Célébration du 1er Mai au Bénin à l’appel de la CSTB
Les travailleurs et le peuple manifestent contre la faim et la vie chère


Le lundi 1er Mai 2023 les travailleurs ont célébré la fête du travail à travers une grande marche organisée par la plus grande centrale syndicale du Benin, la Confédération Syndicale des Travailleurs du Bénin (CSTB). Avec cette commémoration placée sous le thème « Contre la faim et la vie chère, levons-nous pour l’amélioration de notre pouvoir d’achat et nos contions de travail », les travailleurs ont répondu favorablement présents à l’appel de la CSTB. Déjà à 08h, plusieurs manifestants ont pris d’assaut la place de l’Etoile Rouge de Cotonou. En attendant l’arrivée du Secrétaire Général de la CSTB en la personne de KASSA Nagnini Mampo, des chants, danses, et slogans meublaient les lieux. Des pancartes brandies de part et d’autre insistaient sur la précarité de l’emploi, la non hiérarchisation des salaires, les contrats à durée déterminée à vie, les taxes au niveau des marchés, des taxes et impôts tous azimuts qui étouffent les ouvriers et petits employés, la masse paysanne, la jeunesse marginalisée, etc. Le citoyen béninois aujourd’hui ne peut s’offrir dignement un repas par jour ; les frais de loyer, de santé et de contributions scolaires et d’autres besoins fondamentaux sont très difficiles à satisfaire.


Ces revendications qui traduisent les aspirations du peuple ont changé brusquement la nature de cette manifestation qui passe d’une marche des travailleurs à une marche de protestation populaire. Les femmes des marchés de Cotonou, les vendeuses et vendeurs ambulants, les mères au foyer, les étudiants, les jeunes, et même des retraités ont rejoint les rangs et n’attendent que le top pour s’ébranler. Vers 09h, la place de l’Etoile Rouge est noire du monde. Quelques instants après, le Secrétaire Général de la CSTB fait son apparition et est accueilli en héros par les manifestants. Après avoir félicité et salué la forte mobilisation, il a tenu à faire la mise au point de ce que le Maire tente de faire croire, à savoir qu’il a autorisé la marche. Nous sommes dans un régime déclaratif et à ce titre, on n’a pas besoin d’une quelconque autorisation pour une marche ; les marches dans notre pays ne reçoivent pas d’autorisation, le Maire est juste informé. Son accord ou non ne compte pas, a-t-il précisé.


Après cette mise au point, il donne le top qui met les masses mobilisées en branle dans la rue. Durant 01h30mn de marche, les manifestants ont à travers des slogans hostiles au pouvoir de Talon, dénoncé la faim, la vie chère et les conditions inhumaines dans lesquelles se retrouve aujourd’hui le peuple béninois.


Les passants avec des gestes de la tête et les poings levés ne cessent de montrer visiblement leur soutien à la marche. Des gens sortent précipitamment de leur maison poussant des cris de joie en signe d’admiration et pour saluer la bravoure des manifestants. Certains lancent de loin des slogans en langue fon « Talon on a faim » ; « On a trop serré les ceintures » ; « Nous sommes fatigués ». D’autres regagnent les rangs avec ferveur et détermination.


C’est dans cette ambiance de colère et de détermination à ne pas tolérer les souffrances que le pouvoir impose que la marche est conduite jusqu’à la Bourse du Travail où un grand meeting a été vivement animé.


Les représentants des organisations telles que l’ODHP, l’UNAPEEB, le CONARAB et le Parti Communiste du Bénin en prenant parole, ont illustré comment la faim et la cherté de vie se manifestent dans le pays.


On voit ouvertement que cette marche a non seulement connu du succès mais a également à la surprise générale a embrassé non seulement le cercle des travailleurs mais aussi des masses de toutes les couches populaires.


Ceci se remarque dans la sortie massive de la population, la fierté de commérer ce 1er Mai dans la rue contre la faim et la vie chère qui se lit sur tous les visages et les slogans dénonciateurs du gouvernement. Tout ceci traduit la réalité que vit le peuple béninois depuis que Talon et son clan ont pris en otage le pays.


Gandji A.

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