REVOLUTION EN ARMENIE


Le 8 mai 2018, le pouvoir en place en Arménie (dont la capitale est Erevan) est renversé par la rue et l’opposant Nikol PACHINIAN est imposé par le peuple au Parlement qui l’élit premier ministre d’Arménie alors que son groupe ne compte que 9 députés à l’Assemblée sur 105. Ce résultat est l’expression de ce dont a été capable le peuple arménien quand il s’est décidé à prendre en main son destin contre l’oligarchie corrompue qui dirige le pays et qui a ruiné le peuple. Nous vous livrons dans les lignes qui suivent une description des événements qui ont abouti à la victoire de cette révolution.

LU POUR VOUS
« Révolution de velours », coup de théâtre et grève générale… Trois semaines qui ont bouleversé l’Arménie
Le Monde.fr avec AFP | 08.05.2018 à 14h18 • Mis à jour le 08.05.2018 à 14h49

PartaDès le 13 avril, des mouvements de contestation émergent. Ils deviendront encore plus importants à partir du 17 avril, jour où M. Sarkissian, - président de 2008 à 2018-, est élu premier ministre par le Parlement.
Depuis la réforme constitutionnelle de 2015, qui a transformé l’Arménie en république parlementaire, le pouvoir exécutif réel est désormais entre les mains du premier ministre. Pour l’opposition, ce changement de la Constitution avait uniquement pour but de maintenir au pouvoir M. Sarkissian…….
Dès le résultat connu, des dizaines de milliers de personnes manifestent dans tout le pays, à l’appel de l’opposant et député Nikol Pachinian. Dans la capitale, Erevan, les manifestants bloquent l’accès aux principales rues, au ministère des affaires étrangères, ou encore au service des impôts.
- 22 avril : Pachinian interpellé, des militaires rejoignent les manifestants
Alors que le mouvement ne faiblit pas dans la rue, les deux adversaires, MM. Sarkissian et Pachinian, se retrouvent le 22 avril pour une brève entrevue dans un grand hôtel d’Erevan. Mais la discussion tourne court.
« Je suis venu ici pour discuter des termes de votre démission et des conditions d’une transition pacifique et sans heurt du pouvoir », lance d’emblée Nikol Pachinian à Serge Sarkissian. « Les enseignements du 1er mars n’ont pas été tirés », menace alors le premier ministre, dans une référence aux événements de 2008. Cette année-là, au moment où M. Sarkissian parvenait au pouvoir dès le premier tour de la présidentielle, dix personnes furent tuées lors de violents affrontements avec la police. Le jour de la rencontre entre les deux opposants, le ministère de l’intérieur faisait d’ailleurs savoir, dans un communiqué, que les forces antiémeutes étaient autorisées « à recourir à la force ».
« Personne n’a osé et n’osera nous tenir un langage de menaces. Je vous le dis : vous ne comprenez pas la situation qui règne dans le pays. Elle est différente de celle que vous connaissiez il y a quinze ou vingt jours […]. Le pouvoir est passé aux mains du peuple », riposte alors le député de l’opposition, qui fut l’un des meneurs des manifestations de 2008. Quelques instants plus tard, M. Pachinian, qui prône désormais une « révolution de velours » est interpellé par la police, ainsi que deux cents manifestants.
- Mais le lendemain, le 23 avril, près de deux cents militaires en tenue rejoignent les protestataires dans la rue. Un tournant dans le mouvement de contestation.
- 23 avril : Serge Sarkissian démissionne, la rue exulte
Et soudain, c’est l’explosion de joie dans les rues d’Erevan. Après une dizaine de jours de manifestations massives, Serge Sarkissian annonce son départ le 23 avril dans la soirée : « J’abandonne la direction du pays. » La présence inattendue de militaires avec les manifestants a précipité cette démission surprise. « Nikol Pachinian avait raison. Et moi, je me suis trompé », reconnaît M. Sarkissian.
Sur la place de la République, au cœur d’Erevan, où se trouve le siège du gouvernement, des milliers de personnes se réunissent, brandissant des drapeaux arméniens, s’embrassant et dansant. Dans plusieurs quartiers de la capitale, les propriétaires de petits commerces installent des tables dans la rue et ouvrent des bouteilles de vin, invitant les passants à boire un verre à l’avenir du pays.
Alors que Karen Karapetian, proche de M. Sarkissian, est nommé premier ministre par intérim, M. Pachinian demande à rencontrer le nouveau chef du gouvernement et se dit prêt à gouverner.
- 1er mai : Pachinian échoue à se faire élire, il appelle à « un blocage total » du pays
Bien que M. Sarkissian soit parti du pouvoir, les manifestants ne relâchent pas la pression dans les rues d’Erevan : ils réclament une passation de pouvoir pacifique et des législatives anticipées.
Mais le 1er mai, le retournement de situation est total. Après plusieurs heures de débat au Parlement, les élus rejettent la candidature de l’opposant Nikol Pachinian au poste de premier ministre.
Ce dernier avait promis quelques heures plus tôt un « tsunami politique » s’il n’était pas élu. Il n’y a pas manqué : peu après le rejet de sa candidature, il appelle au « blocage total » des routes, trains et aéroports dans le pays, dès le lendemain. S’adressant à ses dizaines de milliers de partisans réunis au centre d’Erevan, il les appelle à « la désobéissance civile ».
Mais dès le 2 mai, l’ancien journaliste appelle ses partisans à mettre fin aux manifestations. Il affirme avoir obtenu le soutien des quatre forces politiques présentes au Parlement pour son élection au poste de premier ministre le 8 mai. Et cette fois-ci, aucun coup de théâtre ne survient. Réuni en séance extraordinaire mardi matin, le Parlement élit M. Pachinian au poste de premier ministre, mettant un terme à la « révolution de velours ».
La leçon est claire et sans appel. Un peuple décidé et déterminé est plus fort que n’importe quel dictateur et/ou n’importe quelle clique de comploteurs corrompus au sommet de l’Etat. Le peuple arménien a mis en œuvre sa souveraineté dans la rue. Ni le Parlement pourri, ni le gouvernement, ni aucune institution n’a pu résister.
Vive la Révolution !
COMMUNIQUE AUX TRAVAILLEURS, A LA JEUNESSE ET AU PEUPLE
Désignation des membres de la Cour Constitutionnelle par le Parlement :
Une Assemblée vassalisée pour une Cour Constitutionnelle aux ordres de Talon

Le lundi 14 mai 2018, le Bureau de l’Assemblée nationale a désigné ses quatre représentants devant siéger à la Cour Constitutionnelle à partir du 10 juin prochain. Il s’agit de Joseph Djogbénou, Rigobert Azon, Moustapha Fassassi et Razaki Amouda Issifou. L’Assemblée nationale aura ainsi désigné comme ses "représentants", un ministre en exercice de Talon, Joseph Djogbénou, actuel ministre de la Justice et d’autres proches du Président Talon tel Rigobert Azon.
Le peuple entier observe ainsi avec émoi et indignation que le Bureau de l’Assemblée nationale, sous la direction de Houngbédji et Gbian et sous la bénédiction des Bruno Amoussou, Mathurin Nago et autre Kolawolé Idji n’a trouvé rien de mieux que d’offrir à l’autocrate Talon une Cour Constitutionnelle à la dévotion absolue de ce dernier pour la mise à mort programmée de la démocratie au Bénin.
Il revient, selon la loi, au Président de la République, Patrice Talon de désigner trois représentants pour compléter à sept le nombre des conseillers de la prochaine Cour Constitutionnelle. Mais avec les membres à lui déjà offert (à quel prix et sous quel contrat ?) par l’Assemblée nationale, Talon est assuré de contrôler la nouvelle Cour avec en son sein (et certainement à sa tête) des éléments défenseurs de la restauration de la dictature autocratique, tel un Joseph Djogbénou.
Depuis deux ans à la tête du Ministère de la Justice, Joseph Djogbénou est connu comme l’idéologue de la restauration d’un pouvoir de dictature autocratique et d’un Etat de non droit et le théoricien de la gouvernance du pays par la ruse et la rage. Les tentatives de dissolution des organisations estudiantines, le projet funeste de révision de la Constitution, la défense du retrait du droit de grève aux travailleurs de l’éducation nationale, de la santé et de la Justice et les mesures fascistes contre les grévistes, la défense de la transformation des réunions du Conseil des ministres en tribunaux, jugeant et délivrant des lettres de cachet contre les opposants politiques à embastiller, l’immixtion récurrente de l’exécutif dans le judiciaire et la justification de tous les forfaits des juges à ordre contre l’Etat de droit, la couverture de la politique de pillage et d’accaparement des biens publics, d’impunité des "rupturiens", de famine du peuple, voilà quelques hauts faits de Djogbénou depuis deux ans. Il n’est pas jusqu’aux refus d’exécution des décisions de la Cour Constitutionnelle sortante que le ministre porte-parole du gouvernement, Joseph Djogbénou, n’ait pas cautionné.
Il est alors clair, aux yeux de tous aujourd’hui, qu’avec des hommes comme Joseph Djogbénou et la majorité acquise à Talon, la gouvernance par la ruse et la rage s’installe à la Cour Constitutionnelle, clé de voûte du système institutionnel. Le boulevard est ouvert pour la justification par la Cour Constitutionnelle de tous les forfaits et parjures des hommes du pouvoir actuel. Les tripatouillages, fraudes et hold-up pour les victoires électorales de Talon sont assurés. Bref, l’Etat de droit au Bénin est terminé pour laisser place à la couverture légalisée d’une dictature de type fasciste.
Mais le Parti Communiste du Bénin sait qu’aucune dictature ne peut vaincre un peuple organisé. Car, c’est au peuple qu’appartient et demeure la souveraineté. Notre peuple a vaincu des dictateurs. Des peuples de par le monde nous en donnent des exemples.
C’est pourquoi, en ces moments critiques pour notre pays et sa démocratie, le Parti communiste du Bénin appelle les travailleurs, la jeunesse et peuple ainsi que tous les démocrates à développer et à renforcer partout, leur niveau et formes d’organisation et de lutte pour arrêter le pouvoir de dictature autocratique de Patrice Talon et instaurer un pouvoir à leur profit.
Cotonou, le 16 mai 2018
Le Parti Communiste du Bénin
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