ALLIANCE POUR LA PATRIE (APP)
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DECLARATION


NOUS N’ACCEPTERONS JAMAIS DES PRATIQUES, PROPOS ET POLITIQUES ETHNO-REGIONALISTES QUI CONDUISENT NOTRE PEUPLE A UNE GUERRE CIVILE FRATRICIDE.


Depuis un certain temps, on entend sur des réseaux sociaux et dans la presse en général des plaintes de producteurs agricoles de la partie septentrionale de notre pays. Ces plaintes sont étayées de propos qui donnent froid au dos quant à la survie de l’unité nationale.
- I- Des plaintes étayées de preuves évidentes.


1°- « On en a marre ! Notre gouvernement est en train de nous maltraiter…Ils sont en train de nous maltraiter tel qu’on dit « Vous allez en souffrir, vous ne pouvez rien faire", c’est ça qu’on nous fait ; Merci Président Tu nous as promis la souffrance et on est en train de souffrir… Cette année moi j’ai fait coton 7 ha j’ai gagné (produit) 4360 k c’est-à-dire 4, 360 t de coton ; j’ai pris 1 sac d’engrais qui fait 14.000 francs, herbicides qui, même moins cher coûte 3500 F au Gouvernement… il y a autre chose, c’est 7000 f pour le gouvernement ; on a besoin tout cela dans le sac de coton … pour une tonne, tu dois dépenser plus de 250.000 francs (alors que la tonne est achetée à 175.000) : labours, sarclage, traitement, tout, on ne peut compter, c’est ça qui fait notre faillite. Dans le même pays, le Bénin, notre acajou ça ne sort pas, il faut payer 150 Fr par kilo comme taxe. La tonne ça fait 150.000 francs,.. Le Président est entrain de diviser le pays ; dans le même pays le Bénin, Il a mis les moutons à sa droite, les cabris à sa gauche ; nous les Nordistes, on est devenu cabri ; dans le même pays on n’a jamais entendu taxe d’ananas, on n’a jamais entendu taxe orange, huile de palme ; pourquoi soja c’est 150 f ; pourquoi c’est notre marchandise qui est devenue drogue. En même temps on voit ananas sort ; on n’a jamais entendu qu’un policier a arrêté ananas, orange… ». Voilà autant de propos graves sur la situation que vivent les producteurs du Nord du pays.


2°- La réalité des faits qui fondent la plainte et la colère des compatriotes producteurs de soja, de coton, d’anacarde des régions septentrionales du pays.


Il se pose en fait aujourd’hui des situations qui interpellent sur les motivations profondes des actes des décideurs politiques de ce pays et les conséquences tant économiques que politiques que cela peut entraîner. C’est une question de grande responsabilité.


Au plan simplement économique, peut-on ignorer que la politique esclavagiste du pouvoir de la Rupture pratiquée à l’encontre des producteurs de coton (sans oublier les retombées écologiques) ne peut qu’engendrer les révoltes (de boycott) actuelles de ces producteurs avec la menace que cela fait peser sur cette filière importante de notre pays ? Par ailleurs, de quelle logique cela relève pour le Gouvernement qui n’investit pratiquement rien (à la différence du coton) dans la production du soja, à opérer aussi grossièrement à l’encontre des producteurs de cette culture ? En fixant si bas le prix au producteur du soja à 175 F/kg (soit 175.000) et créant en même temps une taxe à l’exportation de 140 F/kg pendant que le cours actuel de ce même soja avoisine les 750.000 F/Tonne sur le marché international et est vendu à un prix plus du double dans les pays voisins Togo, Ghana à 400.000 F/Tonne ? De quelle logique relève que l’on attende le 11 avril 2023 pour procéder au relèvement du prix de soja fixé à 270 F/kg contre 175 jusque-là et celui du soja biologique à 320 F/kg alors qu’à cette date aucun producteur n’a plus de stocks de soja dans son magasin, selon le président de l’association des producteurs du Septentrion, Paul SOUNON ?


- 3°- Pourquoi des traitements discriminatoires concernant la circulation (les lieux de transformation) des marchandises dans un même pays ?
Il y a lieu de s’interroger en effet sur des comportements politiques qui fondent des soupçons d’intentions régionalistes. Et le cri de cœur du producteur ci-dessus cité qui déclare : « Le président est entrain de diviser le pays ; dans le même pays, le Bénin, Il a mis les moutons à sa droite, les cabris à sa gauche ; nous les Nordistes, on est devenu cabri ; dans le même pays on n’a jamais entendu taxe d’ananas, on n’a jamais entendu taxe orange, huile de palme (produits cultivés au Sud) ; pourquoi pour soja cultivé au nord ? » est fort justifié.
En effet, il se fait que :


- Les produits taxés (en question) et poursuivis par tous les corps habillés de notre pays, se trouvent être des marchandises cultivées principalement dans la partie septentrionale. Les produits agricoles du sud tels que l’ananas, l’orange, l’huile de palme en effet ne font l’objet d’aucune chasse par le Gouvernement


- Pire, même les produits emblavés prioritairement dans la zone septentrionale, tels les noix de cajou, le coton, sont transformés dans la zone méridionale (à Glo), loin de leurs lieux de production. Qu’est-ce qui explique que les bassins cotonniers soient délaissés au profit de Glo dans l’implantation d’une unité complexe textile ?


Si l’on ajoute à ces pratiques économiques discriminatoires, des mesures politiques consistant à maintenir arbitrairement en prison un certain nombre de personnes relevant principalement du nord du pays, tout cela précédé de propos ethno-régionalistes tenus par le Président de la République ou son entourage, on voit bien que le cocktail pour une explosion de guerre fratricide réactionnaire est en composition sous nos yeux.
Le Conseil National pour une Gouvernance Patriotique et Démocratique (CNGPD) de l’Alliance Pour la Patrie s’est toujours élevé contre des propos, pratiques, politiques régionalistes du Pouvoir de la Rupture.


II- LE CONSEIL NATIONAL POUR UNE GOUVERNANCE PATRIOTIQUE ET DEMOCRATIQUE DE L’ALLIANCE POUR LA PATRIE (CNGDP)


1°-Comprend les frustrations dont sont victimes des producteurs (de coton et de soja) du Septentrion et s’associe à leurs protestations.


2°-Condamne toute politique discriminatoire (à interprétation et connotation régionaliste) pratiquée à l’encontre des producteurs de soja et exige la levée des taxes injustes et tracasseries qui entravent la liberté de circulation et de vente de ce produit ainsi que d’autres produits dans le pays.


3°- Déclare que la seule protection et conservation des produits agricoles (à l’intérieur du territoire) pour la consommation tant individuelle qu’industrielle du pays, réside dans la pratique d’une politique de prix incitative aux producteurs et à leur épanouissement ; prix devant se fixer en association des organisations des producteurs eux-mêmes.


4°- Exige la revue de la politique des prix aux producteurs du coton avec des réévaluations substantielles et des mesures d’accompagnent afin de redonner vie à cette filière indispensable pour le décollage économique de notre pays.


5°- Demande la construction des unités de transformation de ces produits (tel le coton, l’anacarde), sur les lieux de culture de ces produits ; en particulier le relèvement immédiat du complexe textile de Parakou (COTEB). A cet égard, condamne la politique de désindustrialisation de cette Ville-charnière qu’est Parakou, politique pratiquée par les différents régimes depuis YAYI Boni jusqu’au Gouvernement actuel de Talon.


5°- Stigmatise tout acte, toute mesure, toute politique susceptible de développer et/ou d’exacerber les contradictions inter-ethniques et inter-régionales comme attentatoire au vivre ensemble qui se tisse tous les jours par la vie commune sociale, économique et politique des membres des différentes communautés de notre pays.
En tout état de cause,


Le Conseil National pour une Gouvernance Patriotique et Démocratique
Déclare qu’il n’acceptera jamais des pratiques, propos et politiques ethno-régionalistes susceptibles de conduire notre peuple à une guerre civile fratricide tels que cela s’observe avec le pouvoir de la rupture.

 

Fait à Cotonou le 19/4/2023.


LE CONSEIL NATIONAL POUR UNE GOUVERNANCE PATRIOTIQUE ET DEMOCRATIQUE (A.P.P.)

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