Mini-sommet de la CEDEAO à Abuja au Nigéria
Mission de bons offices ou mission pour les maîtres impérialistes ?


Le 18 juillet 2023 à Abuja en République fédérale du Nigeria, s’est tenu un mini-sommet des Présidents de la CEDEAO. Y ont pris part, les Chefs d'État et de Gouvernement suivants : Bola Ahmed Tinubu, de la République Fédérale du Nigéria ; le Général Umaro Sissoco Embalo de la République de Guinée-Bissau; Patrice Talon de la République du Bénin ; Mohamed Bazoum de la République du Niger. Il y avait aussi M. Omar Alieu Touray, Président de la Commission de la CEDEAO. Du communiqué publié à l’issue de ce mini-sommet, on peut retenir :
« S'agissant de la situation politique dans l'espace CEDEAO, les dirigeants ont :


- décidé de relancer le dialogue au plus haut niveau avec les trois Etats membres en transition et souligné leur volonté de voir un retour rapide à l'ordre constitutionnel dans les Etats membres, conformément aux protocoles pertinents de la CEDEAO et aux chartes de transition de chacun des pays;
« Sur la situation sécuritaire dans la région, la Troika+1 a:


- réitéré la détermination de la CEDEAO à apporter une réponse régionale robuste aux menaces à la paix et à la sécurité. La réponse régionale prendra en compte la mise en œuvre rapide d'un plan d'action révisé de la CEDEAO pour l'éradication du terrorisme dans la région ainsi que la collaboration avec d'autres initiatives de sécurité. La réponse peut également inclure un appui direct aux États membres dans leur lutte contre le terrorisme;
- réaffirmé le ferme engagement de la CEDEAO à financer le mécanisme de sécurité régionale à partir des ressources propres de la région;
A cette fin, S.E.M. Patrice Talon, Président de la République du Bénin, effectuera une visite de consultation dans les trois pays concernés, au nom de la Troika;


A propos de la mission assignée au Président du Bénin, Patrice Talon, son Ministre des Affaires Etrangères Monsieur Olushegun BAKARI a, au cours d’une conférence de presse animée le 19 juillet 2023, déclaré qu’il ne s’agira pas pour Patrice Talon « de se substituer aux médiateurs Mahamadou Issoufou (ancien Chef d’État du Niger), Goodluck Jonathan (ancien Président nigérian) et Boni Yayi (ancien Président béninois).


On peut observer que les Chefs d’Etat de la CEDEAO font des réunions sur réunions depuis plusieurs années sur les questions sécuritaires mais sans résultats concrets. Pour preuve, la persistance des agressions terroristes de Boko Haram au Nigéria par exemple. Pendant ce temps, les pays en transition mis à l’index déploient des initiatives militaires avec succès contre les terroristes. Lors du sommet de Bissau le 08 juillet dernier, on a vu le Président Tinubu se répandre en invective contre les coups d’Etat et les pays en transition. Lorsque le Mali a demandé sans délai le départ de la MINUSMA, seul le Burkina Faso a exprimé la volonté de retirer immédiatement ses forces de cette mission onusienne au Mali.


De tout ce qui précède, on peut se poser un certain nombre de questions. Quelle légitimité peut avoir la Troïka à dialoguer en toute confiance avec les Chefs d’Etat des pays en transition ? Quels objectifs réels visent-ils, si l’on sait les rôles criminels et déstabilisateurs qu’a joué le Président Embalo qui en sa qualité de Président en exercice de la CEDEAO a dirigé l’élaboration et la mise en application des sanctions illégales et criminelles contre le Mali ? Tout le monde sait aussi que Patrice Talon et Mohamed Bazoum ont relogé dans leurs pays respectifs, des troupes françaises (Barkhane et Sabre) chassées du Mali et du Burkina Faso. Quelle garantie pour la souveraineté présenteront-ils à Goïta ou à Traoré en parlant de sécurité ou de défense de la patrie ?

Par ailleurs en matière de retour à l’ordre constitutionnel, quel rôle ces dirigeants ennemis connus des pouvoirs de ces pays en transition, vont-ils jouer, alors qu’existent déjà des médiateurs commis à la tâche par la même CEDEAO ? N’ont-ils pas pour rôle de continuer les pressions dictées par leurs maîtres impérialistes qui ont perdu de leur hégémonie sur ces pays ? En tout cas, plus personne ne se trompe aujourd’hui sur les intérêts que défendent ces apatrides qui ont pris la CEDEAO en otage et s’en servent contre les intérêts des peuples africains.

Brieux.

Téléchargez La flamme N°511 ici: 

https://www.la-flamme.org/images/La_Flamme_N511_du_21_Juillet__2023.pdf