Editorial

Quand les riches propriétaires de bœufs font nourrir leurs bêtes des cultures des paysans pauvres.


Les conflits entre agriculteurs et bouviers sont devenus récurrents et tendent à se généraliser sur toute l’étendue du territoire national. Le drame de Soclogbo dans la Commune de Dassa avec des morts, des maisons et bétails brûlés, relayé par les journaux le 20 mars dernier en est un épisode illustratif. Ces conflits sont présentés comme des affrontements entre éleveurs peuhls et paysans agriculteurs. Mais si l’on recherche les causes de ces conflits, on tombe sur une réalité toute simple et écœurante : les bouviers peuhls ne sont, pour la plupart, pas propriétaires des bœufs. Les propriétaires sont de gros bonnets et/ou hommes politiques qui au lieu de construire des enclos pour leurs animaux et de pourvoir à leur alimentation, décident de les envoyer, sous la garde des ouvriers peuhls dévaster les champs des pauvres paysans. Et en cas de conflits, c’est toujours le paysan pauvre qui est débouté par le commissariat ou la justice aux mains des riches.


Ainsi, en dehors des taxes qui pleuvent sur leur tête, ce phénomène d’élevage par divagation des bœufs des gros bonnets du pouvoir vient détruire leurs champs et les priver des ressources à tirer de leur dur travail. Les seuls responsables de cette situation sont les autorités, notamment le pouvoir de Patrice Talon qui laisse prospérer ce phénomène. Les paysans pauvres ont parfaitement raison de s’organiser et de se défendre.


La Rédaction

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