de fromage à ses
clientes à Mènontin (Cotonou) ; et pour un stock de
30.000fcfa, elle rentre au moins avec une somme de
25.000Fcfa par jour. Elle fait ce tour deux fois par
semaine. Chose curieuse et étonnante, à la première
semaine de confinement et de l’installation des
cordons sanitaires, la mévente a secoué ses clientes
au point où elle rentre avec une somme de 5.500f
CFA. Le lundi surpassé, son chiffre d’affaires a
chuté vertigineusement et elle est rentrée avec un
montant de 3.500F CFA dans lequel elle doit
s’assurer le déplacement, alors qu’elle doit payer la
tontine. Désespérée et inquiétée par la ruine de son
activité et de son capital financier elle ne sait plus à
quel saint se vouer et ne songe plus à continuer
ladite activité. Cette dame n’est pas seule dans le
cas.
Une autre dame, balayeuse des lieux de vente
de certaines vendeuses au marché de Cococodji
s’est pratiquement retrouvée dans les mêmes
conditions pitoyables. Alors qu’elle avait l’habitude
de balayer les lieux de ventes pour les vendeuses, et
se faire payer 50f par place de vente pour subvenir à
ses besoins et ceux de ses enfants, elle devient une
victime des impacts négatifs de la pandémie du
COVID-19. Par jour elle rentre avec au moins
500f. A sa surprise, un jour, à peine finissait-elle de
balayer une place d’une de ses clientes, quand la
propriétaire d’une autre place envoie son enfant lui
dire de ne plus venir mettre au propre sa place, et
que l’enfant se chargerait de jouer ce rôle. Ce fut le
même langage chez d’autres également. Le
deuxième jour de cet événement, la même scène
s’est reproduite. Emportée par ce choc et le
désarroi, elle s’est fondue en larme se confessait à
ceux qui voulaient s’informer de ce qui lui était
arrivé : Comment subviendrait-elle à ses besoins et
à ceux de ses enfants telles qu’on la refoulait ? A la
suite de ses pleurs, quelques femmes ont dû
souscrire pour lui venir en aide, ce jour-là.
Au regard de toutes ces considérations, il est
donc clair que les gagnepetits souffrent
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énormément et connaissent leur chiffre d’affaires à
la baisser. La faim sévit avec acuité et chaque
ménage vit cette situation péniblement. Il faut
craindre qu’à cette allure cette situation ne conduise
progressivement les gens à la tombe.
Charles ADOUNSI
Evolution des prix dans quelques marchés
Le poisson est si cher que les revendeuses ont renoncé
temporairement à sa vente.
Evolution des prix au marché de Womey
(Abomey-Calavi)
Maïs (100kg) 14.000 19.500
Soja (100kg) 10.500 15.000
Gari (1kg) 225/250 300/350
Evolution des prix au marché de Togba
(Abomey-Calavi)
Maïs (100kg) 15.000 18.000
Sorgho : 20.000 26.000
Soja (100kg) 26.000 28.000
Gari : 225 250
III- Crise sanitaire et répression policière : cas
de Sèhouè
Le Mardi 28 Avril 2020, il y a eu des abus de la police sur
une religieuse traditionnelle (Vodounsi).
Tout est parti d’un policier qui a giflé une
religieuse traditionnelle qui tentait de contourner le
barrage du cordon sanitaire à Sèhouè (Commune de
Toffo). En plus, elle a été conduite au poste de police.
Ulcérée par ce forfait, elle entre en transe et pousse des
cris qui alertent les autres religieux et religieuses ainsi
que la population. Il s’en suit un soulèvement de ces
derniers qui (dans leur accoutrement et avec leurs
instruments de musique) marchent sur le commissariat
pour exiger la libération de la religieuse et les
réparations du sacrilège. La police rejette ces demandes
et disperse les protestataires à coups de gaz
lacrymogènes. Des religieuses auraient perdu leurs
perles et autres parures au cours de cette dispersion.
Cela ne manquera pas d’envenimer la situation.
Ainsi, la police de Sèhouè foule au pied la tradition et
réprime alors que rien ne se fait pour soulager les
difficultés à vivre des populations.
Charles A.
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