Divers combats populaires contre la faim, les brimades
Seule la lutte paie

 

Depuis quelques temps, plusieurs composantes du peuple, dépassées par la faim planifiée, les actes de répressions dans les rues de la part du pouvoir de Patrice Talon, manifestent en dépit de tout et de diverses manières.


On note des luttes des travailleurs des collectivités locales, on note celles du secteur de l’éducation et des révoltes des populations contre la faim, les brimades, les injustices de tous genres. Elles suscitent l’adhésion et l’admiration de toutes les couches populaires. Les manifestations contre la dégradation accrue des conditions de vie et de travail dans plusieurs secteurs d’activités commencent par avoir leur fruit. Ainsi, tout le personnel de la municipalité de Gogounou, agents administratifs et de service à qui on doit des mois de salaires et des reliquats de salaires, indemnités de risque, ont, le lundi 11 mars 2024 par une grève générale, paralysé les activités. Le pouvoir échoue dans ses tractations de contenir le mouvement et se trouve obligé, contraint de satisfaire leurs revendications. Dans une circulaire conjointe, le ministre des finances et celui de la décentralisation ont annoncé la légitimité de la revalorisation des salaires aux agents des collectivités locales. La lutte a payé et il revient aux agents d’exiger la prise en charge de cette revalorisation par l’Etat quel que soit le statut et les possibilités financières des communes.

 

Dans le secteur de l’éducation, les enseignants conscients du rôle qu’ils jouent dans la formation des apprenants, indignés par la mise en berne de l’école, prennent leurs responsabilités, posent les problèmes qui rongent l’enseignement avec les conséquences néfastes sur le devenir du pays. Sous la direction de la Fédération des Syndicats de l’Education National (FéSEN/CSTB) les enseignants des trois ordres décident d’observer un mouvement de grève, le 7 mars 2024 pour la résolution des problèmes. L’adhésion des masses populaires à cette grève et son succès retentissant donne du plomb dans les ailes au pouvoir de Talon. Les travailleurs, les enseignants n’entendent pas démordre tant que leurs revendications ne sont pas prises en compte et satisfaites convenablement. Ils projettent de nouvelles manifestations jusqu’à la satisfaction complète de leurs revendications. Vu la force du mouvement et son large soutien populaire, le gouvernement se réunit en conseil extraordinaire des ministres, le lundi 18 mars 2024 pour accorder satisfaction à quelques-unes des revendications des enseignants (Aspirants aux Métiers d’Enseignement). Là encore la leçon est claire : Seule la lutte paie. Pour la poursuite du mouvement et la satisfaction totale des exigences, ils ont décidé d’une grève pour le mardi 26 mars après un sit-in le mercredi 20 mars 2024 sur le Ministère de l’Enseignement Secondaire de la Formation Technique et Professionnelle, représentant les trois ordres d’enseignement ainsi que décidé par le pouvoir.


Il ressort de ces mouvements variés et de la grève, que les luttes donnent des acquis et que leur poursuite est nécessaire et indispensable pour avancer et vaincre.

 

Du point de vue des brimades et des injustices, on voit également des populations s’organiser sans coup férir et aller à l’assaut d’entités du pouvoir pour la conquête de leurs droits. Ainsi, les jeunes et les populations de Kalalé victimes de la barbarie du pouvoir dans les opérations de contrôle des casques, qualité de casque, de pneus de motos et autres, décident et agissent avec vigueur, ce lundi 19 mars 2024. Elles se sont soulevées et envahies le commissariat de l’arrondissement pour aller arracher leurs motos saisies de force. Les mêmes exploits ont été réalisés par les populations dans la commune de Bembérékè, sur le commissariat le dimanche 10 mars 2024 pour libérer trois jeunes gardés à vue. A Tchaourou, le 4 mars 2024 contre la répression et les brimades des forces de l’ordre dans le cadre des mesures répressives contre les automobilistes et motocyclistes, les populations n’ont pas hésité à en découdre avec elles. A l’issue de leur action, les motos arraisonnées, ont été récupérées et remises à leurs propriétaires.

 

Dans le département de l’Ouémé, à Hêtin, Commune de Dangbo, les 24 et 27 février 2024, les agriculteurs se sont levés pour rejeter les taxes iniques dont elles sont victimes les jours de marchés. Les agents de la police et de la municipalité commis pour l’exécution de ces basses besognes ont été débordés par les manifestants. Et depuis lors, les pauvres paysans, agriculteurs peuvent circuler librement et venir au marché.

 

Ce qui est visible et perceptible, c’est que les masses populaires du Nord au Sud, de l’Est à l’Ouest se battent contre la politique désastreuse de Patrice Talon pour leurs droits piétinés et contre sa gouvernance qui crée la faim, occasionne des brimades. Toutes ces luttes ont permis d’avoir quelques parcelles de victoires. Elles doivent être saluées, applaudies. Ce sont des exemples à encourager, à galvaniser au sein de tous les compartiments du peuple. C’est cette voie que les masses populaires ont empruntée qui commencent par donner des fruits et qui permettra de garantir le pain, de reconquérir les libertés et de satisfaire les exigences pressantes et urgentes du peuple. La poursuite de ces luttes sans relâche, avec détermination et persévérance est le gage pour la satisfaction des revendications et garantir un lendemain meilleur !
Seule la lutte paie ! Seule la lutte libère !

Afi Tossou

La Flamme N°542 du 22 mars 2024