A propos de la corruption établie du pouvoir de la Rupture
Le porte-parole du gouvernement se mélange les pédales


Le dimanche 09 juillet 2023, le porte-parole du gouvernement Wilfried Léandre Houngbédji monte au créneau pour apporter des clarifications au sujet des détournements des centaines de millions de francs à la Société Béninoise de l’Énergie Electrique (SBEE) qui défraient la chronique depuis un moment.

A ce sujet, devant les chaines de radios et télévisions il déclare : « Au jour d’aujourd’hui, moi je ne connais pas de dossier de SBEE. Le gouvernement n’a pas connu de dossier SBEE ; c’est la presse ou les réseaux sociaux qui disent qu’on a trouvé 300 millions, on a trouvé 800 millions ; au jour d’aujourd’hui, en tout cas je n’ai pas eu un tel rapport ; moi, je n’ai pas une telle information ;… ceux qui affabulent ou ceux qui inventent des faits, il leur appartiendra d’apporter les preuves ». Autrement, ni le gouvernement de Talon, ni son porte-parole ne connaissent pas, à la date du 09 juillet, de dossiers de malversations à la SBEE.


Cette sortie du porte-parole du gouvernement est si grossière que des journaux ont fait remarquer dès le lendemain lundi 10 juillet 2023 : « Du coup, l’information, que le porte-parole a lui-même confirmée, mercredi 28 juin 2023, sur Radio Fraternité FM de Parakou, redevient une rumeur colportée par les médias ». De même, le gouvernement ne serait pas au courant, le 09 juillet de dossier de malversation financière dont des personnes impliquées dans ce scandale ont comparu le lendemain, lundi 10 juillet 2023 devant la CRIET.


Il y a donc lieu de retenir des propos de Wilfried Léandre Houngbédji que le gouvernement tente de nier les faits de scandales dont des prévenus étaient déjà en prison. En fait, le gouvernement de Talon mis à nu par la cascade des révélations de scandales fait comme l’autruche et met la tête sous le sable. Son porte-parole à court d’argument en vient à demander aux citoyens d’apporter des preuves de scandales dont les auteurs présumés étaient sous procédure judiciaire.


Comme s’il manquait des preuves de scandales de corruption au gouvernement de Talon ! Tout le monde sait que les preuves de scandales à la connaissance de Talon ne manquent pas. Janvier Yahouédehou, ancien député à l’Assemblée Nationale, membre de la mouvance présidentielle, a apporté des preuves bien documentées sur les scandales de machines agricoles avec les noms des auteurs : Olivier Boko et autres Rock Niéri. Le président Talon lui-même en tournée nationale avait déclaré publiquement en 2021 à Djidja que des milliards ont été dilapidés et pillés à Maria-Gléta sans qu’une seule ampoule ne puisse s’allumer. Le principal auteur, Sacca Lafia était encore son ministre de l’Intérieur et est aujourd’hui, président de la CENA, chargée de valider les fraudes électorales au profit de la mouvance présidentielle. Ne parlons pas des autres scandales au sujet desquels le pouvoir de Talon a décidé de « ne pas regarder dans le rétroviseur » : siège de l’Assemblée nationale, avion présidentiel, etc.


C’est avec ce mode de gouvernance que les détournements de biens publics, les malversations pleuvent et se succèdent avec le pouvoir de Talon. Malgré, l’opacité adoptée comme règle de gouvernance, les scandales finissent par éclater. Le gouvernement de pillage se trouve mis à nu. Alors, le porte-parole n’a plus d’arguments, dit aujourd’hui une chose et demain son contraire. Il se mélange proprement les pédales.


Talon est disqualifié pour lutter contre la corruption, car lui-même avoue en être un acteur et un produit. Les mesures bureaucratiques au sommet avec la Cour d’exception Criet ne peuvent être au mieux que des tribunaux de règlement de compte. La lutte contre la corruption et pour la bonne gouvernance ne peut être efficace qu’avec les masses aux commandes à travers le contrôle citoyen de la gestion du bien public.

Afi Tossou

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