Editorial : Piller sans merci les travailleurs et le pays, réduire le peuple et les citoyens au silence

Ces derniers jours ont connu l’avalanche de lois et décrets allant tous dans le sens de faire des citoyens du Bénin des sujets taillables et corvéables à merci. Les nouvelles taxes au péage et au pesage ainsi que sur les réseaux sociaux sont décidées sans passer par le parlement, et applicables sans délai. De l’autre côté, les lois les plus scélérates sont votées et promulguées afin d’une part de pressurer encore plus les travailleurs et le peuple, et d’autre part de les réduire au silence. La nouvelle loi sur la grève supprime dans les faits ce droit et laisse les coudées franches et libres au pouvoir et au patron de surexploiter et d’opprimer les travailleurs. Quant aux lois portant charte des partis et code électoral, elles suppriment également dans les faits les droits politiques des classes et couches populaires, légalisent le vote censitaire et instaurent le pouvoir des riches mafieux au service d’une dictature autocratique.

L’arsenal juridique de la dictature autocratique et prédatrice de Talon est pour l’essentiel achevé. L’objectif de cette armature juridique est connu et vécu : permettre au clan au pouvoir de piller sans merci les travailleurs et le pays et réduire le peuple et les citoyens au silence. Il reste qu’un tel système est voué à l’échec. Au peuple donc de jouer sa partition : mieux s’organiser pour mettre fin à un tel système tyrannique, affameur et rétrograde.
La Rédaction
La nouvelle charte des partis politiques : Une loi anti-démocratique et anti-constitutionnelle
La Cour Djogbénou a validé le 28 août 2018 la nouvelle loi portant Charte des partis politiques au Bénin votée par l’Assemblée Nationale le 26 juillet 2018. Et ce, malgré la dénonciation par tous les acteurs politiques attachés à la démocratie dans notre pays. Mais, le contraire aurait étonné, car tout le monde sait que l’auteur de cette loi n’est autre que Talon, et l’agent Djogbénou n’est que la voix et la plume du maître qui veut en finir avec la démocratie et les libertés politiques conquises.
Mais tout le monde sait déjà que le vote par une Assemblée d’un texte de loi et sa validation par le juge constitutionnel ne confèrent pas à celle-ci un caractère démocratique. Autrement, l’apartheid ou la Loi fondamentale du PRPB-Kérékou seraient des monuments de démocratie.
La nouvelle charte des partis politiques est anti-démocratique pour plusieurs raison. La première, elle ne dissocie pas la création d’un parti de son ancrage ou assise territoriale. Exiger, dès le départ, l’ancrage de 15 membres fondateurs par commune est contraire à la liberté d’association du citoyen en partis politiques, contraire à la démocratie. C’est pourquoi, Philippe Noudjènoumè montre clairement que pour la démocratie et le respect des libertés, il faut :
« 1°-Dissocier l’existence d’un parti de son ancrage ou assise territoriale.
Un parti c’est un groupe d’hommes (qu’importe le nombre au départ) se donnant un programme politique - avec ou sans philosophie ou idéologie affirmée -, pour la conquête ou l‘exercice de pouvoir, et une direction politique.
2°- Dissocier l’existence du parti du financement public.
Un parti peut exister sans recevoir de financement public. Il faut remplir des critères pour recevoir un financement public. »
La nouvelle charte des partis intervient comme si le Bénin était devenu une fédération de communes pour que l’enregistrement au niveau de l’Etat fédéral d’un parti suppose une représentation dans chaque Etat-commune
Le Crépuscule
du matin N° 96 du 3 septembre 2018. Prix : 50 francs
Organe de liaison du Parti Communiste du Bénin
Directeur de Publication : Philippe NOUDJENOUME -- Rédacteur en Chef : Jean Kokou ZOUNON
fédérée. Exiger un nombre élevé (1155 dans le cas d’espèce) de membres fondateurs d’une organisation est une attaque contre la liberté d’association.
Ensuite, la Charte des partis dispose : « Les partis politiques sont tenus de participer aux élections législatives, communales et locales. Tout parti politique perd son statut juridique s’il ne présente pas de candidats à deux (02) élections législatives consécutives »
Voilà encore là, des dispositions anti-démocratiques. En régime démocratique, la participation du citoyen à une élection et au vote est un droit et non une obligation. Le citoyen peut s’abstenir et appeler à l’abstention et au boycott pacifique. Au nom de quel principe démocratique, le parti qui organise un tel droit (d’abstention et/ou de boycott) des citoyens doit encourir une sanction ? Au nom de quel principe démocratique la participation d’un parti à une élection est réduite à celle de présenter des candidats et exclut du coup et de fait, l’appel à l’abstention, au boycott ? Pourquoi un parti qui appellerait à une abstention, ou serait empêché de tout autre manière de présenter des candidats à deux élections législatives consécutives nuirait à la démocratie pour encourir la dissolution ?
Le projet de type fasciste du pouvoir de Talon portant Code électoral accroît en plus les obstacles à cette présentation de candidats avec des mesures censitaires de caution financière de 250 millions, soit 6250 fois le smig que tout le monde ne gagne même pas au Bénin.
Enfin la nouvelle Charte se veut rétroactive. Les partis déjà existants ont six mois pour se conformer aux nouvelles dispositions. C’est une atteinte aux droits acquis. C’est comme si l’on demande à l’employé recruté selon la loi et exerçant sur la base du BEPC, d’exhiber dix ans plus tard, sous peine d’être licencié, le Bac exigé par un nouveau texte pour les nouveaux recrutements.
Tout donc dans cette loi sur la Charte des partis s’attaque frontalement à la liberté d’association politique du citoyen et à la démocratie. Elle fait partie de l’habillage juridique de la dictature autocratique en oeuvre et qui s’attaque à tous les droits de l’homme, du citoyen, du travailleur et à la liberté d’entreprendre. Elle, ainsi que le nouveau code électoral doivent être combattus et abrogés pour la restauration de la démocratie et des libertés chèrement conquises.
Roger


Crise économique et misère au Bénin sous la Rupture :

Quand la BCEAO confirme la chute des activités et de la circulation de l’argent .
Le journal, "L’économiste" n° 1238 du 29 août 2018 publie dans un article titré à la Une : « Financements des entreprises publiques en 2017 au Bénin : Baisse de 25 % des crédits bancaires octroyés ». On lit que « De 1112,1 milliards FCFA en 2016, le montant des crédits octroyés par les banques en activité au Bénin chute en 2017 pour se retrouver à 829,2 milliards FCFA selon le rapport sur les conditions de banques dans l’Union Economique et Monétaire Ouest africaine ». Alors que la tendance est à la hausse dans l’ensemble de l’Uemoa (4,1%) et dans la plupart des pays de l’Union, le Bénin est le pays de la plus forte chute (-25,44 %) avant le Niger (-10,22 %) et le Mali (-4,25 %).
La chute des crédits bancaires octroyés d’une telle ampleur en 2017 indique la profondeur de la baisse des activités et de la crise. Les bavardages sur les performances du pouvoir de Talon doivent être tempérés si les auteurs pouvaient dire la vérité au peuple.
Ensuite, qui dit chute de plus de 25 % des crédits octroyés par les banques, soit d’un montant de 282,9 milliards FCFA dit nécessairement déflation, diminution de l’argent et de la circulation de l’argent. Les masses populaires l’ont senti, vécu dans leur quotidien, dans l’aggravation de leur misère et l’ont clamé. Le pouvoir de Talon, ses zélateurs comme Gbégnonvi ont rétorqué qu’il s’agissait de la raréfaction de l’argent sale. L’argent provenant des crédits octroyés par les banques est-il également assimilé à de l’argent sale ?
Le pouvoir de Talon est mis à nu, et par l’autorité monétaire, l’autorité en charge de l’argent.
Jean

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